Fr: Océanite cul-blanc
    Ang: Leach’s Storm-Petrel 
    All: Wellenläufer
    Esp: Paíño Boreal
    Ita: Uccello delle tempeste codaforcuta
    Nd:  Vaal Stormvogeltje
    Sd: Klykstjärtad  stormsvala 
Photographes:
Alan  & Ann Tate
  AA  Bird Photography  
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105
THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C. Helm - ISBN: 0713639601
Wikipedia, the free encyclopaedia
What Bird-The ultimate Bird Guide  (Mitchell Waite)  
   
  Bird Web  (Seattle Audubon Society)  
Biodiversity Explorer – The Web of Life in Southern Africa
SORA Searchable Ornithological Research Archive (Blair O. Wolf)
Mass Audubon – Protecting the Nature of Massachusetts
Alaska Seabird Information Series
Océanite cul-blanc
      Hydrobates leucorhous
Ordre des Procellariiformes – Famille des Hydrobatidés
INTRODUCTION :
    L’Océanite cul-blanc fait partie de la famille des  Hydrobatidés qui regroupe les océanites de l’Hémisphère nord. Son nom anglais  (Leach’s Storm-Petrel) rend hommage au zoologue anglais William Elford Leach. 
    Cette espèce se reproduit dans les zones les plus froides  de l’Atlantique et du Pacifique Nord. Il nidifie en colonies établies sur des  îles dont l’accès est très difficile. Comme de nombreux Procellariiformes, il  nidifie dans un terrier ou dans une crevasse rocheuse. Il a des habitudes  strictement nocturnes autour des sites de nidification, afin d’éviter les  prédateurs. Il est pélagique en dehors de la saison de reproduction et migre  vers les mers tropicales et subtropicales au nord de l’Equateur. 
    L’Océanite cul-blanc est sensible aux pollutions en mer  et aux mauvaises conditions climatiques (El Niño), ainsi qu’aux prédateurs  introduits sur les iles où il se reproduit. Mais actuellement, la population  semble stable. 
DESCRIPTION DE  L’OISEAU :
      Quelques  mesures : 
    Longueur : 18-22 cm
    Envergure : 45-48 cm
    Poids : 38-50 gr
L’Océanite cul-blanc est noir brunâtre, avec un panneau  plus pâle, grisâtre ou chamois clair, sur la partie interne du dessus de l’aile.  On peut voir des liserés blancs étroits sur les secondaires les plus internes  et sur les tertiaires les plus longues. Le croupion blanc contraste fortement  avec le reste du plumage. On note la présence d’une fine ligne médiane sombre,  visible uniquement de près. La queue noir brunâtre est profondément fourchue.  
    Les parties inférieures et le dessous de l’aile sont d’un  noir charbonneux, excepté les côtés blancs du croupion qui s’étendent jusqu’aux  couvertures sous-caudales latérales et la partie arrière des flancs. 
    Le bec est noir avec l’extrémité de la mandibule  supérieure légèrement crochue et les narines tubulaires apparentes. Les yeux  sont brun foncé. Les pattes et les doigts palmés sont noirs.
    Mâle et femelle sont identiques. 
    Le juvénile ressemble à l’adulte. 

SOUS-ESPECES ET  DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :  
    L’Océanite cul-blanc a 4 sous-espèces qui diffèrent par  la taille et la couleur du croupion. On trouve plus fréquemment des oiseaux au  croupion sombre en allant du nord vers le sud dans l’est du Pacifique.
H.l. leucorhoa (décrit plus haut et représenté) se trouve surtout dans le nord des océans  Pacifique et Atlantique. Cette race se reproduit dans le Pacifique nord depuis  le nord-est du Japon, au nord et à l’est dans les Iles Kourile et Aléoutiennes  jusqu’au sud de l’Alaska, et vers le sud-est jusqu’au sud de la Californie et aux  Iles Coronado au nord-ouest du Mexique. 
    Il se reproduit également dans l’Atlantique nord depuis  le nord-est des Etats-Unis et l’est du Canada, vers l’est jusqu’en Islande, aux  Iles Féroé, dans le nord de l’Ecosse et le nord-ouest de la Norvège. Il se  reproduit sur Dyer Island au large de l’Afrique du Sud, depuis 1995.
H.l. chapmani se trouve dans le centre est de l’Océan Pacifique. Il se reproduit sur les Iles  San Benito et Coronado au large du Mexique. 
    Cette race a généralement le croupion sombre, les ailes  moins pointues et la queue plus fourchue. 
H.l. socorroensis se trouve dans le centre-est de l’Océan Pacifique et se reproduit en été sur  des ilots autour de l’Ile Guadalupe au large du nord-ouest du Mexique. 
    Cette race peut avoir le croupion blanc mais plus étroit  au centre, ou parfois divisé en deux parties blanches assez étendues.
H.l. cheimomnestes se trouve dans le centre-est de l’Océan Pacifique et se reproduit en hiver sur  l’Ile Guadalupe au large du nord-ouest du Mexique.  
    Cette race a habituellement le croupion blanc. 
HABITAT : 
    L’Océanite cul-blanc se reproduit dans des sites isolés  et inaccessibles comme les îles et les ilots au large, sur lesquels les  colonies sont établies. Il nidifie dans un terrier creusé dans le sol, dans une  crevasse rocheuse ou un trou dans le sol. 
    En dehors de la reproduction, il est au large dans les océans,  souvent autour des remontées d’eau froide et dans les zones où des courants  chauds et froids se rencontrent. Il se nourrit loin en mer, mais aussi sur la  plaque continentale.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
    L’Océanite cul-blanc est habituellement silencieuse  lorsqu’elle est en mer. Elle devient cependant plus loquace aux colonies. Un  ronronnement prolongé est émis à l’intérieur du terrier  « r-r-r-r-r-r-r-r-r-r-r-r-r… » augmentant en tonalité et finissant sur  un « whee » bref avant de répéter ce son d’une voix plus basse.   
  L’Océanite cul-blanc produit aussi un rire ou un cri  rauque et étouffé « par-kiki-kar-koo whuk-kuk-kuh-kuh-kuh ». L’oiseau  fait des pauses courtes entre chaque phrase. Ces sons sont émis en vol  au-dessus des colonies ou à l’intérieur du terrier. 

