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Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 6 by  Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions, 2001 - ISBN: 848733430X

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 6 by  Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions, 2001 - ISBN: 848733430X

Birds of Madagascar and the Indian Ocean Islands Par Roger Safford, Adrian Skerrett, Frank Hawkins – ISBN: 1472924118, 9781472924117- Editeur: Bloomsbury Publishing, 2015

The Birds of Africa: Volume VIII: The Malagasy Region: Madagascar, Seychelles, Comoros, Mascarenes - Par Roger Safford, Frank Hawkins – ISBN: 1408190494, 9781408190494- Editeur: A&C Black, 2013

Birds of Madagascar: A Photographic Guide Par Pete Morris, Frank Hawkins – ISBN: 0300077556, 9780300077551- Editeur: Yale University Press, 1998

Wildlife of Madagascar par Ken Behrens, Keith Barnes - ISBN: 140088067X, 9781400880676 – Editeur: Princeton University Press, 2016

Birds of the Indian Ocean Islands Par Ian Sinclair, Olivier Langrand - ISBN: 1868729567, 9781868729562- Editeur: Struik, 2003

The Natural History of Endemic Families and Sub-families of Birds of Madagascar

Creagus - GROUND-ROLLERS Brachypteraciidae

Ground-roller

 

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FAMILLE DES BRACHYPTERACIIDES

Brachyptérolles

 

La famille des Brachyptéraciidés est endémique de Madagascar. Les brachyptérolles sont très proches des rolliers (Coraciidés) et du Courol vouroudriou (Leptosomidés), et toutes ces espèces étaient encore récemment regroupées en une seule famille.
Cependant, à cause de leurs comportements différents, du plumage et d’autres critères morphologiques, les brachyptérolles ont aujourd’hui leur propre famille.
D’après J. Cracraft, les Brachyptéraciidés sont le résultat d’une invasion de rolliers venus d’Afrique.

Cette famille est représentée par cinq espèces vivantes réparties en quatre genres, décrites entre 1833 et 1895. Une autre espèce a été récemment décrite sur la base de subfossiles datant de 2000 ans trouvés dans le sud-ouest de Madagascar, et nommée Brachypteracias langrandi. Elle s’est éteinte après l’Holocène, probablement à la suite de changements naturels survenus dans l’environnement.

Les brachyptérolles sont menacés par la perte de l’habitat à cause de la dégradation et de la fragmentation de la forêt, par les activités humaines et la chasse. Ils sont tués pour leur chair parce que ce sont des cibles faciles qui passent la majeure partie de leur temps au sol.
Quatre espèces vivent dans la forêt tropicale humide de l’est de l’île, tandis que la cinquième espèce, le Brachyptérolle à longue queue, est confinée dans la zone aride et la forêt d’épineux du sud-ouest de Madagascar.          

Brachyptérolle à longue queue

Les brachyptérolles ont un plumage souvent cryptique sur le dessus, avec des plumes vert-bronze ou brunâtres. Mais la tête, les rémiges et les rectrices externes sont généralement plus vivement colorées. Le corps trapu, les longues pattes robustes et les doigts zygodactyles reflètent leur vie terrestre. Ils ont un bec fort avec des narines réduites à deux fentes à la base du bec, et de longues plumes sétiformes autour de la base. Leur langue se termine par une sorte de « brosse » à l’extrémité. Ces critères sont certainement une adaptation à leur façon de chasser les insectes qui représentent leur nourriture principale.    

Ils sont très actifs lorsqu’ils cherchent des proies sur le sol. Ils se nourrissent d’invertébrés (insectes), et parfois de petits vertébrés comme les petits caméléons. Ils grimpent et sautent par-dessus les pierres, les branches et autres obstacles, se mettent à courir sur une courte distance, glanent des proies sur la végétation ou inspectent les souches pourries et l’épais tapis de feuilles sur le sol. Ils se posent dans les arbres mais sur des branches basses, parfois plus haut lorsqu’ils cherchent des proies. S’ils se sentent menacés, ils préfèrent s’enfuir en courant au lieu de s’envoler, bien qu’il leur arrive aussi d’effectuer un vol direct et bruyant pour échapper à un prédateur. Leurs ailes courtes ne leur permettent pas de voler longtemps et de façon soutenue. C’est la raison pour laquelle ils ne parcourent que des distances courtes lorsqu’ils se nourrissent.  

