Tétras des armoises 
      Centrocercus  urophasianus
Ordre des Galliformes – Famille des Tétraonidés
QUELQUES MESURES : 
    L : M : 66-76 cm – F : 48-58 cm
    Poids : M : 2300-3200 gr – F :  1350-1750 gr
DESCRIPTION  DE L’OISEAU : 
    Le nom  de ce tétras vient de l’habitat qu’il fréquente. Cette espèce vit  principalement dans les zones où pousse la Sauge buissonnante (Artemisia  tridentata) de la famille des armoises du genre Artemisia. Cette plante fait  partie du monde de ce tétras en lui procurant de la nourriture, un abri, une  protection et des sites de nidification.
    C’est  une plante toujours verte dont les feuilles, très appréciées par cet oiseau,  sont disponibles toute l’année.  
Le  Tétras des armoises est encore visible dans sa distribution d’origine, mais de  lourds déclins ont été enregistrés en Colombie Britannique et au Nouveau  Mexique, ainsi que localement en Californie. 
    L’espèce  n’est pas encore considérée comme étant en danger d’extinction par le  « Interior Department », et les statuts de cette espèce doivent être  revus annuellement. Cependant, les populations sont sous surveillance. 
Ang :  Greater Sage Grouse
    All : Beifußhuhn
    Esp : Urogallo de Artemisas
    Ital : Gallo della salvia
    Nd : Waaierhoen
    Russe : Полынный тетерев
    Sd : Strålstjärtshöna
Photographes :
Tom Grey
  Tom Grey's Bird Pictures 
Tom Merigan
  Tom Merigan’s Photo Galleries
Texte de Nicole Bouglouan
Sources :
BIRDS OF THE GREAT BASIN – by Fred A. Ryser - Univ of Nevada Pr -ISBN: 0874170796
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 2 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334156
Bird Web (Seattle Audubon Society)
What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)
Wikipedia (Wikipedia, The Free Encyclopedia)

Le Tétras  des armoises mâle adulte a le plumage bigarré gris et brun mais les deux sexes  ont l’abdomen noir.  Le mâle a de longues  rectrices raides et pointues. Quelques filaments sombres sont visibles  autour du cou, et sont dressés au cours des parades.
    Il est  plus grand que la femelle. Les parties supérieures sont gris-brun avec un effet  écaillé dû aux liserés blancs et chamois des plumes.
Sur les parties inférieures, la poitrine est blanche et présente une collerette importante, blanche également. Pendant les parades, le mâle gonfle les sacs œsophagiens jaune verdâtres situés sur la poitrine. L’abdomen est noir. Les flancs sont noir et blanc, s’étendant jusqu’aux couvertures sous-caudales. Le dessous des ailes est blanc.
Sur la  tête, la calotte est gris-brun comme le dos. Les lores, le front, la face, le  menton, la gorge et le haut du cou sont noirs. Une ligne blanche en forme de V  sépare la gorge du cou. 
    Deux  crêtes jaunes se trouvent au-dessus de chaque œil, comme un sourcil épais. Le  bec est fort et noir. Les yeux sont bruns. Les pattes robustes sont emplumées  jusqu’aux doigts, donnant un aspect écaillé aux tarses.  

La femelle est plus terne. Son plumage est similaire mais elle n’a pas les dessins de la tête du mâle, ni la collerette blanche sur la poitrine. Elle a un plumage cryptique qui lui procure un excellent camouflage lorsqu’elle couve.

Le  juvénile présente des stries en forme de flèches sur les parties supérieures et  la queue.
    L’immature  ressemble à la femelle en plus clair et plus terne.   
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
    Le  Tétras des armoises mâle produit beaucoup plus de sons non-vocaux que de cris  véritables. Il produit des sons basse fréquence au cours des parades  territoriales et nuptiales. De plus, les sacs œsophagiens permettent  au mâle d’émettre des sons résonnants pouvant  porter jusqu’à 3-4 km  de distance. 
Il produit aussi des grognements variés, des souffles et des caquetages. Quelques sons peuvent être décrits comme de l’eau qui tombe goutte à goutte sur une surface dure, des sons métalliques accélérés qui se fondent presque en un seul bruit, et un « pop » soudain, semblable à une bouteille que l’on débouche ! Il termine par des halètements rythmés et rauques.
Les sons non-vocaux sont aussi provoqués par les bruissements des ailes, de la queue, des pattes et du bec au cours des parades, et peuvent être variables.

