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Ang : Ibisbill
All : Ibisschnabel
Esp : Picoibis
Ital : Becco di ibis
Nd: Ibissnavel
Sd: Ibisnäbb

Photographes:

John Anderson
John Anderson Photo Galleries

Tom Merigan
Tom Merigan’s Photo Galleries

Texte de Nicole Bouglouan

Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 3 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN : 8487334202

SHOREBIRDS by Peter Hayman, John Marchant and Tony Prater – Christopher Helm – 1986 – ISBN: 0747014035

L’ENCYCLOPEDIE MONDIALE DES OISEAUX - Dr Christopher M. Perrins -  BORDAS - ISBN: 2040185607

Avibase (Lepage Denis)

BirdLife International (BirdLife International

CREAGUS@Monterey Bay (Don Roberson)

PLANETOFBIRDS.COM

Wikipedia, the free encyclopaedia

 

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Bec-d’ibis tibétain
Ibidorhyncha struthersii

Ordre des Charadriiformes – Famille des Ibidorhynchidés

QUELQUES MESURES :
L : 39-41 cm – Bec : 7-8 cm
Poids : 270-320 gr

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Le Bec-d’ibis tibétain est l’unique membre de cette famille. C’est un limicole peu commun, un habitant des rivières pierreuses et plates du centre-sud de l’Asie. Son apparence et ses comportements pourraient être plus ou moins associés à ceux des huitriers (Haematopodidés), des avocettes et des échasses (Recurvirostridés).

L’adulte en plumage nuptial a les côtés du cou, le manteau, le haut du dos et la poitrine gris bleuâtres. On peut voir deux bandes pectorales, d’abord une étroite bande blanche et en dessous, une bande noire plus large. Le bas du dos, la majorité des couvertures alaires, les scapulaires et les tertiaires sont gris brunâtres, avec les tertiaires terminées de noirâtre.
Quand l’oiseau est en vol, on peut voir une barre alaire blanche très nette. Le croupion est gris-brun avec des barres noirâtres diffuses. La queue est gris-brun également, avec des rectrices extérieures aux vexilles externes barrés de noir.
Le reste des parties inférieures est blanc, avec des couvertures sous-alaires brun grisâtre pâles, et des dessins noirs et blancs sur les rémiges.

Sur la tête, la calotte, la face, le menton et le haut de la gorge sont noirs. Une étroite ligne blanche souligne de chaque côté les dessins noirs de la tête, depuis le bas de la gorge en passant au-dessus de l’œil et en continuant vers l’arrière en suivant la calotte noire, mais sans se rejoindre sur la nuque.
Le long bec courbé vers le bas est rouge vif. Les yeux sont d’un rouge profond. Les pattes et les doigts sont rouge rosâtre. Le pied comprend trois doigts. Le doigt externe et celui du milieu sont reliés par une petite membrane qui en revanche, est absente entre le doigt du milieu et le plus interne.

En plumage d’hiver, la face noire est moins uniformément noire, avec des plumes aux extrémités blanches.

La femelle ressemble au mâle, mais elle est légèrement plus grande et son bec est un peu plus long.
Le juvénile est plus brun avec des dessins moins contrastés au niveau du plumage. Sur le dessus, les plumes ont des liserés clairs. Les parties nues sont plus ternes.

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Bec-d’ibis tibétain est habituellement silencieux en dehors de la période nuptiale. Pendant les parades nuptiales, il émet une série d’une quarantaine de notes sonores, mélodieuses et flûtées, qui ressemblent au chant de L’Huitrier pie, mais en plus fort et plus mélodieux.
On peut aussi entendre un « tee-tee-tee-tee » rapide et sonore. Les deux cris sont émis au cours des comportements territoriaux ou lorsque l’oiseau est inquiet ou dérangé. Mais on les entend aussi pendant les parades nuptiales.

HABITAT :
Le Bec-d’ibis tibétain se reproduit à haute altitude, dans des vallées plates où coulent des rivières lentes, sur les rives ou les ilots formés par les graviers et les galets arrondis. L’espèce est visible entre 500 et 4000 mètres d’altitude.
Il effectue des déplacements altitudinaux en hiver, descendant jusqu’à 100 mètres d’altitude par endroits, mais il occupe le même type d’habitat quelle que soit l’altitude.  

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :  
Le Bec-d’ibis tibétain se trouve sur les rives des rivières caillouteuses des hauts plateaux de l’Asie Centrale et dans l’Himalaya, depuis le Kazakhstan jusqu’au nord-ouest de la Chine et vers le sud, jusqu’au nord-ouest de l’Inde.

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Bec-d’ibis tibétain se nourrit de nombreux insectes et de leurs larves, de crustacés et de petits poissons, ces derniers étant davantage capturés à des altitudes plus basses en hiver. La nourriture principale comprend des insectes aquatiques pendant la période de reproduction.  
Cette espèce est très spécialisée, et le long bec courbé est utilisé dans trois méthodes différentes pour se nourrir efficacement en picorant, en sondant et en ratissant.  

Il picore des insectes à la surface de l’eau, restant souvent dans la même petite zone soit au début ou soit à la fin des rapides. Il lui arrive de se nourrir ainsi pendant trois ou quatre heures. Il se nourrit en général seul, et parfois en couples.
Une autre méthode consiste à sonder entre les pierres submergées, en entrant dans l’eau  jusqu’à la moitié du corps. Le bec est inséré entre toutes sortes de galets, tandis que l’oiseau se déplace le long de la rive.

