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Sources:

Around the World for Penguins - Where to see all the 18 penguin species - Text and photo’s: Otto Plantema – Printed in 2020 - Lay out: Henry Meulman and Otto Plantema - 168 pages
(Revenues from this book will granted to Birdlife’s Marine Programme) 

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105

L’ENCYCLOPEDIE MONDIALE DES OISEAUX - Dr Christopher M. Perrins -  BORDAS - ISBN: 2040185607

BirdLife International (BirdLife International)

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FAMILLE DES SPHENISCIDES

Manchots et Gorfous

 

Il est parfois difficile de considérer les manchots et les gorfous comme des oiseaux. Ces « animaux » sont capables de marcher sur le sol en se tenant debout comme des humains, et de nager dans les eaux profondes comme des poissons. Ils sont incapables de voler mais peuvent nager.
Les associations habituelles confirmées par des analyses ADN, désignent les Gaviiformes et les Procelliariiformes comme étant des espèces proches, mais indiquent aussi certaines affinités avec les Frégatidés.   

En regardant attentivement les détails physiques et comportementaux, les critères aviaires apparaissent. Le bec est celui d’un oiseau et les nageoires sont des ailes, et bien qu’ils ne volent que sous l’eau, les mouvements sont semblables aux battements des ailes dans l’air.

La famille des Sphéniscidés contient dix-huit espèces réparties en six genres séparés par l’apparence physique, la distribution et les comportements.
Entre le Manchot empereur extrêmement adapté et les amusants gorfous, plusieurs autres espèces ont une présence importante aussi, avec des distributions inhabituelles sous les tropiques. Les Sphéniscidés ne sont pas uniquement associés à la neige et à la glace, mais aussi aux champs de lave, aux rochers, aux épaisses forêts côtières et aux pentes abruptes selon l’endroit.
Tous sont des oiseaux marins qui se trouvent dans l’Hémisphère Sud. Il leur faut des eaux froides pour se nourrir, et bien que certains d’entre eux vivent dans des régions plus chaudes, ils bénéficient du passage des courants froids venus de l’Antarctique.
Une famille très intéressante à étudier ! 

Tous les Sphéniscidés ont les parties supérieures noirâtres, bleu-gris ou bleu-noir, y compris la tête, les nageoires et la queue. Le dessous est blanc. Souvent appelés « les oiseaux en smoking » pour leur habit noir et blanc, d’autres détails plus colorés comme le bec, les taches sur la tête, la crête jaune, les pattes et les doigts, ajoutent quelques critères bien nets pour aider à une meilleure identification.
Cette apparence sert de camouflage lorsque le manchot ou le gorfou nage sous l’eau, rendant alors l’oiseau moins visible pour les prédateurs marins mais aussi pour les proies. Ces dessins et couleurs brisent la ligne du contour de l’oiseau qui se fond dans son environnement marin.

Manchot empereur

Aptenodytes forsteri

Les manchots du genre Aptenodytes sont les plus grands. Le Manchot royal et le Manchot empereur ont des plumages assez similaires mais diffèrent par la taille. Avec 112-115 centimètres, ce dernier est la plus grande espèce de la famille.
Tous deux ont un plumage noir et blanc, et des taches rouges, orangées ou jaunes sur les côtés de la tête et le haut de la poitrine. Leur bec est bicolore alors que les pattes et les doigts palmés sont noirs. Ils plongent et se nourrissent en eaux profondes et pendant plusieurs minutes. Les deux espèces ont une distribution circumpolaire.

Manchot royal

Aptenodytes patagonicus

Manchot empereur

Aptenodytes forsteri

Le genre Pygoscelis comprend trois espèces au plumage noir et blanc. Seules les parties nues sont colorées. Ces manchots sont plus petits que les précédents avec une hauteur de 70 à 80 centimètres. Ils ont la tête noire, avec des taches ou des marques blanches. Ils se nourrissent près des côtes et se trouvent en général sous les plus hautes latitudes des zones  subantarctiques et de l’Antarctique.

