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Texte de Nicole Bouglouan
Photographes:
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Vision d’Oiseaux
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Philippe et Aline Wolfer
OISEAUX D'ARGENTINE
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Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 8 By Josep del Hoyo-Andrew Elliott-David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 8487334504
BIRDS OF SOUTH AMERICA – Passerines - by Robert S. Ridgely and Guy Tudor – HELM Field Guides – ISBN: 9781408113424
A GUIDE TO THE BIRDS OF MEXICO AND NORTHERN CENTRAL AMERICA by Steve N. G. Howell, Sophie Webb - Oxford University Press - ISBN: 0198540124
A GUIDE TO THE BIRDS OF COLOMBIA by Steven L. Hilty and William L. Brown - Princeton University Press – ISBN 069108372X
Wikipedia, the free encyclopaedia
CREAGUS@Monterey Bay (Don Roberson)
Fatbirder - Melanopareiidae – Crescent-chests
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L’oiseau et son nid, là où tout commence…
Seconde partie: Les Passériformes
Page 4 : Thamnophilidés, Formicariidés, Grallariidés, Conopophagidés, Rhinocryptidés et Mélanopareiidés
Au début de la saison de reproduction et après diverses parades nuptiales, le site du nid est choisi par le couple ou l’un des deux partenaires et le nid est construit à l’intérieur de cette zone. Pour de nombreuses espèces, le nid est le lieu où les oiseaux paradent et s’accouplent. Il joue un très grand rôle pendant la nidification. Il est le berceau des poussins et l’endroit où les adultes les nourrissent avant leur envol vers l’indépendance.
La famille des Thamnophilidés comprend les alapis, les bataras, les grisins et autres espèces proches. Ils sont présents dans les zones subtropicales et tropicales d’Amérique Centrale et d’Amérique du Sud, depuis le Mexique jusqu’à l’Argentine. Ils fréquentent les habitats forestiers et broussailleux, en particulier les forêts humides en plaine. Quelques espèces (moins de 10%) peuvent aller jusqu’à 2000 mètres d’altitude. La majeure partie d’entre eux se trouve dans le Bassin Amazonien au Brésil, en Colombie, en Bolivie et au Pérou.
Ces oiseaux assez petits ont généralement des ailes courtes et arrondies, bien adaptées à leur vie dans l’épaisseur des sous-bois des forêts. Ils ont aussi des grandes pattes robustes pour s’agripper aux tiges verticales des herbes, tandis que la longueur du tarse et des griffes varie selon les espèces, en fonction de leur façon de se nourrir.
Le bec est souvent grand et épais. De nombreux bataras ont un bec dont l’extrémité est crochue, mais les grisins ont plutôt une sorte de « dent » à l’extrémité pour tenir et broyer les insectes.
Leur plumage est variable, avec des teintes noirâtres ou blanchâtres, et du gris, du roux, du châtain et du brun. Mâle et femelle affichent fréquemment un dimorphisme sexuel avec des couleurs et des motifs différents.
Grand Batara
Mâle
Grand Batara
Femelle
Les Thamnophilidés sont des oiseaux diurnes, mais ils se reposent souvent dans le feuillage épais et sortent rarement à découvert. Ils se nourrissent principalement d’arthropodes et de larves d’insectes. Les plus grandes espèces peuvent aussi consommer des escargots et des petits vertébrés, ainsi que les œufs d’autres espèces d’oiseaux.
Il leur arrive également de consommer des matières végétales comme les fruits et les baies. Ils régurgitent les parties les plus dures de la nourriture.
Les proies sont capturées en glanant dans la végétation, ou en s’élançant du feuillage en voletant, ou encore depuis un perchoir, pour ensuite saisir la proie avec le bec. Les proies les plus grandes sont parfois frappées contre une branche avant d’être consommées, et les ailes et les épines sont généralement enlevées.
De nombreuses espèces sont arboricoles et se nourrissent dans les sous-bois ou à mi-hauteur, d’autres restent dans la canopée tandis qu’un petit nombre se nourrit sur le sol dans le tapis de feuilles.
