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Ang : Hispaniolan Woodpecker
All : Haitispecht
Esp : Carpintero, Carpintero de la Española, Carpintero Dominicano
Ital : Picchio di Hispaniola
Nd: Hispaniolaspecht
Sd: Haitispett

Photographes:

Alfredo Colón
Puerto Rico Wildlife

Jean Michel Fenerole
Photos d’Oiseaux du monde

Jean-Claude Jamoulle
A la rencontre des Oiseaux

Texte de Nicole Bouglouan

Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol. 7 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal – Lynx Edicions – ISBN: 8487334377

BIRDS OF PUNTA CANA – Dominican Republic – by David Rosane and Eloy Rodriguez - The Carriage House Press – 2002 – ISBN: 0971974500

Avibase (Lepage Denis)

BirdLife International (BirdLife International)

AMNH DSpace Digital Repository - American Museum of Natural History

PLANETOFBIRDS.COM

CREAGUS@Monterey Bay (Don Roberson)

 

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Pic d’Hispaniola
Melanerpes striatus

Ordre des Piciformes – Famille des Picidés

INTRODUCTION :
Le Pic d’Hispaniola est endémique de l’Ile d’Hispaniola dans les Caraïbes. Cette espèce est commune et souvent visible dans son habitat.
Ces pics vivent en groupes grégaires, passant leurs journées à se déplacer de façon acrobatique dans les arbres des forêts et des jardins. Ils sont très agiles lorsqu’ils grimpent sur les troncs verticaux ou se suspendent aux branches la tête en bas pour saisir un fruit. Ils sont particulièrement communs dans les forêts de palmiers, volant d’arbre en arbre et tambourinant sur le bois toute la journée.

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :  
Longueur : 20-24 cm
Poids : Mâle : 83-92 gr – Femelle : 65-75 gr

L’adulte a les parties supérieures et les tertiaires noires largement barrées de vert jaunâtre ou doré. Le croupion est jaune à jaune verdâtre sur la partie antérieure, avec des plumes aux extrémités rouges sur la partie postérieure souvent faiblement barrée de noirâtre. Les couvertures sus-caudales sont rouges avec des bases noires. Les primaires et les secondaires sont noir brunâtre avec de larges barres jaunâtres, mais plus blanches sur les primaires. La queue est noir brunâtre également, avec les rectrices externes bordées de blanchâtre. Les rectrices sont très raides et utilisées lorsque l’oiseau se tient verticalement sur le tronc.

Les parties inférieures sont chamois roussâtre foncé, alors que le haut de la poitrine et l’abdomen sont teintés de vert olive. On peut voir quelques plumes aux extrémités rouges sur l’abdomen, et occasionnellement des stries sombres sur le bas des flancs. Le dessous des ailes est barré brun et blanc mais les couvertures sous-alaires sont vert olive. Les sous-caudales sont  brunâtres avec les rectrices externes teintées de jaune.

Sur la tête, le mâle a la calotte, la nuque et l’arrière du cou rouge vif. Ces plumes rouges ont des bases noires. Le reste de la tête, y compris le front et la zone sourcilière, est blanc chamoisé clair ou grisâtre. Les couvertures auriculaires peuvent paraître plus grises. Le menton et la gorge sont plutôt olive chamoisé. La partie basse de l’arrière du cou est largement rayée verticalement de noir et de blanchâtre.        
Le long bec droit et large est gris foncé avec l’extrémité plus sombre. Les yeux sont blancs ou jaune pâle. Les pattes et les doigts sont gris verdâtre. Les doigts sont grands et portent des griffes acérées.

La femelle a le même plumage excepté sur la tête où le front et la calotte sont noirs. Son bec est 20% plus court que celui du mâle.
Le juvénile ressemble à l’adulte mais il a la nuque et les couvertures sus-caudales plus orangées. Les jeunes des deux sexes ont la calotte noire tachetée de blanc avec quelques extrémités rouges.

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Pic d’Hispaniola a une distribution restreinte en République Dominicaine et à Haïti. Cette espèce est endémique de l’ile d’Hispaniola dans les Caraïbes. Il est résident dans son habitat.

HABITAT :
Le Pic d’Hispaniola est particulièrement commun dans les forêts de palmiers, mais il fréquente aussi les marais boisés, les arbustes côtiers, la campagne semi-aride dans les basses terres et les pinèdes humides en montagne.      
Il est visible autour des villages et des villes dans les jardins urbains. Cependant, ils sont très nombreux dans les espaces cultivés alternant avec des bois, dans les zones vallonnées où les cultures sont associées aux palmiers.
L’espèce est considérée comme un parasite des récoltes par les fermiers.

Femelle

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO  
Le Pic d’Hispaniola émet de longues séries de plus de 20 notes pour communiquer sur de longues distances. Pendant les affrontements, ils émettent plusieurs « waa », des « wup » agressifs, et des « ta-a » plus défensifs. On peut également entendre 3-5 notes distinctes composant un cri court « bddddt ».
Près de la cavité de nidification, il utilise le tambourinage en guise de signal.

