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Ang : Common Murre
All : Trottellumme
Esp : Arao Común
Ital: Uria comune
Nd: Zeekoet
Sd: Sillgrissla

Photographes :

Steve Garvie
RAINBIRDER Photo galleries

Tom Merigan
Tom Merigan’s Photo Galleries

Texte de Nicole Bouglouan

Sources :

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Volume 3 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN : 8487334202

THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C.Helm - ISBN: 0713639601

THE COMPLETE BOOK OF BRITISH BIRDS – Written by “Royal Society for the Protection of Birds” experts - Préface de Magnus Magnusson - Michael Cady- Rob Hume Editors - ISBN: 0749509112  

ENCYCLOPEDIE DES OISEAUX DE FRANCE ET D’EUROPE – de Peter Hayman et Rob Hume - Flammarion – ISBN : 2082009920

Avibase (Lepage Denis)

Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)

Bird Web (Seattle Audubon Society)

Birds of Nova Scotia (Robie Tufts)

What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)

Wikipedia (Wikipedia, The Free Encyclopedia)

 

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Famille des Alcidés

Sommaire fiches    

 

Guillemot de Troïl
Uria aalge

Ordre des Charadriiformes – Famille des Alcidés

QUELQUES MESURES : 
L : 38-43 cm
Env : 64-71 cm
Poids : 945-1045 gr

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
En dépit de sa ressemblance avec un petit pingouin, le Guillemot de Troïl est capable de voler vite et puissamment, et fait preuve d’une grande agilité pour se nourrir sous l’eau.

L’adulte en plumage nuptial a les parties supérieures, la tête et le cou   noirs à brunâtres, et les parties inférieures blanches. Les rémiges secondaires ont les extrémités blanches, formant une étroite bande alaire blanche bien visible quand les ailes sont fermées. Les flancs sont striés de noirâtre ou de brunâtre.

Le bec noir est long, mince et pointu, avec l’intérieur de la bouche jaune orangé. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts palmés sont noirâtres à rougeâtres.   
Les deux sexes sont semblables.   

En dehors de la période nuptiale, l’adulte est plus terne avec le plumage noir grisâtre sur le dessus. Le menton, la gorge, les côtés et le devant du cou sont blancs et rejoignent le blanc des parties inférieures. On peut également voir une ligne sombre qui part des lores et passe au travers de l’œil en se prolongeant à l’arrière. Les pattes et les doigts sont plus ternes.   

Pendant le premier été, le juvénile présente une tache grisâtre derrière l’œil, devenant blanche vers mi-septembre. A ce moment-là, il ressemble aux adultes en plumage internuptial. 

A côté de la forme typique, il existe une phase qui présente un étroit cercle oculaire blanc, s’étendant jusqu’à former une fine ligne blanche post-oculaire. On trouve ces oiseaux uniquement dans la distribution Atlantique, et plus communément dans les populations les plus au nord. Son nom anglais donnerait en français « Guillemot à lunettes ». 

On trouve cinq sous-espèces :  
U.a. aalge : Est de l’Amérique du Nord, Groenland, Islande, Iles Féroé, Ecosse jusqu’au Sud de la Norvège et la Mer Baltique. 
U.a. albionis : Irlande et Sud des Iles Britanniques, Bretagne jusqu’à l’Ouest de l’Espagne.
U.a. hyperborea : Svalbard, Nord de la Norvège et Mourmansk jusqu’à Novaya Zemlya.
U.a. inornata : Est de la Corée et Japon (Nord Hokkaido), vers le Nord, Sakhalin jusqu’au Kamchatka. Ils traversent la Mer de Béring et atteignent l’Ouest de l’Alaska jusqu’au Nord de la Colombie Britannique.
U.a. californica : depuis le Nord de l’état de Washington jusqu’en Californie.

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Guillemot de Troïl lance des sortes de grognements prolongés « aaargh » qui sont dominants sur les falaises. Loin des colonies, cette espèce est moins bruyante. Quand ils sont en mer, les juvéniles émettent des sons plaintifs qui portent loin « peeeooee ». 

HABITAT :
Le Guillemot de Troïl est un oiseau exclusivement marin. Il est visible le long des côtes bordées de falaises rocheuses et près des iles au large.
Cette espèce se reproduit sur les corniches des falaises, et plus bas sur des iles plates.
Pendant l’hiver, le Guillemot de Troïl vit au large, le long des limites de la plaque continentale. On le trouve le long des côtes maritimes, dans les baies, et habituellement dans les eaux boréales. Cependant, quelques oiseaux fréquentent les eaux froides des zones subtropicales.
Des grosses concentrations d’oiseaux peuvent être vues autour d’abondantes sources de nourriture.