Manchot d'Adélie

Pygoscelis adeliae

Manchot à jugulaire

Pygoscelis antarcticus

Manchot papou

Pygoscelis papua

Le genre Eudyptes regroupe les gorfous, plus petits que les deux précédents genres avec une taille qui oscille entre 55 et 76 centimètres selon l’espèce. Leur crête jaune leur donne une apparence amusante et les rend uniques. Ils ont un bec épais et rouge, les yeux d’un rouge profond, les pattes et les doigts palmés roses. Ils se nourrissent au large et se dispersent après la reproduction après avoir quitté les colonies.

Gorfou de Moseley

Eudyptes moseleyi

Gorfou de Schlegel

Eudyptes schlegeli

Gorfou huppé

Eudyptes sclateri

Le Manchot antipode est l’unique membre du genre Megadytes. Il est étroitement associé aux gorfous. Cette espèce a des plumes jaunes sur la tête mais pas de crête, et un bec robuste rougeâtre comme les gorfous. En revanche, le plumage du corps ressemble davantage à celui des manchots Aptenodytes. Il mesure entre 66 et 76 centimètres. Il est endémique de Nouvelle Zélande. Il se nourrit près des côtes et les adultes sont sédentaires alors que les juvéniles se dispersent vers le nord.

Manchot antipode

Megadyptes antipodes

Le Manchot Pygmée est aussi le seul membre du genre Eudyptula. Il est le plus petit de tous avec 40 à 45 centimètres de hauteur. Son plumage bleuâtre, sa posture plus horizontale et ses habitudes nocturnes le rendent différent des autres espèces. On le trouve depuis le sud de l’Australie et la Tasmanie jusqu’en Nouvelle Zélande et sur les iles voisines.

Manchot Pygmée

Eudyptula minor

Le genre Spheniscus comprend quatre manchots au plumage noir et blanc presque identique, caractérisé par la tête noire et blanche, une bande noire qui s’étend le long des parties supérieures sombres et descend vers les flancs, et la peau nue rose sur la tête, souvent autour des yeux ou du bec. Ils ont le bec noir, ainsi que les pattes et les doigts palmés. Ils mesurent de 48 à 76 centimètres selon l’espèce. Ils se trouvent dans les zones tropicales comme les Iles Galápagos, l’Amérique du Sud et l’Afrique du Sud. Cependant, des courants froids passent près de leurs aires de reproduction.

Manchot de Humboldt

Spheniscus humboldti

Manchot du Cap

Spheniscus demersus

Manchot de Magellan

Spheniscus magellanicus

Les Sphéniscidés sont des oiseaux marins et la plupart des espèces passe plusieurs mois en mer chaque année. Mais ils doivent revenir à terre deux fois, pour se reproduire et pour muer. Ils nidifient sur les côtes et les iles, en général près de leurs aires de nourrissage. Ils ont besoin d’un accès relativement aisé, mais ils sont capables de grimper et de sauter grâce à leurs griffes robustes.

Gorfou des Snares

Eudyptes robustus

Gorfou huppé

Eudyptes sclateri

Les colonies peuvent être établies dans divers endroits. Le Manchot Empereur se reproduit sur la glace de mer, alors que le Manchot royal s’installe sur les plaines côtières plates près de l’eau. Le Manchot à jugulaire et les autres Pygoscelis nidifient sur les pentes abruptes et les rochers côtiers libres de glace. D’un autre côté, le Gorfou du Fiordland se reproduit dans les forêts côtières humides, et les autres membres du genre Eudyptes nidifient le long des côtes, sur les rochers, dans les champs de lave, sur les plages, mais aussi sur les pentes herbeuses et les falaises au-dessus de l’eau. Le Manchot pygmée creuse un trou dans le sable sous la végétation épaisse tandis que les espèces du genre Spheniscus s’installent dans les grottes, les crevasses rocheuses ou dans des terriers. Le Manchot antipode se reproduit dans les forêts côtières et les zones à végétation épaisse près des côtes.

