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Ang : Jabiru
All : Jabiru
Esp : Jabirú Americano
Ital : Cicogna jabiru
Nd: Jabiroe
Sd: Jabirustork
Port (Brésil): Tuiuiú

Photographes:     

Marc Chrétien
MURINUS

Philippe et Aline Wolfer
GALERIE

Texte de Nicole Bouglouan

Sources:     

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105

A GUIDE TO THE BIRDS OF MEXICO AND NORTHERN CENTRAL AMERICA by  Steve N. G. Howell, Sophie Webb - Oxford University Press - ISBN: 0198540124

A GUIDE TO THE BIRDS OF COLOMBIA by Steven L. Hilty and William L. Brown - Princeton University Press – ISBN 069108372X

Avibase (Lepage Denis)

Wikipedia (Wikipedia, The Free Encyclopedia)

 

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Jabiru d’Amérique
Jabiru mycteria

Ordre des Ciconiiformes – Famille des Ciconiidés

QUELQUES MESURES :
Longueur/Hauteur : 122-140 cm
Envergure : 230-260 cm
Poids : 8 kg
Longueur bec : 30-33 cm

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Le Jabiru d’Amérique est une grande cigogne et probablement le plus grand oiseau volant d’Amérique Centrale et d’Amérique du Sud. 

L’adulte a le plumage blanc sur le corps.
La tête et le cou sont nus et noirs, excepté une large bande rouge autour de la base du cou. La nuque présente quelques courtes plumes blanchâtres semblables à du duvet. 
Le bec massif est recourbé vers le haut et tout noir. Les yeux sont brun foncé. Les longues pattes et les doigts sont noirs.

Les deux adultes sont semblables en plumage, mais le mâle est plus grand que la femelle et son bec est plus long.
L’immature est plutôt gris brunâtre, et devient blanc petit à petit au fur et à mesure de sa croissance.
Le poussin est couvert de duvet blanc, et présente un collier noir à la base du cou. Le bec est noir également.

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Jabiru d’Amérique, comme la plupart des cigognes, est souvent silencieux mais non sans voix. Il produit des vocalises et des bruits variés sur les sites de nidification.
La parade de bienvenue au nid qui est la plus commune est habituellement accompagnée de bruits plus ou moins vocaux tels que des souffles et des sifflements.
Cette espèce effectue des claquements du bec comme d’autres cigognes, mais en quantité bien plus réduite comparée à la Cigogne blanche.   

HABITAT :
Le Jabiru d’Amérique fréquente les zones humides comme les grands marais d’eau douce, les rizières, les zones boisées marécageuses, les savanes avec des étangs, les lagunes, les bords des fleuves et des lacs avec des arbres clairsemés, les estuaires et les régions inondées.
Pendant la saison sèche, on le trouve dans les mares peu profondes où il n’y a aucune végétation, mais pendant la saison humide, il fréquente plutôt les eaux plus profondes des zones inondées.

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Jabiru d’Amérique se trouve depuis le Mexique, à travers l’Amérique Centrale, et au nord de l’Amérique du Sud jusqu’au nord de l’Argentine et en Uruguay.
En dehors de la période de reproduction, quelques petits groupes se joignent à d’autres Ciconiiformes, alors qu’ils sont plutôt solitaires quand ils se reproduisent.   
Des déplacements sont observés à travers les Andes au Pérou, et quelques études suggèrent que des oiseaux peuvent se déplacer depuis le Pantanal au Brésil, jusqu’à la région du Chaco en Argentine.   
On note quelques individus errants entre le Texas et l’Oklahoma.

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE : 
Le Jabiru d’Amérique vit dans les zones humides et se nourrit principalement de proies aquatiques comme le poisson, et surtout les anguilles, les mollusques et les amphibiens, mais aussi les jeunes caïmans et tortues, et les serpents. Il capture aussi des insectes.