Brachyptérolle pittoïde

Le Brachyptérolle leptosome du genre Brachypteracias est le seul à se nourrir et à nidifier dans les arbres. Il diffère de ses congénères par ses ailes plus longues, ses pattes plus courtes et son apparence rondelette. Les motifs de la tête et de la gorge sont remarquables, avec une combinaison de petites taches et de barres blanches, ainsi que la bande pectorale, blanche également, en forme de croissant. Les dessins contrastés blancs et bruns de la tête et le sourcil blanchâtre bien net sont très distinctifs.
Contrairement aux autres membres de la famille, celui-ci nidifie dans une cavité d’arbre au-dessus du sol et non dans un terrier. Il est davantage arboricole et se nourrit dans la canopée, chasse en s’élançant pour saisir une proie ou la poursuit en vol, même dans un environnement forestier enchevêtré. Cette espèce semble être la plus primitive de la famille des Brachyptéraciidés.     

Brachyptérolle leptosome

Toutes les espèces ont des motifs caractéristiques sur la tête, mais le Brachyptérolle pittoïde est probablement le plus beau avec sa tête bleue et sa bavette blanche. Le Brachyptérolle de Crossley présente de fines stries blanches sur la tache noire de la gorge, et le plumage est roux vif. Ces deux brachyptérolles sont du genre Atelornis. Elles se nourrissent sur le sol où leur principale technique consiste à « attendre et courir ». Elles consomment une variété d’invertébrés, surtout des insectes, et à l’occasion des petits caméléons.    

Brachyptérolle pittoïde
Brachyptérolle de Crossley

Le Brachyptérolle écaillé du genre Geobiastes a de fins motifs écaillés sur l’ensemble du plumage, permettant à l’oiseau de se fondre dans la végétation au cœur de la forêt. Il se nourrit sur le sol, sonde le tapis de feuilles mortes et attend patiemment le passage d’une proie avant de la poursuivre pour la capturer.   

Brachyptérolle écaillé

Les quatre espèces précédentes fréquentent la forêt tropicale humide de l’est de Madagascar entre le niveau de la mer et des altitudes de 1000/1600 mètres. Elles préfèrent les zones de forêt primaire non modifiées avec un épais tais de feuilles sur le sol, des sous-bois denses et un sol humide.
Cependant, la survie des cinq brachyptérolles dépend des zones de forêt non modifiées.

Contrairement aux autres espèces, le Brachyptérolle à longue queue du genre Uraletornis se trouve dans les régions subarides du désert où poussent des plantes épineuses, depuis le niveau de la mer jusqu’à une hauteur de 100 mètres. Sa distribution est restreinte à une étroite bande côtière dans le sud-ouest de l’île. Il est très distinctif avec les motifs remarquables de sa tête et sa longue queue de 30 centimètres. Il rappelle un peu le Grand géocoucou (Geococcyx californianus) d’Amérique du Nord. Il se nourrit de divers invertébrés, ainsi que de reptiles et de grenouilles qu’il capture presque exclusivement sur le sol. Ses pattes et ses doigts robustes lui permettent de courir vite, mais il n’est pas à l’aise en vol.        

Brachyptérolle

à longue queue

Les brachyptérolles sont des oiseaux furtifs, timides et insaisissables avec des comportements discrets qui les rendent très difficiles à observer et à étudier. Ils ont des habitudes diurnes en général, mais certains auteurs suggèrent qu’ils pourraient aussi être actifs au crépuscule et même la nuit. Mais ces comportements nécessitent davantage d’informations.
Ils sont solitaires pendant la plus grande partie de l’année, mais ils sont visibles en couple pendant la saison de reproduction, et en petits groupes familiaux après la reproduction.
Les cinq espèces sont sédentaires à Madagascar et ont des territoires stables. Il leur arrive de se déplacer saisonnièrement sur de courtes distances en fonction des conditions climatiques, mais ils ne quittent pas l’île.   

Brachyptérolle écaillé
Brachyptérolle leptosome

Les brachyptérolles deviennent plus territoriaux pendant la saison de reproduction. Ils émettent alors des cris qui portent loin, souvent avant le lever du soleil entre septembre et février. Les quatre espèces qui vivent dans la forêt tropicale humide de l’est émettent le même genre de cris bas, résonnant et guttural décrit comme des séries de notes « whoop » ou « boob ».  

