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Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105

OISEAUX DE LA REUNION par Armand Barau - Nicolas Barré - Christian Jouanin - Editions Orphie - ISBN : 2877632636

L’ENCYCLOPEDIE MONDIALE DES OISEAUX - Dr Christopher M. Perrins -  BORDAS - ISBN: 2040185607

BirdLife International (BirdLife International)

Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)

Wikipedia, the free encyclopaedia

CREAGUS@Monterey Bay (Don Roberson)

Brief Communications

The surprising flight strategy of magnificent frigatebirds

SEABIRD OSTEOLOGY

BIRDS OF THE WORLD

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FAMILLE DES FREGATIDES
Ordre des Suliformes

Frégates

 

Les frégates forment une petite famille de cinq espèces proches, placées dans le genre Fregata. Ces oiseaux sont vraiment faits pour voler avec un corps aux lignes aérodynamiques, de longues ailes étroites, une queue profondément fourchue, une petite tête arrondie, un cou court et un long bec. Strictement marins, ils fréquentent les eaux côtières et pélagiques. Ils sont présents dans les mers et les océans des zones tropicales et subtropicales où ils peuvent trouver d’abondantes sources de nourriture et des vents adaptés à leur façon de voler en planant et en glissant dans les airs.

Bien que très semblables en apparence, chaque espèce présente quelques traits distinctifs permettant une meilleure identification de l’oiseau à courte distance. La poche gulaire rouge vif des mâles devient évidente lorsqu’elle est gonflée pendant les parades nuptiales. Les femelles ont un plumage plus terne et souvent des zones blanches sur les parties inférieures. Les jeunes ont en général la tête et le cou chamois ou couleur abricot et le plumage plus brun.

Frégate superbe

Les mâles ont le plumage noir dans l’ensemble, avec des reflets bleus, violets et verts sur la tête, le cou et le manteau, et plus ou moins de blanc sur les parties inférieures, de l’abdomen blanc chez la Frégate d’Andrews, au petits croissants blancs des axillaires chez la Frégate ariel. En dehors de la saison de reproduction, la poche gulaire rouge est très réduite. Le long bec crochu est gris foncé ou noirâtre, les yeux sont brun foncé entourés d’un cercle oculaire sombre, les pattes et les doigts partiellement palmés sont noirâtres.

Frégate d’Andrews

Mâle

Frégate ariel

Mâle

Les femelles ont un plumage noir brunâtre sur la tête et les parties supérieures avec peu de reflets, mais le dessous présente souvent une zone blanche assez importante entre la poitrine et l’abdomen. Cependant, la forme sombre de la Frégate aigle-de-mer diffère du mâle uniquement par la bande pectorale brune, également présente chez la forme normale. Le bec est gris bleuâtre pâle, les yeux sombres et entourés d’un cercle oculaire rouge rosâtre (bleu-violet chez la Frégate superbe), les pattes et les doigts sont rosâtres.

Frégate aigle-de-mer

Femelle forme sombre

Les poussins sont nus à la naissance, mais ils sont très vite couverts d’un épais duvet blanc. Les juvéniles ont la tête et les parties inférieures largement blanches. La jeune Frégate du Pacifique a une quantité variable de couleur fauve orangé sur la tête, le cou et la poitrine. Les immatures passent pas une série complexe de plumages différents avec la tête et la poitrine fauve et blanc et le dessous blanc, diminuant progressivement pour arriver au plumage adulte. 

