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LA SURPRISE EST DANS L’ŒUF !

          Il était une fois une jolie ferme,
          Où beaucoup d'animaux s'ébattaient librement.
          Pourtant lorsque aux jeux la nuit mettait un terme,
          Ensemble ils regagnaient leur place calmement.

          Vaches et veaux s'en retournaient à l'étable,
          Alors que les moutons regagnaient leur enclos.
          Les cochons n'étaient pas toujours présentables
          Quand ils sortaient tout juste d'une flaque d'eau!

          Mais ce soir là de fort bruyants caquetages
          S'échappaient du poulailler au fond de la cour.
          Quelle était la raison de ces bavardages?
          Quel fait mystérieux pouvait bien être en cours?

          A l'intérieur les poules s'agitaient beaucoup,
          Comptant et rassemblant sous elles tous leurs œufs.
          Pourtant non vraiment, cela n'allait pas du tout:
          Il y avait un œuf en trop, là, sous leurs yeux!

          Devenu pigeon voyageur à temps complet,
          De tout un chacun il portait les messages.
          D'une ferme à l'autre, bon nombre de feuillets
          Fixés à sa patte, perçaient les nuages.

          Quelquefois, la jeune fille de la maison
          Lui confiait en secret ses amourettes,
          Puis, le regardant disparaître à l'horizon,
          Attendait le retour de sa silhouette.

          Il apportait les beaux mots d'amour du garçon
          Qui occupait le cœur de la jouvencelle.
          Quel splendide métier que celui de pigeon
          Porteur uniquement de bonnes nouvelles!

          Rencontrera-t-il un jour ses parents, là-haut?
          Tout reste possible, mais sa vraie famille
          Sera toujours celle qui, quelques mois plus tôt,
          Offrit sans détours de lui donner asile!

          Mais d'où venait-il donc, cet intrus si petit,
          Relégué dans un coin, ignoré de toutes?
          Quelle mère indigne l'a déposé ici,
          Le jugeant trop encombrant, sans aucun doute?

          La coquille craquelée laissait présager
          L'arrivée imminente d'un nouvel être.
          Les regards, maintenant, étaient donc dirigés
          Vers cet oisillon qui allait apparaître.

          Lentement, l'arrivée à la vie progressait.
          Les craquements résonnaient dans le silence.
          Et soudain un tout petit bec vint se montrer,
          Suivi par deux yeux brillant d'impatience.

          La tête apparut, surmontée d'un chapeau rond,
          Morceau de coquille collé sur les plumes.
          L'arrivant, tout humide, était bien mignon,
          Comme tous les bébés, c'est une coutume!

          Il n'avait, par contre, rien d'un petit poulet,
          Ni la couleur, ni les rondeurs, au contraire!
          Il était plutôt un tantinet maigrelet,
          Le duvet tout poisseux, cherchant en vain sa mère.

          S'avança vers lui une jeune poulette,
          Touchée en plein cœur par ses piaulements plaintifs.
          Etendant ses ailes vers la pauvre bête,
          Elle réchauffa le nouveau-né si chétif.

          Un peu plus rassuré, il s'endormit enfin,
          Et le poulailler, fatigué, fit de même.
          Il serait bien temps de voir, au petit matin,
          De quelle façon résoudre ce problème!

          L'aube arriva, et avec elle, les questions:
          Comment organiser, pour ce petit être,
          La nourriture, le coucher, l'éducation?
          Qui allait donc se charger de son bien-être?

          Il était évident que la solution
          Viendrait de la jeune poule solitaire.
          Elle allait lui offrir toute son affection;
          En quelque sorte, elle serait sa mère.

          L'oisillon, enfin sec, apparut clairement.
          Son doux duvet foncé, sa fine ossature,
          Montraient bien, à présent, tout à fait nettement...
          Que d'un pigeon il avait toute l'allure!

          Sans doute, ses parents, voyageurs en mission,
          L'avaient posé là, pensant qu'une bonne âme
          Finirait par prêter un peu d'attention
          A cet abandonné, les traitant d'infâmes...

          Le pigeonneau grandit donc, entouré d'amour,
          Car du poulailler il fut la coqueluche.
          Il était même le roi de la basse-cour
          Les jours où le coq feignait de « faire l'autruche » !

Texte et illustrations de Nicole Bouglouan

 

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