Manchot empereur

Aptenodytes forsteri

Manchot royal

Aptenodytes patagonicus

Manchot à jugulaire

Pygoscelis antarcticus

Manchot de Magellan

Spheniscus magellanicus

Leurs aires de nourrissage sont en général situées près des colonies. Ils exploitent les zones marines riches en krill, crustacés, céphalopodes et petits poissons. Ils pêchent en poursuivant leurs proies sous l’eau, et peuvent parfois atteindre des profondeurs impressionnantes. Habituellement, les Sphéniscidés plongent jusqu’à 50-70 mètres pendant 2 à 5 minutes. Cependant, le Manchot empereur a été enregistré entre 265 et 500 mètres de profondeur, et il est capable de rester sous l’eau pendant 15 à 18 minutes.

Manchot de Humboldt

Spheniscus humboldti

Manchot à jugulaire

Pygoscelis antarcticus

Ils utilisent trois sortes de déplacements dans l’eau. La nage en surface est utilisée pour le repos ou la toilette. Cette méthode n’est pas très rapide à cause de la houle ou des vagues, et l’oiseau relève souvent la tête et la queue alors que le corps entier est immergé.

Manchot royal

Aptenodytes patagonicus

La nage sous l’eau est souvent comparée au vol dans les airs. Le manchot ou le gorfou effectue des mouvements semblables à ceux d’un oiseau en vol. Les nageoires propulsent le manchot vers l’avant, alors que les pattes et la queue servent de gouvernail.

Manchot de Humboldt

Spheniscus humboldti

La troisième manière consiste à nager en surface avec des mouvements ondulants, en entrant et sortant de l’eau à intervalles réguliers. Les manchots des genres Aptenodytes et Spheniscus n’emploient pas cette méthode ou très rarement, alors qu’elle est fréquemment utilisée par les autres espèces. 

Gorfou doré

Eudyptes chrysolophus

Manchot à jugulaire

Pygoscelis antarcticus

La vitesse varie de 14 km/h et 8 km/h pour le genre Aptenodytes, à 7km/h chez le Manchot d’Adélie et le Manchot du Cap, et 2,5 km/h pour le Manchot pygmée.      

A terre, ils marchent et se dandinent et leur démarche est maladroite. Ils marchent en se tenant debout, et font des petits pas ou des sauts. Les espèces qui nidifient sur les falaises ou les côtes rocheuses grimpent puissamment les pentes abruptes pour atteindre les colonies, en s’aidant parfois du bec et de la queue. Cependant, les plus grandes espèces ne font que marcher.
Les Sphéniscidés qui vivent sur la glace peuvent se déplacer plus vite en faisant du « toboggan », méthode qui consiste à glisser sur le ventre en poussant avec les nageoires et les pattes.   

Gorfou de Schlegel

Eudyptes schlegeli

Manchot royal

Aptenodytes patagonicus

Manchot empereur

Aptenodytes forsteri

Les Sphéniscidés sont grégaires et sociables. Ils pêchent souvent en groupes et se reproduisent en grandes colonies, excepté le Manchot antipode dont les nids sont en général situés à 20-30 mètres les uns des autres, et le Manchot pygmée qui nidifie parfois en solitaire.

Manchot Pygmée

Eudyptula minor

Les comportements sont différents en fonction de la densité de la colonie. Dans les énormes colonies de manchots du genre Pygoscelis et de gorfous du genre Eudyptes, les parades territoriales et nuptiales sont très développées. La reconnaissance du ou de la partenaire et du poussin passe par des systèmes visuels et vocaux complexes.
Le Manchot empereur est une exception. En dépit de l’importante densité de la colonie, jusqu’à 10 manchots au mètre carré lorsque les mâles incubent, les comportements sociaux sont très réduits afin de garder l’énergie. En effet, cette espèce vit dans des conditions climatiques extrêmes, et a besoin de toutes ses forces pour survivre.

Manchot empereur

Aptenodytes forsteri

La formation de crèches est un bel exemple de sociabilité. Elles offrent une défense collective contre les prédateurs, mais permettent aussi aux juvéniles de conserver une certaine chaleur dans ces régions aux températures très basses.  

