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Les colonies se trouvent dans des gisements de salpêtre, sur des pentes, à moins de 25 km de la mer. Les nids sont construits dans des trous, des cavités ou des crevasses du sol sans ajout de matériaux. Les cavités sont formées par le sel, avec une entrée de 9-10 cm de diamètre, généralement entre 6 et 18 centimètres.

La femelle pond un seul œuf blanc par saison. L'incubation dure environ 47 jours (à Paracas), partagée par les deux adultes en périodes de trois jours ou moins. Les adultes communiquent par des sons, un oiseau à l'entrée du nid et l'autre au fond du terrier.
Après l'éclosion, le jeune oiseau est nourri par les deux parents. Puis il quitte le nid et se dirige vers la mer.
Les oisillons sont souvent attirés et désorientés, et finissent au sol à cause des lumières artificielles. De nombreux juvéniles sont ainsi perdus chaque année.

PROTECTION / MENACES / STATUTS :
L'Océanite de Markham est menacée par l'exploitation du salpêtre dans les plaines salées où les colonies sont établies, entraînant la perte de nombreuses aires de reproduction et la destruction des terriers et crevasses utilisés pour la nidification.
La pollution lumineuse représente un taux de mortalité important lorsqu'elle est placée à proximité des colonies. Environ 20 000 oisillons meurent chaque année à cause de la pollution lumineuse. Cependant, les oisillons tombés au sol sont à présent secourus et relâchés par le Service Agricola y Ganadero.
Les développements humains tels que les parcs éoliens et les lignes électriques constituent également une menace importante pour les oiseaux.

La taille de la population est grossièrement estimée à 50 000/60 000 couples reproducteurs, soit 150 000/180 000 individus.
L'espèce ne se reproduit que dans un petit nombre de colonies relativement peu importantes et qui sont menacées par la dégradation de l'habitat. La population semble décliner.
L'Océanite de Markham est actuellement classée comme espèce Quasi Menacée.

Fr: Océanite de Markham
Ang: Markham's Storm-Petrel
All: Rußwellenläufer
Esp: Paíño Ahumado
Ita: Uccello delle tempeste di Markham
Nd: Humboldts Stormvogeltje
Sd: sotstormsvala

Photographes:

Alan & Ann Tate
AA Bird Photography

Texte de Nicole Bouglouan

Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105

Petrels, Albatrosses, and Storm-Petrels of North America: A Photographic Guide De Steve N. G. Howell – Editor: Princeton University Press, 2012 – ISBN: 0691142114, 9780691142111 – 482pages

OISEAUX DE MER – Guide d’identification de Peter Harrison – Editions Broquet (Canada) – ISBN-10 : 2890004090 – ISBN-13 : 978-2890004092

BIRDS OF PERU by Thomas S. Schulenberg, Douglas F. Stotz, Daniel F. Lane, John P. O’Neill, Theodore A. Parker III – Princeton University Press 2007– ISBN: 978-0-691-13023-1

Avibase (Denis Lepage)

Birdlife International

Birds of the World

American Bird Conservancy

THE DIET OF MARKHAM’S STORM PETREL OCEANODROMA MARKHAMI ON THE CENTRAL COAST OF PERU

Breeding of Markham’s Storm-Petrel (Oceanodroma markhami, Aves: Hydrobatidae) in the desert of northern Chile

Markham's Storm Petrel breeding colonies discovered in Chile 

Breeding phenology, distribution and conservation status of Markham’s Storm-Petrel Oceanodroma markhami in the Atacama Desert

Living on the edge: genetic structure and geographic distribution in the threatened Markham's Storm-Petrel (Hydrobates markhami)

Peru Aves - Peru Birds

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Océanite de Markham
Hydrobates markhami

Ordre des Procellariiformes – Famille des Hydrobatidés

INTRODUCTION :
L'Océanite de Markham se trouve dans l'Océan Pacifique, au large de l'Équateur, du Pérou et du Chili, avec aussi des observations à l'ouest des îles Galápagos, dans le Golfe de Panama et au large de la Basse-Californie. Elle est considérée comme endémique du courant de Humboldt, au large de l'Amérique du Sud. Cette espèce ne se reproduit qu'au Pérou et au Chili.

L'Océanite de Markham passe la majeure partie de sa vie en mer et ne vient à terre que pour se reproduire. Elle nidifie sous terre dans des crevasses, des trous ou des terriers naturels. Les deux parents partagent les tâches liées à la nidification.
Comme les autres océanites, elle se nourrit en vol et en capturant des proies à la surface de l'eau. Elle consomme des poissons, des calmars, des crevettes et du krill, en fonction du climat et la saison.

Le nom de l’espèce rend hommage au capitaine Albert Hastings Markham, qui a collecté le premier spécimen au large du Pérou. C'était un géographe et voyageur anglais.

L'Océanite de Markham est menacée par la pollution lumineuse, la destruction des colonies de reproduction causée par les activités humaines et la pêche commerciale réduisant les ressources alimentaires.
L'espèce est actuellement Quasi Menacée.

DESCRIPTION DE L'OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 21-24 cm
Envergure : 53 cm
Poids : 53 gr

L'Océanite de Markham a les parties supérieures noir cendré, devenant brun noirâtre sur les parties inférieures.
Sur le dessus des ailes, les grandes couvertures alaires et les scapulaires sont plus claires, principalement gris-brun. On peut voir une barre bien visible sur l'aile ouverte. Cette barre claire atteint la zone carpienne où elle est plus large.
En plumage usé, cette barre devient plus pâle, mais en plumage frais, la tête, le cou et le manteau présentent un reflet grisâtre.
La queue est longue et échancrée. Sur le dessus de la queue, les couvertures distales sont parfois plus claires que le dos et contrastent avec la queue noirâtre.

