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LA FONDATION LORO PARQUE ET LES PERROQUETS 

L’île de Tenerife aux Canaries (Espagne), abrite au bord de sa côte nord, à Puerto de la Cruz, un magnifique parc où vivent des centaines de perroquets originaires du monde entier. Depuis sa création en 1970, et son ouverture au public en 1972, le Loro Parque s’est amélioré un peu plus chaque année. Augmentation de la superficie des lieux, venue d’autres animaux (mammifères, reptiles, dauphins, otaries, orques…), création d’une banquise avec observation des manchots royaux, papous, à jugulaire, et des gorfous sauteurs, installation des espaces destinés aux fauves, aux gorilles, et bien sûr, présence d’oiseaux dans les jardins tropicaux où se côtoient de nombreuses plantes exotiques.

Il faut arriver au parc avec son âme d’enfant et l’envie de découvrir. L’entrée magnifique, la végétation exubérante, les couleurs, les parfums, les cris des oiseaux, vous imprègnent d’une atmosphère qui aussitôt vous transporte ailleurs, très loin, et il ne faut surtout pas résister!

La Fondation Loro Parque travaille dans ce sens, en constituant des « réserves » afin de réimplanter ces oiseaux magnifiques dans la nature après leur avoir donné la chance de naître dans de bonnes conditions. Souhaitons-leur un bon retour dans leurs forêts humides et sombres, là où se trouve leur vie et où notre devoir est de les protéger.   

Photographes :

Patrick Ingremeau
TAMANDUA

Marc Chrétien
MURINUS

Alfredo Colón
Puerto Rico Wildlife


Texte et photos de Nicole Bouglouan

A partir d’observations réalisées à la Fondation Loro Parque de Tenerife – Iles Canaries

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De grandes cages alignées tout au long du chemin qui serpente au milieu d’une forêt de palmiers de toutes sortes, abritent des perroquets aux couleurs éclatantes. Des soigneurs très attentifs s’activent et nettoient quotidiennement les espaces réservés aux oiseaux. Les soins sont très importants et jouent un rôle essentiel dans la conservation des espèces présentes au parc. 

Ce parc immense créé sur plusieurs hectares en bord de mer, nous montre une nature exubérante et saine, protectrice de ses habitants et respectée. Certains disent que des espaces de ce genre, pratiquement parfaits, semblent montrer aux humains leur échec, leur incapacité à conserver des acquis vitaux, leur incompétence à préserver leur environnement. Oui, c’est vrai. En voyant cet endroit si beau, il est juste de penser que ce serait merveilleux de retrouver ces paysages dans leurs pays d’origine.

Malheureusement, beaucoup d’espèces sont en déclin, certaines en danger d’extinction, d’autres déjà disparues. Pourquoi ? La question est utile, mais les réponses restent toujours les mêmes !
Si les catastrophes naturelles sont bien sûr à prendre en compte dans la disparition des espèces, il ne faut pas oublier les autres raisons. Déforestation à outrance pour l’extension de l’agriculture, drainage des zones humides, développements humains, urbanisation, dérangements sur les sites de nidification par des activités aériennes, nautiques ou terrestres, bruyantes et destructrices, persécutions de certaines espèces, commerce illégal, pollutions diverses… Le tableau n’est pas brillant, et les améliorations tardent à venir. Résultat, les animaux disparaissent, faute d’habitat adapté, de nourriture saine, d’espace tout simplement.

C’est pourquoi derrière la beauté et les fastes du Loro Parque, se trouve la Fondation Loro Parque, créée en 1992. L’Ara de Spix (Cyanopsitta spixii), choisi comme emblème de la Fondation, figure parmi les espèces les plus menacées au monde. Il vivait dans des galeries forestières très réduites au Brésil. Durant les cinquante dernières années, l’Ara de Spix a décliné à cause du commerce, de la chasse et de la perte de l’habitat. Les derniers spécimens ont été capturés et sont protégés en captivité. Le dernier Ara de Spix vivant en liberté dans la nature a disparu en 2000.

