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SKUAS AND JAEGERS by Klaus Malling Olsen and Hans Larsson - Pica Press Sussex,
ISBN: 1873403461

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 3 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN : 8487334202

BirdLife International (BirdLife International)

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SORA Searchable Ornithological Research Archive (Blair O. Wolf)

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FAMILLE DES STERCORARIIDES

Labbes

 

Cette famille rassemble sept espèces du genre Stercorarius dans l’ordre des Charadriiformes. Ces sept espèces se divisent en deux groupes.
Le premier groupe comprend les labbes de l’ancien genre Catharacta, aujourd’hui Stercorarius. Ce sont les plus grands. Nous pouvons y trouver le Grand labbe (Stercorarius skua), le Labbe antarctique (Stercorarius antarcticus), le Labbe du Chili (Stercorarius chilensis) et le Labbe de McCormick (Stercorarius maccormicki).    
Les adultes présentent peu de variations de plumage tandis que les juvéniles arborent une couleur presque uniforme, sans dessins très nets. Exception faite du Grand labbe qui se reproduit dans l’Atlantique Nord et migre jusqu’au large de la Péninsule Ibérique en hiver, les trois autres espèces se reproduisent dans l’Hémisphère Sud et restent près de leurs aires de reproduction en hiver.

Grand labbe

Stercorarius skua

Labbe antarctique

Stercorarius antarcticus

Labbe du Chili

Stercorarius chilensis

Labbe de McCormick

Stercorarius maccormicki

Le second groupe comprend les trois espèces plus petites, le Labbe pomarin (Stercorarius pomarinus), le Labbe parasite (Stercorarius parasiticus) et le Labbe à longue queue (Stercorarius longicaudus).
En plus d’être plus petits que les précédents, ils ont un plumage nuptial et un plumage d’hiver, et les juvéniles présentent des parties supérieures « écaillées » alors que le dessous est barré. Ils se reproduisent dans l’Hémisphère Nord et parcourent de longues distances pour atteindre leurs aires d’hivernages tropicales.

Labbe pomarin

Stercorarius pomarinus

Labbe parasite

Stercorarius parasiticus

Labbe à longue queue

Stercorarius longicaudus

Les grands labbes du premier groupe ont un plumage plutôt brun et un bec crochu, sombre et robuste. Les ailes présentent des taches blanches évidentes sur le dessus et le dessous des ailes. La femelle est plus grande et a des habitudes plus terrestres que le mâle. Elle se nourrit surtout d’invertébrés et de baies alors que le mâle consomme plus de poisson.
En plumage nuptial, ils ont un large collier formé de stries jaunâtres sur la tête, les côtés et l’arrière du cou et les côtés de la poitrine, mais cette dernière n’est pas toujours comprise dans ces couleurs. Les juvéniles sont plus ternes et plus clairs que les adultes.

Grand labbe

Stercorarius skua

Cependant, parmi ces quatre grands oiseaux, une espèce, le Labbe de McCormick, est légèrement différente. Celui-ci a la tête striée de jaune toute l’année et les adultes sont très clairs, délavés avec les plumes usées après la saison de reproduction, beaucoup plus que chez les autres espèces. Il peut avoir les parties inférieures très pâles, ce qui indique qu’il se nourrit davantage en pratiquant la pêche directe. Les autres espèces présentent des parties supérieures beaucoup plus foncées et se nourrissent plutôt en piratant les autres oiseaux marins.

Labbe de McCormick

Stercorarius maccormicki

Les trois labbes du second groupe ont la queue plus longue et les ailes plus pointues. Les taches alaires blanches sont remplacées par une zone pâle et floue à la base des primaires.
Il existe beaucoup de variations de plumage avec des formes claires, intermédiaires et sombres chez le Labbe parasite, mais la forme intermédiaire est assez peu commune. La forme sombre est davantage observée chez les populations côtières des régions du sud de la distribution, alors que les oiseaux qui se reproduisent dans la toundra sont surtout de forme claire.