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Voir plus haut dans « sous-espèces ».

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :   
Le Guillemot de Troïl se nourrit principalement de poissons tout au long de l’année. Selon la saison, il ajoute quelques invertébrés comprenant des crustacés, des mollusques, des vers marins et des œufs de poisson.
Il se nourrit au large à 10-20 kilomètres des colonies, rarement plus loin.
Il plonge sous l’eau pendant environ une minute, et peut atteindre des profondeurs de 10 à 30 mètres, mais il va régulièrement jusqu’à 60-70 mètres, quelquefois plus bas. Ce sont des nageurs puissants qui se propulsent sous l’eau grâce à leurs ailes et à leurs doigts palmés. 
Ce sont des oiseaux grégaires quand ils pêchent. On peut souvent les voir nager en ligne et autour des bateaux.

Le Guillemot de Troïl se reproduit dans des colonies denses sur les corniches rocheuses des falaises. Les oiseaux sont souvent en contact physique avec les couples voisins, et chacun défend son petit territoire, le plus petit territoire connu chez les oiseaux !

Ils sont bruyants et agressifs, et se donnent des coups de becs mutuels, mais les blessures semblent rares. La densité peut atteindre 20 couples/m².

Le Guillemot de Troïl est monogame et semble très fidèle à son ou sa partenaire et au site de nidification. Les deux partenaires se lissent fréquemment et mutuellement les plumes de la tête et du cou.

Cependant, des accouplements extraconjugaux peuvent se produire quand les femelles voisines sont seules et non surveillées. Pour cette raison, le mâle reste près d’elle et attaque vigoureusement les rivaux trop entreprenants. 

Les parades comprennent des courbettes et le lissage mutuel des plumes. Le mâle jette sa tête en arrière avec le bec pointé vers le ciel, face à la femelle. Le couple arrive en général à la colonie plusieurs semaines avant la ponte.

Le Guillemot de Troïl passe l’hiver au large en mer, souvent dans les limites de la zone de reproduction. Quelques dispersions postnuptiales sont observées, et les oiseaux les plus au nord se déplacent vers le Sud après la nidification, selon les conditions climatiques et les glaces.

VOL :
Le Guillemot de Troïl est un oiseau qui vole bien et puissamment, avec des battements réguliers. Le vol est direct. Ils montrent une certaine agilité quand ils se nourrissent, en tournant le corps d’un côté à l’autre. Quand ils pêchent, ils volent au ras de la surface, mais sur de plus longues distances, ils volent haut dans les airs et en grandes bandes. Les décollages nécessitent un peu de course à la surface de l’eau avant de prendre de la vitesse pour s’élever.

REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La ponte a lieu habituellement entre mi-mai et début juin.
Le Guillemot de Troïl forme des colonies immenses et denses sur les corniches des falaises, et plus bas, sur des iles plates. Il ne construit pas de nid et l’œuf est déposé sur la roche nue.

La femelle dépose un seul œuf piriforme de couleur cryptique. Si cet œuf est perdu, une autre ponte aura lieu deux semaines après la première. Les deux parents incubent pendant environ 32 jours. Les adultes prennent des tours toutes les 12-24 heures. A la naissance, le poussin est couvert de duvet brun noirâtre dessus et blanc dessous.

Les deux parents le nourrissent pendant trois semaines jusqu’à son départ et que le mâle l’accompagne en mer. Le jeune oiseau saute de la corniche et voltige jusqu’à l’eau. Le mâle le nourrit et le surveille jusqu’à ce qu’il soit capable de voler. Pendant ce temps, la femelle reste à la colonie. Le jeune oiseau pourra se reproduire vers l’âge de 4 ou 5 ans.  

ALIMENTATION :
Le Guillemot de Troïl se nourrit de poisson toute l’année en plongeant et en nageant sous l’eau. Il consomme aussi des invertébrés tels que des vers marins, des mollusques et des crustacés selon la saison.

PROTECTION / MENACES / STATUTS :  
Le Guillemot de Troïl n’est pas menacé actuellement. Cependant, les immenses colonies  et les grandes concentrations d’oiseaux à n’importe quel moment de l’année rendent cette espèce vulnérable aux dérangements humains, aux prédateurs, à la chasse dans certaines parties de la distribution, à l’excès de pêche qui réduit leur nourriture et à la pollution par les hydrocarbures.
D’importants déclins se sont produits au 20ème siècle et les populations n’ont pas encore récupéré des nombres satisfaisants.