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Fr: Marabout d’Afrique
Ang: Marabou Stork - Marabou
All: Marabu
Esp: Marabú Africano
Ita: Marabù africano
Nd: Afrikaanse Maraboe
Sd: maraboustork

Photographes:

Callie de Wet
GALLERY

Jean Michel Fenerole
Photos d’Oiseaux du monde

Steve Garvie
RAINBIRDER Photo galleries & Flickr Rainbirder

Texte de Nicole Bouglouan

Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105

BIRDS OF AFRICA SOUTH OF THE SAHARA by Ian Sinclair and Peter Ryan - Princeton University Press Princeton and Oxford - ISBN: 0691118159

BIRDS OF THE GAMBIA AND SENEGAL by Clive Barlow and Tim Wacher – Helm Field guides – ISBN: 0713675497

ROBERTS BIRDS OF SOUTH AFRICA by G. R. Mc Lachlan and R. Liversidge – The Trustees of the John Voelcker Bird Book Fund – ISBN: 0620031182

L’ENCYCLOPEDIE MONDIALE DES OISEAUX - Dr Christopher M. Perrins -  BORDAS - ISBN: 2040185607

Avibase (Denis Lepage)

BirdLife International

HBW Alive

ARKive (Christopher Parsons)

Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)

AVIBIRDS.COM 

Biodiversity Explorer – The Web of Life in Southern Africa 

Wikipedia, the free encyclopaedia

Birds of Southern Africa (Tony Roocroft)

Kruger National Park - South African Safari

Vulture Territory – Marabou Stork

Hoedspruit Endangered Species Centre

 

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Page Famille Ciconiidés

Sommaire fiches

 

Marabout d’Afrique
Leptoptilos crumenifer

Ordre des Ciconiiformes – Famille des Ciconiidés

INTRODUCTION :
Le Marabout d’Afrique est souvent considéré comme l’un des animaux les plus laids de la planète. Bien sûr, certains critères morphologiques comme la tête rose et nue ou parsemée de quelques plumes désordonnées, le bec conique énorme et massif et l’allure plutôt disgracieuse peuvent rendre cet oiseau répugnant à première vue. Mais en fait, cet oiseau grégaire est un charognard indispensable qui nettoie la nature de ses déchets, souvent en compagnie des vautours et de quelques mammifères. Supprimer les carcasses qui pourrissent au soleil sert bien souvent à éviter la propagation des maladies.

Cet oiseau grand et puissant fait partie de la sous-famille Leptoptilini dans la famille des Ciconiidés. Il nidifie en colonies souvent établies dans des grands arbres. Il se reproduit en Afrique subsaharienne où il est surtout sédentaire.
L’espèce n’est pas menacée dans l’ensemble, et sa population semble même augmenter à cause de la grande disponibilité de déchets et de charognes en tant que ressources alimentaires.  

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 115-152 cm
Envergure : 225-285 cm
Poids : 4-9 kg

Le Marabout d’Afrique adulte a les parties supérieures gris ardoisé foncé ou noirâtres, y compris les ailes et la queue.
Les parties inférieures sont blanches et contrastent fortement avec le dessous des ailes noir.

La tête et le cou sont nus, rosâtres ou rougeâtres, avec quelques touffes de plumes éparses. La peau de la tête fortement pigmentée est une protection naturelle contre le soleil et les cloques qui peuvent s’infecter lorsque l’oiseau plonge sa tête dans une carcasse.
Une poche, en réalité un sac à air, pend de manière disgracieuse depuis la gorge jusqu’en bas du cou. Une autre poche moins visible se trouve à la base de l’arrière du cou, cachée dans une collerette de plumes blanches. Ces ornements particuliers sont utilisés au cours des parades.

Le bec massif et conique est couleur ivoire grisâtre. Les yeux sont brun foncé. Les longues pattes et les doigts sont gris foncé, mais ils apparaissent souvent blancs, couverts d’urine et de fientes qui protègent la peau du soleil et aident l’oiseau à réguler sa température.

Mâle et femelle ont la même apparence, mais le mâle est plus grand.
En plumage nuptial, les adultes ont les couvertures alaires bordées de blanc. La poche gonflable est beaucoup plus importante pendant la saison de reproduction, tout comme la poche plus petite rouge vif à l’arrière du cou. Ce sont en fait des caisses de résonance qui permettent à l’oiseau de produire des sons gutturaux. 

L’immature est plus terne dans l’ensemble, avec le bec plus petit et davantage de plumes sur la tête et le cou.   

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Marabout d’Afrique se trouve en Afrique tropicale depuis le Sénégal vers l’est jusqu’en Erythrée, en Ethiopie et dans l’ouest de la Somalie, vers le sud jusqu’en Namibie et dans le nord et l’est de l’Afrique du Sud.  

HABITAT :  
Le Marabout d’Afrique fréquente les zones aquatiques ouvertes et les zones semi-arides. Il est présent dans les savanes, les herbages et les zones humides en général. Il n’est pas rare près des habitations humaines, notamment dans les villages de pêcheurs et près des décharges publiques.

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Marabout d’Afrique est habituellement silencieux. Cependant, pendant la saison de reproduction, il claque du bec régulièrement en paradant ou lorsqu’il est menacé. Il produit également des croassements rauques et bas. D’autres sons tels que meuglements, plaintes, sifflements et hoquets sont produits, aussi bien lors des parades nuptiales qu’en défense.

