Le Cincle plongeur, l’oiseau qui vole sous l’eau !
Ordre des Passériformes - Famille des Cinclidés
Il est difficile de croire les  faits, mais le Cincle plongeur est capable de marcher et de voler sous l’eau.
      Cet oiseau fréquente les eaux  rapides et peu profondes. Souvent vu perché sur un rocher au milieu d’une  rivière ou d’un torrent, il peut disparaître brusquement.
      Où est-il ? Le Cincle  plongeur est en train de chasser sous l’eau après un bref plongeon depuis son  perchoir. 
Le  Cincle plongeur est un oiseau étonnant, unique par son comportement. Entendre  son chant mélodieux avec en fond sonore le doux bruit de la course du torrent  est quelque chose de magnifique !
    Le  Cincle est l’âme du torrent de montagne, exposant sa poitrine blanche de rocher  en rocher et défiant la course folle du courant. 
Photographes:
  Steve Garvie
    RAINBIRDER Photo galleries
Eugène Montocchio 
  Galerie Photos Nature 
Autres photos et texte de Nicole Bouglouan
Sources:
WRENS, DIPPERS AND THRASHERS by Brewer David – illustrated by Barry Kent Mackay- Yale University Press - ISBN: 0300090595
THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C.Helm - ISBN: 0713639601
THE COMPLETE BOOK OF BRITISH BIRDS – Written by “Royal Society for the Protection of Birds” experts - Préface de Magnus Magnusson - Michael Cady- Rob Hume Editors - ISBN: 0749509112
Pájaros de España (JL Beamonte)

Le  Cincle plongeur (Cinclus cinclus) a un corps rondelet. Il mesure environ 18 à 20 cm de longueur pour un  poids d’à peu près 65   grammes.
    Les  parties supérieures contrastent fortement avec le blanc du menton, de la gorge  et de la poitrine. Le dos gris ardoisé présente un effet écaillé. La tête et la  nuque sont brunes. La poitrine blanche est bordée d’une bande châtain qui la  sépare de l’abdomen brun-grisâtre foncé. Les ailes et la queue courtes sont  plutôt sombres. 

Le bec  droit est noir. Les yeux bruns, entourés d’une paupière claire, sont  protégés de l’eau par une membrane nictitante  blanche, visible quand l’oiseau cligne des yeux. Les pattes et les doigts non  palmés sont brun foncé. 
    Les deux  sexes sont semblables.
    Le  juvénile est plus gris sur le dessus et blanc tacheté de gris dessous.   
    Le  Cincle plongeur a un plumage doux et épais qui lui procure une bonne isolation  dans l’eau. 
Le  Cincle plongeur fréquente les fleuves, les rivières et les torrents au cours  rapide et où se trouvent des rochers plus ou moins immergés. Il a besoin de  façades rocheuses à proximité ou de ponts pour nidifier. Cette espèce s’adapte  aux développements humains sur les rives quand l’eau traverse une ville. On le  trouve parfois sur les bords des lacs, mais surtout dans des zones assez  élevées. 
    Les  populations se déplacent vers les zones plus basses en hiver, et on peut même  les voir le long des côtes. 

Le  Cincle plongeur se nourrit principalement d’invertébrés aquatiques, larves  d’insectes, petits poissons, œufs de saumon et têtards.
    Il pêche  dans l’eau et souvent sous la surface. Le Cincle plongeur se pose fréquemment  sur des rochers au milieu de la rivière pour chercher ses proies. Il lui arrive  aussi de voler bas au-dessus de l’eau avec des battements rapides. 

Il utilise plusieurs techniques pour se nourrir. L’oiseau patauge dans l’eau peu profonde, plongeant parfois la tête sous la surface pour chercher ses proies. Quand l’eau est plus profonde, il nage vers le fond grâce à ses ailes puissantes.

Ensuite, le Cincle Plongeur marche sur le fond en agrippant les pierres et les graviers. Il marche souvent à contre courant avec la tête baissée pour localiser une éventuelle proie, et la force du courant contre son dos courbé le maintient collé au lit de la rivière. Mais les ailes restent l’outil principal pour se mouvoir sous l’eau, et il marche souvent avec les ailes à demi ouvertes.
On voit souvent le Cincle plongeur perché sur un rocher au milieu de l’eau, et regardant les flots. Il effectue de brèves courbettes mises en évidence par sa poitrine blanche. Une fois que la proie est détectée, il plonge la tête la première même si le courant est rapide et agité. Quand il est au fond, il retourne les pierres et les graviers afin de faire sortir les petits invertébrés qui s’y cachent.

