PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Bihoreau goisagi est une espèce rare et très locale au Japon, où elle se reproduit.
Cette espèce est affectée par la déforestation sur l'ensemble de son aire de répartition et par le piégeage sur ses aires d'hivernage.
La population est considérée comme étant en déclin rapide sur les aires de migration et d'hivernage, principalement en raison de la chasse.
Les aires de reproduction pourraient subir, à des degrés divers, une dégradation continue de leur habitat.
L'introduction du Vison de Sibérie (Mustela sibirica) au début des années 1970 sur l’archipel d’Izu, ainsi que la prédation des nids par les Corvidés, constituent des menaces croissantes.
La taille de la population est estimée à environ 5 000 à 9 999 individus matures et elle est en diminution.
Le Bihoreau goisagi est actuellement classé en tant qu’espèce Vulnérable.
Fr: Bihoreau goisagi
Ang: Japanese Night-Heron
All: Rotscheitelreiher
Esp: Martinete Japonés
Ita: Nitticora del Giappone
Nd: Japanse Kwak
Sd: japansk natthäger
Photographe:
Dubi Shapiro
Dubi Shapiro Photo Galleries
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105
Japanese Night Heron in Shanghai
Diet of the Japanese Night Heron Gorsachius goisagi in Japan
Wikipedia, the free encyclopaedia
Bihoreau goisagi
Gorsachius goisagi
Ordre des Pélécaniformes – Famille des Ardéidés
INTRODUCTION :
Le Bihoreau goisagi se rencontre en Asie de l'Est. Il se reproduit au Japon et hiverne aux Philippines et en Indonésie. Il fréquente les forêts denses et les zones boisées ayant accès à l'eau douce, comme les ruisseaux et les zones humides.
Contrairement à la plupart des hérons, le Bihoreau goisagi consomme peu ou pas de poisson. Ceci pourrait être dû à la forme courte de son bec, très différente de celle des autres hérons. Il se nourrit d'une variété de petits animaux terrestres présents dans son habitat. Son régime alimentaire comprend des insectes trouvés au sol, des amphibiens capturés dans les petits cours d'eau ou les zones humides, mais aussi des petits fruits et des baies, selon la saison. Cette espèce peut passer des heures au sol, ce qui la rend difficile à repérer.
Au début de la saison de reproduction, le Bihoreau goisagi effectue des parades nuptiales élaborées pour attirer une femelle. Cette espèce se reproduit en couples isolés, bien que des groupes plus lâches se forment parfois dans les zones riches en ressources alimentaires.
Le nid est construit sur les branches des arbres dans les zones forestières proches des cours d'eau. Les deux adultes partagent toutes les tâches liées à la nidification.
Le Bihoreau goisagi est d'abord affecté par la déforestation sur l'ensemble de son aire de répartition, mais surtout dans ses zones d'hivernage. La modification des pratiques agricoles traditionnelles réduit la qualité de ses zones d'alimentation. La chasse pratiquée dans plusieurs parties de son aire de répartition a également un impact négatif.
La population du Bihoreau goisagi est en déclin et l'espèce est actuellement classée Vulnérable.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 48-49 cm
Envergure : 87-89 cm
Poids : 450-650 gr
Le Bihoreau goisagi est un petit héron trapu de la famille des Ardéidés, au bec court et recourbé.
Lee parties supérieures sont châtain clair, mais le dessus des ailes est plus foncé, avec des rémiges noirâtres aux extrémités fauves bien visibles. Par bonne luminosité, on peut distinguer une tache blanchâtre sur la partie antérieure de l’aile. Le croupion, les sus-caudales et les rectrices sont brun noirâtre.
Le dessous est brun clair de la gorge à l’abdomen, avec des rayures verticales noires généralement plus longues sur la gorge. Les flancs sont majoritairement bruns et légèrement mouchetés. Les couvertures sous-alaires sont blanchâtres et barrées ou tachetées de noir. Elles présentent de larges extrémités blanches. Les rémiges sont noires avec de larges extrémités fauves, généralement plus ternes que sur le dessus.
Selon la saison, la couleur du plumage peut s'intensifier, notamment sur la tête et les parties supérieures.
La tête est châtain avec une courte crête de la même couleur. Les côtés du cou sont plus clairs, principalement brun chamoisé. Le menton et la gorge sont blanchâtres striés de rayures verticales noires.
Le bec court et recourbé présente une mandibule supérieure brun foncé et une mandibule inférieure jaune. Le bec et la cire prennent une teinte noir verdâtre pendant la période de reproduction.
Les yeux sont jaunes à jaune orangé pâle. Les lores et le cercle oculaire sont jaune verdâtre, devenant bleu pâle pendant la période de reproduction.
Les pattes et les doigts sont bleu verdâtre, parfois jaunâtres.
Le mâle et la femelle sont très semblables, la femelle étant légèrement plus terne que le mâle.
Le juvénile ressemble à l'adulte, mais son plumage est plus foncé sur le dessus. La tête et les ailes sont parsemées de nombreuses mouchetures noires. Le dessus des ailes est plus clair. La calotte est plus brune et la tête moins châtain. Son plumage présente généralement un motif moucheté.
Le bec est plus clair et les pattes plus foncées que chez l'adulte.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Bihoreau goisagi est présent au Japon, dans le sud de la Chine et aux Philippines.
