Texte de Nicole Bouglouan
Photographes :
José Luis Beamonte
Pájaros de España
Didier Buysse
Vision d’Oiseaux
Tom Grey
Tom Grey's Bird Pictures
Eugène Montocchio
Galerie Photos Nature
Bob Moul
Nature Photography
Ingo Waschkies
My bird pictures on Pbase
Nicole Bouglouan
PHOTOGRAPHIC RAMBLE
Sources :
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 2 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334156
BIRDS OF PREY OF AFRICA AND ITS ISLANDS by Alan and Meg Kemp - Struik Publishers - ISBN: 1770073698
HAWKS, EAGLES AND FALCONS OF NORTH AMERICA by Paul A. Johnsgard - Smithsonian Institution Press - ISBN: 1560989467
GUIDE DES RAPACES DIURNES – Europe, Afrique du Nord et Moyen-Orient de Benny Génsbol – Delachaux et Niestlé – ISBN : 2603013270
Wikipedia, the free encyclopaedia
http://en.wikipedia.org/wiki/Main_Page
BirdLife International (BirdLife International)
http://www.birdlife.org/worldwide/index.html
Page Buses du genre Buteo - Introduction
Buses du genre Buteo
Les buses du monde sauf Australie
3 – Les buses présentes sur plusieurs continents :
La Buse de Chine (Buteo hemilasius) existe en deux phases de coloration, l ’une très claire et l’autre très sombre. En phase claire, les parties supérieures sont brunes avec la tête et le haut du manteau plus pâles, blanc brunâtre. Le menton, la gorge et la poitrine sont blancs intensément tachetés de brun foncé. L’abdomen est brun foncé. Les couvertures sus et sous-caudales et la queue sont blanches, cette dernière étant barrée de noir. Les parties nues sont jaune clair, le bec est noir.
En phase sombre, le plumage du corps est brun foncé, y compris la tête et les parties inférieures. La queue est légèrement plus claire et barrée de noir.
Cette buse se trouve au sud de la Sibérie et en Mongolie, vers l’est en Mandchourie, et vers le sud au centre de la Chine et au sud-est du Tibet. Elle hiverne au nord de l’Inde, à l’est de la Chine et en Corée.
Elle fréquente les zones ouvertes, les steppes, les pentes herbeuses des montagnes, les prairies, mais aussi les endroits rocheux pour nidifier. Elle peut être vue très haut, jusqu’à 5000 mètres d’altitude au Tibet. Au Japon, on la trouve habituellement dans les zones cultivées ouvertes.
La Buse de Chine se nourrit principalement de plusieurs espèces de rongeurs, de quelques oiseaux terrestres dont la taille va de l’alouette au coq de bruyère, des œufs d’oiseaux, des amphibiens et des insectes. Elle chasse tout en volant et en surveillant le sol, ou depuis un perchoir, ou capture les insectes sur le sol. Les pattes partiellement emplumées et garnies de quelques écailles suggèrent des comportements de chasseur terrestre.
Pendant la saison de reproduction, la Buse de Chine nidifie sur les corniches rocheuses, souvent protégées par un aplomb rocheux ou de la végétation retombante. Le nid est fait de rameaux de bois et l’intérieur est tapissé de laine et d’herbes. La ponte a lieu en avril-mai. La femelle dépose 2-4 œufs et l’incubation dure un mois. Habituellement, seuls deux poussins sont élevés, et ils quittent le nid au bout de 45 jours après la naissance.
La Buse de Chine est migratrice, mais certains oiseaux hivernent près des aires de reproduction. Ils évitent en général les régions couvertes de neige.
Les statuts de cette espèce sont très peu connus. Elle est généralement rare mais peut être commune localement dans certaines régions, probablement en fonction des ressources de nourriture et des populations de rongeurs.
La Buse féroce (Buteo rufinus) est légèrement plus petite que la précédente avec 50-65 cm de longueur. Elle présente plusieurs phases de coloration, pale, sombre et rousse.
