Ang: Iiwi
All: Iiwikleidervogel
Esp: Iiwi
Ita: Iiwi
Nd: Iiwi
Sd: Iiwi
Hawaïen: 'I'iwi

Photographe:

Jean Michel Fenerole
Photos d’Oiseaux du monde

Texte de Nicole Bouglouan

Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 15 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-David Christie - Lynx Edicions – ISBN: 9788496553682

L’ENCYCLOPEDIE MONDIALE DES OISEAUX - Dr Christopher M. Perrins -  BORDAS - ISBN: 2040185607

Ottaviani, M. (2008) Monographie des Fringilles (fringillinés – carduélinés) – Histoire Naturelle et photographies, Volume 1. Editions Prin, Ingré, France, 488 p.

Ottaviani, M. (2011a). Monographie des Fringilles (carduélinés) – Histoire Naturelle et photographies, volume 2. Editions Prin, Ingré, France, 286 p.

Ottaviani, M. (2011b). Monographie des Fringilles (carduélinés) – Histoire Naturelle et photographies, volume 3. Editions Prin, Ingré, France, 320 p.

Avibase (Lepage Denis)

BirdLife International (BirdLife International)

What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)

Audubon

ARKive (Christopher Parsons)

Pacific Rim Conservation – Restoring biodiversity

 

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Sommaire fiches

 

Iiwi rouge
Vestiaria coccinea

Ordre des Passériformes –Famille des Fringillidés

INTRODUCTION :
L’Iiwi rouge est le seul membre restant du genre Vestiaria. Son bec est le plus puissant de tous les nectarivores Hawaïens. Son plumage rouge vermillon le rend très évident lorsqu’il se nourrit sur les fleurs, bien qu’il se cache souvent au milieu du feuillage. Chaque jour, il parcourt plusieurs kilomètres pour trouver ses arbres favoris et se nourrir du nectar de leurs fleurs. Comme les autres espèces Hawaïennes, il est menacé par la destruction de son habitat, les épizooties aviaires et la prédation par certaines espèces introduites.   

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 15 cm
Poids : M : 20 gr – F : 16-17 gr

Le mâle adulte a le plumage lumineux vermillon-écarlate sur la tête et le corps, excepté les couvertures sous-caudales grisâtres, et les cuisses plus claires et plus orangées.
La queue et les ailes sont d’un noir brillant, avec une tache blanche sur les secondaires internes, formant un beau contraste. Les grandes couvertures noires sont bordées de rouge.
La tête est également rouge vif.
Le bec robuste en forme de faucille, courbé vers le bas, est rouge orangé mais plus clair que le plumage. Les yeux sont brun jaunâtre ou bruns, et entourés d’un cercle oculaire orange clair. Les pattes et les doigts sont comme le bec.
Les deux sexes sont semblables.

Le juvénile a le plumage du corps jaune verdâtre, avec les plumes terminées de noir, donnant ainsi un effet écaillé. Les joues, la gorge et les scapulaires sont teintés de rouge de façon variable. Les ailes et la queue sont gris foncé, avec des plumes bordées de brun ou de blanc. La tâche des secondaires internes est gris pâle et non blanche.
Petit à petit, le couleur devient jaune brunâtre. Les oiseaux en mue sont tachetés, avec des traces rouges irrégulières. Le bec est d’abord brun, et devient rouge graduellement.

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :  
L’Iiwi rouge se trouve sur les principales iles hawaïennes, Kauai, Oahu, Molokai, Maui et Hawaï. L’espèce est éteinte sur Lanai.  

HABITAT :
L’Iiwi rouge est assez commun dans les forêts humides en altitude, avec des sous-bois peuplés de fougères arboricoles, de koa et de naio qui sont des espèces locales. L’Iiwi rouge est visible surtout au-dessus de 1250 mètres, mais aussi localement en-dessous de 300 mètres et jusqu’à 2900 mètres d’altitude.

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO  
L’Iiwi rouge émet des « tui » ou « ee-ee-ee-ee » qui ont donné son nom à l’espèce. Il émet aussi des sifflements presqu’humains, des gargouillis et un cri de deux notes « ker-weee ».
Le chant est composé d’une variété de sifflements et de plusieurs sons inhabituels comme le bruit de plusieurs balles qui tombent dans l’eau, ou de deux ballons frottés l’un contre l’autre, ou encore le grincement d’une charnière rouillée. Il lui arrive aussi d’imiter d’autres oiseaux.

