Texte de Nicole Bouglouan
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Nicole Bouglouan
PHOTOGRAPHIC RAMBLE
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105
THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C. Helm - ISBN: 0713639601
L’ENCYCLOPEDIE MONDIALE DES OISEAUX - Dr Christopher M. Perrins - BORDAS - ISBN: 2040185607
CREAGUS@Monterey Bay (Don Roberson)
Wikipedia, the free encyclopaedia
Bird Web (Seattle Audubon Society)
What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)
FAMILLE DES GAVIIDES
ORDRE DES GAVIIFORMES
Plongeons ou Huarts - Genre Gavia
Les Plongeons ou Huarts (Huards) sont des oiseaux d’eau élégants parfaitement adaptés à la plongée. Cette petite famille contient cinq espèces très semblables par différents aspects tels que l’apparence, le régime et la façon de pêcher, la reproduction, les comportements nuptiaux et les migrations.
Ces oiseaux sont bien connus pour leur voix, et plus spécialement pour leur cri caractéristique si fascinant qui résonne à travers la toundra. Les mâles et certaines femelles lancent ce type de cris pour proclamer l’occupation du territoire.
Les dérangements humains sont responsables de nombreux échecs de reproduction, mais les filets de pêche et la pollution par les hydrocarbures affectent aussi ces espèces. Cependant, les plongeons ne sont pas globalement menacés actuellement, mais leur futur dépendra de la qualité des eaux, de l’augmentation des dérangements et de la pollution chimique, aussi bien des eaux côtières que des eaux intérieures où ils trouvent leurs proies favorites.
Des mesures de protection sont actives pour maintenir les nombres, et quelques populations se sont déjà bien refaites.
Appelés Plongeons, Huards ou Huarts selon la distribution géographique, ces oiseaux sont présents dans la majeure partie du nord de l’Amérique du Nord et du Nord de l’Eurasie, et migrent vers le sud après la reproduction.
Les Plongeons sont des oiseaux assez grands dont la taille varie de 53 à 90 centimètres, et le poids de 1000 à 6400 grammes. Ils ont un long cou et un corps bas. Les deux sexes sont identiques au niveau du plumage, mais la femelle est légèrement plus petite que le mâle.
En plumage nuptial, la tête et le cou sont gris argent avec une tache noire ou rouge sur l’avant du cou, ou bien la tête et le cou sont noirs avec des rayures verticales noires et blanches sur les côtés du cou, la nuque ou la gorge.
Les parties inférieures sont blanches alors que le dessus est uniformément brun foncé chez le Plongeon catmarin, et quadrillé noir et blanc chez les quatre autres espèces.
Le bec en forme de dague peut être gris foncé ou noirâtre, ou blanc ivoire chez le Plongeon à bec blanc. Les yeux sont d’un rouge profond, plus vif en période nuptiale. Les pattes courtes mais robustes ont les tarses compressés latéralement et les doigts palmés sont adaptés à la propulsion sous l’eau. En revanche, ces oiseaux élégants sont très maladroits sur la terre ferme.
Le plumage d’hiver est beaucoup plus terne avec les parties supérieures gris-brun uniforme. Les dessins de la tête et du cou sont absents et les parties inférieures sont blanches, contrastant avec le cou et le dos plus sombres.
Le juvénile ressemble à l’adulte en hiver mais les plumes dorsales sont bordées de chamois clair. Les yeux sont brun foncé.
Hiver
1er hiver
Les Plongeons sont des oiseaux aquatiques. Ils se reproduisent sur les lacs d’eau douce et les grands étangs dans la toundra et les régions boréales et subarctiques. Ils nidifient habituellement dans des sites reculés, depuis les estuaires jusqu’aux lacs profonds et aux petites mares, et quelquefois sur les côtes abritées. Ils se nourrissent surtout sur les lacs où ils se reproduisent, ou aux alentours de ces zones.
En hiver, ils évitent les eaux intérieures gelées et on peut alors les voir sur les côtes rocheuses comme le Plongeon imbrin, alors que les autres espèces fréquentent les eaux côtières abritées et pénètrent même dans les baies.
Couple
Ils trouvent leurs proies sous l’eau, à une profondeur variant de deux à dix mètres. Ils se nourrissent principalement de poisson, mais ils capturent aussi des grenouilles, des crustacés, des mollusques et consomment des œufs de poisson et occasionnellement des matières végétales. Ils chassent à vue et préfèrent les eaux claires où ils peuvent facilement trouver leur nourriture.