Labbe parasite

Stercorarius parasiticus

Forme sombre

Le Labbe pomarin a également plusieurs couleurs de plumages, mais les formes sombre et intermédiaire sont les plus rares.
Le Labbe à longue queue existe uniquement en forme claire. Une forme plus foncée semble exister mais elle est très rare, bien que 30% des juvéniles arborent un plumage sombre avant d’obtenir le plumage pâle des adultes.
Les juvéniles de ces trois espèces peuvent varier énormément, avec la tête très claire ou un plumage presque noirâtre. Les rectrices centrales sont plus larges et plus courtes, et on peut voir des plumes aux liserés clairs sur les parties supérieures et le corps. Habituellement, il leur faut environ quatre ans pour avoir le plumage des adultes.

Labbe à longue queue

Stercorarius longicaudus

Juvénile sombre

Les labbes pratiquent régulièrement le piratage et volent la nourriture aux autres oiseaux marins. On les appelle « les rapaces des mers ». Ils harcèlent leurs victimes dans des poursuites aériennes qui provoquent la régurgitation ou la chute de leurs proies, souvent du poisson.
Cependant, il arrive que cette forme de piratage mène aussi à des attaques réelles. Le Labbe pomarin et les quatre autres grands labbes peuvent vraiment attaquer leurs victimes en les obligeant à tomber dans l’eau où elles sont parfois tuées. Le Labbe parasite obtient presque toute sa nourriture en piratant d’autres oiseaux.

Labbe parasite

Stercorarius parasiticus

Forme sombre

Pour les labbes, le piratage est la principale façon de se nourrir pendant l’hiver, lorsqu’ils sont sur les aires d’hivernage et surtout en mer. Mais au cours de la saison de reproduction, lorsqu’ils sont à terre, ils dépendent davantage des animaux terrestres et des baies que du poisson.
Le Labbe pomarin dépend essentiellement des lemmings et se trouve être un prédateur très spécialisé. Mais comme les populations de lemmings sont instables, il ne se reproduit pas si la nourriture est insuffisante. Il erre alors dans la toundra arctique et cherche des sites avec des sources de nourriture correctes. Cependant, des baies et des insectes sont également consommés.
De la même manière, le Labbe à longue queue dépend aussi des lemmings mais à un degré moindre car il est capable de capturer d’autres proies en période de reproduction.

Selon le site de nidification, il leur arrive de tuer des jeunes oiseaux dans les colonies de Laridés proches, et ils prennent aussi les œufs et les poussins des pingouins, du poisson, des rongeurs et des petits mammifères, et ne dédaignent pas non plus les charognes et les détritus. Ils suivent aussi les bateaux de pêche pour récupérer des restes de poisson.

Labbe parasite

Stercorarius parasiticus

Forme claire

Labbe pomarin

Stercorarius pomarinus

Comme le Labbe pomarin dépend d’une source de nourriture bien particulière pour se reproduire, il n’est pas fidèle à un site précis ni à une partenaire. Mais les autres espèces le sont en revanche, et utilisent le même territoire chaque année. De même, les liens du couple sont établis pour longtemps et solides. Ces oiseaux sont monogames, bien que quelques mâles chez le Grand labbe et le Labbe antarctique puissent s’accoupler avec plusieurs femelles et former parfois des trios comprenant deux mâles et une femelle. Dans ce cas, la femelle est très agressive si une autre cherche à entrer dans le territoire. Mais ces comportements agressifs peuvent aussi venir de l’intruse, ce qui entraine quelquefois l’abandon de la femelle déjà établie dans la place. Habituellement, le succès de la reproduction est très haut dans les trios car si un mâle ne peut plus nourrir sa famille, l’autre s’en charge, ce qui donne de meilleurs résultats.

Labbe antarctique

Stercorarius antarcticus

Lorsqu’ils reviennent sur leurs aires de reproduction, ils établissent le territoire. Ils ont de bonnes réserves de graisse et sont donc prêts à occuper le site de nidification même si les ressources alimentaires sont faibles. Le site du nid est vigoureusement défendu contre les intrus. Les labbes fondent sur eux, plongeant brutalement en les heurtant au passage.

