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Photographic ramble

Sources :

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 6 by  Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions, 2001 - ISBN: 848733430X

Paleornithology of St Helena Island, south Atlantic Ocean
Storrs L. Olson. (1975). Smithsonian Contributions to Paleobiology – Number 23

Wikipedia, the free encyclopaedia

CREAGUS - HOOPOES Upupidae

ScienceBlogs - Hoopoes and woodhoopoes

 

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FAMILLE DES UPUPIDES

Huppes

 

La famille des Upupidés regroupe quatre espèces du genre Upupa, y compris une espèce éteinte, la Huppe de Sainte-Hélène (Upupa antaios). Cette espèce était endémique de l’Ile de Sainte-Hélène dans l’Océan Atlantique Sud. Elle ne volait probablement pas, car la découverte d’un humérus gauche montrait une ossature vraiment différente de celle des autres huppes.
Les trois autres espèces se trouvent dans l’Ancien Monde et sont largement répandues en Europe, Asie, Afrique du Nord, Afrique subsaharienne et Madagascar.  

LISTE

DES

FICHES

Huppe fasciée

La Huppe de Sainte-Hélène était également connue sous le nom de Huppe géante. Elle n’est connue que par un squelette subfossile incomplet.
Le zoologiste britannique Philip Ashmole a identifié et illustré un humérus gauche similaire à celui d’Upupa epops. Plus tard, davantage de matériel représentant la plus grande partie du squelette de cet oiseau a été rassemblé par le paléontologue Storrs L. Olson en juillet 1971, indiquant que cette espèce insulaire était très différente et distincte des huppes vivant sur les continents.
La Huppe de Sainte-Hélène était probablement une géante du genre. Les éléments crâniens et les membres postérieurs étaient plus longs et plus lourds que chez Upupa epops, alors que les éléments distaux des ailes paraissaient plus réduits. Le fémur était 19% plus grand que chez Upupa epops, et la largeur des éléments des membres postérieurs était environ 33% plus grande. C’était une grande huppe, mais son pouvoir de vol était très limité ou peut-être même totalement inexistant.
L’île abritait des invertébrés terrestres comme le plus grand perce-oreille du monde, Labidura herculeana, d’une longueur de près de 8 centimètres. Ce Dermaptère vivait dans des terriers ou sous des pierres dans un sol sec. Il est apparemment éteint depuis 2014. Ce type de proie convenait probablement à Upupa antaios qui, grâce à son bec long et courbe, pouvait sonder le sol pour chercher des proies.
La Huppe de Sainte-Hélène a sans doute disparu au moment de la découverte et de la colonisation de l’île, chassée par les humains et tuée par les animaux qui les accompagnaient, jusqu’à l’extinction de l’espèce, probablement après l’année 1502.    

Huppe d’Afrique

Les trois huppes vivantes sont des oiseaux de taille moyenne dont le critère morphologique le plus éloquent est la crête en éventail, aux plumes largement terminées de noir. Le bec est long et courbé vers le bas. Les ailes larges et arrondies et la queue à l’extrémité carrée sont noires et blanches.
Le plumage de la Huppe fasciée est rosâtre ou sable chamoisé sur la tête, le cou et le manteau, et plus rosâtre sur les parties inférieures. Le croupion et l’abdomen sont blancs. La Huppe d’Afrique est plus foncée et davantage châtain, tandis que la Huppe de Madagascar au manteau gris terne est la plus grande des trois espèces vivantes. Auparavant, Upupa epops était la seule espèce du genre Upupa, mais elle avait plusieurs sous-espèces.

Huppe de Madagascar

Les huppes ont un vol erratique, semblable à celui d’un papillon, dessinant des motifs fortement ondulants. Le vol est puissant et l’oiseau peut atteindre des vitesses considérables ponctué de manœuvres agiles lorsqu’il poursuit des proies en vol.  

Huppe d’Afrique

Elles vivent dans des zones agricoles où se trouvent de vieilles constructions leur procurant des cavités de nidification, ou dans des pâturages bordés d’arbres, dans les steppes boisées, les savanes et aussi les plantations. Elles ont surtout besoin de falaises basses et de talus secs dans lesquels elles peuvent trouver des sites de nidification. 
La Huppe d’Afrique fréquente aussi  les espaces ouverts et broussailleux. Les densités des populations sont généralement plus importantes près des villages et des habitations qui abritent des cavités adaptées à la nidification de ces oiseaux.

Huppe d’Afrique

Les huppes ne sont pas très grégaires. Elles se nourrissent seules ou en couples et ont des habitudes diurnes. Au crépuscule, elles dorment surtout dans des arbres, en couple ou en solitaire. Les Upupidés se nourrissent presque entièrement de nourriture animale, parfois agrémentée de graines, baies, feuilles, tiges et rhizomes. Ce sont principalement des insectivores et elles utilisent leur long bec courbé pour extraire des larves et des nymphes d’insectes du sol. Leur régime comprend des scarabées et leurs larves, des chenilles, des nymphes de phalènes, des sauterelles, des punaises, des cicadidés et autres espèces, y compris des fourmis. Des lézards sont également capturés, et les plus grandes proies sont frappées sur le sol avant d’être consommées.