Frégate du Pacifique

Juvénile

A part la Frégate ariel qui a une envergure de 193 centimètres, les quatre autres espèces font plus de deux mètres d’envergure, jusqu’à 244 centimètres chez la Frégate du Pacifique. Avec un poids de 955 à 1640 grammes, les frégates ont une charge alaire faible grâce à leur petite masse comparée à la portance des grandes ailes, ce qui les rend très agiles en vol. Elles utilisent les courants thermiques pour planer et glisser à grande hauteur avec peu de battements afin de conserver l’énergie. Cette façon de voler se fait sans effort dans de bonnes conditions et leur permet de parcourir de très longues distances. Les jours sans vent, elles ont un vol actif avec des séries de battements profonds.
On peut les voir voler à l’avant d’une tempête pour profiter du vent, et même dans les ouragans plus forts. D’après une observation, des groupes de Frégate ariel se reproduisant sur l’Ile de St Brandon située à 268 milles nautiques au nord-est de l’Ile Maurice ont été vues à Saint benoit et La Saline (La réunion) le 7 janvier 1981. Elles avaient parcouru plus de 600 kilomètres en seulement 36 heures, poussées par le cyclone tropical Florine.  

Frégate du Pacifique

Femelle

Frégate ariel

Femelle

Les frégates sont capables de passer plusieurs jours et nuits en vol. En revanche, elles sont très maladroites à terre. Il leur est très difficile de s’envoler depuis le sol, et pratiquement impossible depuis la surface de l’eau. Elles nidifient habituellement dans les arbres où elles peuvent se poser et s’envoler plus facilement, mais quelquefois aussi sur le sol. La Frégate aigle-de-mer nidifie exclusivement sur le sol, certainement pas par choix mais plutôt à cause du type d’habitat sur l’ile.
De la même manière, les frégates ne nagent pas et ne plongent jamais. Elles obtiennent leur nourriture en trempant juste le bec ou éventuellement la tête dans l’eau pour capturer une proie tout en volant au ras de l’eau. Ces oiseaux n’ont pas le plumage imperméable et ne peuvent pas pêcher sous l’eau.

Frégate ariel

Femelle au nid

Elles se nourrissent principalement de poissons volants des genres Cypselurus et Exocoetus. Mais elles consomment aussi des céphalopodes, et plus particulièrement des calmars, ainsi que des méduses et du plancton de grande taille. Elles se nourrissent en solitaire ou en couples, mais de grandes bandes sont visibles autour d’abondantes sources de nourriture.  Une fois détectée, la proie est saisie à la surface de l’eau. Ces oiseaux immergent rarement davantage que le bec ou quelquefois la tête tout en volant au ras des flots ou en voltigent à l’occasion.       
Des œufs et des poussins d’autres oiseaux de mer (sternes, fous, pétrels et puffins) sont aussi happés par les frégates qui fondent sur leur proie et la saisissent au passage. Elles suivent aussi les bateaux de pêche pour récupérer des restes de poisson, et se rassemblent autour des abattoirs et autres endroits similaires. La compétition pour la nourriture entraine souvent des disputes et des poursuites entre ces oiseaux. Mais les frégates sont également connues pour leur façon de pirater de nombreux oiseaux de mer qu’elles harcèlent pour leur faire régurgiter les proies fraîchement capturées. Ce comportement peut à l’occasion représenter une importante source de nourriture en fonction de la saison.

Contrairement à la majorité des oiseaux de mer, les frégates boivent de l’eau douce lorsqu’elle est disponible. Elles boivent en volant, en descendant au-dessus des mares et en écopant l’eau avec le bec.

Frégate superbe

Volant la nourriture d'un

Albatros des Galápagos

Les frégates sont des oiseaux diurnes qui passent beaucoup de temps dans les airs. Elles quittent les dortoirs à l’aube et montent dans le ciel, souvent très haut, et commencent à chercher des proies en mer, seules ou en petits groupes. Elles reviennent en début d’après-midi et restent en l’air au-dessus des dortoirs jusqu’au crépuscule. Ces oiseaux sont très grégaires et dorment souvent avec d’autres espèces dans des arbres, des buissons, sur des falaises ou des bancs de sable, bien qu’elles passent fréquemment leurs nuits en vol. 
Pendant la journée, elles peuvent se reposer des heures durant posées au soleil et lissant leur plumage. Elles se baignent aussi en volant en trempant plusieurs fois leur corps à la surface de l’eau.