Le ratissage est encore une autre façon de se nourrir. Le Bec-d’ibis tibétain penche la tête d’un côté et ratisse latéralement avec le bec dans les graviers. Il dérange ainsi les invertébrés qui remontent à la surface où il les capture.

Ces trois méthodes sont utilisées en fonction des conditions climatiques à haute altitude. Les insectes aquatiques peuvent être affectés par de l’eau trop froide ou gelée, ce qui pose aussi problème à l’oiseau qui ne peut pas se nourrir comme d’habitude.

Le Bec-d’ibis tibétain se reproduit en couples isolés. Cependant, les sites de reproduction adaptés sont restreints, ce qui donne souvent l’apparence d’une nidification en colonies lâches. Après la saison de reproduction, en automne et en hiver, ces oiseaux sont en général solitaires, mais on peut quand même les voir parfois en couples ou même en petits groupes. Ils dorment tous ensembles sur des ilots. Mais ils deviennent plus actifs et plus bruyants à l’approche de la période de reproduction. Ils s’envolent plus souvent, mais habituellement, ils préfèrent traverser l’eau en nageant.

Lorsqu’il est dérangé, le Bec-d’ibis tibétain bouge nerveusement la tête de haut en bas et à plusieurs reprises.
Ces mouvements sont effectués aussi pendant les parades nuptiales, et sont alors accompagnés de cris. La femelle répond en se déplaçant lentement vers le mâle. Ensuite, elle se retourne et reste debout immobile. Le mâle peut alors simuler brièvement un accouplement ou éventuellement s’accoupler réellement. Ensuite, les oiseaux lissent leurs plumes ou repartent se nourrir. Pendant les parades, les plumes courtes et noires de la partie postérieure de la calotte sont dressées et forment une petite crête.
Le même comportement se reproduit lors de la sélection du site du nid, et ensuite, les deux oiseaux font un tour circulaire rapide du site potentiel.

Le Bec-d’ibis tibétain effectue des déplacements altitudinaux après la reproduction, mais il reste à l’intérieur de ses aires de reproduction tout en descendant à des altitudes moindres.

VOL : 
Le Bec-d’ibis tibétain a un vol puissant effectué avec des battements assez lents. La tête est tendue vers l’avant et légèrement en hauteur pendant le vol.

REPRODUCTION DE L’ESPECE :  
Le Bec-d’ibis tibétain retourne sur ses aires de reproduction en mars, et la ponte commence vers la fin avril. Cette espèce est monogame et territoriale. Des parades aériennes servent à défendre le territoire.
Le nid est une dépression sur le sol, faite dans le sable entre les galets. Il est parfois tapissé de graviers.

La femelle dépose 4 œufs verdâtres avec des marques brunes. Les deux adultes incubent en prenant des tours, mais la durée de l’incubation est mal connue, estimée à environ un mois. A la naissance, les poussins sont couverts de duvet grisâtre avec des marques plus sombres. Le bec est brunâtre et mesure environ 18 millimètres de long. Un adulte reste presque continuellement avec les poussins.
Les conditions climatiques peuvent être dures, avec de la neige même au mois de mai en Asie Centrale. Les adultes restent silencieux lorsqu’ils prennent leur tour pour incuber, et ils approchent du nid en marchant.

La femelle emmène les poussins hors du nid dès qu’ils sont secs. Ils sont en général rejoints par le mâle et la famille se déplace à 100 ou 200 mètres du site du nid. Les jeunes peuvent voler environ 45-50 jours après la naissance.

Lorsqu’ils sont dérangés au nid, les adultes éloignent l’intrus en émettant des pépiements sonores, ou en volant directement vers l’intrus avant de changer brusquement de trajectoire. Les adultes peuvent aussi utiliser la parade classique qui consiste à feindre une blessure et à attirer le danger loin des jeunes.
En réponse à une menace, les poussins restent sur le sol, immobiles au milieu des graviers. Leurs couleurs les rendent pratiquement invisibles.
Une fois les jeunes emplumés et capables de voler, les membres de la famille restent ensemble jusqu’à l’automne.

Les poussins sont la proie des Renards roux, et les nids peuvent être inondés à cause des changements de niveaux des eaux. Les moutons peuvent aussi quelquefois traverser les vallées lors de leurs déplacements et les nids courent le risque d’être piétinés.

ALIMENTATION :
Le Bec-d’ibis tibétain se nourrit d’invertébrés aquatiques tels que crustacés, insectes et leurs larves, et prend aussi des petits poissons.
Il patauge dans l’eau et se nourrit en picorant à la surface, en sondant entre les galets ou en ratissant dans les graviers avec son bec.

PROTECTION / MENACES / STATUTS :  
Le Bec-d’ibis tibétain a une vaste distribution avec des populations humaines éparses. L’habitat est limité mais l’espèce se reproduit dans plusieurs zones protégées dans l’Himalaya.
En dépit de plusieurs sortes de menaces comme la destruction de l’habitat, les différences de niveaux des eaux, l’usage industriel des graviers, le piétinement des nids par les moutons et les activités touristiques et humaines en général, cette espèce n’est pas menacée actuellement. Les nombres ne sont pas très importants mais les oiseaux ne sont visibles que localement.