Il marche fermement dans les eaux peu profondes et régulièrement, il donne des coups de bec dans l’eau et à la proie. Il plonge son bec robuste dans l’eau afin d’effrayer les poissons et ensuite, il en capture un.
Il chasse en localisant la victime grâce à son bec sensible au toucher, et il surveille les eaux tout en marchant. Il lui arrive d’entrainer le poisson jusqu’à la rive où il lui sera plus facile de le saisir sans qu’il glisse. Les proies plus grandes sont souvent démembrées avant d’être consommées.

Il localise les jeunes caïmans lorsqu’ils émettent des cris de détresse, et une fois capturés, il les frappe souvent contre une surface dure, une souche ou une pierre pour les étourdir ou les tuer avant de les avaler.

Les Jabirus d’Amérique se nourrissent parfois en groupes de 10 à 50 oiseaux pendant la saison sèche. Ils pêchent ensemble, menant les poissons dans les eaux peu profondes où il sera plus facile de les capturer. Il leur arrive de voler de la nourriture à d’autres cigognes et aux ibis. Mais pendant la saison humide, ils sont en général plus solitaires.

Les couples de Jabirus d’Amérique semblent rester unis pour la vie, et les parades pour renforcer les liens sont réduites car des confirmations régulières ne semblent pas utiles comme lors de la formation d'un nouveau couple.
Cependant, au cours des parades, la poche du cou augmente de volume, rendant ainsi plus évident le contraste entre le noir et le rouge.  

Le Jabiru d’Amérique parade sur les zones de nourrissage. Il se précipite dans l’eau en effectuant des battements d’ailes vigoureux. Ils lissent aussi leurs plumes pour raffermir leurs liens.
Les parades agressives sont rares en dehors de la saison de reproduction, et souvent limitées à un mouvement vers l’avant de la part du prédateur, et à une position dressée en guise de réponse de la victime potentielle.

VOL :
Le Jabiru d’Amérique a de grandes ailes faites pour planer. Le corps lourd ne lui permet pas de maintenir longtemps un vol battu, et l’oiseau est dépendant de cette façon de voler.

REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction varie selon la distribution.
Le Jabiru d’Amérique nidifie souvent en solitaire, mais aussi parfois en petits groupes de 5 à 6 nids ensemble, et même occasionnellement avec d’autres Ciconiiformes. 
Le nid est construit à la cime d’un arbre, sur la couronne d’un grand palmier dont le centre est creusé par un seul oiseau. Mais après plusieurs années de nidifications successives, l’arbre meurt car cette espèce revient au même site chaque saison.

Les deux adultes construisent le nid. En général, le mâle apporte les matériaux et la femelle les arrange. Le nid énorme est fait de rameaux de bois et de boue, et des matériaux sont ajoutés chaque année, rendant la construction vraiment impressionnante.

La femelle dépose habituellement 3-4 œufs et l’incubation dure environ un mois. Les poussins blancs duveteux sont nourris par régurgitation par les deux parents, et dépendent d’eux pour la nourriture pendant encore deux mois après avoir quitté le nid, ce qui se produit  au bout de 80 à 90 jours après la naissance. 

ALIMENTATION :
Le Jabiru d’Amérique se nourrit de proies aquatiques variées telles que poissons, et surtout anguilles, mollusques, crustacés, amphibiens, serpents, jeunes caïmans et tortues, et des insectes.
Il marche lentement dans les eaux peu profondes en donnant régulièrement des coups de bec dans l’eau.

PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Actuellement, le Jabiru d’Amérique n’est pas menacé, mais selon la distribution, quelques populations sont très petites comme en Amérique Centrale.
Au Mexique, les nombres décroissent à cause de la perte de l’habitat et des développements humains, de la chasse et des dérangements.
Dans d’autres parties de la distribution, la prédation par le Caracara du Nord peut entrainer des échecs de la nidification.
Mais cette espèce est encore considérée comme largement répandue et abondante au Brésil, au Paraguay et en Argentine.
Elle est chassée pour sa viande en Amazonie, et plus particulièrement les jeunes quand ils sont bien gras.

© Philippe Wolfer