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Fr: Pic de Magellan
Ang: Magellanic Woodpecker
All: Magellanspecht
Esp: Picamaderos de Magallanes
Ita: Picchio di Magellano
Nd: Magelhaenspecht
Sd: magellanspett

Photographes:

John Anderson
John Anderson Photo Galleries

Otto Plantema
Trips around the world

Texte de Nicole Bouglouan

Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol. 7 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal – Lynx Edicions – ISBN: 8487334377

Woodpeckers of the World: The Complete Guide by Gerard Gorman – Editeur: A&C Black, 2014 – Helm Photographic Guides - ISBN: 1408147173, 9781408147177

WOODPECKERS, an identification guide of the woodpeckers of the world by Winkler Hans and Christie David – Helm – ISBN: 0395720435

Avibase (Denis Lepage)

Birdlife International

HBW Alive

Wikipedia, the free encyclopaedia

Neotropical Birds – Cornell Lab of Ornithology

Tierras Patagónicas

Conservación Patagónica News

The ecology of largest South American woodpecker in the world’s southernmost forests

SORA - The habits and relationships of the Magellanic Woodpecker

Division of labour in parental care in the Magellanic Woodpecker

 

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Sommaire fiches

 

Pic de Magellan
Campephilus magellanicus

Ordre des Piciformes – Famille des Picidés

INTRODUCTION :
Les pics du genre Campephilus sont des Picidés des Amériques. Le Pic de Magellan est endémique des forêts australes tempérées du Chili et de l’Argentine dont il est le plus grand pic. Le dimorphisme sexuel entre mâle et femelle est clairement visible.
Il se nourrit de larves et de coléoptères qu’il trouve dans les mousses et les lichens qui recouvrent les troncs des arbres. Il se montre très agile lorsqu’il chasse, en dépit de sa grande taille. Comme les autres Picidés, il creuse une cavité de nidification dans un grand arbre et les deux adultes partagent les tâches liées à la reproduction.
Le Pic de Magellan est vulnérable à la fragmentation des forêts qui entrainent la réduction des habitats qui lui conviennent. L’espèce se trouve cependant dans plusieurs zones protégées et ne semble pas encore globalement menacée. 

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :  
Longueur : 36-38 cm
Poids : M : 312-363 gr – F : 276-312 gr

Le Pic de Magellan mâle adulte a le plumage noir luisant ou brun noirâtre, généralement plus brun sur les parties inférieures. Sur le dessus des ailes, les bases des vexilles internes des primaires sont blanches, également blanches mais plus larges sur les vexilles internes des tertiaires. Les primaires ont aussi des petites extrémités blanches. On note la présence d’une étroite zone blanche dans la région de l’alule. Les couvertures sus-caudales, et à l’occasion le croupion, présentent  des stries blanches.
En plumage usé, l’oiseau est plus terne, moins luisant.

La tête est entièrement rouge, y compris la longue crête recourbée. Sur les couvertures auriculaires, la calotte et la gorge, quelques barres noires et blanches sont visibles à la base des plumes, mais elles ressortent davantage en plumage usé.
Le long bec est bleu-gris ou gris noirâtre. Son extrémité est en forme de ciseaux tandis que le culmen est légèrement courbe et plus large vers les narines. Les yeux sont jaunes avec un cercle externe plutôt doré et un cercle oculaire gris. Les pattes et les doigts sont gris foncé.

La femelle adulte est légèrement plus petite que le mâle, avec le bec plus court. La crête fine est plus longue et recourbée. La tête est noire avec une petite zone rouge autour de la base du bec.

Le juvénile ressemble à la femelle mais il est plus terne et plus brun, avec une crête plus réduite. Les plumes de la tête du jeune mâle présentent des extrémités rougeâtres.  

FEMELLE

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :  
Le Pic de Magellan est le pic dont la distribution se trouve le plus au sud. Il est présent dans les Andes chiliennes, dans le sud-ouest de l’Argentine et en Terre de Feu.