Hiver
Ils plongent en glissant doucement sous la surface et poursuivent leurs proies sous l’eau, propulsés par leurs pattes palmées. Le bec pointu est utilisé pour transpercer ou saisir la proie qui est en général avalée avant la remontée de l’oiseau. Mais les proies plus grandes ou couvertes d’épines sont transportées hors de l’eau pour être nettoyées avant d’être consommées.
1er hiver
Les Plongeons peuvent former de grandes bandes en hiver lorsque plusieurs centaines d’oiseaux se rassemblent autour d’abondantes sources de nourriture. De la même façon, ils dorment ensemble sur l’eau à ces endroits-là.
Ils passent beaucoup de temps à lisser et nettoyer leur plumage, et se baignent souvent avec des mouvements d’ailes vigoureux, des retournements et des plongeons.
Les Plongeons sont monogames et les liens du couple durent longtemps, souvent toute leur vie. Ils reviennent chaque année sur le même territoire et s’installent sur le même site de nidification. La saison de reproduction commence en mai-juin dans les parties les plus au sud de la distribution, et continue en été.
Couple
Les couples déjà établis restent probablement ensemble tout l’hiver. Ils nidifient assez tôt après quelques brèves parades.
Les nouveaux couples effectuent des parades simples au cours desquelles ils répètent des mouvements synchronisés sur et sous l’eau avant de s’accoupler sur le sol sec et fréquemment jusqu’à la ponte du dernier œuf.
Les Plongeons peuvent se montrer territoriaux si d’autres adultes traversent leur champ de vision. Ils effectuent des parades de menace en levant le cou afin de mettre les taches de la gorge en valeur. Ces parades sont assez similaires aux parades nuptiales, et finissent en général par une poursuite au-dessus de l’eau avec des battements d’ailes vigoureux. Cependant, les combats ne sont pas très fréquents, mais ils peuvent être violents et intenses car les oiseaux utilisent le bec et les ailes. L’un d’eux, ou les deux rivaux peuvent mourir pendant ces disputes agressives.
Les parades nuptiales et de menace sont accompagnées de cris. Le cri typique est une sorte de tyrolienne fascinante qui porte loin « a-a-whoo-kwee-wheeooo-kwee-wheeooo ». Ce long cri est émis par les plongeons pour proclamer l’occupation du territoire. C’est un sifflement bas alternant avec quelques notes claires. Il est habituellement émis par les mâles, mais chez le Plongeon catmarin, les deux sexes lancent ces cris.
Une longue plainte est également utilisée pour proclamer le territoire, plus courte mais intense chez le Plongeon arctique « kluiee-ku-kluiee-ku-kluiee-ku-kluiee ».
Ces deux espèces émettent des coassements en guise d’alerte, alors que le Plongeon imbrin et le Plongeon à bec blanc produisent des hurlements stridents et tremblotant ressemblant à un rire nerveux.
Avec deux poussins
Le Plongeon du Pacifique est en général silencieux en hiver, mais pendant la reproduction, il émet des coassements discordants répétitifs « kok-kok-kok-kok » et des aboiements profonds « kwow ».
Des sons bas et plaintifs sont émis par le mâle au moment de l’accouplement et aussi entre adultes et poussins.
Le Plongeon catmarin émet un caquètement fréquent lorsqu’il survole son territoire et les environs « gwuk-gwuk-gwuk-gwuk ».
En général, c’est le mâle qui sélectionne le site du nid, souvent sur une petite île ou un ilot, mais aussi sur des d’étendues d’eau peu profonde et proches de zones aquatiques ouvertes pour échapper facilement aux dangers. Le site du nid est toujours près de l’eau, souvent à moins d’un mètre du bord, car les plongeons sont très maladroits lorsqu’ils se déplacent sur le sol. Mais de tels endroits sont sujets aux inondations et entrainent donc parfois la destruction du nid avec les changements de niveaux des eaux.
Le nid est très simple, un tas de matières végétales, de la mousse et des herbes aquatiques, formant une dépression centrale, le tout se trouvant sur le sol. Le mâle apporte la majorité des matériaux, mais de la végétation fraîche est ajoutée par l’oiseau qui incube pendant la durée de l’incubation. Le nid du Plongeon imbrin est souvent caché dans la végétation.