Manchot royal

Aptenodytes patagonicus

Cependant, des disputes agressives peuvent se produire, au cours desquelles ils adoptent des postures avec la crête dressée chez les gorfous, tandis que la tête est baissée. Ils émettent des grognements et des sortes d’aboiements. Parfois, des combats peuvent entrainer des contacts physiques avec les becs accrochés. L’un des combattants peut mordre l’autre au cou tout en le frappant avec les nageoires. Il leur arrive aussi d’utiliser leur bec pour se pousser mutuellement. Ce genre de dispute se produit surtout lors de la défense du nid ou entre rivaux.

Gorfou sauteur

Eudyptes chrysocome

D’autres comportements agressifs montrent deux oiseaux l’un en face de l’autre et légèrement penchés l’un vers l’autre. Le bec est grand ouvert et produit un son sifflant. Un rival est parfois attaqué par derrière, en le mordant et en le saisissant au cou ou dans le dos. Ces combats ont lieu en général à terre ou en eau peu profonde près de la rive, et provoquent rarement des blessures.

Gorfou de Schlegel

Eudyptes schlegeli

Manchot à jugulaire

Pygoscelis antarcticus

Le Manchot antipode essaie d’éviter les contacts, mais il défend quand même son territoire contre ses congénères. Pendant l’agression, il se penche en avant vers l’opposant avec les épaules rentrées, tout en produisant des sons discordants. Il lui arrive parfois de charger et de donner des coups de bec à son rival, mais les contacts physiques restent rares.

Manchot antipode

Megadyptes antipodes

Les comportements grégaires sont aussi de mise en mer, et plusieurs manchots, en particulier ceux des genres Aptenodytes et Spheniscus, forment des groupes pour pêcher et coopèrent pour capturer des proies, surtout autour des grands bancs de poissons. Le Manchot des Galápagos pêche en grandes bandes pouvant compter jusqu’à 200 individus, mais habituellement, la majorité des groupes rassemble environ 50 oiseaux. Leurs déplacements sont très synchronisés tandis qu’ils entrent et sortent de l’eau à l’unisson.
Les Sphéniscidés peuvent pêcher avec d’autres espèces comme les oiseaux marins (fous ou cormorans), otaries et gros poissons.           

Manchot d'Adélie

Pygoscelis adeliae

Manchot de Magellan

Spheniscus magellanicus

Les Sphéniscidés se reproduisent souvent en colonies de plusieurs centaines ou milliers d’individus. C’est le cas des manchots du genre Aptenodytes, mais Pygoscelis et Eudyptes peuvent aussi former des colonies assez importantes. Les membres du genre Spheniscus se reproduisent en nombres importants mais les colonies sont plus petites que chez les précédents. En revanche, le Manchot antipode nidifie habituellement dans la végétation épaisse, en couples isolés ou en petits groupes clairsemés. Le Manchot pygmée forme des colonies lâches.  

Manchot antipode

Megadyptes antipodes

Ces colonies sont établies près des zones où la nourriture est disponible en quantités importantes, et dans des sites aux accès convenables. Elles sont souvent situées le long des côtes ou sur des iles.

Manchot d'Adélie

Pygoscelis adeliae

Les manchots et les gorfous se reproduisent de façon très saisonnière. Mais le Manchot des Galápagos, le Manchot du Cap et le Manchot de Humboldt peuvent se reproduire n’importe quand, grâce à leur distribution subtropicale et tropicale. Le Manchot empereur se reproduit durant l’hiver austral, lorsque la lumière du jour diminue. Le Manchot royal se reproduit deux fois tous les trois ans car son cycle complet dure plus d’un an. Les manchots du genre Pygoscelis et les gorfous Eudyptes peuvent parfois former des colonies mixtes.

Ils sont fidèles à leurs sites de reproduction et y reviennent chaque année, ou se déplacent de quelques dizaines de mètres d’une année à l’autre, peut-être pour laisser à la végétation le temps de se renouveler.