Cette espèce se reproduit uniquement au Japon, sur les îles de Honshu, Shikoku et Kyushu, ainsi que sur l’archipel d'Izu.
En hiver, on le trouve aux Philippines, mais aussi en Corée, dans le sud de la Chine, à Taïwan et en Russie. Cependant, son principal lieu d'hivernage est aux Philippines, où il est présent sur plusieurs îles.
HABITAT :
Le Bihoreau goisagi fréquente les rivières, les ruisseaux et les marais des zones densément boisées, ainsi que les rizières et les bambouseraies lors de ses migrations. En hiver, il se rencontre dans des zones moins boisées, à proximité des champs cultivés.
Il utilise généralement les forêts de feuillus et les forêts mixtes de conifères et de feuillus comme aires de reproduction.
On le trouve généralement dans les parties basses des montagnes, entre 50 et 240 mètres d'altitude. Cependant, sa présence a été signalée jusqu'à 1 100 mètres en Indonésie, 1 500 mètres au Japon et 1 350 mètres aux Philippines (avec deux records à 2 400 mètres à Luzon).
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Lorsqu'il se nourrit ou qu'il est au nid, le Bihoreau goisagi émet des cris lents, rauques et répétitifs, « bwoo bwoo bwoo », surtout en début de soirée.
Ce cri sert probablement à établir un contact et s'entend également lors des migrations.
Au début de la saison de reproduction, il émet des « Voo, Voo » pour attirer une partenaire. Ces hululements et croassements graves lui servent à communiquer et à attirer les femelles.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Bihoreau goisagi possède un bec plus court et plus épais que les autres Ardéidés. Habituellement, les hérons ont un long bec, bien adapté à la capture de proies aquatiques comme les poissons. Le bec de cette espèce est davantage adapté à la recherche de nourriture au sol, notamment en fouillant pour trouver des vers de terre. Il ne capture que rarement des poissons.
Son régime alimentaire comprend des escargots terrestres (adultes), des crabes d'eau douce, des scarabées, des insectes et des larves. On l'observe fréquemment en train de capturer et de consommer des vers de terre.
Il se nourrit en se déplaçant lentement autour des mares et le long des cours d'eau, mais il cherche également sa nourriture sur le sol sec des forêts. Il est généralement nocturne ou crépusculaire, mais il lui arrive de se nourrir dans la journée par temps pluvieux ou nuageux. Il peut être observé seul ou en petits groupes lâches.
Le Bihoreau goisagi est monogame. Pendant la saison des amours, on observe d'impressionnantes parades nuptiales. Le mâle effectue des déplacements complexes et synchronisés, accompagnés de cris. On peut alors voir les oiseaux battre des ailes et étirer leur cou.
Ils se reproduisent généralement en couples solitaires ou en petits groupes lâches, pas vraiment des colonies, dans des zones riches en ressources alimentaires.
Le nid est construit par les deux adultes sur les branches d'arbres, à environ 7 à 20 mètres du sol. Les deux parents partagent toutes les tâches liées à la nidification.
Le Bihoreau goisagi est migrateur et se déplace vers le sud en septembre/octobre après la reproduction. Il revient début avril.
Il hiverne principalement aux Philippines, mais aussi dans d'autres pays d'Asie du Sud-Est, notamment en Indonésie (îles de Sulawesi et de Kalimantan) et en Malaisie.
Il migre seul ou en couple, parfois en groupes mixtes avec d'autres espèces de hérons. Durant la migration, les hérons suivent les zones côtières et forestières qui leur offrent les ressources alimentaires nécessaires et des aires de repos appropriées.
Le schéma général de la migration est souvent le même : un déplacement vers le sud, des aires de reproduction aux aires d'hivernage.
Les Ardéidés ont un vol lent, assez lourd et peu agile, mais puissant. Ils parcourent de grandes distances en vol battu lors de leurs migrations et lorsqu'ils se déplacent entre leurs zones d'alimentation et leurs sites de reproduction ou leurs dortoirs communs.
Les bihoreaux effectuent un vol battu avec des battements d'ailes plus rapides que les autres espèces de hérons.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction s'étend de mai à juillet. Le Bihoreau goisagi se reproduit en couples isolés ou en petits groupes clairsemés.
Il nidifie dans les forêts et les bois préservés, généralement près des cours d'eau. Les deux adultes construisent le nid avec des brindilles et des feuilles, sur des branches d'arbres au feuillage dense, afin de protéger les oisillons des prédateurs. Le nid est placé à une hauteur variant de 7 à 20 mètres du sol.
Le Bihoreau goisagi se reproduit parfois en petits groupes, sans former de véritables colonies, les nids étant distants de 250 à 500 mètres. Cette espèce nidifie dans les feuillus, les cerisiers et les pins, selon le lieu.
La femelle pond 3 à 4 œufs blancs mats. Les deux adultes se relaient pendant l’incubation qui dure de 21 à 25 jours. Ils nourrissent et s’occupent des oisillons à tour de rôle. Les jeunes sont nidicoles et nécessitent des soins parentaux constants. Ils sont nourris par régurgitation de petites proies aquatiques. Les poussins prennent leur envol 35 à 37 jours après l'éclosion, mais il leur faudra encore quelques semaines pour devenir indépendants.