C’est là que la Fondation Loro Parque intervient et finance le projet de conservation des bassins associés à la rivière Sao Francisco, une zone qui pourrait abriter une bonne centaine d’aras de cette espèce.
Actuellement, 73 Aras de Spix existent en captivité, et la récompense est venue en Janvier 2007 à la Fondation Loro Parque, avec la naissance tant attendue d’un nouvel Ara de Spix, une femelle. Le plus médiatique des poussins a enfin vu le jour, redonnant espoir aux plus sceptiques ! La Fondation possède un couple reproducteur qui a déjà donné deux femelles en 2004, et une autre en 2006.
Un jeune mâle Spix venu du Brésil sera mis en présence d’une des jeunes femelles afin de tenter une reproduction avec du sang neuf.

Autre succès aujourd’hui encore, résultat de plusieurs années de travail, la réussite de la reproduction de la Conure à joues d’or (Ognorhynchus icterotis) en Colombie. Cette conure se trouvait en danger d’extinction car son habitat de nidification disparaissait rapidement. Les populations de cet oiseau étroitement lié aux palmiers à cire (Ceroxylon andiculum) pour se nourrir et nidifier, ont décliné de façon dramatique avec la déforestation et la chasse. Afin d’y remédier, la Fondation Loro Parque a participé à la réhabilitation de sites de nidifications adaptés à cette espèce.

Déjà en 2001, une autre population avait été découverte dans les Andes, augmentant sensiblement les effectifs plutôt restreints de ces conures. Mais aussi, afin de continuer dans ce sens, des nichoirs artificiels avaient été installés en 2003 pour prévenir le manque qui allait se faire sentir tôt ou tard en matière de cavités, puisque le Palmier à cire est lui aussi menacé d’extinction. Mais s’il est désormais interdit de l’abattre, il n’en reste pas beaucoup. 

Aujourd’hui, en 2007, grâce à l’étroite collaboration de la Fondation Loro Parque et de la Fondation ProAves de Colombie, entre les cavités naturelles offertes par les palmiers morts et les nichoirs artificiels, la conure à joue d’or a pu se reproduire avec succès, permettant à l’espoir de renaître. On compte actuellement plus de 600 oiseaux de cette espèce en Colombie.

Mais ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. La Fondation Loro Parque a pour but essentiel la protection des perroquets et de leur habitat en finançant des actions sur le terrain et des programmes de reproduction, et par l’achat de parcelles où certaines espèces en danger d’extinction pourront peut-être réussir à survivre en se reproduisant dans un habitat adapté à leurs besoins. 

Pourquoi avoir choisi les perroquets ? Les espèces ne manquent pas dans le monde ! Tout simplement parce que le perroquet, par ses couleurs éclatantes, ses mimiques attendrissantes ou comiques, et sa facilité de contact avec l’être humain, est un oiseau qui nous enchante ! La communication s’établit vite avec un peu de patience. Le seul fait de les prendre en photo en liberté fait briller leurs yeux d’une lueur d’intérêt à notre égard. Méfiants mais curieux, timides mais grégaires, ces oiseaux nous charment immédiatement.

Mais c’est malheureusement chez les Psittacidés que l’on trouve le plus grand nombre d’espèces en danger d’extinction.

Ces magnifiques oiseaux vivent dans des contrées où la destruction de l’habitat devient presque quotidienne. C’est la raison pour laquelle la Fondation Loro Parque participe à la conservation de quelques uns des écosystèmes les plus en danger dans le monde.

Ces travaux passent par l’éducation, les études écologiques, la gestion des populations de perroquets et leur réintroduction dans un habitat protégé et adapté.

Mais aussi à cause de leur beauté, les perroquets sont des oiseaux « d’ornement » très populaires, et se retrouvent piégés et capturés pour le commerce des oiseaux de cage. Les jeunes sont « prélevés » au nid afin d’être élevés pour la captivité et le plaisir des humains qui ne se rendent pas compte des dégâts et des conséquences qu’entraîne leur passion pour ces espèces. Les perruches, perroquets, loriquets, amazones et tant d’autres, attirent par la beauté de leur plumage, leurs attitudes souvent comiques, et leur regard presque humain.

