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Fr: Mouette de Sabine
Ang: Sabine’s Gull
All: Schwalbenmöwe
Esp: Gaviota de Sabine
Ita: Gabbiano di Sabine
Nd: Vorkstaartmeeuw
Sd: Tärnmås

Photographes:

Roger Ahlman
Pbase Galleries Peru and Ecuador

Didier Buysse
Vision d’Oiseaux

Tom Grey
Tom Grey's Bird Pictures et Tom Grey's Bird Pictures 2

Otto Plantema
Trips around the world

Alan & Ann Tate
AA Bird Photography

Texte de Nicole Bouglouan

Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 3 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN : 8487334202

THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C. Helm - ISBN: 0713639601

A GUIDE TO THE BIRDS OF COLOMBIA by Steven L. Hilty and William L. Brown - Princeton University Press – ISBN 069108372X

Avibase (Denis Lepage)

BirdLife International

HBW Alive

Alaska Seabird Information Series – Sabine’s Gull

Audubon  

ARKive (Christopher Parsons)

Bird Web (Seattle Audubon Society)

All About Birds (Cornell Lab of Ornithology)

New England Seabirds

Norwegian Polar Institute 

Wikipedia, the free encyclopaedia 

What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)

 

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Sommaire fiches

 

Mouette de Sabine
Xema sabini

Ordre des Charadriiformes – Famille des Laridés

INTRODUCTION :
La Mouette de Sabine est une petite mouette élégante qui se reproduit en Arctique et passe l’hiver en mer plus au sud. Elle est l’unique membre du genre Xema, bien que certains auteurs l’incluent encore dans le genre Larus sous le nom scientifique de Larus sabini. Cette espèce présente quelques critères morphologiques presqu’uniques, comme le bec noir et la queue fourchue. Elle partage ces deux particularités avec la Mouette à queue fourchue des Iles Galápagos, mais un certain nombre de différences au niveau des comportements excluent l’hypothèse d’une relation proche entre ces deux Laridés. En fait, les comportements de la Mouette de Sabine ressemblent davantage à ceux des sternes que des mouettes et goélands.

Le nom de la Mouette de Sabine rend hommage au scientifique Irlandais Edward Sabine qui trouva le premier spécimen en 1818 dans le nord-ouest du Groenland. 

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures : 
Longueur : 27-33 cm
Envergure : 81-87 cm
Poids : 135-225 gr

La Mouette de Sabine en plumage nuptial a le manteau et le dos gris foncé, tandis que le cou, le croupion et la queue sont blancs. Sur le dessus des ailes, la partie interne depuis la pliure jusqu’aux scapulaires est gris foncé comme le dos alors que les primaires externes sont noires avec les extrémités blanches, formant ainsi un triangle blanc bien visible en vol entre la zone gris foncé et les primaires noires.
Les parties inférieures sont blanches, avec une légère teinte rosée au début de la saison de reproduction. Le dessous des ailes est blanchâtre et contraste avec les taches noires subterminales des primaires externes.

La tête porte un beau capuchon gris foncé, finement bordé de noir entre la tête et le cou.
Le bec est noir avec une extrémité jaune très nette et la commissure rouge. Les yeux sont brun foncé, entourés d’un cercle oculaire rouge. Les pattes et les doigts palmés sont gris noirâtre.
Mâle et femelle sont semblables, avec le mâle légèrement plus grand.
En plumage d’hiver, les adultes ont la nuque et les couvertures auriculaires sombres. Sur les ailes, les extrémités blanches ne sont plus visibles sur les primaires usées.

Le juvénile a le bec noir y compris l’extrémité. La queue blanche est légèrement fourchue et présente une bande terminale noire. Le manteau, la partie antérieure de l’aile, les côtés de la tête, du cou et de la poitrine sont brunâtres. Ce plumage dure encore pendant l’automne. Le dessous des ailes présente une bande sombre sur les grandes couvertures. Les pattes et les doigts sont rosâtres.

Le 1er hiver (janvier à mai) ressemble au juvénile mais il a les dessins de la tête et du cou disposés comme ceux de l’adulte. Le manteau devient gris uni tandis que les couvertures alaires sont d’un brun délavé. La poitrine et l’arrière du cou peuvent être teintés de gris.   

SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :   
La Mouette de Sabine a 4 sous-espèces reconnues, bien que certains auteurs considèrent cette espèce comme monotypique. Les races diffèrent peu et deviennent plus foncées en allant de l’est du Canada, vers l’est jusqu’à l’Alaska.
X.s. palaearctica se trouve au Spitzberg, vers l’est jusqu’à la Péninsule de Taïmyr et le delta de la Lena.
X.s. tschukstchorum se trouve dans le nord-est de la Russie, sur la Péninsule Chukotski.
X.s. woznesenskii se trouve dans le nord-est de la Sibérie (Golfe d’Anadyr) jusqu’en Alaska. Cette race est la plus foncée, avec les parties supérieures très ardoisées et les extrémités blanches des primaires très réduites.
X.s. sabini (décrite) se reproduit dans l’Arctique Canadien jusqu’à l’est du Groenland. Elle hiverne dans le sud-est de l’Océan Atlantique au large du sud-ouest de l’Afrique (dans la zone du courant de Benguela), et dans l’est de l’Océan Pacifique au large du nord-ouest de l’Amérique du Sud (dans la zone du courant de Humboldt).