Il arrive qu’elles s’installent en plein soleil dans la posture typique du bain de soleil, avec les ailes largement ouvertes et retournées pour en exposer la partie interne. Ce comportement est utilisé pour évacuer l’excès de chaleur, une pratique très commune chez les oiseaux tropicaux.

Frégate superbe

Mâle

Les frégates ont un long cycle de reproduction et ne se reproduisent que tous les deux ans. Les poussins grandissent lentement et les parents les élèvent encore longtemps après leur premier envol. La saison de reproduction commence habituellement avec la saison sèche ou une période d’abondantes ressources alimentaires, avec quelques variations selon la distribution géographique.
Elles se reproduisent souvent sur des iles en grandes colonies, jusqu’à plusieurs milliers de couples. Cependant, une espèce comme la Frégate aigle-de-mer qui a une aire de reproduction très restreinte et une population faible forme des colonies bien plus petites.
Excepté cette dernière qui nidifie exclusivement sur le sol à cause du type d’habitat, les quatre autres espèces nidifient sur le sol et dans les arbres, jusqu’à 20 mètres au-dessus du sol pour la Frégate d’Andrews.  

Frégate superbe

Couple et poussin au nid

Les frégates ont des parades nuptiales spectaculaires. Les mâles paradent en groupes pouvant compter jusqu’à 30 oiseaux. Il n’y a aucune agressivité entre eux, et ils tolèrent même des contacts physiques pendant les parades.
Les ailes sont largement ouvertes pour exposer le dessous, tandis que la poche gulaire rouge vif est gonflée. La tête se trouve ainsi rejetée en arrière et le bec pointé vers le ciel. Comme ils sont alors très visibles, ils attirent des femelles. Lorsqu’une femelle vole au-dessus d’eux, leurs ailes et la tête sont agitées de tremblements tandis que le bec vibre contre la poche gonflée au maximum, produisant ainsi une sorte de tambourinage.

Frégate du Pacifique

Frégate du Pacifique

Mâle en parade et femelle

Quand la femelle choisit un mâle, elle descend pour le rejoindre. La formation du couple entraine quelques parades rituelles avec les têtes qui ondulent ou bien, le mâle prend le bec de la femelle dans le sien. Ils sont monogames.
Ces parades sont accompagnées de sons car les mâles qui paradent sont particulièrement bruyants avec leurs becs qui claquent contre la poche gulaire. Mâles et femelles produisent des vocalises différentes, mais les bruits typiques comprennent des gazouillis, du tambourinage, des cliquetis et des hennissements. Les jeunes crient, piaillent et pépient en réclamant la nourriture aux adultes. 

Frégate du Pacifique

Couple

Une fois le couple formé, les deux partenaires construisent le nid. Le mâle apporte les matériaux, et rameaux de bois, brindilles, herbes, algues et plumes sont utilisés par la femelle pour construire une plateforme dans un arbre ou un buisson. Le site du nid est vigoureusement défendu avec des claquements de bec ou des accrochages avec le bec contre l’intrusion d’un congénère essayant de voler des matériaux. L’accouplement a lieu sur le site, précédé de mouvements de la tête et du cou.

Trois semaines plus tard, la femelle dépose un seul œuf blanc terne. Les deux adultes se partagent l’incubation pendant environ 44-55 jours en prenant des tours tous les jours ou tous les quatre jours en moyenne. Mais cette période dépend de la disponibilité de la nourriture et des difficultés rencontrées par les adultes pour trouver des proies.
A la naissance, le poussin est nu, mais il se couvre très vite de duvet blanc épais. Il est gardé au nid pendant les premières semaines, mais vers l’âge d’un mois, il est capable de se défendre lui-même contre les intrus. Le poussin est nourri par ses parents par régurgitation, mais il doit attendre quelquefois trois jours et plus avant d’être nourri. Il quitte le nid environ 5-7 mois après l’éclosion. Ensuite, il est élevé par les adultes pendant encore 9 à 12 mois. Chez la Frégate d’Andrews et la Frégate du Pacifique, cette période peut durer de 15 à 18 mois.  