Manchot des Galápagos

Spheniscus mendiculus

Manchot de Humboldt

Spheniscus humboldti

Manchot du Cap

Spheniscus demersus

Les Sphéniscidés sont monogames. Le mâle arrive en général avant la femelle à la colonie, et les deux partenaires se rejoignent sur le site de nidification de l’an passé. La construction du nid est en général commencée par le mâle. Une fois le couple reformé, les parades nuptiales peuvent commencer. On trouve plusieurs sortes de parades.

Manchot de Magellan

Spheniscus magellanicus

Pour attirer la femelle, le mâle adopte une posture dressée avec les nageoires complètement ouvertes. Si elle est attirée, elle reste près du mâle qui fait une révérence. Elle répond de la même façon. Ils continuent ces parades afin de consolider les liens du couple.

Manchot à jugulaire

Pygoscelis antarcticus

La parade la plus commune est la parade extatique avec le bec grand ouvert. Mais d’autres parades avec la tête verticale qui se balance d’un côté à l’autre, les épaules rentrées, des frémissements, des révérences et le lissage mutuel des plumes sont également observées. Toutes  ces démonstrations font parties des comportements sexuels et précèdent l’accouplement.

Manchot royal

Aptenodytes patagonicus

Gorfou de Schlegel

Eudyptes schlegeli

Les parades rituelles comprennent essentiellement le lissage mutuel des plumes, les nageoires qui ondulent et du bec à bec. Les mouvements du corps et les signaux vocaux sont utilisés dans toutes sortes de communications.  

Manchot de Humboldt

Spheniscus humboldti

Manchot empereur

Aptenodytes forsteri

Les sons jouent un rôle important pour la reconnaissance entre partenaires ou entre parents et poussins. Ils constituent  leur principal système de communication. On peut entendre trois types de vocalises chez les Sphéniscidés, à travers les aboiements les braiments, les sifflements, les vagissements et les grognements.

Manchot papou

Pygoscelis papua

Le cri de contact est utilisé en mer par un manchot, et aide à la reconnaissance visuelle à l’intérieur d’un groupe.
Le cri de parade est plus complexe et utilisé entre les deux membres du couple pour la reconnaissance sexuelle et individuelle.
Le cri de menace est utilisé en défense du territoire et contre les prédateurs.
En tant qu’espèces grégaires, les Sphéniscidés ont des échanges vocaux constants et les colonies sont très bruyantes. Les signaux vocaux sont utilisés aussi bien en défense et au cours des disputes, que pour accompagner les comportements nuptiaux.   

Gorfou sauteur

Eudyptes chrysocome

Quelques sons par XENO-CANTO – Sharing Birds sounds from around the world

Manchot royal

Manchot antipode

Manchot pygmée

Gorfou huppé

Gorfou de Schlegel 

Manchot de Magellan

Manchot papou

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Manchot à jugulaire

Pygoscelis antarcticus

Manchot royal

Aptenodytes patagonicus

Les manchots du genre Aptenodytes se reproduisent en colonies immenses, le Manchot royal sur les plages plates et libres de glace, et le Manchot empereur sur la banquise stable, en général non loin des côtes. Ces colonies peuvent abriter plusieurs centaines ou milliers d’oiseaux.
Aucune des deux espèces ne fait de nid. Dès que la femelle a pondu l’œuf unique du couple, elle le passe sur les pieds du mâle. L’œuf est ainsi appuyé contre la plaque incubatrice qui va le garder au chaud pendant plusieurs semaines jusqu’à l’éclosion. Pendant l’incubation, la femelle part en mer pour se nourrir. Elle revient à temps pour la naissance et pour nourrir le poussin. Le mâle part à son tour pendant 3 ou 4  semaines pour regagner le poids perdu pendant cette période.

Manchot royal

Aptenodytes patagonicus

Manchot empereur

Aptenodytes forsteri

A l’âge de 40-45 jours, le poussin rejoint la crèche où ses deux parents le nourriront régulièrement. Il sera emplumé au bout de 10 à 13 mois chez le Manchot royal, et à 5 mois chez le Manchot empereur.