Pour ne citer que lui, le magnifique Ara Hyacinthe voit ses plumes utilisées pour confectionner des couvre-chefs pour les touristes au Brésil !  Il faut sacrifier dix aras pour une seule coiffe…

Les abus ne se comptent plus, et malgré les protections dont bénéficient ces oiseaux, le commerce illégal continue et l’espèce est en grand danger !    

Mais l’action de la Fondation Loro Parque commence quand même à porter ses fruits. En effet, le commerce des perroquets passe désormais de plus en plus souvent par les oiseaux élevés en captivité, réduisant ainsi le braconnage et les agressions directes sur les espèces sauvages. Les ressources qui en découlent sont ensuite utilisées pour le financement d’actions sur le terrain, pour la préservation et la conservation des habitats, et donc, de leurs occupants. Quand une seule espèce est sauvée, son environnement bénéficie également de la protection, ainsi que les autres habitants des lieux.     

C’est pourquoi  la Fondation Loro Parque travaille d’arrache-pied pour constituer, soigner et conserver un capital génétique solide, afin d’avoir assez d’individus en bonne santé pour les réintroduire dans leur pays d’origine, en espérant qu’ils se reproduiront à nouveau à l’état sauvage.

Les oiseaux captifs conservés pour ces projets, peuvent évoluer dans des cages vastes. Ils vivent en bandes et peuvent choisir leur partenaire. Le retour à la vie sauvage s’en trouve facilité, même si rien n’est jamais gagné d’avance. 

Visiter le centre de soins de la Fondation Loro Parque constitue une expérience rare et inoubliable. Le professionnalisme des personnes qui y travaillent est impressionnant. C’est là que l’on commence à comprendre pourquoi tant de perruches, perroquets, loris et autres souffrent autant en captivité chez la plupart des particuliers qui les achètent. Tout a de l’importance, depuis la taille de la cage, en passant par la température ambiante, les soins liés à la propreté des lieux, et surtout la nourriture. Certains consomment des fruits et du nectar, d’autres des graines, sans parler des loris qui ne consomment que des vers pendant la nidification et l’élevage des jeunes, alors qu’ils les boudent le reste du temps ! 

La nourriture est préparée avec le plus grand soin, pesée, triée, choisie en fonction de chaque espèce. La vaisselle est impeccable et les repas sont élaborés par un chef cuisinier digne des meilleurs restaurants. Le nettoyage des cages est régulier et méticuleux, et bien sûr quotidien. 

Ici, au centre de soins, tout est fait pour que chaque espèce se sente bien et puisse vivre et se reproduire dans les meilleures conditions possibles. Les cages sont adaptées à chaque espèce ou famille. La végétation qui entoure deux côtés des cages est étudiée pour apporter un plus à la vie des perroquets. Composée de plantes non toxiques, elle traverse le grillage des cages lorsqu’elle pousse, et là, chaque occupant devient son propre jardinier, rongeant et mastiquant feuilles et rameaux, et consommant les fleurs.

Au moment de la nidification, les oiseaux laissent pousser le feuillage afin de cacher le nid tout au fond, derrière un rempart de verdure. Dès que les jeunes sortent du nid, ils rongent et dévorent tout ce qui dépasse et le paysage change à nouveau.

Le sol, jonché de graviers issus de pierres volcaniques, sert de régulateur de température. Si l’atmosphère devient trop sèche, des douches fixées au plafond des cages permettent d’humidifier ce sol spécial qui emmagasine l’eau et la renvoie dans la cage afin de donner l’humidité nécessaire à ces oiseaux. De même, si la température devient trop élevée, les perroquets profitent de ces douches pour se rafraîchir.

Les espaces où sont alignées les cages sont protégés par des filets aux mailles serrées ayant plusieurs fonctions. Tout d’abord, ils évitent l’intrusion des prédateurs tels que les rapaces, des autres oiseaux extérieurs qui pourraient apporter maladies et  parasites, et ils procurent aussi de l’ombre et régulent ainsi la température.