Frégate du Pacifique

Poussin

Frégate du Pacifique

Nourrissage

Frégate du Pacifique

Femelle et poussin au nid

Pendant cette période, le juvénile vagabonde autour de la colonie, profitant des poussins et des œufs non surveillés et des débris de poisson. Mais il revient au nid pour y être nourri. A cause des difficultés rencontrées par les adultes pour trouver assez de nourriture pour un couple et un jeune, de nombreux poussins meurent de faim.

Les cinq espèces sont principalement sédentaires et restent aux alentours de leurs colonies. En revanche, les jeunes peuvent largement se disperser. Les oiseaux américains errent vers le nord et le sud des côtes des Océans Pacifique et Atlantique, alors que la Frégate ariel du centre du Pacifique suit les vents dominants autour du sud-est du Pacifique. Les frégates peuvent parcourir d’énormes distances au-dessus des océans. Il leur arrive à l’occasion de se déplacer au-dessus des terres, et la Frégate superbe traverse régulièrement l’Isthme de Panama.

Frégate d’Andrews

Femelle

Frégate aigle-de-mer

Mâle

La Frégate aigle-de-mer se trouve sur l’Ile d’Ascension dans l’Atlantique Sud. Elle est classée comme espèce Vulnérable.
La Frégate d’Andrews se reproduit sur l’Ile Christmas dans l’est de l’Océan Indien, et se nourrit dans les eaux environnantes. Elle est considérée comme espèce en Danger Critique d’Extinction et la population décline.
La Frégate superbe se trouve sur les côtes Atlantique et Pacifique de l’Amérique, depuis la Californie jusqu’à l’Equateur et les Iles Galápagos, et depuis la Floride jusqu’au sud du Brésil. Cette espèce n’est pas menacée actuellement.
La Frégate du Pacifique a une vaste distribution à travers les mers tropicales dans les Océans Pacifique, Indien et Atlantique. Elle n’est pas menacée actuellement.  
La Frégate ariel se trouve dans les eaux tropicales et subtropicales, dans les Océans Pacifique, Indien et Atlantique. Elle n’est pas menacée actuellement.

Frégate superbe

Mâle

Les frégates sont des machines volantes magnifiques, connues pour attaquer et voler la nourriture des autres oiseaux marins. Il a même été suggéré que le nom vernaculaire « frégate » venait de la comparaison entre ces oiseaux et les bateaux rapides utilisés par les pirates pour attaquer les bateaux commerciaux.
Ces oiseaux ont compris qu’il fallait associer les pêcheurs à la possibilité de récupérer des débris de poisson, comportements qui parfois représentent d’importantes sources de nourriture. 
Les frégates étaient autrefois tuées par les habitants des iles pour la consommation. Les colonies de la Frégate superbe étaient pillées, et les œufs et les jeunes étaient pris pour agrémenter le régime alimentaire déficient des hommes.

Frégate superbe

Juvénile en train de harceler un Puffin à pieds roses

Les frégates sont vulnérables à la destruction de l’habitat, aux dérangements, aux cyclones et autres ouragans qui détruisent les nids et les œufs, mais aussi aux rats et aux chats introduits sur les iles, à l’augmentation des visiteurs et à la surpêche des poissons prédateurs comme le thon. Il faut savoir que les frégates capturent souvent les poissons poussés vers la surface par les bancs de thons.
Plusieurs iles et ilots sont aujourd’hui des sanctuaires ornithologiques et des mesures de conservation protègent ces oiseaux étonnants.

Aux alentours de la découverte de l’Amérique, les frégates étaient porteuses de bonnes nouvelles. Pour les marins, la vue d’une frégate signifiait la proximité d’une terre. Mais ces mêmes marins ne savaient pas que les frégates pouvaient passer énormément de temps en mer, à des milliers de kilomètres des terres…

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