L’envol des oies sauvages
Je les entends passer au-dessus du jardin
Filant à tire-d’aile, allant vers leur destin.
Leurs cris perçant la brume annoncent l’aventure
D’un voyage obligé, prévu par la nature...
Si derrière un nuage il apparaît un vol
Dessinant un grand «V» ondulant sur le sol,
J’aime à voir son reflet sur les vieux toits d’ardoise
Glissant vers le soleil, mouvante ombre chinoise.
Quelquefois dans la plaine elles vont se poser,
Recherchant un étang pour mieux se reposer.
Car le chemin est long jusqu’à la récompense,
Tout émaillé d’embûches réduisant leurs chances.
Les pièges naturels tels l’orage et l’éclair
En font tomber plus d’une, et le tribut est cher!
Et que faut-il penser de ces fils diaboliques
Emportant l’énergie en des lieux bucoliques,
Bloquant net leur élan, mettant fin à l’effort
Que ce houleux périple exige de leur corps ?
Mais un beau jour enfin, après de longues heures
Où entre terre et ciel en évitant les leurres
En un havre de paix leur instinct les conduit,
Elles sauront alors pourquoi le soleil luit!
Texte et photo de Nicole Bouglouan
Le 17 Octobre 1998