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Marabout d’Afrique se nourrit principalement de charognes et de débris divers, une activité qui revêt une certaine importance pour l’écosystème dans lequel il vit.
Il se nourrit également de termites, locustes, grenouilles, lézards, rats, souris, serpents, petits oiseaux et mammifères, carcasses d’éléphants et déchets produits par les humains. Il tue aussi les poussins et les jeunes Flamants nains, car les adultes ne sont pas capables de protéger leurs jeunes contre le bec énorme et pointu du Marabout d’Afrique.  

La majeure partie de sa nourriture vient des animaux morts et des débris jetés par les hommes. Autour des carcasses, il se trouve souvent en compagnie de vautours et de hyènes et autres mammifères charognards, et il domine rarement malgré son bec énorme. Il reste debout près des nombreux vautours, avançant rapidement de temps en temps pour arracher quelques restes abandonnés par d'autres. Son bec n’est pas adapté pour découper la chair. Il s’en sert uniquement en enfonçant la tête profondément à l’intérieur de la carcasse. En revanche, il se montre très agressif lorsqu’il se nourrit. Il peut avaler jusqu’à un kilogramme de viande en une seule fois.
Plusieurs marabouts peuvent se rassembler en avant des feux de brousse pour capturer les animaux qui fuient les flammes.  
On observe aussi des rassemblements importants près des dortoirs.

Le Marabout d’Afrique se reproduit généralement pendant la saison sèche. Il établit les colonies dans de grands arbres, et localement sur des falaises (en Zambie). Les colonies mixtes sont communes et regroupent des Ciconiidés, des Ardéidés, des cormorans et des ibis.
Plusieurs parades sont observées. La plus courante consiste à jeter la tête en arrière en émettant un grognement, puis à la baisser à nouveau avant de claquer du bec. Cette parade est également utilisée en défense. C’est l’une des parades les plus communes chez les Ciconiidés. La poche de la gorge indique la dominance dans les interactions, en fonction de sa taille. La poche plus petite située à l’arrière du cou devient rouge vif et gonfle à travers les plumes blanches de la collerette.  
Les Marabouts d’Afrique sont monogames et les liens du couple durent longtemps.

Il passe beaucoup de temps debout immobile, ou bien il se repose en adoptant une posture voûtée tandis qu’il est posé sur les tarses aplatis sur le sol, une attitude typique chez de nombreux Ciconiidés.   

Le Marabout d’Afrique est largement sédentaire, avec localement quelques populations nomades. Les populations les plus au nord et les plus au sud de la distribution se déplacent vers l’équateur après la reproduction. Les oiseaux non nicheurs peuvent migrer vers des zones plus humides pendant la saison sèche. Des vagabonds ont été observés au Maroc, en Espagne et en Israël.

Le Marabout d’Afrique vole avec ses longues pattes tendues et dépassant derrière la queue, tandis que le cou est rétracté (contrairement aux autres cigognes). Mais cette position permet de faire porter le poids du bec sur les épaules pendant le vol, et de la même façon, les os des pattes et des doigts sont creux.
Il vole très bien et utilise les courants ascendants pour s’élever dans les airs. Il plane facilement grâce à son envergure impressionnante, et peut même être très élégant en vol.

REPRODUCTION DE L’ESPECE :  
Le Marabout d’Afrique se reproduit plutôt pendant la saison sèche lorsque le niveau des eaux est au plus bas, facilitant ainsi la capture des poissons et des amphibiens nécessaires au nourrissage des jeunes. Mais cette période est variable en fonction de la distribution. Les colonies peuvent comprendre de 20 à 60  couples, mais quelquefois jusqu’à plusieurs milliers.  

Le Marabout d’Afrique nidifie souvent dans de grands arbres, à une hauteur variant de 10 à 30 mètres. Cependant, en Zambie, l’espèce nidifie sur des falaises. Elle peut même s’installer sur des immeubles et autres constructions dans les villes et les villages.
Le nid est fait avec des rameaux de bois et les deux adultes participent à sa construction. L’intérieur est tapissé de brindilles et de feuilles vertes. La ponte a lieu entre mai et janvier, avec un pic entre juin et septembre.  

La femelle dépose 2-3 œufs et les deux adultes incubent pendant environ un mois. A la naissance, les poussins ont d’abord un duvet gris pâle, très vite suivi d’un duvet blanc. Le bec est jaunâtre et on note déjà la présence d’une petite poche sous la gorge. Ils sont nourris par régurgitation par les deux parents et quittent le nid au bout de 95-115 jours après l’éclosion. Ils restent encore avec les adultes pendant quatre mois après leur premier envol. Ils seront sexuellement matures vers l’âge de 4-5 ans.

PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Marabout d’Afrique est commun et même abondant à travers sa vaste distribution, et sa population semble augmenter car ces oiseaux sont capables d’exploiter la croissance incessante des quantités de déchets provenant des humains.
A cause de son apparence peu avenante et de ses comportements alimentaires, le Marabout d’Afrique attire moins les chasseurs. Cependant, l’espèce est encore chassée et vendue sur les marchés au Nigeria au profit des médecines naturelles.
Mais le Marabout d’Afrique bénéficie aussi parfois d’une certaine protection parce que ses habitudes de charognard aident à contrôler les virus et autres maladies et à éviter peur propagation.
La population globale a été estimée à environ 200 000/500 000 individus en 2006.
Le Marabout d’Afrique est actuellement considéré comme non menacé, bien qu’il soit classé comme étant Presque Menacé en Afrique du Sud à cause de la petite taille de sa population dans ces régions.  

Avec un Cormoran à poitrine blanche