La buse en plumage typique a la tête, le cou, la poitrine et la queue clairs. L’abdomen est de couleur fauve. Les parties supérieures sont brunes avec les rémiges plus foncées. La queue n’est pas barrée. Le dessous des ailes porte une tache carpienne sombre et les couvertures sont roussâtres. Le bord de fuite est noir ainsi que les extrémités des ailes.
En phase sombre, le rapace est brun foncé avec la queue finement barrée. Le dessous des ailes montre des rémiges secondaires blanches intensément barrées de noir.
La phase rousse est légèrement plus foncée que la phase normale pâle, avec des couvertures sous-alaires plus sombres et une teinte fauve générale.
Les parties nues sont jaunes, le bec est noir et les yeux sont brun clair.
La Buse féroce de la race nominale se trouve au sud-est de l’Europe et en Asie Mineure, en Iran, en Afghanistan jusqu’au nord-ouest de la Mongolie, et vers le sud au nord-ouest de l’Inde. Elle hiverne en Afrique du nord et au nord de l’Inde.
La race « cirtensis » se trouve en Afrique du nord, depuis la Mauritanie jusqu’à l’Egypte, et en Arabie.
Elle fréquente les steppes, les paysages rocheux et le semi-désert, les forêts ouvertes et les clairières. Elle est visible depuis les plaines jusqu’aux montagnes, et se reproduit depuis la côte jusqu’à 2500 mètres d’altitude et parfois plus haut, jusqu’à 3500 mètres.
En hiver, elle fréquente une grande variété d’habitats, depuis le désert jusqu’aux champs cultivés et aux zones boisées.
Elle se nourrit de petits mammifères, reptiles, lézards et serpents. Elle capture aussi des petits oiseaux, des amphibiens et des grands insectes.
Elle chasse depuis un perchoir et peut attendre pendant de longs moments, et aussi sur le sol. Elle se pose sur les arbres ou les rochers. Elle cherche aussi en planant et en surveillant le sol.
Pendant la saison de reproduction, les deux adultes construisent le nid sur une corniche rocheuse ou une pente abrupte, mais aussi dans un arbre selon les disponibilités.
C’est un nid volumineux fait de rameaux de bois et de brindilles, et tapissé de feuilles vertes et de laine, ainsi que d’autres matériaux doux. Parfois, plusieurs nids se trouvent dans une même zone escarpée. La femelle dépose 2-4 œufs en mars-avril, et l’incubation dure environ 28 jours. Les poussins quittent le nid au bout de 45 jours.
La Buse féroce de la race « cirtensis » est sédentaire et dispersive, alors que la race nominale migre, abandonnant les aires de reproduction à la fin de l’automne et revenant au début du printemps. Elle effectue aussi des déplacements locaux selon les périodes de sècheresse.
Les statuts sont peu connus, mais l’espèce semble augmenter et récupérer des chiffres plus stables. La Buse féroce est aussi commune localement dans certaines parties de sa distribution.
Buse féroce
Buteo rufinus
Buse féroce
Buteo rufinus
La Buse pattue (Buteo lagopus) a un plumage variable, clair ou sombre. Les parties supérieures sont brunes avec un effet écaillé indistinct. Les parties inférieures sont blanches et intensément tachetées de brun, mais on peut voir un collier blanc indistinct sur le bas de la poitrine. Les couvertures sus-caudales sont blanches alors que la queue est barrée de noir, avec une large bande subterminale noire également, et la base large et blanche. Sous les ailes, les couvertures sont tachetées blanc et brun, les rémiges sont blanches et le bord de fuite est noir.
La tête est plus claire, blanc-crème, avec le menton et la gorge plus foncés. Las parties nues sont jaunes, le bec est noir et les yeux sont brun clair à jaune.
La race « menzbieri » est beaucoup plus pâle, presque blanche, avec le dessus gris-brun clair et le dessous blanc, excepté le bas de l’abdomen. La queue blanche est barrée de noir comme chez la précédente, et la tête, le cou et la poitrine sont blancs finement striés de brun clair.
La race « sanctojohannis » est semblable à la première mais elle est plus foncée sur le dessus, et intensément striée de brun sur la tête, le cou et la poitrine, et les flancs sont sombres.
