Espèces aviaires des Iles Aléoutiennes

En s’étendant depuis la péninsule d'Alaska, les Iles Aléoutiennes forment une chaîne de 14 grandes îles, 55 plus petites et d’innombrables ilots appartenant aux Etats-Unis et à la Russie. Elles occupent une surface de presque 18 000 km² et s’étirent sur 1900 kilomètres vers l’ouest jusqu’au Kamtchatka en Russie, séparant ainsi la Mer de Béring de l’Océan Pacifique. Les 57 volcans de cette zone forment la partie nord de la Ceinture de Feu du Pacifique.

En allant de l’est vers l’ouest, cinq groupes d’îles se suivent :

Les Iles aux Renards comprennent une trentaine d’îles dont les plus grandes sont Unalaska, Umnak et Unimak. Autrefois, les renards, les loups, les ours, les loutres de mer et les baleines y étaient régulièrement chassés. De même, truites et saumons peuplaient les cours d’eau et les lacs.
Les Iles des Quatre-Montagnes comprennent huit îles volcaniques. La chasse concernait les oies et les otaries.
Les Iles d’Andreanov comprennent environ quinze îles et sont situées au centre de l’archipel. Les mammifères marins y étaient intensément chassés.
Les Iles aux Rats comprennent six îles principales. Les rats furent introduits accidentellement sur ces îles en 1780.
Les Iles Proches sont constituées de cinq îles. L’île principale, Attou, se trouve à l’extrême ouest de la chaîne des Aléoutiennes, à environ 1770 kilomètres de l’Alaska et 400 kilomètres de la cote Sibérienne. L’île principale abrite de nombreuses et rares espèces d’oiseaux Nord-Américains.

Le climat des Aléoutiennes est océanique, avec des températures assez uniformes et modérées, accompagnées de pluies intenses. Le brouillard est presque constant. La plus haute température enregistrée sur ces îles a été de 26°C (78°F) tandis que la plus basse était de -15°C (5°F). Unalaska est l’endroit le plus pluvieux avec environ 250 jours de pluie par an.

Ces îles sont couvertes d’herbages et de broussailles épais, et de nombreuses espèces de fleurs. Côté arbres, des arbres natifs de ces îles ainsi que quelques saules rabougris et autres conifères poussent tant bien que mal, mais ils atteignent rarement plus de trois mètres de hauteur, et la majorité d’entre eux fait moins de deux mètres à cause de l’incroyable force des vents. Mais on trouve aussi des tourbières près des côtes. Le point le plus élevé est le Mount Shishaldin sur Unimak, avec une hauteur de 2857 mètres.

Les Iles Aléoutiennes abritent de nombreuses colonies d’oiseaux de mer comme la Mouette des brumes (Rissa brevirostris), une espèce endémique de la Mer de Béring, avec environ 250 000 individus. Des oiseaux eurasiatiques fréquentent ces îles, comme le Roselin cramoisi (Carpodacus erythrynus), le Rossignol calliope (Calliope calliope), la Gorgebleue à miroir et la Locustelle lancéolée. Le Héron intermédiaire a connu là sa première observation en Amérique du Nord.

Les espèces introduites comme le bétail, les rennes, les renards et les rats sont responsables de la dégradation de l’habitat et de la prédation dans les colonies d’oiseaux de mer.
La pollution associée au développement militaire peut être localement dangereuse. La radioactivité a persisté depuis l’essai nucléaire de 1971 sur Amchitka Island.
Toutes les espèces qui vivent de la consommation du poisson sont en déclin à cause des changements survenus dans l’écosystème de la Mer de Béring, suite au commerce de la pêche et des baleines au cours des dernières décades.

En revanche, les Iles Aléoutiennes sont encore largement intactes. La chaîne formée par ces iles est naturellement très fragmentée, et seules quelques îles font plus de 2000/3000 km².

Les Aléoutiennes font partie de l’AMNWR (Alaska Maritime National Wildlife Refuge) et plusieurs zones font aussi partie de l’Aleutian Islands Wilderness.

Les Iles Aléoutiennes sont surtout connues pour les millions d’oiseaux qui nidifient là chaque été. Ce sont des Laridés, des Phalacrocoracidés, des Alcidés, des Procellariidés, mais aussi l’Oie empereur qui elle, hiverne dans ces îles. La Bernache de Hutchins voit aujourd’hui sa population augmenter, et elle est en train de recoloniser les îles où elle nidifiait auparavant.

Les Iles Aléoutiennes ont été les témoins de batailles lors de la guerre du Pacifique de la Seconde Guerre mondiale entre 1942 et 1943.
Leur localisation leur donnait une importance stratégique qui permettait de contrôler les itinéraires des transporteurs dans le Pacifique.

Texte de Nicole Bouglouan

Sources du texte:

Wikipedia – Aleutian Islands

Wilderness Connect - Aleutian Islands Wilderness

WWF - Aleutian Islands

Imago Mundi - Les îles Aléoutiennes

Encyclopaedia Britannica - Aleutian Islands

Alaska Maritime National Wildlife Refuge