Huppe de Madagascar

Elles se reproduisent en couples isolés et les couples sont territoriaux. Le mâle chante pour proclamer le territoire, une phrase résonnante « hoop-hoop-hoop » émise depuis un perchoir en haut d’un arbre ou du faîte d’un toit. Ce cri a donné son nom à l’espèce. Ces phrases répétées peuvent contenir 2, 3, 4 ou 5 notes, avec une courte pause entre chaque phrase. Les mâles dont les chants comprennent des phrases longues attirent davantage les femelles que ceux dont le chant est plus court.  
Le chant du mâle de la Huppe de Madagascar est plutôt une sorte de ronronnement doux, résonnant et roulé « rrrrààààooooo » répété de façon régulière.     

Huppe de Madagascar

SONS PAR

XENO-CANTO

Huppe d’Afrique

SONS PAR

XENO-CANTO

Les huppes sont monogames, mais les liens du couple ne durent parfois qu’une seule saison dans les populations résidentes. Le site du nid est souvent utilisé plusieurs années de suite. Les mâles établissent le territoire en chantant, et des combats peuvent parfois se produire. Des poursuites aériennes ou terrestres entre mâles ou entre femelles ont été observées. Des combats entre deux mâles sont courants mais ils peuvent devenir plus durs lorsque les opposants sautent et voltigent dans les airs en se battant. La crête est dressée pendant ces disputes.  
Huppe fasciée

Pendant la période qui précède la reproduction, les offrandes de nourriture du mâle à la femelle commencent. Ensuite, le mâle cherche un site de nidification et établit le territoire.
Les huppes migratrices arrivent séparément au printemps, souvent les mâles en premier, et les couples se forment dès que les femelles arrivent. Le mâle sélectionne un site de nidification et attire la femelle en se déplaçant nerveusement à l’intérieur et à l’extérieur de la cavité. Les liens du couple sont consolidés pendant deux semaines et les accouplements sont réguliers, précédés d’offrandes de nourriture.     

Huppe fasciée

Le nid est une cavité dans un arbre ou un mur, une crevasse rocheuse ou une vieille construction, ou peut même se trouver dans une termitière. Des nichoirs et autres structures artificielles sont souvent occupés. Le nid peut se trouver à une hauteur allant de 2 à 12 mètres. Le mâle, parfois aidé de la femelle, nettoie la cavité mais ils ne creusent pas. Il y a peu ou pas du tout de matériaux ajoutés, mais il arrive quand même que des herbes, des feuilles, de la laine ou des plumes soient utilisées pour tapisser le fond de la cavité.

Huppe fasciée

La taille de la couvée varie avec la distribution. Les huppes déposent généralement entre 5 et 12 œufs, habituellement plutôt 6-9 œufs blanc-crème devenant progressivement grisâtres. Ils sont pondus à raison d’un par jour.  
La femelle incube seule mais le mâle la nourrit pendant cette période. Les naissances ont lieu au bout de 15 à 18 jours d’incubation. Les poussins duveteux sont d’abord blancs, mais ils sont très vite couverts de longs tubes piquants, prémices de l’apparence des plumes. La période au nid dure de 25 à 30 jours.

Huppe fasciée

En réponse aux attaques des prédateurs, la femelle est les jeunes produisent un fluide d’une odeur repoussante faisant penser à de la viande pourrie. De plus, les poussins âgés de six jours déposent leurs fientes le long du mur du fond de la cavité, et le nid devient très vite malodorant.
Les huppes produisent habituellement une seule couvée par saison, mais plusieurs couples peuvent avoir deux couvées et le succès de la reproduction semble être relativement élevé.

Huppe d’Afrique

Juvénile

La majeure partie des populations du nord de l’habitat migre vers les régions tropicales pour passer l’hiver. Les races africaines sont sédentaires.

La Huppe fasciée est relativement commune dans son habitat, et l’espèce est protégée dans de nombreux pays. Selon la distribution, elle peut cependant être classée comme étant vulnérable ou en danger d’extinction à cause des dérangements et de la chasse, de la disparition des vieux arbres et des pesticides.
La Huppe d’Afrique a quelques prédateurs tels que les oiseaux de proie, mais c’est une espèce commune, largement répandue en Afrique du Sud.
La Huppe de Madagascar n’est pas globalement menacée pour le moment. Elle est commune et largement répandue dans la majeure partie de sa distribution. La population semble augmenter sur le plateau central et dans l’est de l’île, à cause de la déforestation.

Huppe de Madagascar

La beauté des huppes les rend très attachantes. Elles ont su gagner une place spéciale et font partie d’une longue tradition dans la culture humaine. De plus, elles sont considérées comme des régulateurs de diverses populations de parasites des cultures agricoles, et ce fait a été reconnu dans de nombreux endroits.   
Les huppes occupent une vaste distribution, depuis le Golfe de Finlande au nord jusqu’au Cap au sud, mais aussi depuis le Sénégal à l’ouest jusqu’à l’aval du fleuve Amour à l’est, avec quelques exceptions pour les déserts, les forêts et les montagnes. Les huppes font partie des quelques espèces d’oiseaux qui occupent une distribution aussi continue.       

Huppe fasciée