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
L’Iiwi rouge est essentiellement un consommateur de nectar, mais il capture aussi des invertébrés. Nectar et insectes sont pris sur les plantes natives des iles ou non. Il aspire le nectar des corolles droites comme sur la Passiflora mollissima, mais aussi des corolles ouvertes des fleurs d’Hibiscus arnottianus et de Broussaisia arguta. Cependant, des observations récentes rapportent un autre comportement. L’oiseau perce la corolle à la base et « vole » le nectar sans pollinisation. Il se déplace lentement et disparait souvent dans le feuillage.

L’Iiwi rouge défend habituellement ses territoires de nourrissage pendant la haute saison de la floraison, mais peut aussi ne défendre qu’un seul arbre couvert de fleurs. Les insectes, phalènes et papillons entre autres, sont capturés tout en prenant le nectar.
Il lui arrive de parcourir plusieurs kilomètres, jusqu’à 15 km/jour, lorsqu’il cherche du nectar. Les arbres en fleurs sont clairsemés mais abondants localement. Il vole chaque jour entre septembre et novembre vers le volcan Mauna Kea pour atteindre les forêts d’altitude peuplées de mamanes.

La saison de reproduction est étroitement associée à la disponibilité des fleurs de l’ohia-lehua. Le mâle effectue des parades nuptiales, un vol chanté et les ailes papillonnantes tout en chantant. Les offrandes de nourriture du mâle à la femelle ont lieu pendant tout le cycle. Les deux sexes chantent pendant cette période.  
Les mâles sont aptes à se reproduire toute l’année. Ils sont monogames mais en dehors de la saison de reproduction, mâle et femelle vivent séparément. Le couple défend un petit territoire de nidification, mais leur territoire général (moins de 1000 m2) est plus grand que celui des autres espèces similaires.

L’Iiwi rouge est résident dans sa distribution, mais il vole d’une ile à l’autre. Quelques dispersions sont observées lorsqu’ils cherchent des arbres fleuris.
C’est un oiseau qui vole bien. Il effectue des vols longs, haut dans le ciel quand il cherche des sources de nectar. Son vol est ondulant avec des périodes de battements rapides alternées de moments où les ailes sont collées au corps. Un bourdonnement caractéristique est produit par les ailes pendant le vol.

REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction est étendue de décembre à juillet, avec un pic entre février et juin. L’Iiwi rouge se reproduit dans les forêts humides avec pour plantes dominantes l’ohia et le koa.
Les deux adultes construisent le nid, mais c’est surtout le travail de la femelle. L’extérieur de la coupe est fait de brindilles d’ohia et de mousse, et l’intérieur est tapissé de fibres d’écorce et de lichens. Le nid est situé dans une touffe de feuilles au bout d’une branche, à environ 7 mètres au-dessus du sol.

La femelle dépose 1-3 œufs blancs avec des marques sombres. Elle incube seule pendant deux semaines, tandis que le mâle la nourrit hors du nid. Elle couve les poussins et les nourrit avec ce qu’apporte le mâle. Les jeunes quittent le nid au bout de 3 semaines après la naissance. Ils sont alors capables de voler d’un arbre à l’autre et de suivre leurs parents. Ils dépendent des adultes pour la nourriture pendant environ quatre mois.
Le couple peut produire une seconde couvée en cas d’échec de la première.

PROTECTION / MENACES / STATUTS :
L’Iiwi rouge est relativement abondant mais il a une distribution restreinte et ses populations déclinent. Ces déclins sont dus à la transmission d’épizooties aviaires, à la dégradation de l’habitat, à la prédation par les animaux introduits et à l’introduction de plantes invasives.
Les Iiwis rouges sont nombreux et leur population est stable sur Hawaï avec 340 000 oiseaux. Il y en a 18 000 à Maui, et cette population est en augmentation. En revanche, les nombres diminuent sur Kauai (4000), Oahu (moins de 10) et sur Molokai (moins de 10). L’espèce est éteinte sur Lanai. (2009/2010)
La gestion des forêts natives, la mise en place de clôtures, la suppression des ongulés, le contrôle des plantes envahissantes et la restauration des forêts d’origine ont contribué à l’augmentation de certaines populations.
Mais actuellement, l’Iiwi rouge est toujours considéré comme étant Vulnérable.