Manchot royal

Aptenodytes patagonicus

Comme ce dernier vit dans des conditions climatiques extrêmes, l’espèce a développé un comportement spécial. Pendant les mois d’hiver, les mâles qui restent à la colonie forment un rassemblement dans lequel ils sont étroitement serrés et penchés les uns sur les autres. Petit à petit, ils changent de position et se déplacent afin de bénéficier temporairement de la zone centrale plus chaude. Ce rassemblement porte le nom de « tortue ».   

Les trois espèces du genre Pygoscelis se reproduisent en colonies dans les zones rocheuses libres de glace. Le site du nid est sur le sol et vigoureusement défendu. Le Manchot d’Adélie peut se reproduire en grandes colonies et construit son nid légèrement plus haut au-dessus du niveau de la mer, par rapport aux autres espèces. C’est une dépression dans le sol, tapissée de cailloux et de pierres parfois dérobées dans les autres nids.

Manchot papou

Pygoscelis papua

Le Manchot Papou est le moins colonial et les nids sont bien espacés. Il est assez grand, fait avec des pierres, des touffes d’herbes et de la mousse. Il contient habituellement des centaines de pierres qui forment une pile circulaire. Les deux adultes le défendent contre leurs congénères qui volent souvent des matériaux.

Manchot papou

Pygoscelis papua

Manchot papou

Pygoscelis papua

Le Manchot à jugulaire se reproduit sur les côtes rocheuses, sur les pentes abruptes libres de glace. Les colonies peuvent être immenses et l’on y trouve parfois d’autres espèces de Sphéniscidés. Le nid est sur le sol, et consiste en une plateforme ronde faite avec quelques cailloux.
Deux œufs sont pondus et quelquefois les deux poussins survivent. Les deux parents incubent pendant 35-40 jours, en prenant des tours qui varient de 1 à 7 jours et de 1 à 18 jours selon l’espèce. Les poussins rejoignent la crèche où les deux adultes viennent les nourrir par régurgitation. Ils sont emplumés au bout de plusieurs semaines après la naissance. Le Manchot papou continue de nourrir les jeunes encore pendant quelques temps.

Manchot à jugulaire

Pygoscelis antarcticus

Manchot papou

Pygoscelis papua

Les gorfous du genre Eudyptes forment des colonies relativement grandes avec les nids en zone découverte ou sous la végétation, souvent sur les côtes rocheuses. Les trois espèces, Gorfou du Fiordland, Gorfou des Snares et Gorfou doré nidifient sous les buissons, les arbres ou les rochers, abrités de la lumière du soleil. Les quatre autres espèces, Gorfou huppé, Gorfou sauteur, Gorfou de Moseley et Gorfou de Schlegel  nidifient dans les endroits rocheux, les falaises et les pentes.

Gorfou sauteur

Eudyptes chrysocome

Le nid est une dépression faite avec des pierres, des os, des cailloux et des matériaux végétaux selon les disponibilités du lieu. Il y a souvent un rebord fait avec des petites pierres, ou parfois seulement une dépression peu profonde dans les cailloux ou le sable.

Gorfou de Moseley

Eudyptes moseleyi

Habituellement, deux œufs sont pondus, avec le second œuf plus gros que le premier. Mais un seul poussin sera élevé. Ces espèces pratiquent une sorte de « contrôle des naissances » en élevant un seul poussin, issu du second œuf. L’incubation partagée par les deux parents dure 30-36 jours, avec des tours de 7-12 / 18 jours. Trois semaines après la naissance, le poussin rejoint la crèche et il est emplumé deux mois plus tard.

Gorfou sauteur

Eudyptes chrysocome

Chez les manchots du genre Spheniscus, le Manchot du Cap, le Manchot de Humboldt et le Manchot des Galápagos se reproduisent toute l’année grâce à leurs distributions tropicales et subtropicales, alors que le Manchot de Magellan se reproduit entre septembre et février. Les colonies sont établies sur des iles ou des zones rocheuses sur les côtes du continent, sur les plages, les collines sableuses et les pentes herbeuses. Le Manchot des Galápagos forme des colonies lâches, et peut aussi nidifier en petits groupes ou en couples isolés.

