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Hoazin huppé

Opisthocomus hoazin

Ordre des Opisthocomiformes - Famille des Opisthocomidés

QUELQUES  MESURES :
L : 61 à 66 cm ; Poids : 700 à 900 gr.

LONGEVITE : 8 ans (sans doute plus)

DESCRIPTION  DE  L’OISEAU:
L’Hoazin huppé est un oiseau coloré, portant crête frisée et longue queue. On ne peut que constater son « apparence préhistorique » avec ses griffes alaires particulières, semblables à celles présentes sur les ailes du premier oiseau-reptile connu, l’Archæoptéryx.

La petite tête est presque nue. Le cou est long. L’hoazin huppé a une crête rouge-orangé frisée d’environ 4 à 8 cm de long, qui part du front vers la nuque. On peut voir une grande zone de peau nue bleu vif autour de l’œil. Les yeux sont rouges. Le bec court est noir ou vert-olive foncé et relativement volumineux. Les pattes robustes et les doigts sont noirâtres.   
Les deux sexes sont semblables, avec la femelle légèrement plus petite que le mâle, et portant une crête moins importante.
Les poussins portent un duvet épais et brun foncé, et on peut voir deux griffes sur chaque aile, qui leur permettent de grimper dans les branches peu de temps après la naissance. Ces griffes sont placées sur la première et la seconde phalange de l’articulation de l’aile. Ces griffes disparaissent généralement quand les oiseaux gagnent leur plumage complet, vers trois ou quatre semaines. Les jeunes atteignent leur maturité sexuelle à l’âge de un an. 

RELATIONS  AVEC  D’AUTRES  FAMILLES :
L’hoazin huppé a définitivement obtenu sa propre famille, les Opisthocomidae, parce qu’il est unique.
Dans le passé, cette espèce a été reliée à plusieurs familles d’oiseaux, selon leurs différentes particularités anatomiques.
Premièrement, une étude sur les caractères du squelette a suggéré une relation avec la famille des  « Seriema », comprenant les râles et les outardes.
Ensuite, il a été relié aux familles des Touracos et des Coucous, mais ceux-ci ont des doigts zygodactyles (deux vers l’avant et deux vers l’arrière), alors que l’hoazin huppé a des doigts typiques avec trois doigts vers l’avant et un vers l’arrière.
Les résultats de plusieurs études ADN ont été abandonnés pour cause de données erronées.
Donc, une possible relation avec les tourterelles fut proposée, ainsi qu’avec les flamants, les grèbes, les gélinottes…  Ces résultats étaient basés sur l’ADN, mais ces oiseaux  partagent quelques particularités anatomiques, comme par exemple une série de vertèbres thoraciques soudées. Un autre fait semble aussi important : les tourterelles et les flamants, comme l’hoazin huppé, sont les seuls oiseaux qui nourrissent leurs jeunes avec des sécrétions œsophagiques.
L’hoazin huppé est une espèce d’oiseau tropical peu courante, aussi connue sous le nom de Hoactzin, Stinkbird (oiseau puant) ou Canje Pheasant en Guyane.
L’hoazin huppé ou Canje Pheasant est le symbole national de Guyane. Le nom vient du fait que l’hoazin huppé vit au bord de la rivière Canje, au nord-est de la Guyane.

HABITAT :
L’hoazin huppé vit dans les forêts inondables le long des fleuves, dans les mangroves et les marais où il peut trouver de la végétation aquatique, et surtout l’arum géant qui est sa nourriture préférée.

DISTRIBUTION  GEOGRAPHIQUE:
L’hoazin huppé vit uniquement en Amérique du Sud, dans les marais de l’Amazone et de l’Orénoque, en Guyane et au Venezuela, dans le sud de la Bolivie, au Pérou et dans la partie amazonienne du Brésil. Cette espèce est résidente dans son habitat, et peut se trouver depuis les basses terres jusqu’à 500 mètres d’altitude.
Sa distribution est centrée sur les bassins de l’Amazone, de l’Orénoque et des divers affluents et marais faisant partie de ce complexe aquatique.

COMPORTEMENTS  DANS  LA  VIE  SAUVAGE:
Les hoazins huppés adultes peuvent se rassembler en groupes de 10 à 50 oiseaux, se déplaçant dans les arbres, se nourrissant des feuilles d’arums et autre végétation des marais. Ils se nourrissent tôt le matin et en début de soirée. Ils passent la majeure partie de leur temps à se reposer tranquillement en digérant leur repas.