Après le plongeon, il lui arrive souvent de se laisser flotter dans le sens du courant sur une courte distance, avec les ailes partiellement ouvertes avant d’émerger.

Au cours  des parades nuptiales, des disputes territoriales ou quand il est excité, le  Cincle plongeur bascule encore le corps de haut en bas, exposant ainsi la  poitrine blanche. 
    Une  autre parade consiste à cligner des yeux rapidement, permettant alors de voir  la paupière blanche s’ouvrir et se fermer de façon répétée, et aussi d’apercevoir  la membrane nictitante blanchâtre. Si l’oiseau est dérangé ou en alerte, les  clignements sont très rapides, de l’ordre d’un par seconde ! 

Le Cincle plongeur vole vite au-dessus de l’eau avec un bruissement d’ailes. Son vol est direct et bas, en suivant le cours de la rivière ou du torrent. Les vols nuptiaux sont effectués en hauteur au-dessus du territoire.

Tout en  volant, le Cincle plongeur émet son chant mélodieux, un gazouillis très doux,  long et fluide, chanté par les deux sexes. Les sons émis par la femelle sont  moins mélodieux et plus rauques que ceux du mâle. Ce chant peut aussi être  lancé depuis un perchoir, et parfois même la nuit. 
    Le cri  est sonore et pénétrant. C’est un « zink » ou « zitzit »  métallique et râpeux souvent répété quand l’oiseau est posé ou en vol. 

Cette espèce est souvent solitaire ou vue en couples, mais pendant l’hiver, plusieurs oiseaux dorment ensemble dans un endroit abrité, souvent sous un pont.
Le nid est une structure volumineuse située sous la voûte d’un pont, dans un arbre creux, sur une corniche derrière une cascade, dans un trou dans un mur ou une crevasse dans la roche sur les rives. Les deux adultes le construisent. C’est un dôme avec une large entrée latérale dirigée vers le bas. La partie extérieure du nid est faite de mousse (humidifiée par immersion dans l’eau du torrent), herbes, tiges et feuilles. La coupe est tapissée de fines radicelles, de feuilles et de poils. Le nid est souvent juste au-dessus de l’eau.

La  saison de reproduction a lieu au printemps, et la ponte en mars-avril. La  femelle dépose 4 à 6 œufs blancs brillants. L’incubation dure environ deux  semaines assurée par la femelle seule. Le mâle surveille le nid quand elle  s’éloigne, mais il la nourrit régulièrement. Les poussins nidicoles sont  nourris par les deux parents. Ils s’envolent environ 24-25 jours après la  naissance. 
    Le  Cincle plongeur produit deux à trois couvées par saison en utilisant le même  nid. Ils sont en général monogames. 


Le  Cincle plongeur est largement sédentaire en Grande Bretagne et aussi  probablement dans l’ouest de l’Europe et en Afrique du Nord, avec quelques  dispersions des jeunes après la nidification et de légers mouvements  altitudinaux. Mais les populations de Scandinavie sont migratrices, se  déplaçant vers le sud-est dans la partie sud de la Finlande et les Républiques  Baltes, et parfois aussi au Danemark. 
    Les  populations de l’Oural sont migratrices partielles, et celles du centre de  l’Asie effectuent des mouvements altitudinaux. 

On trouve plusieurs sous-espèces qui diffèrent en couleur de plumage, surtout sur les parties inférieures.
Toutes  les espèces qui appartiennent à la Famille des Cinclidés, Ordre des  Passériformes, ont les mêmes comportements. 
    On  trouve quatre autres espèces qui partagent avec le Cincle plongeur la vaste  distribution mondiale : le Cincle de Pallas (Cinclus pallasii), le Cincle  à tête blanche (Cinclus leucocephalus), le Cincle à gorge rousse (Cinclus  schulzi) et le Cincle d’Amérique (Cinclus mexicanus).   
Les populations du Cincle plongeur sont assez stables, mais elles sont vulnérables à la mauvaise qualité des eaux dues à la proximité des mines dans certains pays, au dépôt de vase dus à la déforestation et à certaines pratiques agricoles, et à l’eutrophisation à cause des pesticides et des matières chimiques. Mais dans un habitat adapté, cette espèce peut être assez commune.