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :  
Le Pic d’Hispaniola se nourrit surtout d’insectes de nombreuses espèces tels que scarabées, Lépidoptères, fourmis (adultes et larves). Il capture aussi des araignées, des scorpions et des lézards. Il consomme régulièrement des fruits, des noisettes, des graines et de la sève.
Il se nourrit en donnant des coups de bec, en sondant et en glanant sur l’écorce, et il happe les insectes volants.

Comme tous les autres pics, le Pic d’Hispaniola possède un instrument ingénieux pour se nourrir. Il sonde habituellement les crevasses et les trous, souvent dans du bois mort et dans l’écorce des arbres, à la recherche d’invertébrés, souvent des insectes xylophages (perceurs de bois) et leurs larves. Si une proie quelconque est détectée et cachée en dessous, il utilise son bec robuste pour ouvrir le bois. Ensuite, la proie est empalée grâce à la longue langue extensible et à l’extrémité piquante, projetée à une quinzaine de centimètres hors du bec. Le bout de la langue est bien adapté à cette façon de se nourrir, car il est équipé des deux côtés de barbes pointées vers l’arrière qui permettent au pic de piéger les fourmis et autres insectes. Les proies plus grandes sont en général placées sur une sorte d’enclume pour y être travaillées avant de les avaler.

Le Pic d’Hispaniola se nourrit à tous les niveaux entre 7 et 20 mètres de hauteur dans les arbres, les buissons, les plantes grimpantes, les pylônes et les cactus. On le voit souvent suspendu la tête en bas à une petite branche et sur les pommes de pins pour atteindre l’objet de sa convoitise.

Pendant la saison de reproduction, le Pic d’Hispaniola effectue des parades nuptiales et de défense. Des affrontements agressifs peuvent se produire au début de la saison et au moment de la ponte, provocant davantage de cris et de bruit, des mouvements nerveux des ailes, des balancements de la tête et du corps et le déploiement de la queue. Des courbettes sont accompagnées de cris sonores.
Pendant ces parades, les plumes rouge vif de la tête sont dressées, la tête est étirée et le bec pointé vers l’avant, vers l’intrus.
Cependant, les parades nuptiales et de défense sont souvent semblables.

Le mâle effectue des parades aériennes, un vol papillonnant comprenant des glissés avec les ailes tendues bien au-dessus du dos, et accompagnés de cris aigus et prolongés. Des offrandes de nourriture du mâle à la femelle ont également été observées.  

Le Pic d’Hispaniola peut nidifier en solitaire ou en colonies lâches comprenant de 3 à 20 couples. Cette espèce peut parfois nidifier en communauté et bénéficier de plusieurs aides. À l’intérieur de la colonie, plusieurs cavités peuvent être creusées dans un seul arbre (jusqu’à 26 trous). En général, la cavité la plus élevée est occupée par le couple dominant. Des tambourinages sont entendus de temps en temps près du site du nid, et le couple défend une zone variable près de la cavité.
Ils creusent eux-mêmes la cavité dans le tronc des arbres grâce à leur bec puissant. Ils peuvent ciseler ou percer le bois tendre pour découper le trou.

Le Pic d’Hispaniola a un vol ondulant comme tous les pics. Il effectue aussi des vols nuptiaux au cours desquels il fait preuve d’une grande agilité. 
Il est résident dans sa distribution.

REPRODUCTION DE L’ESPECE :          
Le Pic d’Hispaniola peut se reproduire toute l’année, mais surtout entre février et juillet. Il peut nidifier en solitaire ou en colonies lâches de 3 à 20  couples avec plusieurs cavités dans un seul arbre, mais habituellement, une colonie occupe 1 à 3 arbres. 
Cette espèce peut avoir des aides pendant la nidification. 
Les deux sexes creusent le nid, mais souvent, le mâle travaille plus que la femelle. Le trou est situé entre 2 et 11 mètres de hauteur dans un arbre mort, un palmier mort ou toujours vert, un cactus ou un pylône téléphonique. L’entrée mesure 9-7 centimètres de haut pour une largeur de 7-9 centimètres. Les adultes défendent le site du nid et les principaux perchoirs environnants.

La femelle dépose 4 à 6 œufs blancs. La durée de l’incubation n’est pas connue actuellement, mais en général, les pics ont des périodes d’incubation courtes, entre 9 et 14 jours. Les deux parents incubent chacun leur tour.
Les poussins sont nourris par régurgitation. Les adultes déposent la nourriture entre les deux extrémités de leur bec. D’après plusieurs observations, le nourrissage se produit toutes les 6-8 minutes.
Une fois emplumés, les jeunes sont nourris par les parents près du nid et pendant plusieurs jours.

PROTECTION / MENACES / STATUTS :  
Le Pic d’Hispaniola vit dans une distribution restreinte où il est commun et largement répandu.
Mais cette espèce pourrait être menacée par la dégradation et la perte de l’habitat et l’augmentation des développements humains. Ces pics sont considérés comme des parasites par les fermiers car ils causent des dommages aux cultures, et il arrive que l’espèce soit persécutée localement.
Mais actuellement, les populations ne sont pas menacées.