Le site est très surveillé jour et nuit, car hélas, des voleurs arrivent quand même à dérober des perroquets, choisis avec précision suivant leur sexe et leur âge. Ce qui en dit long sur le but de ces voleurs…

La reproduction des perroquets est étroitement surveillée. Certaines espèces se reproduisent bien et les parents élèvent eux-mêmes leurs jeunes. Ce sont, dans ces cas-là, des couples déjà un peu âgés. Malheureusement, les jeunes parents inexpérimentés se trouvent désemparés devant leur progéniture et ne savent pas s’en occuper. Le centre de soin prend alors le relais et élève les jeunes à leur place, ou bien, chose surprenante, les confie à un autre couple, pas forcément de la même espèce, et qui les élèvera de façon plus naturelle qu’en mains. Le savoir-faire et l’expérience des professionnels sont indispensables afin de choisir le bon moment pour confier ces jeunes à des parents de substitution qui pourraient sinon, tout simplement les rejeter et les tuer.

Actuellement, en cette année 2007, deux jeunes Cacatoès à tête rouge (Callocephalon fimbriatum) sont élevés à la crèche du Centre de soins, tandis que deux autres jeunes de cette même espèce  sont élevés par leurs parents adoptifs, un couple de Cacatoès de Leadbeater (Cacatua leadbeateri). D’autre part, un couple de Cacatoès à tête rouge élève en ce moment ses propres petits.   

Le jeune perroquet a ensuite besoin de se socialiser, et pour cela, il vit pendant quelques temps dans une grande cage, en compagnie d’autres espèces. Cette vie communautaire lui apprend les règles fondamentales de la vie quotidienne. S’il est agressif, il se calmera au contact de plus puissant que lui, il trouvera aussi un ou une partenaire et un couple pourra se former et défendre son territoire sans agressivité malsaine ou disproportionnée vis-à-vis des autres oiseaux présents dans la cage. C’est peut-être ce que l’on appelle tout simplement l’éducation chez l’être humain…

Pour conclure, revenons sur l’Ara de Spix, emblème de la Fondation Loro Parque. Deux jeunes femelles magnifiques sont visibles au centre de soins. Le couple reproducteur sera prochainement transféré dans un lieu très protégé et pratiquement stérile. Ce couple, propriété de l’Etat Brésilien a pour l’instant donné quatre jeunes femelles. Fort heureusement, des contacts répétés avec d’autres centres et des collections privées vont permettre des actions communes avec des échanges ou des prêts d’oiseaux mâles afin de faire reproduire d’autres couples et d’apporter du sang neuf à cette espèce. Tout l’espoir de voir un jour cet oiseau si beau en liberté dans ses galeries forestières natales au Brésil et s’y reproduire, réside sur le succès de ces programmes très surveillés, et sur la protection et la régénération de son habitat dans son pays d’origine.

Pensons à l’avenir, avant d’acheter un perroquet ou un lori, ou encore une perruche aux couleurs chatoyantes, à tout ce que cet oiseau va représenter comme contraintes, même s’il procure aussi beaucoup de joies à son propriétaire. Il a besoin de beaucoup de soins pour vivre dans de bonnes conditions, et même si le fait d’être chez vous représente pour lui une protection efficace contre les prédateurs en tous genres, il ne s’y sentira jamais aussi bien que dans son habitat natal. Toutes les espèces ne sont pas en danger, heureusement, et les voir passer d’un arbre à l’autre en bandes colorées et hurlantes dans des zones adaptées à leurs besoins est aussi un spectacle fascinant, car rien ne vaut la liberté !

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Ara de Spix

Caïque

maïpourri

Ara Hyacinthe
Ara rouge
Toui été
Loriquet à tête bleue
Perruche ondulée

Cacatoès à tête rouge

Mâle(D) et femelle(G)

Cacatoès de Leadbeater
Cacatoès laboureur
Conure cuivrée
Cacatoès de Baudin
Ara macavouanne
Ara bleu

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