Cette observation a été pour nous un épisode heureux en début d’été. Nous nous sommes habitués les uns aux autres et tout s’est finalement très bien passé.
Cela fait deux fois que le Gobemouche gris vient se reproduire chez nous, alors, peut-être à l’année prochaine !
Texte et photos de Nicole Bouglouan
PHOTOGRAPHIC RAMBLE
Le texte a été rédigé par Nicole Bouglouan, d’après une observation réalisée dans le jardin, du 27 mai au 24 juin 2025.
Le texte et toutes les photos de cette page sont la propriété de Nicole Bouglouan.
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Sommaire Observations-Reportages
Reproduction du Gobemouche gris au jardin, sous le porche d’entrée de la maison
Le Gobemouche gris, un oiseau migrateur qui passe l'été chez nous dans le sud-ouest de la France (entre autres), a décidé cette année d'installer son nid sous notre porche d'entrée.
Nous avons découvert le nid le 27 mai 2025 en rentrant chez nous en fin d'après-midi. Il est construit sur la partie haute et plate d’un petit meuble en bois situé à côté de la porte d’entrée, à environ deux mètres de hauteur. Il est protégé par une bordure en bois qui empêchera toute chute accidentelle des petits.
Page sous
copyright !
Depuis cette date, la femelle occupe le nid régulièrement et semble s'habituer à nos allées et venues, fréquentes à cet endroit. Nous faisons très attention, marchant lentement, sans bruit et sans mouvements brusques, mais cela ne sera pas facile pendant tout un mois, durée normale d'un cycle de reproduction chez cette espèce.
Nous allons néanmoins faire tout notre possible pour préserver ce joli cadeau de la Nature et faire en sorte que les oisillons puissent sortir du nid à la date prévue, normalement vers la fin du mois de juin.
Aujourd'hui 2 juin, nous avons regardé l'intérieur du nid pendant une absence de la femelle. Nous avons été ravis de découvrir quatre jolis œufs verts tachetés de brun. Nous n'avons bien sûr touché à rien, et la femelle est revenue deux minutes plus tard reprendre sa place au nid.
Nous l’avons laissée tranquille pendant l’incubation qui dure environ 13 jours.
Il y a deux jours, le 10 juin, la femelle semblait nerveuse. Elle faisait des allées et venues entre le nid et la végétation qui se trouve près du porche, et elle revenait aussitôt. Le temps très orageux semblait l'inquiéter, bien que le nid soit à l'abri de la pluie.
Le lendemain, le 11 juin, nous avons entendu quatre petits cris doux près du porche. Juste le temps de regarder et nous avons vu le mâle qui passait par là sans se presser.
Pour nous, le doute n'était plus permis, et le matin du 12 juin, profitant d'une absence de la femelle, j'ai fait quelques photos du nid en montant sur un escabeau. Là, j'ai découvert trois oisillons et un œuf non éclos qui était resté au fond. Donnera-t-il naissance au quatrième poussin ou pas? L'avenir nous le dira.
Le jour suivant, le 13 juin, ils ont déjà grandi et l’œuf restant n'est plus visible.
Deux jours plus tard, le 15 juin, les poussins ont encore grandi. La naissance des plumes sur les ailes commence à être visible.
En fin d'après-midi, la femelle s'est posée à deux mètres du nid pour observer ses petits, permettant ainsi quelques photos.
Le 18 juin, les plumes sont bien visibles et le nid paraît de plus en plus petit !
Le 19 juin, le nid est vraiment trop juste pour les trois poussins! Leurs plumes sont maintenant bien développées et les couleurs de leur plumage ressortent parfaitement. Ils sont magnifiques.
Dans la journée du 23 juin, les trois oisillons sont à nouveau côte à côte dans le nid. Ils ont encore grandi et leur plumage est superbe!
Les adultes sont en train de les nourrir, donc, nous ne restons pas.
L'un des adultes surveille le nid tandis que l'autre chasse des insectes.
Mais à 20h30, deux oisillons sont toujours au nid. Leur départ se fera sans doute demain matin, ou un peu plus tard dans la soirée.