COMPORTEMENTS  DANS LA VIE SAUVAGE : 
    L’Océanite cul-blanc se nourrit surtout de petits  crustacés comme les crevettes du genre Euphausia, les amphipodes, les copépodes,  les larves de langouste blanche (Panulirus Argus), les petits calmars et les  petits poissons. 
    Il se nourrit en voltigeant ou en écumant la surface de  l’eau en capturant les proies à la surface. Il utilise le comportement typique  des océanites, en se suspendant au-dessus de l’eau, presqu’immobile contre le  vent avec les ailes légèrement relevées tandis que les pattes s’agitent à la  surface de l’eau. Il voltige aussi au ras de l’eau mais ne se pose que très  rarement à la surface. Il ne plonge jamais. 
Il se nourrit aussi bien de jour que de nuit. Il lui arrive de s’associer aux mammifères marins qui font remonter les proies à la surface. Il est plutôt solitaire ou en petits groupes. Il suit rarement les bateaux. Il cherche sa nourriture dans les zones de remontées d’eaux froides où se trouve une grande densité de plancton, près de la limite de la plaque continentale.
L’Océanite cul-blanc se reproduit en colonies. Il nidifie  dans un terrier qu’il creuse dans le sol des iles et des ilots. 
    Les parades nuptiales comprennent en général des  poursuites aériennes. Les oiseaux volent en décrivant des cercles au-dessus des  sites de nidification tout en criant fortement. Ils volent à grande vitesse  dans une obscurité presque totale. Ils sont monogames et la majorité des  activités sexuelles se déroulent à l’intérieur du terrier et consistent en  lissage mutuel des plumes, caresses avec le bec, du bec à bec et des cris. Les  deux partenaires font de longs duos à l’intérieur du nid. L’accouplement a lieu  sur le sol et souvent dans la chambre d’incubation. 
L’Océanite cul-blanc est migrateur et les populations  nordiques migrent vers le sud pour gagner les eaux tropicales et subtropicales.  C’est une espèce pélagique qui ne vient à terre que pour se reproduire, ou se  mettre à l’abri lors des tempêtes avec des vents forts. 
    Ils commencent à migrer vers le sud en septembre et  jusqu’en novembre. Les mouvements de retour vers le nord ont lieu en mars et  jusqu’en mai. 
L’Océanite cul-blanc a un vol bondissant et erratique, avec des changements de vitesse et de direction fréquents.

REPRODUCTION DE  L’ESPECE :  
    La saison de reproduction varie avec la distribution et  les sous-espèces. Ils se reproduisent en été entre mai-juin et  octobre-novembre, sauf la race « cheimomnestes » qui se reproduit en  hiver, entre novembre-décembre et avril-mai. 
    Les colonies sont établies sur les côtes ou les îles au  large.
    Le terrier se trouve souvent sous une touffe d’herbes, un  rocher ou dans les racines d’un arbre. Le mâle creuse avec son bec et ses  pattes. Ces oiseaux nidifient souvent près les uns des autres, avec plusieurs  entrées de terriers très proches, ou d’autres nids dans la branche latérale  d’un même terrier. Il peut aussi utiliser une crevasse rocheuse ou un trou  naturel dans le sol. La chambre d’incubation est tapissée de végétation,  souvent des feuilles et des herbes. 
La femelle dépose un seul œuf blanc avec quelques taches violacées sur la partie la plus large. Les deux adultes incubent pendant 38-46 jours (en moyenne 41-43). Le poussin est nourri par régurgitation et pendant la nuit. Il est emplumé au bout de 60-70 jours après la naissance et il quitte le terrier. Il sera prêt à se reproduire à l’âge de 5 ans.
PROTECTION /  MENACES / STATUTS :   
    L’Océanite cul-blanc est vulnérable à la prédation sur  les îles où il se reproduit. Les prédateurs sont les rats, les souris, les chats,  les visons, les loutres et les renards, mais aussi les goélands et les labbes.  Ces animaux sont responsables de déclins locaux. 
    La population globale est estimée à 20 000 000  d’individus et semble relativement stable. 
    L’Océanite cul-blanc n’est pas menacé actuellement.