Beaucoup de territoires sont établis sur les zones rocheuses en bordure de mer, et ces zones disponibles mais limitées encouragent la formation de groupes. Ces groupes sont très stables avec des liens solides qui peuvent durer plusieurs années consécutives.
Ils se reproduisent souvent en colonies mais aussi en couples isolés. Les colonies sont la conséquence de l’habitat restreint et des sources de nourritures abondantes localement.           

Grand labbe

Stercorarius skua

Des parades sont observées dans les zones d’eau douce à l’intérieur ou proches des colonies. Les labbes boivent et se baignent tous les jours, tout en effectuant des parades comprenant un certain nombre de postures rituelles. Quelques disputes peuvent aussi se produire. Ces comportements pourraient être utilisés pour maintenir les relations ou la hiérarchie au sein des groupes, mais ces bains pris en commun sont encore mal compris.

Les membres du couple reproducteur se rencontrent sur leur territoire où ils reforment leurs liens. Ils n’ont guère besoin de parades élaborées. Cependant, quelques parades nuptiales peuvent être observées. Les plus grands labbes paradent en général au sol. Ils émettent le « long-cri » typique tout en déployant les ailes afin d’exposer les taches alaires blanches.
Les plus petits labbes effectuent des parades aériennes pendant lesquelles les longues rectrices centrales suivent leurs déplacements en ajoutant un effet visuel important.

Grand labbe

Stercorarius skua

Les plus grands labbes nidifient en général sur les iles, dans des zones herbeuses et loin des dérangements humains.
Les labbes plus petits se reproduisent surtout dans la toundra.

Labbe à longue queue

Stercorarius longicaudus

Les deux adultes préparent le nid tout en paradant ensemble. Ils se déplacent en décrivant des cercles tout en émettant des petits cris aigus. Le couple sélectionne une dépression dans le sol après en avoir préparé plusieurs. Les labbes ont deux plaques incubatrices, et posent un œuf sur chaque pied pour l’isoler du sol car le nid n’est tapissé d’aucun matériau ou très peu. C’est la raison pour laquelle les labbes ne pondent qu’un ou deux œufs. Des couvées plus grandes sont vouées à l’échec car les œufs ne sont pas suffisamment maintenus au chaud.
Le nid est partiellement caché sur le sol. C’est une bonne mesure de protection contre des prédateurs tels que le Renard Arctique ou même les autres labbes.

Grand labbe

Stercorarius skua

L’incubation commence dès la ponte du premier œuf. Les labbes du premier groupe, les plus grands, incubent pendant 28 à 32 jours, et les plus petits pendant seulement 25 à 27 jours. Et juste 24 jours pour le plus petit de tous, le Labbe à longue queue. Si la nourriture manque, le plus grand des deux poussins attaque souvent le plus petit et récupère la majorité de la nourriture régurgitée par les adultes, lui donnant ainsi plus de chances de survie.  
Les poussins quittent le nid très tôt, un ou deux jours après la naissance, et vagabondent sur de courtes distances autour du nid. S’ils sont menacés, ils s’accroupissent immobiles derrière la végétation ou une pierre.  

Labbe antarctique

Stercorarius antarcticus

Poussins

Habituellement, la défense du nid est attribuée à la femelle qui est plus grande que le mâle. Elle utilise la parade de « l’aile cassée » afin d’éloigner les prédateurs du nid ou des poussins. Mais le mâle procure de la nourriture à la famille.

Labbe parasite

Stercorarius parasiticus

Les jeunes sont emplumés environ 40 à 50 jours après l’éclosion chez les labbes du premier groupe. Ils ont une bonne protection avec le duvet qui les recouvre et ont d’importantes réserves de graisse pour une longue période, à cause des conditions climatiques sévères qui sévissent durant l’été antarctique. Ce sont des migrateurs sur courtes distances. Ils quittent  les aires de reproduction plus tard que les labbes du second groupe. Même le Labbe de McCormick qui parcourt de longues distances migre tardivement lui aussi.  Les jeunes sont matures sexuellement à cinq ou six ans.