Ils vivent en groupes familiaux et en petits groupes et sont grégaires toute l’année. Pendant la saison de reproduction, l’hoazin huppé nidifie en colonies pouvant aller jusqu’à 28 oiseaux. Quelques uns d’entre eux sont des « aides ». Ce sont des subadultes et des adultes, souvent issus des couvées précédentes. Ces « aides » sont particulièrement actifs dans la défense du territoire, et ils assistent les parents dans la construction du nid, l’incubation, ils couvent les poussins et les nourrissent. Mais seulement 50% des territoires bénéficient de ces « aides ».

Les deux parents incubent les œufs, prenant leur tour deux fois par 24 heures. Ces changements s’opèrent avec un rituel comprenant d’abord des cris d’attente, sorte de grognements claironnants, venant de celui qui est au nid, et dirigés vers celui qui vient de « s’écraser » dans les branchages proches à cause de ses pauvres possibilités de vol. Le changement est très rapide. L’incubation a plutôt pour but de garder les œufs au frais que de les réchauffer. Les parents doivent battre des ailes en permanence parce qu’ils ont des problèmes de refroidissement.
Mais l’hoazin huppé aime la chaleur et prend des bains de soleil perché sur un arbre avec les ailes déployées et les plumes du dos hérissées.
Les mâles des territoires adjacents peuvent engager une bagarre aérienne, volant les uns vers les autres à une distance de 3 à 5 mètres, et se heurtant en vol, poitrine contre poitrine, donnant des coups de bec et se griffant les uns les autres. En général ils tombent dans la végétation avant de se séparer.
La remarquable crête est utilisée pour la défense du territoire. La crête du mâle est vigoureusement dressée, tandis qu’il tend le cou et déploie ses ailes et sa queue.
Deux sortes de parades peuvent avoir lieu à l’intérieur du territoire. Ce sont des stratégies de défense. La parade de l’accouplement a lieu toute l’année et est plus brève que l’accouplement reproductif qui n’arrive qu’entre les deux partenaires du couple, et non avec les aides. Le couple est habituellement monogame.
L’hoazin huppé est principalement sédentaire, effectuant quelques mouvements suivant les ressources alimentaires. Ils reviennent ensuite aux mêmes endroits après la saison sèche.  

VOL :
L’hoazin huppé ne vole pas très bien. En dépit de ses grandes ailes, il préfère planer d’un arbre à l’autre avec des battements d’ailes maladroits. Il a besoin  de beaucoup d’efforts bruyants pour traverser un fleuve ou pour s’envoler s’il se sent menacé.
De nombreuses études montrent que cet oiseau possède un jabot de taille importante, qui déplace quelques uns des muscles nécessaires au vol dans la poitrine, et provoque un basculement du sternum. Ces particularités font de l’hoazin huppé un oiseau peu adapté au vol. Il ne peut pratiquement pas survoler de zones terrestres pour rejoindre d’autres rivières plus éloignées. L’hoazin huppé a besoin de la végétation riveraine pour se déplacer.

Les poussins sont nourris avec de la matière végétale régurgitée, qui est simplement une sécrétion œsophagique. Les nouveau-nés et les jeunes sont nourris avec une purée prédigérée collante et verdâtre, sortant tout droit du jabot des adultes. Cette substance est riche en bactéries à inoculer aux jeunes oiseaux, et qui leur seront nécessaires par la suite. Les jeunes grandissent très lentement car cette matière végétale est pauvre en éléments nourrissants.
Si les jeunes ne sont pas dérangés au nid, ils abandonnent celui-ci au bout de deux ou trois semaines, et ils continuent à être couvés et nourris pendant deux mois. Ils peuvent voler sur de courtes distances à l’âge de 55 à 65 jours. 
Cette espèce produit une seule couvée par saison, rarement deux. Mais si une ou plusieurs couvées sont perdues, le couple recommencera aussi longtemps que la saison des pluies durera. 

ALIMENTATION:
Si chez la plupart des espèces d’oiseaux, la nourriture est malaxée dans le gésier, chez l’hoazin huppé, cette étape se fait dans son gosier musculeux hyper-développé.
L’hoazin huppé se nourrit de certaines plantes présentes dans les marais, telles que les feuilles des arums (Aracea), et des mangroves Avicennia, mais ils consomment aussi plusieurs autres espèces de plantes.
Ils choisissent habituellement les jeunes feuilles, les pousses tendres et les bourgeons. L’hoazin huppé a un système digestif unique chez les oiseaux, utilisant la fermentation bactérienne pour « préparer » les matériaux végétaux qu’il consomme. C’est la fonction du jabot, un élargissement de l’œsophage. Cette fermentation microbienne convertit la cellulose contenue dans les feuillages consommés en simple sucs.
L’hoazin huppé dégage une odeur désagréable, due aux composants aromatiques contenus dans sa nourriture végétale. Cette odeur ressemble à celle de la bouse de vache fraîche, donc, cet oiseau n’est tué pour être consommé que dans de très rares occasions. 