En toutes races, on peut voir un sourcil blanc, plus contrasté chez les oiseaux sombres. Les races diffèrent en taille et couleur de plumage.
La Buse pattue se trouve dans les parties les plus au nord de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique du nord. Elle migre vers le sud dans des régions complètement séparées. Les oiseaux hivernent au sud de l’Amérique du nord, et au centre de l’Europe et de l’Asie selon les aires de reproduction.
Elle fréquente surtout la toundra sans arbres, bien que si les populations de rongeurs sont abondantes, on la trouve aussi dans la toundra boisée et dans la taïga dans l’extrême nord. Elle est souvent présente dans les plaines plates, mais en Norvège, elle est visible jusqu’à 1200 mètres d’altitude ou même plus.
En hiver, elle fréquente toujours les zones ouvertes, les cultures, les marais et les prairies.
Cette espèce dépend beaucoup de l’abondance de rongeurs et de la disponibilité de sites de nidification adaptés.
Elle se nourrit principalement d’une grande variété de petits mammifères, et peut capturer des petits oiseaux en période de reproduction si les lemmings sont rares. Quelques sauterelles, du poisson et des charognes peuvent occasionnellement faire l’affaire.
Elle chasse depuis des perchoirs découverts, et il lui arrive de faire du vol stationnaire pour détecter ses proies. Elle cherche dans les espaces découverts et parfois au crépuscule.
Pendant la saison de reproduction, le nid est construit haut sur les falaises ou les affleurements rocheux, sur des corniches protégées. Le nid est fait de rameaux de bois et de brindilles, et tapissé d’herbes, de laîches, de poils et de plumes. Il peut aussi être placé dans un arbre ou sur une pente mais plus rarement. En revanche, plusieurs nids sont parfois trouvés près les uns des autres, et utilisés à tour de rôle chaque année. La femelle dépose 3-5 œufs en mai-juin, et incube pendant environ un mois. Les jeunes quittent le nid 34 à 45 jours après la naissance, et deviennent indépendants 4-5 semaines plus tard.
La Buse pattue est largement répandue et assez commune dans les régions boréales où elle n’est pas dérangée par les humains comme sur les aires d’hivernage. Les populations semblent stables et l’espèce n’est pas considérée comme étant menacée actuellement.
Buteo lagopus
Buteo lagopus
Buteo lagopus
La Buse variable (Buteo buteo) pourrait être le résumé de toutes les espèces précédentes, autant par l’apparence que par les comportements. Ce rapace trapu a des ailes larges et une queue courte, et en dépit de ses pattes relativement courtes comparées à celles des buses d’Amérique, elle est capable de marcher sur le sol quand elle cherche des invertébrés.
La Buse variable a un plumage extrêmement variable (d’où son nom). Avec 11 sous-espèces, les variations de couleurs sont importantes.
La buse variable typique a les parties supérieures brun foncé, y compris les ailes et la queue. La plus grande partie du dessous et des couvertures sous-alaires est brune également, mais les rémiges sont blanches avec des extrémités larges et noires, et les secondaire sont barrées de noir. Le bord de fuite est sombre, et on peut voir une tache carpienne foncée. Les couvertures sous-caudales sont blanches et finement barrées de noir, avec une large bande subterminale noire.
Le bec est noir avec la cire jaune. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont jaunes.
Les variations de plumage vont de presque entièrement blanc avec les rémiges sombres, en passant par différents tons de bruns, jusqu’à une teinte légèrement rousse du dessus et de la queue.
La Buse variable se reproduit en Europe excepté dans l’extrême nord de la Scandinavie, l’Islande et l’Irlande.
Les populations les plus au nord de la distribution migrent vers le sud pour hiverner en Afrique, en Israël et en Arabie. Les oiseaux de l’est hivernent en Inde. Quelques populations du centre de l’Europe peuvent migrer vers le sud jusqu’au nord-ouest ou même l’ouest de l’Afrique. Les populations britanniques, du sud de l’Europe, de Turquie, du Caucase, du Japon et des îles sont sédentaires. Selon les différentes sous-espèces, certaines sont complètement migratrices. C’est le cas de la race nordique « vulpinus » qui hiverne au sud de l’Europe et au sud-ouest de l’Asie, parcourant ainsi jusqu’à 13 000 km pour migrer.