Labbe de McCormick

Stercorarius maccormicki

Chez les labbes plus petits, les jeunes sont emplumés au bout d’un mois après la naissance, et leur développement est rapide à cause du climat assez stable de l’été arctique. Ils sont capables de quitter les aires de reproduction peu de temps après leur premier vol. Ils peuvent se reproduire à environ trois ans, mais le Labbe pomarin se reproduit à deux ans, et le Labbe parasite à un an seulement.  

Labbe pomarin

Stercorarius pomarinus

De nombreux juvéniles et oiseaux immatures restent sur les aires d’hivernage durant l’été suivant. Cependant, quelques immatures se déplacent au-delà de l’aire de reproduction pour explorer.

Labbe à longue queue

Stercorarius longicaudus

Juvénile

Les labbes ont un vol puissant avec des battements rapides, et ont la possibilité d’accélérer facilement, ce qui leur permet de poursuivre les autres oiseaux marins. Ils sont très agiles en vol lorsqu’ils harcèlent et suivent leurs victimes.

Labbe à longue queue

Stercorarius longicaudus

Labbe pomarin

Stercorarius pomarinus

Ils ne sont pas très vocaux, et restent silencieux en mer. Sur les aires de reproduction, les cris sont très limités.
Les grands labbes du premier groupe et le Labbe pomarin lancent leur « long-cri », une série de 4 à 12 rires. Ce cri est utilisé en guise d’avertissement du territoire ou pour accueillir le ou la partenaire. Ce cri est accompagné de la parade qui consiste à déployer et à relever les ailes pour exposer les taches blanches.
Le Labbe parasite et le Labbe à longue queue émettent le même genre de « long-cri », mais avec la tête relevée et le cou tendu. Tous deux effectuent aussi des parades aériennes.
Le Grand labbe lance un « quack » doux et répété lorsqu’il est dérangé, alors que le Labbe antarctique et le Labbe de McCormick émettent un cri discordant avant de fondre sur un intrus. Le Labbe du Chili a une voix plus nasillarde et haut-perché.

Labbe du Chili

Stercorarius chilensis

Labbe antarctique

Stercorarius antarcticus

SONS PAR XENO-CANTO – Sharing Birds sounds from around the world

Grand labbe : SONS PAR XENO-CANTO

Labbe à longue queue: SONS PAR XENO-CANTO

Labbe antarctique : SONS PAR XENO-CANTO

Labbe de Mc Cormick : SONS PAR XENO-CANTO

Labbe du Chili : SONS PAR XENO-CANTO

Labbe parasite : SONS PAR XENO-CANTO

Labbe pomarin : SONS PAR XENO-CANTO

Labbe à longue queue

Stercorarius longicaudus

Les labbes sont étroitement associés aux goélands, sternes, bec-en-ciseaux et aux Alcidés. Ils sont parfois considérés comme une extension de la famille des Laridés de laquelle ils ont divergé il y a environ dix millions d’années. Ils présentent plusieurs différences avec leurs manières de pirater les oiseaux marins, leurs habitudes de prédateurs et le fait qu’ils se reproduisent à de hautes latitudes.

Labbe parasite

Stercorarius parasiticus

Forme sombre

En dépit de plusieurs menaces comme la prédation par les mammifères, la pollution chimique en mer, les changements dans les pratiques de pêche qui réduisent les quantités de poissons, les populations des labbes semblent stables ou même en augmentation dans certaines parties de la distribution. Ces oiseaux peuvent être considérés comme un beau succès dû à des mesures de conservation. Ils ont des petites populations, mais actuellement, aucune n’est menacée.
De plus, ils se reproduisent dans des zones retirées où les dérangements humains sont très rares. Cependant, les naturalistes et les ornithologues sont aujourd’hui très intéressés par ces oiseaux étonnants. Ce sont des espèces opportunistes qui se nourrissent par le biais des autres oiseaux marins en les harcelant et en dérobant leurs proies. Leur durée de vie est longue.
Mais nous ne devons pas oublier que ces oiseaux sont potentiellement vulnérables aux persécutions illégales et aux dérangements de plus en plus fréquents.

Grand labbe

Stercorarius skua

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