HABITAT :
Le Pic de Magellan fréquente les forêts anciennes et non modifiées, en particulier celles plantées de Nothofagus et les forêts mixtes Nothofagus/Cupressus, souvent avec un sous-bois composé de bambous.
Ces forêts offrent des couvertures épaisses de mousses et de lichens très riches en proies. Mais ce pic visite aussi les bois plus ouverts. Il est visible depuis le niveau de la mer jusqu’à 2000 mètres d’altitude.  

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Pic de Magellan est souvent détecté par un tambourinage double et sonore « ta-dap » audible de loin. Il produit également diverses notes nasillardes, douces et sonores « pi-caa » ou encore « keé-yew », ou 2-3 « toot » claironnants, ou encore une longue série « cray-cra-cra-cra-cra » émise par un mâle en train de grimper à un arbre avant de s’envoler.
Mâle et femelle tambourinent, mais les mâles le font plus fréquemment et plus longuement que les femelles.

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :  
Le Pic de Magellan se nourrit principalement de larves qui vivent dans le bois mort, de coléoptères et d’araignées trouvés dans le même type de bois. Il sonde l’épaisse couche de mousse avec le long bec pour trouver des proies. Il commence généralement à mi-hauteur dans un arbre, et se déplace vers le haut tout en cherchant attentivement.
Ils se nourrissent souvent en couples ou en petits groupes, et sont vraiment très agiles et actifs. Ils sont capables de grimper facilement, presque comme une mésange. Ils enlèvent parfois l’écorce et creusent profondément le bois.

Le Pic de Magellan est monogame et les deux adultes partagent les tâches liées à la nidification. Ils nidifient dans des cavités creusées par le couple dans du bois mort. Ils sont territoriaux et défendent âprement le territoire et le site du nid.        
Pendant la saison de reproduction, quelques parades sont observées. Les tambourinages servent de signaux sonores pour signaler la présence des pics sur un territoire. Au début de la saison, des disputes agressives peuvent se produire autour des sites de nidification, aux dortoirs ou près des endroits où la nourriture est stockée. Ces disputes sont accompagnées de vocalises, de mouvements nerveux des ailes et de balancements de la tête et du corps. Le bec et les griffes sont utilisés lors des combats entre deux mâles et il arrive souvent que les deux opposants tombent sur le sol au plus fort de l’action.

Pendant les parades nuptiales, les plumes de la crête sont dressées, la tête est tendue et la queue est déployée. L’oiseau qui parade peut aussi laisser tomber ses ailes et balancer la tête et le corps. Des parades aériennes sont également observées accompagnées de sons grinçants. L’accouplement a lieu habituellement sur une branche plus ou moins horizontale et il est souvent suivi d’une séance de lissage des plumes.

Le Pic de Magellan est résident dans sa distribution.
Son vol est typiquement ondulant.

REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu d’octobre à janvier.
Le Pic de Magellan creuse souvent la cavité de nidification dans un arbre mort, à une hauteur variant de 5 à 15 mètres. La forme peut varier, de presque circulaire à ovale ou en forme de goutte d’eau. La profondeur peut atteindre 40 centimètres. Le fond est sommairement tapissé de sciure ou de copeaux de bois.

La femelle dépose 1-4 œufs, mais la majeure partie des nids n’en contient que deux. L’incubation dure de 17 à 20 jours, partagée entre les deux adultes, mais le mâle incube surtout pendant la nuit. Le plus jeune poussin meurt souvent de faim dans les deux jours qui suivent l’éclosion. Mâle et femelle nourrissent le poussin restant. Il quitte le nid au bout de 45 jours.
Le juvénile reste dans le groupe familial pendant une période pouvant aller jusqu’à deux ans ou plus, jusqu’au moment où le couple entame un nouveau cycle, ce qui se reproduit tous les deux ans.

PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Pic de Magellan est menacé par la perte des habitats forestiers et par la fragmentation des forêts à une cadence qui augmente. La distribution de cette espèce se trouve réduite à cause de l’éclaircissage de la forêt native dans le centre-sud du Chili où ce pic est aujourd’hui confiné dans les « restes » de forêt et autres zones protégées.
L’espèce est décrite comme étant peu commune à travers sa distribution, mais sa population semble décliner à cause de la perte de l’habitat. Cependant, le Pic de Magellan n’est pas encore considéré comme étant globalement menacé.