La Buse variable fréquente des types d’habitats variés, mais ce rapace a besoin de quelques arbres pour dormir et nidifier. On la trouve souvent aux lisières des forêts, dans les champs cultivés, les prairies et les pâturages avec des bouquets d’arbres dispersés et des bois.
En hiver, on la trouve dans des habitats plus ouverts avec quelques arbres, comme les champs découverts, les steppes et même les zones humides. Elle préfère les endroits plats ou les pentes douces, mais elle peut aussi chercher sa nourriture au-dessus de la ligne des derniers arbres en montagne.
Cette buse est souvent posée sur un arbre, un pylône, une clôture ou un rocher, attendant le passage d’une proie. Elle se nourrit de petits mammifères, mais elle est adaptable selon les disponibilités. Son régime comprend habituellement jusqu’à 90% de rongeurs, souris, rats et autres espèces, mais elle capture aussi jeunes lapins et lièvres. Elle consomme aussi des invertébrés, des grands insectes, des reptiles, des vers et des serpents. Quand les rongeurs se font plus rares, elle chasse des oiseaux de la taille des pigeons, perdrix ou faisans. Quelques charognes sont parfois les bienvenues.
La Buse variable chasse depuis un perchoir où elle passe de longs moments en attendant une proie. Elle se nourrit aux lisières des forêts, dans les clairières et autres zones ouvertes, et capture souvent ses proies sur le sol. Elle les détecte aussi tandis qu’elle plane ou glisse dans les airs, et il lui arrive de faire du vol stationnaire avant de fondre sur la victime. Quand elle chasse des invertébrés, elle marche sur le sol.
En tant que prédateur, cette buse est souvent harcelée par d’autres espèces d’oiseaux qui défendent leur territoire et leurs jeunes.
Au début de la saison de reproduction, la Buse variable décrit des cercles dans le ciel tout en criant pour signaler l’occupation de son territoire. Les parades aériennes montrent le couple s’élevant dans les airs avant de plonger de façon abrupte, et de remonter à nouveau. Il arrive parfois que les deux partenaires joignent leurs serres en vol. Ces parades nuptiales sont typiques des rapaces.
Le nid est construit dans un grand arbre, mais occasionnellement aussi sur une falaise selon la distribution. C’est une plateforme volumineuse faite de rameaux de bois et de brindilles, et tapissé de végétation fraîche. Il est souvent placé près du tronc ou dans une fourche. Comme d’autres espèces, elle a plusieurs nids qui sont utilisés chacun leur tour année après année.
La femelle dépose 2-4 œufs et incube pendant environ 33-38 jours. Elle est nourrie par le mâle pendant cette période, et les poussins sont nourris par les deux parents. Ils quittent le nid au bout de 50-60 jours après la naissance, et sont indépendants 40 à 55 jours plus tard. Ils sont matures sexuellement vers l’âge de 3 ans.
La Buse variable est l’un des rapaces les plus communs en Europe. Les populations sont à présent stables après des déclins dus aux persécutions, aux appâts empoisonnés, à l’usage des pesticides, à la perte de l’habitat et à la rareté des proies. Des augmentations des nombres ont été notées dans plusieurs parties de la distribution, mais ces rapaces dépendent beaucoup des populations de lapins et de lièvres.
Mais actuellement, l’espèce est considérée comme non menacée par Birdlife International.
Comme toutes les autres espèces de rapaces, les buses sont très utiles pour nettoyer la nature. Elles sont encore persécutées uniquement parce que ce sont des oiseaux de proie. Ce sont des rapaces discrets et timides, habituellement silencieux excepté durant la période nuptiale et les parades. Pourquoi les tuer ?
Fort heureusement, la loi les protège aujourd’hui et leurs populations ont retrouvé de meilleurs chiffres après des déclins sévères au 20ème siècle.
Profitez de leur présence dans le ciel !