Macareux moine
Fratercula arctica
Ordre des Charadriiformes – Famille des Alcidés
QUELQUES MESURES :
L : 26-36 cm
Env : 47-63 cm
Poids : 460 gr
LONGEVITE : entre 13 et 20 ans environ, peut-être plus.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Le macareux moine est un oiseau à l’allure comique. Son corps est rondelet avec des ailes courtes. Il est parfois appelé le « perroquet des mers ».
En plumage nuptial, l’adulte a les parties supérieures noires alors que l’abdomen et le bas-ventre sont blancs. Le dessous des ailes est sombre.
Sur la tête, le front, la calotte et la nuque sont noirs. Un collier noir s’étend depuis la nuque et le dos jusqu’au devant du cou, au-dessus de la poitrine. La face est grise et blanche. Les yeux sont bruns avec un cercle oculaire rouge. On peut voir une tache verticale noire au-dessus de l’œil, et une autre horizontale en dessous, continuant en une ligne noire fine en arrière de l’œil et qui s’étire vers la nuque.
Le bec est volumineux et triangulaire, comme compressé latéralement. Sur la mandibule supérieure, il est formé d’arêtes cornées aux couleurs alternées, rouge orangé, bleu-gris et jaune. Cette mandibule est très légèrement incurvée vers le bas.
Les pattes et les doigts palmés sont orange vif.
L’adulte en plumage d’hiver est plus terne. Le bec perd ses plaques cornées externes et devient donc plus mince et plus petit, de couleur grise et jaunâtre. La face devient gris noirâtre avec la partie lorale encore plus sombre. L’abdomen devient grisâtre et le plumage général est teinté de gris sur les parties supérieures noires. Les pattes et les doigts sont plus ternes, devenant jaunâtres.
Male et femelle sont semblables.
Le juvénile ressemble aux adultes mais sa taille est plus petite. Son bec est plus terne, plus sombre et plus petit, et porte à peine deux plaques cornées sur la mandibule supérieure, ce qui lui donne une forme pointue et longue. Les pattes sont plus ternes et plutôt rosâtres.
Il se reproduira vers l’âge de 5 ou 6 ans.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le macareux moine est plutôt silencieux en dehors de la colonie. Sur les aires de reproduction, on peut entendre un grondement sourd « kaa-arr-arr » souvent répété.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le macareux moine stocke ses proies dans son grand bec qui peut en contenir jusqu’à 30 en même temps ! Afin d’en capturer d’autres, il coince les premiers poissons entre la langue et la mandibule supérieure, et continue de pêcher. Ils sont bien adaptés à la pêche sous-marine, souvent à plus de 15 mètres de profondeur. Ils se nourrissent en petits groupes de deux ou trois.
Le macareux moine plonge en vol ou depuis la surface de l’eau. Ensuite, il « nage » sous l’eau avec ses ailes qui servent de pagaies. Ses pieds palmés ne servent qu’aux changements de direction.
En dehors de la période de nourrissage des poussins, il avale ses proies aussitôt et sous l’eau.
Quand les adultes portent les poissons aux jeunes, ils sont souvent poursuivis par les goélands et les labbes. Ils s’échappent en plongeant dans la mer.
Le macareux moine est une espèce grégaire. Ces oiseaux nidifient en colonies et vivent en groupes. Ils dorment en mer, le bec sous l’aile.
Le grand bec est utilisé pour creuser le terrier où se trouve le nid. Mais pendant les parades nuptiales, ce bec décoré et orné de couleurs sert aussi à attirer les femelles. Et pendant la parade, les partenaires touchent leurs becs face à face, et le mâle est tellement excité qu’il pousse la femelle vers le bas de la pente herbeuse.
Pendant cette période, les partenaires peuvent aussi se battre sur l’eau, et attirer d’autres couples. Ils s’accouplent également sur l’eau. Les couples restent unis pendant toute la saison de reproduction, souvent posés à l’extérieur du terrier. Ils sont monogames.