HABITAT :
La Mouette de Sabine se reproduit dans la toundra près des mares et des marécages proches des côtes. Elle préfère les zones avec des étangs et les vasières côtières.
Pendant la migration et en hiver, elle se trouve surtout en mer, habituellement à quelques milles au large, au-dessus de la plaque continentale. Elles se rassemblent souvent sur les zones de remontées d’eau froide près des côtes dans le sud de l’Equateur.

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO  
La Mouette de Sabine émet un « krrrr » rauque semblable au cri des sternes lorsqu’elle est loin de ses aires de reproduction. Ces cris sont fréquemment entendus et ressemblent à ceux de la Sterne Arctique

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
La Mouette de Sabine se nourrit principalement d’invertébrés, souvent des insectes aquatiques. Elle consomme aussi des petits poissons et occasionnellement les œufs et les poussins d’autres espèces d’oiseaux.
Les proies terrestres sont capturées dans les marécages. Des graines et autres matières végétales sont consommées sur les sites de nidification lorsque le sol est encore couvert de neige au moment de leur arrivée sur les lieux.
Pendant les migrations et en hiver, la Mouette de Sabine se trouve en mer et se montre vraiment pélagique. Elle pêche en grandes troupes composées d’espèces mélangées au large dans l’océan. Elles suivent aussi les bateaux de pêche dont elles récupèrent les débris de poisson, et il leur arrive de se nourrir de charognes.  

La Mouette de Sabine pêche seule ou en groupes pendant la saison de reproduction. Elle se nourrit à terre sur les eaux douces et quelquefois aussi sur les eaux saumâtres.
Elle pêche en trempant le bec dans l’eau ou en picorant à la surface de l’eau, en volant ou en nageant. En été, elle marche dans les vasières laissées par les marées et dans les marécages. Elle décrit des cercles dans les eaux peu profondes afin de déranger et de capturer les proies au fond de l’eau.

Plusieurs parades nuptiales sont observées au début de la saison de reproduction. La Mouette de Sabine revient sur ses aires de reproduction fin mai/début juin, et elle nidifie souvent près du site de l’année précédente.
Le mâle attire la femelle en émettant un long cri tout en faisant des courbettes avec le cou arrondi. Des offrandes de nourriture du mâle à la femelle sont égalent observées.
Elle se reproduit en colonies, souvent en petits groupes de 15 à 20 nids, à environ un mètre les uns des autres. Mais elle peut aussi nidifier en couples isolés, souvent en compagnie de la Sterne arctique.  

La Mouette de Sabine est un migrateur transequatorial. Elle migre en groupes composés de quelques oiseaux ou de centaines d’individus, et généralement au large. Les oiseaux de Sibérie et d’Alaska migrent par la Mer de Béring et le Détroit de Béring, le long des côtes californiennes jusqu’à l’ouest des côtes de l’Amérique du Sud.
De la même manière, elles sont observées au large des côtes Japonaises dans l’Océan Pacifique, mais c’est un rare migrateur de passage dans les zones pélagiques du nord.
Les tempêtes d’automne poussent quelquefois de nombreux oiseaux sur les côtes des continents, y compris dans l’ouest de l’Europe, dans la Mer du Nord et la Mer Baltique et sur les côtes de la Scandinavie.

La Mouette de Sabine a un vol très actif semblable à celui des sternes. Le vol est gracieux avec des battements assez rapides et continus.

REPRODUCTION DE L’ESPECE :          
La ponte a lieu à partir du mois de juin, mais elle varie en fonction de la distribution, de la latitude et de la couverture neigeuse. La Mouette de Sabine nidifie en petites colonies de 15 à 20 couples, ou en couples isolés dans les régions arctiques et subarctiques.
Le site du nid se situe généralement dans la basse toundra marécageuse, les marais côtiers et les côtes basses, souvent près des étendues d’eau douce. Le nid est placé sur les rochers, le sol nu ou couvert d’herbe et de mousse, et près de l’eau. Il est fait avec des herbes dans une dépression ou un creux dans le sol.  

La femelle dépose 1-3 œufs vert-olive avec des marques sombres. Les deux adultes incubent pendant 23-25 jours. A la naissance, les poussins duveteux sont brun doré sur le dessus avec la calotte et le bas du dos tachetés et striés. Les parties inférieures sont brunes avec la poitrine et l’abdomen blanchâtres.  
Ils quittent le nid trois jours après l’éclosion et suivent les parents jusqu’au bord de l’eau. Mâle et femelle les élèvent et les protègent. S’ils sont menacés, les adultes effectuent des parades de distraction ou feignent une blessure pour éloigner les prédateurs dont le principal est le Renard arctique.
Les jeunes sont ensuite laissés seuls au bout de dix jours après avoir quitté le nid et ils doivent se débrouiller tandis que les parents commencent leur migration vers le sud, de fin juillet à août.

PROTECTION / MENACES / STATUTS :  
La Mouette de Sabine n’est pas globalement menacée en dépit des dérangements causés par les humains dans le nord-est du Groenland, et de la chasse et de la récolte des œufs en Alaska.
La population est estimée à 330 000/700 000 individus (2006) et la tendance est stable.
La Mouette de Sabine est actuellement considérée comme non menacée.