Ils nidifient en couples isolés, mais le Plongeon catmarin peut se reproduire de façon semi-coloniale. Il ne défend alors qu’une petite zone autour du nid. Quelques comportements territoriaux peuvent aussi être observés sur leurs aires de nourrissage.
Famille
Les femelles déposent 1-3 œufs (en général 2) brun olive avec des taches plus sombres, à intervalles de un ou deux jours, quelquefois jusqu’à huit jours. Les Plongeons n’élèvent qu’une seule couvée par saison, bien qu’une couvée plus petite soit déposée si la première est perdue à cause d’un nid inondé. Les deux adultes incubent, mais surtout la femelle. Ils commencent dès que le premier œuf est pondu. Cette période dure environ quatre semaines. Les naissances ne sont pas synchronisées et si la nourriture est rare, le plus grand des poussins est mieux nourri que le second qui finit par mourir de faim.
Ils sont capables de quitter le nid et de nager très tôt après l’éclosion, mais ils sont encore couvés sur le sol sec durant les premiers jours de leur vie. Deux ou trois semaines plus tard, ils quittent définitivement le nid et peuvent suivre leurs parents, en nageant ou en se réfugiant sur le dos des adultes. Ils sont nourris jusqu’à la fin de leur croissance. En fonction de l’espèce, ils sont emplumés au bout de sept à neuf semaines après la naissance. Les parents continuent de les nourrir irrégulièrement pendant un certain temps. Ils pourront se reproduite à l’âge de deux ou trois ans.
D’après plusieurs études, le succès de la reproduction est assez bas à cause des « années de repos » qu’observent les couples établis qui ne se reproduisent que tous les trois ou quatre ans.
Les échecs des couvées peuvent aussi être causés par des évènements naturels, avec certains œufs infertiles, la destruction du nid par la montée des eaux ou la prédation des poussins et des œufs par les labbes, les goélands, les grues, les aigles pêcheurs, les ratons laveurs et les mustélidés, ainsi que les gros poissons.
Les Plongeons sont migrateurs, et certains d’entre eux parcourent de très longues distances pour trouver des eaux non gelées. Ils se déplacent habituellement vers le sud après la nidification. Ils quittent leurs aires de reproduction en Alaska, au Canada et au Groenland, mais aussi dans le nord-est de la Russie, pour gagner la Basse Californie, le Japon et la Corée. Quelques populations peuvent s’arrêter sur les Grands Lacs comme le fait le Plongeon imbrin, alors que le Plongeon catmarin et le Plongeon arctique hivernent aussi sur les Mers Noire, Caspienne et Méditerranée. Les populations de Sibérie doivent voler sur des distances très longues au-dessus des terres, et ils suivent probablement les grands fleuves pour atteindre leurs aires d’hivernage.
Les Plongeons volent très bien et peuvent parcourir de très longues distances. Ils font de longues migrations au-dessus de l’eau et des terres et à grande hauteur. Ils doivent courir sur la surface de l’eau pour décoller, mais une fois en l’air, ils volent avec le cou étiré et les pattes projetées au-delà de la queue. La tête et les palmes sont abaissées en dessous du niveau du corps.
Ils se posent aussi sur l’eau, avec les palmes étendues pour écumer la surface tandis que les ailes sont utilisées pour freiner. Cependant, le Plongeon catmarin qui est le plus léger de tous peut s’envoler et se poser sur le sol.
Le vol est rapide et direct, effectué avec des battements énergiques, et plutôt haut dans le ciel.
Les Plongeons ne sont pas considérés comme étant menacés actuellement. Mais il est difficile de connaître la taille des populations comme ces oiseaux se reproduisent dans des zones reculées ou dorment en mer.
Les dérangements humains avec les activités sportives et ludiques sur les lacs et les fleuves réduisent les aires de reproduction ou d’hivernage. La perte de l’habitat est une menace, mais les oiseaux ont su s’adapter aux réservoirs créés par les hommes. La pollution chimique affecte les eaux intérieures et côtières, réduisant ainsi le nombre des proies pêchées par les Plongeons. La pollution par les hydrocarbures représente également une menace importante.
Des mesures de protection sont actives, avec la protection des sites de reproduction en Grande Bretagne, aux Etats-Unis et en Scandinavie. Des sites de nidification artificiels comme des ilots flottants sont utilisés par les Plongeons, particulièrement en Amérique du nord.
Les résultats sont très encourageants, et plusieurs populations ont désormais retrouvé de bons niveaux.
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