Sur les parties inférieures brun noirâtre, le dessous des ailes est gris noirâtre avec de légers reflets argentés. Les rémiges sont plus foncées, presque noires, mais les bases des primaires peuvent être blanches.

Le bec est noir. Les yeux sont bruns. Les pattes et les doigts palmés sont noirs.

Le mâle et la femelle sont similaires.
Adulte et juvénile ne présentent pas de différences morphologiques.

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
L'Océanite de Markham est classée comme endémique du courant de Humboldt, un courant océanique froid à faible salinité, qui coule depuis le nord de l'Antarctique le long de la côte ouest de l'Amérique du Sud.
Cette espèce se reproduit dans la Péninsule de Paracas (Pérou), également à Arica, dans le désert d'Atacama (nord du Chili), et probablement dans le sud du Pérou près de Pica.
Le désert d'Atacama est l'un des endroits les plus secs au monde. L'Océanite de Markham nidifie dans des cavités et des crevasses naturelles, dans des endroits où les dépôts de sel constituent de bonnes zones de nidification pour cette espèce. De plus, les mammifères et autres prédateurs sont absents, ce qui représente une certaine sécurité pour les oiseaux.   

En dehors de la saison de reproduction, l'Océanite de Markham fréquente les eaux fraîches du courant de Humboldt au large du Pérou et du nord du Chili. Mais des observations plus loin au large du Mexique et du Chili ont été signalées.
Pendant l'automne austral, de grandes densités d'oiseaux se retrouvent au large entre Guayaquil et Lima.

HABITAT :
L'Océanite de Markham se reproduit sur les îles côtières. Elle nidifie dans les trous et les crevasses des gisements de salpêtre, jusqu'à 25 km de la côte.
Les colonies sont établies sur des terrains plats avec de petites collines offrant quelques gisements de salpêtre. La température est d'environ 40°C dans le désert, mais elle est généralement comprise entre 28 et 30°C à l'intérieur de la cavité.
En dehors de la saison de reproduction, les oiseaux restent en mer dans les eaux froides du courant de Humboldt. Les densités augmentent avec la salinité.

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
L'Océanite de Markham peut être entendue entre avril et août, avec un pic en juin.
Les sons sont décrits comme des séries de sifflements, de ronronnements et de bavardages. Les oiseaux crient en vol, mais aussi depuis l'intérieur du nid.

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
L'Océanite de Markham se nourrit principalement de poissons, de céphalopodes et de crustacés. Les principales proies sont (entre autres) l'anchois du Pérou (Engraulis ringens), le homard squat rouge (Pleuroncodes monodon) et la pieuvre océanique Japetella.
Le poisson est capturé aussi bien sur la côte qu’au large, alors que les céphalopodes ne se trouvent qu’au large. D'après des observations et des études menées sur plusieurs années, il semble que l'Océanite de Markham se nourrisse de manière opportuniste des proies disponibles près de la surface de l’océan.

Le régime alimentaire de l'Océanite de Markham varie d'une année à l'autre, en particulier pendant le passage d’El Niño et de La Niña, impliquant des changements de la température de l'eau et la disponibilité de la nourriture.
L'oiseau se nourrit en vol en s’élançant vers la surface de l'eau, puis il « piétine » la surface avec ses pattes palmées. Les ailes sont relevées en V lorsque l'oiseau saisit la proie avec le bec. Il peut également prendre une proie lorsqu'il est posé sur l'eau, tandis que les ailes sont levées et s’agitent légèrement.

L'Océanite de Markham est probablement socialement monogame comme toutes les espèces d'océanites. Elle nidifie en colonies mais les densités sont très variables. Le nid est souterrain, dans des crevasses naturelles, des trous, des cavités ou des terriers.
En mer, on peut la voir seule ou en petits groupes, parfois associée à d'autres espèces d'océanites.

Les déplacements de l'Océanite de Markham sont mal connus. En dehors de la saison de reproduction, elle se déplace apparemment vers le nord pour atteindre les eaux tropicales, et les subadultes se déplacent plus loin que les adultes.
Pendant la période de reproduction, les oiseaux viennent aux colonies la nuit pour éviter la prédation, volant à travers les canyons du désert d'Atacama, entre l’océan et les colonies.

L'Océanite de Markham vole avec des battements profonds entrecoupés de longs glissés. Le vol est décrit comme étant assez bas tandis que les ailes sont tenues légèrement arquées.
Lorsqu'elle se nourrit en mer, l’océanite vole face au vent avec des battements d'ailes réguliers, quelques pauses et de courts glissés. Lorsqu'une proie est localisée, elle s’élance vers elle et tapote l’eau brièvement, tandis que les ailes sont tenues en V.

REPRODUCTION DE L’ESPÈCE :
La saison de reproduction peut varier au sein d'une colonie, en fonction des différentes populations. Dans les colonies de Paracas, Arica et Salar de Quiña, la période s'étend d'avril à août, avec la ponte entre avril et août, selon les couples. La période d'élevage des poussins a lieu entre juillet et janvier et les jeunes quittent le nid entre octobre et février.

Cependant, dans les colonies de Caleta Buena, Salar Grande et Salar de Navidad (140-240 km au sud de la colonie d'Arica), cette période commence entre novembre et janvier, avec la ponte allant de novembre à février. L'élevage des poussins a lieu entre janvier et avril, et les jeunes quittent le nid entre mars et juin.
L'écart entre les périodes n'est pas clair et des informations supplémentaires sont nécessaires.