Fr: Oie de Ross
    Ang: Ross’s Goose
    All: Zwergschneegans
    Esp: Ánsar de Ross
    Ita: Oca di Ross
    Nd: Ross' Gans
    Sd: Dvärgsnögås 
Photographes:
Tom  Grey
    Tom Grey's Bird Pictures 
Tom  Merigan
    Tom Merigan’s Photo Galleries 
Pete  Moulton
    Pete Moulton Photography 
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105
FIELD GUIDE TO THE BIRDS OF NORTH AMERICA - National Geographic Society - ISBN: 0792274512
GUIDE DES CANARDS, DES OIES ET DES CYGNES – de Steve Madge - Delachaux et Niestlé - ISBN: 2603013769
All About Birds (Cornell Lab of Ornithology)
Bird Web (Seattle Audubon Society)
What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)
Wikipedia, the free encyclopaedia
WWT – Wildfowl  
      A preliminary study of the breeding biology of  Ross’s Goose
      By JOHN P. RYDER (University of Alberta,  Edmonton, Alberta; Canadian Wildlife Service, Edmonton, Alberta)
A possible factor in the evolution of clutch size in Ross’ Goose By JOHN P. RYDER
Ross's Goose, Chen rossii, and hybrids, in New York
Oie de Ross
      Chen rossii
Ordre des Ansériformes – Famille des Anatidés
INTRODUCTION: 
    Il est toujours difficile de séparer l’Oie de Ross et l’Oie des neiges, mais quelques  caractères morphologiques permettent malgré tout de voir la différence.
    L’Oie de Ross a été reconnue en tant qu’espèce différente  en 1770. Elle a été décrite pour la première fois en 1861, et ses aires de  reproduction en Arctique n’ont été découvertes qu’en 1938. Elle se reproduit  dans le nord du Canada et elle hiverne dans le sud des Etats-Unis et au Nouveau  Mexique. 
    L’Oie de Ross est aujourd’hui placée dans le genre Chen  avec l’Oie des neiges et l’Oie empereur. On les appelle « les  oies blanches » mais elles faisaient partie auparavant du traditionnel  genre Anser qui comprend « les oies grises ». 
    La population de cette espèce est en train d’augmenter de  manière significative et elle n’est pas menacée actuellement. 

DESCRIPTION DE  L’OISEAU :
      Quelques  mesures : 
    Longueur : 53-66 cm
    Poids : M : 1225-1880 gr – F : 1270-1660  gr 
Comparée à l’Oie des neiges, l’Oie de Ross est plus petite, avec le cou plus court et la tête plus ronde. Elle n’a pas non plus la teinte rousse sur les plumes de la tête et du cou, provoquée par les eaux ferrugineuses. Le bec rose est plus court avec des plaques verruqueuses gris bleuâtre à la base.
L’Oie de Ross mâle adulte a le plumage entièrement blanc  excepté les extrémités noires des ailes et les premières couvertures grisâtres.  Les plumes du cou forment des sillons ondulants sur les côtés et à l’arrière. 
    Le bec trapu et triangulaire est rouge rosâtre, avec des  protubérances verruqueuses gris bleuâtre à la base, plus visibles de près. Ces  ornements sont plus nets chez les mâles et les sujets plus âgés. Les yeux sont brun foncé.  Les pattes et les doigts palmés sont rosâtres. 

La femelle a le même plumage mais elle est plus petite dans l’ensemble. Elle a le cou plus court, la tête légèrement plus aplatie, des sillons moins nets sur le cou, et les protubérances verruqueuses sont moins importantes que chez le mâle.
Le juvénile a quelquefois une teinte gris pâle sur la tête, le dos et les flancs, mais il est beaucoup plus clair que l’Oie des neiges juvénile.
Il existe une forme bleue très rare, assez semblable à celle de l’Oie des neiges, mais elle a moins de blanc sur la tête et le cou, et davantage sur les parties inférieures. Cette forme bleue a été confirmée en 1971.
DISTRIBUTION  GEOGRAPHIQUE :  
    L’Oie de Ross se reproduit dans l’Arctique Canadien dans  le Golfe de la Reine-Maud, sur l’Ile (ou Terre) de Baffin, sur l’Ile Southampton,  et sur la côte ouest de la baie d’Hudson. Elle est rare sur l’Ile (ou Terre) de  Banks et en Alaska. 
    Elle hiverne dans le sud des Etats-Unis en Californie, et  vers l’est jusqu’en Louisiane, Nouveau Mexique, Texas et dans le nord et le  centre des régions montagneuses du Mexique. 
HABITAT :   
    L’Oie de Ross se reproduit sur des îles au milieu des  lacs dans la toundra du haut Arctique, dans les marais, les étangs et les  champs de céréales. Elle fréquente surtout les zones plates de la toundra, avec  un mélange de zones herbeuses et de bosquets plantés d’arbres nains, saules ou  bouleaux. 
    Pendant les migrations, elle est présente dans les  herbages et les champs de céréales dans l’est des Grandes Plaines et dans la Vallée  du Mississipi. En hiver, elle fréquente les lacs peu profonds, les marais d’eau  douce, les champs inondés et les zones cultivées. Elles dorment en groupes sur  les lacs et les réservoirs. 