HABITAT :
    Le  Tétras des armoises fréquente les zones herbeuses où pousse la Sauge  buissonnante (Artemisia tridentata) sur les contreforts des collines et dans  les plaines. Cette espèce est très dépendante de cette plante qui lui fournit  de la nourriture à longueur d’année et un excellent couvert pour la protection.   
    Les  sites de parades ou leks sont plutôt dans des endroits plus découverts, mais  les sites de nidification et les aires de nourrissage hivernales doivent  procurer cette plante. 
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE : 
    Le  Tétras des armoises se trouve dans l’ouest de l’Amérique du Nord, depuis le  sud-est de l’Alberta et le Saskatchewan, le sud-ouest du Dakota du Nord, du sud  à l’est de la Californie, au Nevada, dans l’Utah et à l’ouest du Colorado. 
    Cette  espèce est plutôt sédentaire, mais des déplacements altitudinaux sont observés  dans les zones montagneuses. Les mâles arrivent les premiers sur les leks, dès  que la neige fond.    

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE : 
    Le  Tétras des armoises se nourrit principalement des feuilles de la Sauge  buissonnante et pendant toute l’année. En hiver, cette nourriture constitue  presque 100% de son régime. 
    Il  consomme aussi des herbacées de plusieurs autres espèces, y compris des légumes  cultivés. Les adultes prennent quelques insectes qui représentent 2 à 9% de  leur alimentation. Les poussins sont nourris avec des insectes pendant les  premiers jours de leur vie. 
Les  parades nuptiales sont très élaborées et ont lieu sur les leks tôt le matin et  à nouveau en fin de journée, et même parfois pendant les nuits de pleine lune.
    Avant de  parader, le mâle adopte une posture dressée avec la tête et le cou tendus vers  le haut. Les crêtes au-dessus des yeux sont alors exposées et gonflées. Les  plumes du cou et de la poitrine sont dressées et les filaments noirs relevés.  Les sacs œsophagiens sont remplis d’air. Les ailes sont légèrement tombantes  alors que les rectrices sont complètement déployées en éventail et la queue  dressée, exposant ainsi les dessins et les couleurs des plumes sous-caudales.  


Quand le  mâle se pavane, les couleurs, les sons et les mouvements se fondent les uns  dans les autres. La parade dure plusieurs minutes au cours desquelles le mâle  se déplace vers l’avant juste de quelques pas, tandis qu’il monte et abaisse les  sacs œsophagiens deux fois après avoir projeté ses ailes vers l’avant. Ensuite,  il ramène ses ailes en arrière, accrochant au passage les plumes raides des  côtés de la poitrine au moment où les sacs remontent. On peut alors entendre un  bruissement. 
    Ces mouvements  exposent la peau nue jaune verdâtre des sacs qui gonflent brusquement  vers l’avant et se rétractent aussitôt. 
    Pendant  des parades, le mâle produit à deux reprises des claquements secs juste après  quelques roucoulements doux. La phrase entière des ces sons peut être décrite  de la façon suivante : « swhish-swhish-coo-co-poink ». 

Les mâles se disputent et des combats où ils se retrouvent face à face le long des limites des territoires ont lieu. Ils utilisent leurs ailes pour envoyer des soufflets au rival. Ils lancent des cris rauques. Il leur arrive de rester immobiles, côte à côte, avant de se disputer à nouveau.


La femelle arrive au lek en caquetant. Elle se pose à la limite de la zone de parade et marche en traversant cette aire. Elle peut visiter le lek plusieurs jours de suite avant de s’accoupler. Quand elle est prête, elle s’accroupit afin de solliciter le mâle dominant et l’accouplement a lieu.

REPRODUCTION DE L’ESPECE : 
    La  saison de reproduction a lieu au printemps, et la ponte en avril-mai. 
  Le nid  est une dépression peu profonde tapissée d’herbes et de feuilles de Sauge  buissonnante. Il est souvent placé sous un haut buisson de sauge ou une touffe  de grandes herbes.  
La  femelle dépose 7-8 œufs, parfois jusqu’à 15. L’incubation dure 25 à 27 jours  par la femelle seule. Le mâle ne prend pas part aux activités liées à la  reproduction. Les poussins sont couverts de duvet de couleur cryptique. Ils  peuvent voler une ou deux semaines plus tard. 
    Les  jeunes quittent le nid très tôt après la naissance et sont capables de trouver  leur nourriture seuls. 
    Ils  atteignent leur maturité sexuelle à un ou deux ans. 

ALIMENTATION : 
    Le  Tétras des armoises se nourrit surtout des feuilles de Sauge buissonnante  (Artemisia tridentata), et aussi sur le sol. Cet oiseau consomme des bourgeons  et des fleurs de plusieurs espèces de plantes. Il lui arrive de capturer des  insectes en été, surtout pour nourrir les jeunes pendant la première semaine de  leur vie.   
PROTECTION / MENACES / STATUTS :    
    Les populations  du Tétras des armoises sont menacées par la perte de l’habitat due à la  fragmentation et aux dégradations.
    Les  développements humains dégradent l’écosystème où pousse la Sauge buissonnante,  avec en plus le problème de l’augmentation des pâturages, les feux, les  herbicides et les travaux liés à l’agriculture. L’industrialisation est  également une menace importante pour ces oiseaux. 

