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Fr : Grallaire géante
Ang : Giant Antpitta
All : Riesenameisenpitta
Esp : Tororoí Gigante
Ita : Pitta formichiera gigante
Nd : Reuzenmierpitta
Sd : jättemyrpitta

Photographes:

Roger Ahlman
Pbase Galleries Peru and Ecuador & My bird pictures on IBC 

Didier Buysse
Vision d’Oiseaux

Tom Merigan
Tom Merigan’s Photo Galleries

William Price
PBase-tereksandpiper & Flickr William Price

Texte de Nicole Bouglouan

Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 8 By Josep del Hoyo-Andrew Elliott-David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 8487334504

BIRDS OF SOUTH AMERICA – Passerines - by Robert S. Ridgely and Guy Tudor – HELM Field Guides – ISBN: 9781408113424

A GUIDE TO THE BIRDS OF COLOMBIA by Steven L. Hilty and William L. Brown - Princeton University Press – ISBN 069108372X

Avibase (Denis Lepage)

Birdlife International

HBW Alive

First description of the nest, nest site, egg, and young of the Giant Antpitta (Grallaria gigantea)

Neotropical Birds – Cornell Lab of Ornithology

ARKive (Christopher Parsons)

CREAGUS@Monterey Bay (Don Roberson)

Wikipedia, the free encyclopaedia

Antpittas and worm-feeders: a match made by evolution?

 

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Grallaire géante
Grallaria gigantea

Ordre des Passériformes – Famille des Grallariidés

INTRODUCTION :
La Grallaire géante est un oiseau mythique et un peu énigmatique présent en Colombie et en Equateur. Elle vit dans les forêts humides de montagne, et pratiquement toujours sur ou près du sol où elle se nourrit de grands vers de terre.
Elle a finalement été pistée dans les années 1990. Grâce à la connaissance de son chant, un trille rapide, creux et chevrotant, l’oiseau est aujourd’hui plus régulièrement repéré, ce qui facilite l’étude de ses comportements, de son habitat et de ses populations.
La Grallaire géante est menacée par la déforestation et la destruction de son habitat à cause de l’exploitation de la forêt et de l’expansion de l’agriculture. Elle est actuellement classée comme espèce Vulnérable.
Trois sous-espèces se partagent la distribution restreinte.
La sous-espèce G.g. hylodroma est représentée sur cette page.

DESCRIPTION DE L’ESPECE :
Quelques mesures :
Longueur : 24 cm
Poids : Mâle race Gigantea : 204-266 gr – Mâle race Hylodroma : 254 gr

La Grallaire géante de la race nominale a les parties supérieures, les ailes et la queue brunâtres, tandis que les côtés de la tête et les parties inférieures sont rousses et finement barrées de noirâtre, mais plus intensément sur les flancs. 
Sur la tête, le front est châtain devenant gris ardoisé sur la calotte et la nuque.
Le bec de deux couleurs a la mandibule supérieure noirâtre tandis que l’inférieure est gris-brun foncé. Le bec épais est fort avec la base large. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts robustes sont gris.
Mâle et femelle sont semblables.

Le juvénile est plus terne dans l’ensemble. A l’âge de deux semaines environ, le plumage est plus brun que celui des adultes, avec des plumes aux larges liserés sombres sur le dos, tandis que les parties inférieures sont plus roussâtres. Les plumes de la tête ont des liserés chamoisés.

SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
La Grallaire géante a trois sous-espèces.
G.g. lehmanni se trouve dans le sud-ouest de la Colombie dans Magdalena Valley.
Cette race ressemble à la race nominale mais elle a le dos davantage brun olive, et le milieu des parties inférieures est plus intensément barré.
G.g. hylodroma (représentée) se trouve dans le sud-ouest de la Colombie (Nariño) et sur le versant Pacifique des Andes en Equateur (Pichincha, Cotopaxi).
Cette race est la plus vivement colorée. Elle a les parties supérieures olive brunâtre, la tête et les parties inférieures sont châtain-roux avec des barres fines et sombres, sauf le centre de l’abdomen qui est plutôt ocré et uni.
G.g. gigantea (décrite plus haut) se trouve sur le versant est des Andes en Equateur (E Carchi and Napo, S to Volcán Tungurahua).   

HABITAT :  
La Grallaire géante fréquente les forêts humides de montagne, et surtout les zones marécageuses et détrempées. Elle préfère le niveau du sol plutôt que les pentes raides des Andes.
Les trois sous-espèces vivent à haute altitude. Les races gigantea et hylodroma se trouvent entre 1200 et 2600 mètres, tandis que la race lehmanni va au-delà de 3000 mètres.