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO                            
    L’Oie de Ross émet des cris plus haut-perchés que l’Oie des neiges. Elle émet un grognement  bref en vol « konk », et un caquetage faible  « kek-ke-gak ». 
    Elles communiquent à l’aide d’un son triste et murmuré  « uuuhhhh ». Le cri est un « uuggh uuggh uuggh » sonore et  répété, plus haut-perché chez la femelle. 
    Les cris augmentent au moment des parades nuptiales ou  quand les oies se sentent menacées.
COMPORTEMENTS  DANS LA VIE SAUVAGE :  
    L’Oie de Ross se nourrit principalement de matières  végétales, souvent des laîches et des herbes vertes. Au début de la saison de  reproduction, elle se nourrit de racines avant la nouvelle pousse. Pendant la  migration d’automne, elle prend plutôt des graines d’herbes sauvages ou de  plantes cultivées. 
    L’Oie de Ross se nourrit en groupes, souvent en compagnie  de l’Oie des neiges, pendant la  migration et en hiver. 
    Elle cherche sa nourriture en pataugeant ou en nageant  dans des eaux peu profondes et en prenant les parties vertes de nombreuses plantes  aquatiques. Mais elle marche aussi à terre où elle consomme des racines, des  feuilles, des graines et des herbes. 
Avec une Oie des neiges
à droite de l'image
Les couples sont habituellement formés à leur arrivée sur  les aires de nidification. Pendant les parades, les deux partenaires agitent rapidement  la tête de haut en bas. Dès qu’ils arrivent sur le site, ils établissent le  territoire et la femelle commence à construire le nid. Quelques comportements  agressifs sont observés envers les voisins. Le propriétaire des lieux  tend le cou horizontalement avec le bec grand  ouvert vers l’intrus, et après l’attaque, retourne vers sa partenaire. 
    Les deux adultes défendent le territoire avec les mêmes  parades de menace accompagnées de cris aigus, et d’un grognement bas et  plaintif émis avant et après l’attaque. Des contacts physiques peuvent se  produire lors des conflits plus sérieux. Le son bas et plaintif est émis par  l’oie qui revient vers sa partenaire avec le cou étiré vers le haut.  
    Les intrus montrent généralement peu de résistance et  partent souvent en courant ou s’envolent brusquement dès le début de la charge  par le propriétaire du territoire.

L’Oie de Ross est migratrice. Elles migrent depuis les Territoires du Nord-Ouest dans le nord  du Canada jusqu’au centre de la Californie, en suivant une route étroite avec  des haltes migratoires en Alberta et dans le Montana. Elles migrent en groupes,  souvent avec l’Oie des neiges et  d’autres espèces d’oies.
  L’espèce vagabonde ailleurs en Amérique du nord, et  probablement dans le nord-ouest de l’Europe au Groenland, en Islande, aux Iles  Féroé, dans les Iles Britanniques, et il y a aussi quelques observations en  Belgique, au Danemark, en Estonie, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Norvège et en  Suède. Quelques adultes ont été vus dans l’est du Paléarctique, sur l’Ile  Wrangel et en Mer de Barents.  
L’Oie de Ross a un vol rapide et direct, avec des battements puissants et actifs.

REPRODUCTION DE  L’ESPECE :  
    La saison de reproduction commence vers fin mai/juin. L’Oie  de Ross est généralement monogame avec des liens qui durent longtemps, mais  quelques accouplements extra-conjugaux sont parfois observés.
    Ces oies se reproduisent en colonies, souvent en  compagnie de l’Oie des neiges. Le  site du nid est établi sur une île ou sur la rive d’un lac dans la toundra, souvent  à la lisière d’un bosquet de saules ou de bouleaux nains. Ce site peut être  réutilisé pendant plusieurs saisons.
    La femelle construit le nid sur le sol. C’est une coupe  volumineuse faite avec des brindilles, des feuilles, des herbes et de la mousse.  Elle est tapissée de façon typique avec du duvet. La femelle peut continuer la  construction après avoir commencé l’incubation. 

Juvénile à gauche et
femelle à droite
Elle dépose 2-6 (rarement 1-8) œufs d’un blanc terne, qui  deviennent vite colorés au bout de quelques jours. Elle incube seule pendant  21-23 jours, gardée par le mâle durant cette période. Les poussins sont nidifuges  et quittent le nid au bout de 24 heures. Ils sont alors capables de nager et de  se nourrir, mais ils sont sous la surveillance de leurs parents. Ils sont  emplumés au bout de 40-45 jours après l’éclosion. Ils restent en famille jusqu’à  la saison de reproduction suivante. 
    Le mâle s’occupe de la défense du nid contre les  prédateurs comme les goélands et le renard arctique. 
    L’Oie de Ross s’hybride avec l’Oie des neiges et produit des hybrides fertiles. 

Le plumage blanc à la base du bec est de forme convexe, et le noir le long des bords des mandibules est plus étendu que chez l’Oie de Ross. Ce sont deux critères qui permettent d’identifier l’Oie des neiges. Cette oie en vol pourrait être un hybride.
PROTECTION /  MENACES / STATUTS : 
    L’Oie de Ross a une population qui a augmenté de manière  significative au cours des récentes décades, en dépit de la chasse légale dans  certaines parties des zones d’hivernage. Cette population a été estimée à 1 050 000  individus en 2002. 
    Les aires d’hivernage sont très restreintes, ce qui rend  cette espèce vulnérable aux maladies et aux évènements naturels. Mais actuellement,  l’Oie de Ross est considérée comme non menacée. 