Ang : Hoatzin
All : Hoatzin
Esp : hoazín
Ital : Hoatzin
Nd : Hoatzin
Russe : Гоацин

Photographes:

Roger Ahlman
Pbase Galleries Peru and Ecuador

Didier Buysse
Vision d’Oiseaux

Marc Chrétien
MURINUS

Patrick Ingremeau
TAMANDUA

William Price
PBase-tereksandpiper & Flickr William Price

Texte de Nicole Bouglouan

Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Volume 3 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions, 1996, 821 pages - ISBN: 8487334202

Avibase

Arthur Grosset's Birds (Arthur Grosset) 

Animal Diversity Web - (University of Michigan Museum of Zoology)

Wikipedia (Wikipedia, The Free Encyclopedia)

 

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Sommaire fiches

 

PROTECTION / MENACES / STATUTS :
L’hoazin huppé est sensible à la prédation au nid. Les œufs et les poussins sont la proie des singes, des mustélidés et autres mammifères, mais aussi des rapaces tels que les faucons, les busards et les aigles.
Au Brésil, les tribus indigènes collectent les œufs pour leur consommation. Ils peuvent aussi consommer les oiseaux, et tuent les adultes pour leurs plumes et pour en tirer des substances médicamenteuses.
Actuellement, avec un habitat naturel assez vaste en Amérique du Sud, les populations d’hoazins huppés sont probablement stables. La menace la plus importante est la perte de l’habitat, avec la conversion de ses territoires en zones cultivées.
L’hoazin huppé ne peut pas vivre en captivité, parce qu’il lui manque sa nourriture favorite. Les oiseaux doivent s’adapter à leur nouveau régime avant de réussir des reproductions en captivité dans le futur.
L’hoazin huppé a les parties supérieures vert bronze, finement striées de chamois sur l’arrière foncé du cou et sur la nuque, ainsi que sur le manteau. Les ailes sont grandes et présentent une tache chamois clair sur les épaules, devenant plus étroite et formant une fine barre alaire au-dessus des deux déjà présentes. La longue queue est noire, avec une large bande terminale chamois clair. Quand l’hoazin huppé déploie ses ailes, on peut voir les primaires châtain vif  aux extrémités brunes.
Les parties inférieures sont blanc chamoisé sur la gorge et la poitrine. Le reste des parties inférieures est châtain vif.
CRIS  ET  CHANTS: SONS PAR XENO-CANTO
L’hoazin huppé  communique en lançant des coassements discordants. Ce sont des oiseaux très bruyants, émettant des cris rauques variés. L’un de ces cris est décrit comme un « essoufflement asthmatique ». Lorsqu’ils sont en groupes, ils peuvent faire des vocalises à l’unisson, émettant des cris enroués variés, des grognements et des sifflements. Ces cris sont accompagnés de postures particulières avec les ailes et la queue déployées.

La femelle dépose 2, parfois 3 œufs crème, tachetés de bleu, rose ou brun. L’incubation dure environ de 28 à 32 jours, assurée par les deux parents qui prennent leur tour régulièrement.
Les poussins naissent nus, mais le duvet pousse rapidement. Ils peuvent sortir du nid très vite après la naissance et ils sont capables de grimper aux branches et dans la végétation.

Les poussins ont une particularité anatomique. Ils possèdent deux griffes sur la première et la seconde phalange de l’articulation de l’aile. Ils utilisent cette griffe crochue pour grimper dans les branches autour du nid.
S’ils sont menacés ou en danger, les poussins grimperont vers le haut de l’arbre en utilisant les griffes, le bec et les pattes, mais ils peuvent aussi se laisser tomber dans l’eau en-dessous du nid, et nager sous l’eau afin d’échapper à un prédateur. Ensuite, ils utilisent à nouveau leurs griffes pour revenir dans les branches à l’intérieur de leur territoire de naissance.   

REPRODUCTION  DE  L’ESPECE:
Le nid de l’hoazin huppé est une structure plate, située dans un arbre au-dessus de l’eau. C’est une plate-forme lâche, faite avec des rameaux et des brindilles sèches, à environ 2 à 8 mètres au-dessus de l’eau. Ces oiseaux nidifient en petites communautés de 2 à 6 adultes qui participent à la construction du nid et aident le couple reproducteur.