Nous les laissons tranquilles afin de ne pas les stresser davantage!
Ce matin 24 juin, tout le monde est parti. Reste le nid avec l'œuf non éclos.
Cela a vraiment été une belle observation. Les oiseaux se sont habitués à nous, mais nous n'en avons pas abusé.
J'ai pu faire des photos pratiquement tous les jours sans problème, en respectant les allées et venues des adultes et les moments de repos des poussins.
C'est la seconde fois que le Gobemouche gris vient se reproduire dans notre jardin, mais la première fois, le nid était dans un petit arbre et caché au milieu du lierre grimpant, et seules les têtes des deux oisillons étaient visibles.
Poussin hors du nid
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Description du nid
Après le départ des oisillons le 24 juin 2025, nous avons laissé le nid en place jusqu’au 29 juillet, au cas où. Mais les oiseaux ne sont pas revenus au même endroit et de plus, nous ne les avons plus du tout vus au jardin.
Nous avons donc retiré le nid de son étagère pour l’examiner en détail.
Il a été construit en plusieurs étapes.
Après quelques recherches, il semblerait que la plante utilisée ressemble à de l’Ambroisie, et plus particulièrement l'Ambroisie à feuilles d'Armoise (Ambrosia artemisiifolia). Cette plante invasive originaire des Amériques, a été introduite en Europe à partir de la fin du XIXe siècle. En France, la quasi-totalité des départements a été touchée en 2019.
Elle ne semble pas très courante dans notre région, mais il y en a peut-être dans certains jardins ou dans les champs aux alentours. Il semble évident que les oiseaux récupèrent généralement les matériaux non loin du site du nid. Le principal élément végétal semble donc bien être la fleur mâle de cette plante (ou étamine), visible au sommet des tiges.
En retournant complètement la structure, nous constatons que ces fines fleurs séchées qui constituent l’essentiel de la construction ont d’abord été travaillées en une couche allongée de 26 centimètres de longueur. Elles sont bien tressées et résistent lorsque l’on tire dessus pour les défaire.
Sur la photo, nous pouvons voir une sous-couche de forme ovale qui sert d’assise à la coupe elle-même. Elle fait environ un centimètre d’épaisseur. On distingue aussi des tiges fines, herbes ou filaments de plantes, ajoutées et entrelacées avec les autres matériaux.
La partie externe de la coupe est elle aussi d’une belle épaisseur. Elle est faite avec les mêmes fleurs séchées, tissées avec de fins filaments végétaux afin de consolider le tout. A l’intérieur se trouve la coupe qui va recevoir les œufs. Elle est faite de matériaux plus fins, tiges fines et sèches et longs cheveux (sans doute les miens !!!) auxquels s’ajoutent quelques plumes blanches pour la douceur et la chaleur. Ces matériaux sont solidement entrelacés. Lorsque l’on touche les parois, elles sont fermes et solides.
Cet ensemble a finalement été modelé par le corps de la femelle qui façonne la coupe en bougeant à l’intérieur du nid à plusieurs reprises tant que les matériaux sont frais et souples, jusqu’à obtenir vraiment une coupe uniformément arrondie.
Dimensions du nid à l’intérieur de la coupe : Longueur : 6 cm – Largeur : 4 cm – Profondeur au centre : 3 cm
Dimensions du nid à l’extérieur de la coupe : Longueur : 9 cm – Largeur : 7 cm – Hauteur : 4 cm
Au début, les œufs se trouvent tout au fond, mais les oisillons grandissent vite et les bords externes en haut du nid s’étirent et s’affaissent légèrement pour servir d’appui aux têtes des poussins.
Nous avons constaté au cours de la nidification, que le nid était vraiment devenu trop petit pour les trois occupants, et un soir, l’un d’entre eux a choisi d’aller dormir en dehors du nid, sur la partie qui s’étendait d’un côté sur l’étagère.
A ce moment-là, nous nous sommes demandé si ce type de construction était intentionnel, et finalement, nous n’avons pu que constater son utilité.