Les membres de la famille des Thamnophilidés sont monogames et les liens du couple durent longtemps, souvent toute leur vie. Des offrandes de nourriture du mâle à la femelle sont courantes avant l’accouplement, et des séances de lissage des plumes font également partie des parades.
Cependant, des divorces peuvent se produire entre deux partenaires, comme c’est le cas chez le Fourmilier manikup, mais ces comportements restent exceptionnels. Le territoire est défendu par le couple chez la plupart des espèces.
Le Fourmilier ocellé a un système social assez spécial : le couple reproducteur représente le noyau d’un groupe qui comprend leurs jeunes mâles et leurs partenaires, formant ainsi des groupes allant jusqu’à huit individus qui défendent ensemble les territoires contre les rivaux.
Le nid est construit par le couple, et des matériaux sont encore ajoutés pendant l’incubation. Il existe deux types de nids : les nids suspendus et les nids posés sur un support. Les nids suspendus sont les plus courants et consistent en une coupe ouverte faite de matières végétales comme des herbes, des brindilles, des feuilles mortes et des filaments végétaux. La coupe est généralement tapissée de Marasmius, une sorte de champignon qui ressemble à du crin de cheval. Ces coupes ouvertes sont souvent suspendues par le bord à la fourche horizontale d’une branche extérieure dans un arbre ou un arbuste. Quelques nids peuvent parfois être décorés avec des feuilles mortes ou de la mousse. Quelques lambeaux de végétation plus ou moins longs pendent parfois sous le nid.
D’autres nids suspendus ont davantage la forme d’un sac. Il s’agit alors d’une poche profonde pendante, avec une ouverture oblique près du sommet. Les murs épais sont faits de feuilles mortes, de fibres végétales, d’herbes sèches et de lanières de feuilles de palmiers. De tels nids sont suspendus à la fourche d’une branche tombante dans un arbre, ou à une plante ou des fougères grimpantes.
Le nid du Myrmidon cravaté ressemble beaucoup à ce genre de structure, mais il est plus souvent en forme de dôme ou de four, avec une entrée latérale. Il est fait avec de larges feuilles mortes entrelacées avec des radicelles et des morceaux de feuilles de palmier.
Myrmidon cravaté
D’autres nids sont construits sur des substrats, et les supports sont souvent des branches dans les arbres ou des creux dans des souches, ou encore des cavités naturelles dans des arbres vivants. Mais une touffe de laîches, un enchevêtrement de racines et de feuilles mortes sur le sol peuvent également servir de support.
Fourmilier zébré
Femelle au nid
Le Batara géant construit une très grande coupe avec des tiges, des herbes, des feuilles et des fibres végétales, placée sur une base solide constituée de branches.
Le nid du Fourmilier manikup est une coupe profonde construite dans des débris au sommet des petits palmiers, mais aussi parfois dans les laîches et les herbes juste au-dessus du sol.
Tous ces exemples semblent suggérer que les Thamnophilidés sont opportunistes et flexibles quant au choix du type d’habitat utilisé et de sa localisation.
Pour presque toutes les membres de cette famille, la couvée contient deux œufs, exceptionnellement trois dans la partie la plus au sud de la distribution, mais aussi un seul pour quelques espèces. La couleur des œufs varie du blanc au rose pâle ou au chamois, avec une quantité variable de marques plus foncées. Les deux adultes possèdent une plaque incubatrice et partagent donc l’incubation qui dure de 14 à 16 jours, avec sans doute quelques jours de plus pour les plus grandes espèces. A la naissance, les poussins ont aveugles, nus et sans défense. Leur peau est rose ou noire.
La période au nid varie en fonction de l’espèce, mais elle semble être relativement courte, allant de 8-9 jours à 13-15 jours. Les deux parents nourrissent, protègent et défendent les poussins. Les juvéniles restent calmes et discrets pendant plusieurs jours après avoir quitté le nid. Ils restent dans le couvert végétal épais pendant les premiers jours. Les parents les accompagnent jusqu’à leurs premiers vols et même après, mais cette période varie selon les espèces.
