LES PINSONS DE DARWIN

Généralités

 

Précédemment classés dans la famille des Embérizidés, les Pinsons de Darwin, connus également sous le nom de Pinsons des Galápagos, appartiennent aujourd’hui à la famille des Thraupidés. Ils sont proches des tangaras et non des vrais pinsons de la famille des Fringillidés. Ils sont dans l'ordre des Passériformes.

Ils bénéficient de becs très spécialisés et bien adaptés à leur régime. De nombreuses études et travaux utilisent ces critères morphologiques pour mettre en évidence la théorie de l’évolution chère à Darwin.

LISTE

DES

FICHES

Photographes :

Roger Ahlman
Pbase Galleries Peru and Ecuador

John Anderson
John Anderson Photo Galleries

Ken Havard
My Bird Gallery & Flickr gallery 1 & Flickr gallery 2

Otto Plantema
Trips around the world

Texte de Nicole Bouglouan
 
Sources :

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 16 by Josep del Hoyo- Andrew Elliot-David Christie – Lynx Edicions – ISBN: 9788496553781

The Beak of the Finch: A Story of Evolution in Our Time by Jonathan Weiner - Knopf Doubleday Publishing Group - ISBN-13: 9780679733379

New Scientist - Darwin’s fast-evolving finches use a natural insect repellent

BirdLife International (BirdLife International)

Princeton University

Wikipedia, the free encyclopaedia

Quasar Expeditions

Island Life - Darwin's Finches

Oxford Journals – Molecular Biology and Evolution  

ARKive (Christopher Parsons)

Animal Corner

    

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Géospize à bec conique

En fait, les formes des becs diffèrent d’une ile à l’autre, et les « pinsons des cactus » ont des becs plus longs et plus pointus que les « pinsons terrestres ». (En anglais « cactus finches » et « ground finches »). Une autre espèce le « pinson fauvette » (warbler-finch en anglais), a un bec plus fin et encore plus pointu que les oiseaux précédents.
Chaque forme de bec a son régime particulier, et chaque espèce fait preuve d’une belle adaptation à l’environnement spécifique dans lequel elle vit.
La forme de la tête du mâle et de la femelle est différente d’un sexe à l’autre, ainsi que la force des mâchoires. En général, les femelles ont un bec plus long que celui des mâles, toutes espèces confondues.    

Géospize des cactus
Géospize à gros bec
Géospize gris

Mais nous devons tenir compte du bec long, étroit et pointu du Spizin de Cocos. Cet oiseau est le seul Pinson de Darwin sur l’Ile Cocos, au sud du Costa Rica. Il occupe tous les types d’habitats disponibles où il peut trouver de la nourriture. Mais celle-ci diffère en fonction de l’habitat, et ces oiseaux ont fini par développer une spécialisation individuelle. Chacun d’eux peut ainsi utiliser une ou plusieurs méthodes pour rechercher sa nourriture depuis le sol jusqu’à la canopée, en passant par les branches, les plantes grimpantes, le feuillage des arbres, les fleurs et les fruits.
Cette variété de techniques entraine l’absence de compétition. Plusieurs oiseaux peuvent se nourrir ensemble en groupes, mais chacun d’eux le fait individuellement, avec sa propre méthode et sur différents supports.  

Si les pinsons des Galápagos ont vu leurs becs s’adapter aux habitats et aux ressources des différentes iles, le Spizin de Cocos a adapté sa façon de chercher sa nourriture aux divers habitats qu’il fréquente sur une seule ile. 

Spizin de Cocos

Mâle

Spizin de Cocos

Femelle

Ces oiseaux aux couleurs ternes sont souvent considérés comme le symbole de l’évolution aux Iles Galápagos. D’après plusieurs études concernant les populations et l’évolution des pinsons de Darwin, il semble que les générations successives de ces oiseaux aient changé afin de pouvoir survivre grâce à d’autres sources de nourriture. Ils viennent probablement d’une seule espèce Sud-Américaine du genre Tiaris, et plus spécialement l’espèce Tiaris obscura qui, par l’hybridation et les déplacements d’ile en ile, a su s’adapter à chaque habitat et aux ressources qui lui sont associées.
Le premier déploiement des espèces du genre Tiaris pourrait s’être produit dans les Caraïbes avant de s’étendre à l’Amérique Centrale et aussi à l’Amérique du Sud. Puis, ces oiseaux ont fini par atteindre les Galápagos, il y a de cela quelques 2,3 millions d’années.

Géospize à bec moyen

et

Géospize fuligineux

Ils ont tous en commun la couleur du bec, noir pendant la saison de reproduction, et jaune orangé le reste du temps. Ce critère est une preuve de leur origine commune, en dépit des différentes formes de becs.

Géospize psittacin

(psittacula)

De plus, ils sont capables de s’adapter rapidement aux variations climatiques comme les fortes pluies et la sècheresse causées par El Niño et La Niña. Ces variations entrainent l’abondance de grandes ou petites plantes à graines, et l’espèce possédant la bonne taille de bec pourra se répandre et proliférer en fonction de la taille des graines les plus courantes dans la zone en question.

Géospize des mangroves

Femelle

Il existe 14 espèces étroitement associées, réparties dans les 4 genres suivants : Certhidea, Platyspiza, Camarhynchus et Geospiza. Et la 15ème espèce, la seule du genre Pinaroloxias, le Spizin de Cocos, est présente sur l’Ile Cocos, au large du Sud du Costa Rica.    

Géospize à bec pointu

Ces espèces sont menacées par les prédateurs introduits (chats, rats et chiens), les mouches parasites des nids (Philornis downsi), le virus Avipox, l’augmentation du tourisme, la dégradation de l’habitat par les cochons et les chèvres, les éléments climatiques naturels…

Mais depuis quelques années, certaines espèces ont su utiliser les feuilles de Psidium galapageium pour repousser les mouches Philornis downsi et empêcher la croissance de leurs larves, importante cause de mortalité chez les Pinsons de Darwin. Ils prennent donc des feuilles et les frottent contre leur plumage et entre les plumes, de façon à se protéger avec un insecticide finalement très naturel.   

Plusieurs espèces sont considérées comme étant Vulnérables et même en Danger d’Extinction, d’autres semblent stables. Malheureusement, leur futur semble incertain.