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
La Grallaire géante émet des séries de trilles roulés et profonds pouvant compter de 60 à 100 notes qui augmentent en volume et en tonalité au début de la phrase.
Sur le versant Pacifique des Andes (race hylodroma) le chant est un trille rapide, chevrotant et creux qui dure environ cinq secondes. Il devient plus puissant progressivement, et dans l’ensemble, il est assez similaire à un hululement. 

COMPORTEMENT DANS LA VIE SAUVAGE :
La Grallaire géante se nourrit principalement de vers de terre géants du genre Rhynodrylus qu’elle trouve dans les sols humides. Elle les découpe en morceaux de 8 centimètres de long pour les avaler. Elle consomme aussi des grands Coléoptères, des larves et des limaces.

Elle se nourrit sur le sol et sonde la terre mouillée et le tapis de feuilles mortes. Elle cherche souvent ses proies près des cours d’eau et le long des chemins forestiers. Elle est généralement seule, sautillant sur le sol de la forêt en faisant de longues pauses. Elle se nourrit  dans les sous-bois et grimpe sur les branches basses, mais il lui arrive aussi de chercher dans des zones plus ouvertes à l’aube ou au crépuscule, près de la forêt. 

Les comportements nuptiaux de la Grallaire géante sont peu connus. Les oiseaux chantent avant l’aube et vers la fin du crépuscule, posés à une hauteur de 2 à 8 mètres au-dessus du sol. Ils balancent la tête et leurs ailes sont agitées de soubresauts, tandis qu’ils se tiennent bien droits sur leurs pattes placées bien à l’arrière du corps. Ils dressent momentanément leur queue courte tandis que leur tête et leurs ailes bougent. Entre deux séries de chants, ils cessent de gonfler leur plumage et se lissent fréquemment les plumes.
Les disputes territoriales sont accompagnées de cris et entrainent parfois des combats physiques.

La Grallaire géante est probablement sédentaire. Les pattes et les doigts robustes sont bien adaptés à ses habitudes terrestres. En fait, beaucoup de membres de cette famille ne volent presque pas.

REPRODUCTION DE L’ESPECE :  
Les oiseaux chantent à partir du mois d’octobre et jusqu’en janvier dans le nord-ouest de l’Equateur, tandis que dans l’est, ils chantent en octobre et en mars. Ces chants indiquent probablement la saison de reproduction.
A partir d’une observation de la sous-espèce hydroloma, un immature et un juvénile ont été vus en novembre à Pichincha, et un adulte nourrissait un poussin en avril dans le nord-ouest de l’Equateur. A Pichincha, une femelle était sur le nid à la mi-janvier.

Le nid de la Grallaire géante est une coupe volumineuse faite de mousse, construite au sommet d’un enchevêtrement dense de plantes grimpantes, et accroché au tronc d’un arbre, à environ 7 mètres au-dessus du sol. Le site de nidification se trouve dans la forêt humide en montagne, là où le sous-bois est épais, et généralement à une quinzaine de mètres d’un cours d’eau.
L’incubation était en cours à fin décembre. Deux œufs uniformément bleu verdâtre étaient dans le nid. La période d’incubation a été grossièrement estimée à 11-18 jours. Les deux adultes partagent l’incubation tout en arrangeant les matériaux du nid.

Un seul œuf a éclos. Le poussin avait les yeux fermés et la peau gris foncé couverte d’un fin duvet gris noirâtre. Deux semaines plus tard, les plumes étaient visibles et présentaient des liserés chamois, en particulier sur la tête. Le plumage était plus brun que chez les adultes, avec des plumes aux larges liserés sombres sur le dos. Les parties inférieures étaient plus roussâtres.
Le poussin a abandonné le nid au bout de 23 jours après l’éclosion. Il a été vu dans les sous-bois aux alentours du nid où il était nourri par les deux parents avec des morceaux de ver de terre. Il n’y a pas d’autre information pour le moment.

Juvénile

PROTECTION / MENACES / STATUTS :  
La Grallaire géante est vulnérable à la déforestation à travers sa distribution restreinte. L’expansion de l’agriculture à moyenne altitude et en plaine sur les deux versants du centre des Andes depuis le début du 20ème siècle, et la perte de la forêt à plus haute altitude sont les principales menaces qui pèsent sur l’espèce. La destruction de l’habitat progresse sur le versant Pacifique, mais aussi dans l’ouest des Andes de Nariño en Colombie et à Pichincha en Equateur.
Le versant est des Andes en Equateur a pour l’instant davantage de forêts intactes, bien que la déforestation continue autour de 1000 mètres d’altitude.
La population est estimée à 1000/2499 individus, ce qui équivaut à environ 600/1700 individus matures. Cette population décline lentement à cause de la perte de l’habitat.
La Grallaire géante est actuellement classée comme espèce Vulnérable.

Juvénile