Sur le sol, le macareux moine marche, et parfois court. Il reste debout bien droit, dressé sur ses seuls pieds palmés. Ils vivent en colonies. Ce sont des oiseaux très curieux et peu farouches. Ils paraissent souvent comiques, sautillant autour du terrier en penchant la tête.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
Le macareux moine nidifie en colonies. Il est hautement territorial. La saison de reproduction a lieu au printemps et en été.
Le nid se trouve dans un terrier creusé par les deux adultes, mais surtout par le mâle. Ils se servent de leur bec et des doigts palmés pour creuser le sol souple au sommet des falaises ou sur des îles. Ils peuvent occuper le même terrier plusieurs années de suite. Ce terrier peut avoir une entrée partagée avec d’autres animaux tels que lapins ou puffins.
Le terrier peut faire un ou deux mètres de long, et le nid est tapissé d’herbes sèches et de plumes dans la chambre d’incubation située tout au fond du tunnel.
La femelle dépose un seul œuf blanc avec des marques brunes. L’incubation dure environ 36 à 45 jours, assurée par les deux parents. Ils mettent l’œuf sous l’aile et calent leur corps contre le nid. Chaque adulte incube pendant une trentaine d’heures d’affilée.
A la naissance, le poussin est couvert de duvet noir brunâtre. Il est nourri par les adultes qui apportent la nourriture au nid, tenant les petits poissons serrés dans leur grand bec. Ensuite, au bout de 40 jours, les parents abandonnent le nid et le jeune oiseau, et retournent en mer jusqu’au mois de mars suivant.
Le jeune ne se nourrit pas pendant une semaine et finit par sauter du haut de la falaise dans la mer, en général au crépuscule. A ce moment-là, il pêche et plonge pour se nourrir comme les adultes, et il volera dix jours plus tard.
Le macareux moine ne produit qu’une couvée par an avec un seul œuf.
ALIMENTATION :
Le macareux moine se nourrit principalement de poisson tout au long de l’année. Vers la fin de l’été, il consomme aussi des petits crustacés et des calmars. Il se nourrit en plongeant pour poursuivre les proies sous l’eau.
PROTECTION / MENACES / STATUS :
Les populations de macareux moine ont décliné, probablement à cause des changements climatiques et de la température des eaux. Les pesticides et la pollution par les hydrocarbures sont d’autres menaces importantes pour l’espèce.
De plus, le macareux moine est tué pour sa chair et ses plumes dans certaines parties de l’habitat. Ces oiseaux sont également souvent attaqués par les goélands, les grands oiseaux de mer, les rats, les chats, les chiens et les renards quand ils sont près de leur terrier ou même à l’intérieur.
Cependant, les déclins semblent s’être arrêtés, et quelques colonies du nord de l’habitat pourraient même être en augmentation.
Ang : Atlantic Puffin
All : Papageitaucher
Esp : Frailecillo Atlántico
Ital : Pulcinella di mare
Nd : Papegaaiduiker
Russe : Тупик
Sd : Lunnefågel
Photos de Steve Garvie
Son site: RAINBIRDER Photo galleries
Photos d'Aurélien Audevard
Son site :
OUESSANT DIGISCOPING
Texte par Nicole Bouglouan
Sources :
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Volume 3 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN : 8487334202
THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C.Helm - ISBN: 0713639601
L’ENCYCLOPEDIE MONDIALE DES OISEAUX - Dr Christopher M. Perrins - BORDAS - ISBN: 2040185607
All About Birds (Cornell Lab of Ornithology)
Wikipedia (Wikipedia, The Free Encyclopedia)
Birds of Nova Scotia (Robie Tufts)
HABITAT :
Le macareux moine est un oiseau exclusivement marin. Il se reproduit sur les pentes côtières herbeuses, mais aussi sur les falaises maritimes, les galets et les éboulis adjacents.
Il hiverne au large, principalement sur des eaux profondes et glacées. Il est rarement vu à terre, excepté pour se reproduire.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le macareux moine vit dans l’Atlantique nord et l’Arctique, y compris au Groenland, nord Canada, Golfe du St Laurent, Nouvelle Ecosse, Islande, nord de la Scandinavie, nord de la Russie, Irlande et côtes nord-ouest de la France.