Le cri du Brachyptérolle à longue queue est légèrement différent. Il émet des séries de notes douces « boobooboo… » ou de gloussements « too-tuc too-tuc too-tuc… ». Ces cris sont entendus avant le lever du jour, et quelquefois en fin d’après-midi ou même pendant la nuit.  
Ces oiseaux chantent depuis des perchoirs plus élevés que le niveau auquel ils sont habitués pour se nourrir. Il arrive que les voisins territoriaux effectuent du contre-chant.  

Brachyptérolle écaillé
Brachyptérolle pittoïde
Brachyptérolle à longue queue

Les deux partenaires et les membres d’une même famille émettent des cris doux toute la journée, afin d’établir ou de maintenir le contact, et plus particulièrement avant les offrandes de nourriture du mâle à la femelle. Les cris d’alarme sont plus durs, décrits comme un sifflement « kwish-sh » ou un « tac tac tashhhhhhhhhhrr » plus sonore. Mais ils produisent aussi d’autres cris, généralement associés aux parades et aux périodes d’excitation.     

Brachyptérolle

à longue queue

Les brachyptérolles semblent être monogames pendant la saison de reproduction qui va de septembre à février. Ils défendent le territoire avec des cris et des chants.
Chez ces trois espèces, le Brachyptérolle leptosome, le Brachyptérolle écaillé et le Brachyptérolle à longue queue, le mâle effectue des offrandes de nourriture à la femelle pendant cette période.
Ils nidifient dans des terriers creusés dans les pentes terreuses des talus, sous la végétation retombante. Mais le Brachyptérolle à longue queue creuse son terrier dans le sable durci, souvent dans une zone nue dépourvue d’herbe. Les terriers ont une chambre d’incubation tout au bout, dans laquelle la femelle dépose les œufs et incube.    

Brachyptérolle leptosome
Brachyptérolle écaillé

Mais le Brachyptérolle leptosome est le seul membre de la famille à nidifier dans une cavité d’arbre. Le nid de cette espèce n’a été découvert et décrit qu’en 1996, une cavité naturelle dans une branche morte, située à environ 18 mètres de hauteur.   

La ponte a lieu plutôt en décembre, et 1-4 œufs blancs sont déposés, mais seulement 2 en général. Les comportements ne sont pas bien connus. La femelle semble incuber seule tandis que le mâle reste aux alentours du nid. Il peut quelquefois la nourrir pendant cette période qui dure au moins 18 jours, mais plutôt 22-26 jours.
Les poussins sont emplumés environ une semaine après la naissance. Les jeunes sont nourris par les deux parents. Les poussins du Brachyptérolle écaillé passent environ 18 jours au nid, alors que ceux du Brachyptérolle leptosome quittent le nid à un mois.
Le succès de la reproduction peut être affecté par la prédation par les rats (Rattus rattus) introduits à Madagascar, et sans doute aussi par les reptiles.   

Brachyptérolle leptosome

Les brachyptérolles sont menacés par la dégradation et la destruction de leur habitat préféré, la forêt. La déforestation et la fragmentation de la forêt pour l’expansion de l’agriculture, les dégradations dues à la culture sur brûlis et le commerce du bois sont des menaces qui pèsent sur toutes les espèces. De plus, ces oiseaux sont victimes de la collecte des œufs et de la chasse.     

Le Brachyptérolle à longue queue est classé en tant qu’espèce Vulnérable et la population est en déclin.
Le Brachyptérolle pittoïde n’est pas globalement menacé et se reproduit avec succès en captivité.
Le Brachyptérolle de Crossley est actuellement Presque Menacé.  
Le Brachyptérolle écaillé est également Presque Menacé.
Le Brachyptérolle leptosome est Vulnérable.

Brachyptérolle de Crossley

Toutes les espèces sont présentes dans plusieurs zones protégées, et certaines d’entre elles ont même été observées dans d’autres types d’habitats comme la forêt dégradée ou la forêt secondaire, indiquant une certaine adaptation à des environnements différents. Mais leur distribution est fragmentée et les habitats restants sont menacés par l’augmentation de la population humaine et la déforestation continuelle.   

Des programmes de conservation sont nécessaires pour sécuriser la survie des Brachyptéraciidés. L’écotourisme joue un rôle significatif dans la préservation de la biodiversité, mais l’habitat est très dégradé sur l’île et nécessite des mesures de conservation sérieuses. Davantage d’études doivent être menées à bien pour connaître les besoins de chaque espèce en matière d'habitat ainsi que la taille des populations, afin de protéger ces régions et les ressources alimentaires qui rendront plus sûr le futur de ces magnifiques oiseaux.

Brachyptérolle à longue queue
Brachyptérolle pittoïde
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