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La famille des Strigidés regroupe 189 espèces différentes qui présentent des comportements similaires et des apparences diverses.
Les Strigidés sont plus grands que les Tytonidés en général, et plusieurs critères les rendent très différents.

Les Strigidés ont une grande tête avec deux disques faciaux plutôt ronds et de grands yeux légèrement allongés. De nombreuses espèces présentent des touffes auriculaires évidentes, et on peut souvent voir des taches foncées sur la nuque, semblable à des faux yeux, principalement chez les rapaces nocturnes du type Glaucidium et les Chouettes épervières.   

Mais comme les Tytonidés, les Strigidés ont des pattes emplumées, des doigts robustes et des serres puissantes. Les ailes sont grandes et le plumage brun ou gris est doux et épais, avec des plumes aux  bases duveteuses. Les couleurs cryptiques des ces rapaces leur permettent d’être presque invisibles quand ils se reposent dans les arbres pendant la journée. 

De même, les Strigidés présentent une importante asymétrie au niveau de la taille des oreilles, leur permettant de détecter les proies uniquement grâce aux sons qu’elles produisent. Les grands yeux allongés, positionnés bien séparément sur la face, leur donnent une très bonne profondeur de champ. Le bec est assez court et fort, avec une mandibule supérieure crochue et des plumes sétifères épaisses. La femelle est en général plus grande que le mâle.

La plupart des espèces sont nocturnes et effectuent des vols silencieux grâce à leurs rémiges douces. D’un autre côté, quelques oiseaux tels que les Glaucidium, Ketoupa et Scotopelia, sont largement diurnes et leur vol est moins silencieux que ceux des rapaces nocturnes.

Les Strigidés fréquentent tous les habitats terrestres habituels excepté les altitudes très élevées et les déserts arides et dépourvus d’arbres comme le Sahara. Ces oiseaux vivent sur tous les continents excepté l’Antarctique.
Quelques espèces comme les Chevêches des terriers vivent sous la surface du sol, dans des terriers.
Environ 95% des espèces vivent dans des habitats forestiers où elles trouvent nourriture et sites de nidification. La majeure partie de ces espèces vit dans les forêts tropicales.

L’espèce non forestière la plus typique est le Harfang des neiges. Il se reproduit dans la toundra Arctique, sur le sol, sur des promontoires ou des rochers. Il peut aussi utiliser des nids abandonnés par des aigles.

Les Strigidés sont habituellement sédentaires, mais quelques espèces migrent pour hiverner dans des zones où elles retrouvent le même type d’habitat. Ces oiseaux vivent depuis le niveau de la mer jusqu’à 2000 mètres d’altitude. Quelques espèces peuvent vivre jusqu’à 4700 mètres au Tibet, 3700 mètres dans les Andes, 4000 mètres sur les hauts plateaux d’Amérique du Sud et entre 3500 et 4000 mètres en Afrique. 

© Tom Grey

Ces rapaces nocturnes passent la journée perchés dans des arbres ou des endroits discrets tels que le feuillage des arbres, les crevasses dans les falaises ou toute autre cavité naturelle. Leur plumage cryptique les rend invisibles s’ils restent immobiles.

La posture menaçante typique montre l’oiseau accroupi avec la tête basse, les ailes tombantes et le plumage gonflé afin d’apparaître plus gros. Il peut produire une grande variété de sons et claque du bec pendant ces parades.

Quand ils sont dérangés, ils peuvent devenir agressifs près du nid quand les poussins sont présents. Ils attaquent ou éloignent les intrus qui entrent dans le territoire. Les rapaces plus grands peuvent frapper des  humains et sont alors dangereux pour les yeux pendant la période de nidification.

Les rapaces nocturnes sont solitaires ou en couples. Ils chassent principalement à l’aube et au crépuscule, mais aussi en fin d’après-midi. Ils se nourrissent d’une grande variété d’invertébrés et de vertébrés tels que mammifères (rongeurs), oiseaux, reptiles, amphibiens et insectes. Ils poursuivent les oiseaux en vol ou plongent sur leur proie au sol après un vol bas. Ils sont capables d’entendre la proie, même à une profondeur de 45 cm sous la neige. Ces proies sont stockées pendant l’hiver soit à l’intérieur de la cavité du nid, soit dans une fourche d’arbre où elles peuvent rester plusieurs jours. Quand ces proies stockées sont gelées par le froid, l’oiseau « incube » sa nourriture afin de la réchauffer. Quelques espèces se nourrissent de poisson qu’elles chassent comme les aigles pêcheurs.

Les deux méthodes de chasse courantes sont « assis et attendre » depuis un perchoir, et « recherche active » tout en volant bas au-dessus du sol.

Les Strigidés, comme de nombreuses espèces d’oiseaux, régurgitent des pelotes qui contiennent les parties dures ou indigestes telles que les os, griffes, fourrure ou plumes.

Pendant la période de reproduction, le mâle émet des vocalises un mois avant la nidification afin d’attirer une femelle ou de renforcer les liens entre les deux partenaires. Les parades comprennent des claquements d’ailes en les joignant derrière le dos pendant le vol. Les couples volent et décrivent des cercles ensemble au-dessus de leur territoire, et le mâle effectue des parades haut dans le ciel. L’offrande de nourriture à la femelle est souvent observée, avec la femelle qui adopte la position des jeunes quémandant de la nourriture aux adultes, et le mâle qui bouge ailes et corps avant l’accouplement.

Ils nidifient dans des nids abandonnés par des aigles ou des ombrettes, dans des trous d’arbres, sur des corniches dans les falaises, sur le sol dans des terriers ou sur une plate-forme ou un monticule. Ils peuvent aussi utiliser des nichoirs artificiels.
La couvée comprend 2 à 4 œufs blancs, et jusqu’à 4 à 7 œufs ou plus selon l’abondance des ressources alimentaires. L’incubation peut durer de 22 jours chez les petites espèces à 32 jours chez les plus grandes. La femelle assure la totalité de l’incubation et des tâches liées à la nidification, mais le mâle chasse et nourrit toute la famille. Il donne les proies à la femelle qui les donne aux petits.

Les juvéniles des grandes espèces dépendent de leurs parents pour une longue période qui peut durer cinq mois. Chez les espèces plus petites, cette dépendance dure trois ou quatre semaines après avoir quitté le nid. Les jeunes effectuent des dispersions post-natales après avoir acquis leur indépendance.

Depuis bien longtemps, les rapaces nocturnes évoquent la peur et les superstitions parmi les humains, et ces oiseaux sont souvent associés à la mort. Ils jouent un rôle important dans les légendes et les mythes, à cause de leurs vocalises nocturnes. Selon les continents et les pays, les symboles varient, allant de la fascination à la garde des âmes féminines, en passant par des oiseaux possédés par les démons, ou ayant des pouvoirs surnaturels qui prédisent la mort si quelqu’un les entend. La liste de ces symboles est très longue… 

Les rapaces nocturnes sont menacés par les persécutions, les empoisonnements, la perte de l’habitat et la fragmentation des forêts. L’éducation des humains, la protection et la conservation  font partie de programmes en cours, afin d’aider ces oiseaux fascinants à vivre et à se reproduire dans le futur.

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Texte de Nicole Bouglouan

Photos : Nicole Bouglouan

Tom Grey
Son site : Tom Grey's Bird Pictures

Bob Moul 
Son site : Nature Photography

Callie de Wet
Son site : Flickr Galleries

Tom Merigan
Son site: Tom Merigan’s Photo Galleries

Sources :

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 5 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334253

Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)

 

Dossier associé: Les Kétoupas ou Hiboux pêcheurs

 

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