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Nicole Bouglouan
31/07/2022

Texte de Nicole Bouglouan

Photos: Y et A-M Daury et Nicole Bouglouan

 

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Poèmes

 

La forêt en feu

Elle dort alanguie sur le sable doré,
Frémissant sous la brise venue de la mer.
Les fougères ondulent au cœur de la forêt,
Enveloppées d’embruns virevoltant dans l’air.

Une tige frémit dans le vent qui se lève.
Le feuillage frissonne et sent venir l’enfer.
Une seule étincelle enflammera la sève…
Les braises naissantes jaillissent du tronc vert.

Les sous-bois desséchés s’embrasent aussitôt.
Déjà le feu progresse en sautant la lisière.
La fournaise s’installe sans prendre de repos,
Cernant les buissons, les coussins de bruyères.

Des pins verts et si fiers sur leurs troncs élancés
Montent des flammes vives et meurtrières.
Et poussées par le vent, elles s’en vont danser
Au gré des courants d’air, ignorant les barrières.

Un arbre puis un autre, il gagne du terrain.
Les animaux s’enfuient, courent dans tous les sens.
La vie semble engloutie dans un monde malsain
Qui tue, blesse et détruit, n’offrant aucune chance.

Mais le brasier fait rage en plein cœur du massif,
En rasant au passage toute forme de vie.
Un chevreuil effondré montre ses chairs à vif,
Allongé sur le flanc sur le sol bien noirci.

Les heures, les jours passent et le feu court toujours.
Une fumée piquante envahit la forêt,
La plage si proche, les villages alentour.
Tout l’environnement est comme édulcoré…

Et puis l’enfer se calme après la destruction.
Le sol couvert de suie et jonché de débris
Est là pour témoigner de cette insurrection
Le jour où l’incendie nous a tous tant surpris.

Mais peut-être l’automne va nous apporter
L’espoir qui se cache au-delà des ténèbres.
Du sol brûlant couvert des cendres du passé
Renaîtront la bruyère, les pins, les fougères.

Juste une pousse verte au détour d’un chemin,
Un brin d’herbe tremblant sous la brise marine,
Un peu de sable fin lavé de tout chagrin,
Une bruyère que le ciel illumine.

La dune est toujours là, dansante sous le vent.
Les pins ont disparu, rien que des troncs brûlés.
Tout le peuple des bois a subi l’ouragan.
Il faudra des années pour revoir la forêt.