La famille des Formicariidés comprend les tétémas et seulement deux genres, Formicarius et Chamaeza.
Ces oiseaux se trouvent en Amérique Centrale et dans la moitié nord de l’Amérique du sud. Ce sont des oiseaux forestiers qui vivent dans les forêts humides ou sèches selon les espèces. Ils se nourrissent généralement sur ou près du sol.
Ils ont souvent une apparence terne, avec un plumage variable allant du roux et brun au gris et noir. Ils ont une petite tête, de longues pattes et un corps rondelet, des ailes arrondies et une queue relativement courte.
La queue est habituellement relevée. Cette attitude les fait ressembler à des petits coqs, et leur nom Espagnol « gallito » signifie justement « petit coq ».
Mâle et femelle sont identiques.
Les tétémas du genre Chamaeza diffèrent par les motifs du plumage. Ils ont généralement les parties inférieures barrées, le bec plus court et les pattes plus claires, tandis que les espèces du genre Formicarius ont une couleur de plumage plus uniforme dans l’ensemble.
Ces oiseaux sont connus pour leurs beaux chants qui résonnent à travers les forêts. Le Tétéma barré est connu comme étant le seul à ne pas produire de gloussement à la fin de son chant !
Le Tétéma colma vit dans des habitats denses dans lesquels ces oiseaux communiquent par des chants sonores et profonds. Ils chantent depuis des perchoirs bas tout en étirant la tête vers l’avant.
Les deux genres peuvent parfois se nourrir aux limites des essaims de fourmis légionnaires, mais plus généralement, ces espèces se nourrissent en solitaire ou en couple. Ils cherchent sur le sol en marchant lentement tout en retournant les feuilles au fur et à mesure de leur progression. Ils consomment principalement des invertébrés, mais le genre Formicarius peut parfois se nourrir de petits serpents. Les fruits font aussi partie de leur régime alimentaire.
Les comportements nuptiaux et reproducteurs sont peu connus à cause des habitudes discrètes de ces oiseaux.
Les tétémas du genre Formicarius construisent un nid dans une cavité, parfois un creux abandonné par une autre espèce.
Ils construisent habituellement une structure en forme de coupe dans un tronc creux ou une souche. Le nid est souvent fait à partir de pétioles foliaires et de tiges de fleurs posés sur une couche de feuilles mortes. Le nid est souvent situé bien en bas à l’intérieur du tronc ou de la souche. D’après une observation, un nid a été trouvé 35 centimètres en dessous du niveau du sol dans un tronc creux.
La couvée contient deux œufs blancs qui deviennent vite colorés et tachetés. Les deux parents partagent l’incubation.
Les tétémas du genre Chamaeza sont moins connus. Le Tétéma flambé construit son nid jusqu’à deux mètres au-dessus du sol dans une crevasse sur un talus ou dans une souche pourrie.
Le Tétéma strié construit son nid dans une cavité jusqu’à trois mètres au-dessus du sol dans un arbre vivant, une cavité de 30 centimètres de profondeur avec juste avec quelques plumes éparses mais non tapissée.
La couvée comprend aussi deux œufs blancs, parfois plus brillants que ceux des espèces Formicarius.
Les espèces de ces deux genres ne sont pas globalement menacées et sont présentes dans plusieurs zones protégés dans leurs distributions respectives. En revanche, la perte de l’habitat reste la principale menace pour ces oiseaux.
La famille des Grallariidés comprend quatre genres, dont un plus important, Grallaria, et trois plus petits, Hylopezus, Myrmothera et Grallaricula. Les deux espèces restantes du genre Pittasoma sont génétiquement plus proches des conophages de la famille des Conopophagidés et appartiennent désormais à cette famille.
Toutes ces espèces faisaient autrefois partie de la famille des Formicariidés précédemment étudiée, mais les données de séquences ADN et les caractères morphologiques ont été jugés suffisants pour créer une nouvelle famille.
Ces espèces se rencontrent en Amérique Centrale et en Amérique du Sud et sont appelées « grallaires ». Cependant, elles ne sont pas liées aux brèves de l’Ancien Monde de la famille des Pittidés, d'où elles tirent leur nom anglais.
Ce sont des oiseaux de taille petite à moyenne. Ils ont un corps trapu, de longues pattes et une queue très courte. Mais les membres du genre Grallaria comme la Grallaire géante sont plus grands. Ils ont généralement un plumage de couleur terne avec des tons dominants rouille, bruns, noirs et blancs, mais les parties inférieures présentent souvent des motifs striés ou barrés sur une couleur de fond plus vive.
Ils sont plutôt loquaces, mais souvent difficiles à observer. On les trouve dans les forêts où ils se nourrissent d'insectes, sur ou près du sol. Fruits et baies font aussi partie de leur régime, en particulier chez la Grallaire du Pérou et la Grallaire de Carriker.
Leurs longues pattes sont adaptées à ces comportements. Ils se nourrissent souvent seuls ou en couple et les deux partenaires communiquent par des sons lorsqu'ils chassent ensemble. Ils se nourrissent en marchant sur le sol de la forêt, s'arrêtent pour scruter les environs et une fois la proie repérée, ils courent pour la capturer. Ils adoptent généralement une posture verticale distinctive, principalement en raison de leurs longues pattes et de la queue très courte.
Le comportement reproducteur de ces oiseaux discrets est mal connu et peu de nids ont été trouvés et décrits. De nombreux nids ne sont qu'une simple coupe peu profonde légèrement tapissée de racines, pétioles, fibres végétales et de quelques feuilles. Tous ces matériaux sont placés sur des feuilles mortes ou de la mousse, généralement dans des arbres. La couvée normale contient généralement deux œufs et les deux adultes partagent les tâches liées à la nidification.
La Grallaire de Carriker utilise ce type de structure construite sur un tronc penché à environ 1,50 mètre du sol. En revanche, la Grallaire de Ridgely construit une coupe volumineuse posée une grande touffe d’épiphytes sur le tronc d’un arbre mort, à 3-6 mètres au-dessus du sol.
À partir d’une observation, la Grallaire à lunettes peut parfois utiliser un nid abandonné par une autre espèce. Cette habitude n'a été confirmée pour aucun autre membre de cette famille.
Le nid de la Grallaire géante est une coupe volumineuse faite de mousse, construite au sommet d’un enchevêtrement dense de plantes grimpantes, et accroché au tronc d’un arbre, à environ 7 mètres au-dessus du sol. Le site de nidification se trouve dans la forêt humide en montagne, là où le sous-bois est épais, et généralement à une quinzaine de mètres d’un cours d’eau.
L’incubation était en cours à fin décembre. Deux œufs uniformément bleu verdâtre étaient dans le nid. La période d’incubation a été grossièrement estimée à 11-18 jours. Les deux adultes partagent l’incubation tout en arrangeant les matériaux du nid.
Ces espèces sont menacées par la déforestation entraînant la destruction de l'habitat. Plusieurs espèces sont plus ou moins menacées et leur habitat nécessiterait de nombreuses zones protégées supplémentaires.
La famille des Conopophagidés comprend deux genres : les conophages du genre Conophaga et les grallaires du genre Pittasoma.
Les conophages se trouvent dans les bassins Amazonien et de l’Orénoque, ainsi que sur les versants de l’est et du centre des Andes, dans la Forêt atlantique et dans les zones voisines. Ils fréquentent les sous-bois humides et restent souvent près du sol de la forêt, généralement à moins de 1,5 mètre de hauteur. Ils sont présents à des altitudes diverses selon les espèces.
Ces petits oiseaux ont un corps rondelet, une queue courte et de longues pattes. Comme les grallaires, ils se tiennent bien droits lorsqu’ils sont posés sur le sol. Une petite touffe de plumes blanches se trouve en arrière de l'œil, visible chez presque toutes les espèces. Ils sont sexuellement dimorphes avec de nombreuses variations.
Le Conophage à joues noires est la seule espèce qui ne présente pas de plumes post-oculaires claires, mais certains mâles peuvent présenter 2-3 plumes blanches derrière les yeux.