Manchot des Galápagos

Spheniscus mendiculus

Ces espèces nidifient en général dans des trous, des terriers, sous les rochers ou les racines des arbres, dans des crevasses rocheuses ou des grottes dans la lave, à l’ombre de la végétation pour éviter le soleil.

Manchot de Magellan

Spheniscus magellanicus

Manchot de Humboldt

Spheniscus humboldti

Deux œufs sont pondus, et habituellement les deux poussins survivent. Même si le premier est plus grand, les deux adultes les nourrissent de manière équivalente. Une fois que le premier jeune est parti en mer, le plus petit est encore nourri par ses parents jusqu’à son indépendance alimentaire. Cependant, chez le Manchot des Galápagos, un seul poussin est élevé, mais cette espèce produit plus d’une couvée par an.

Manchot des Galápagos

Spheniscus mendiculus

JUVENILE

Les deux sexes incubent pendant 38-42 jours avec des tours de 1 à 2 jours, plus longs chez le Manchot de Magellan avec des tours de 2 à 22 jours. Les poussins peuvent former des petites crèches. Ils sont emplumés entre 60 et 80 jours après la naissance.

Manchot de Magellan

Spheniscus magellanicus

Le Manchot pygmée se reproduit en colonies très denses, bien que les couples isolés soient communs. Les colonies sont établies sur des iles sableuses ou rocheuses, à la base des falaises ou dans des dunes de sable. Il nidifie dans des creux naturels  ou creuse un terrier dans le sable. Le site du nid est sous la végétation ou parfois même sous des constructions humaines.

Cette espèce peut se reproduite toute l’année. La femelle dépose deux œufs et souvent les deux poussins survivent. Les deux parents incubent pendant 33-39 jours et se remplacent chaque jour ou tous les 3 jours. Les poussins forment des crèches de 3 à 6 oiseaux quand ils atteignent l’âge de 30-35 jours. Ils sont emplumés au bout de 50-55 jours après la naissance.

Manchot Pygmée

Eudyptula minor

Le Manchot antipode se reproduit dans les zones côtières à végétation épaisse, sur les pentes, dans les ravins ou au sommet des falaises. Le nid est une coupe peu profonde tapissée de matières végétales sèches et de brindilles. Il est souvent placé dans la végétation ou entre les racines d’un arbre. Cette espèce se reproduit en colonies lâches ou en couples isolés.

Manchot antipode

Megadyptes antipodes

La ponte est de deux œufs en septembre/octobre. Les deux parents incubent pendant 39-51 jours avec des tours de 1 à 7 jours. Il n’y a pas de crèche. Les jeunes sont emplumés entre 97 et 119 jours après la naissance.

Manchot antipode

Megadyptes antipodes

JUVENILE

Les adultes ne se nourrissent pas pendant l’incubation. C’est la raison pour laquelle les parents se relaient. Tandis que l’un d’entre eux se nourrit en mer, l’autre reste au nid. Si l’adulte absent ne revient pas ou est trop en retard, son ou sa partenaire quitte le nid et part à son tour pour se nourrir. Cependant, le Manchot empereur est le seul membre de la famille des Sphéniscidés qui soit capable de nourrir le poussin avec une sorte de lait produit par son œsophage, si le retour de la femelle est retardé. Le poussin peut ainsi survivre deux semaines de plus.

Manchot empereur

Aptenodytes forsteri

Une fois que les poussins sont emplumés, les adultes repartent en mer pour se nourrir et regagner le poids perdu pendant la reproduction. Ils restent en mer quelques semaines et ensuite, ils reviennent à terre pour muer. Cette période peut durer plus d’un mois pendant lequel ils ne se nourrissent pas. Après la mue, ils repartent en mer pour se nourrir et plusieurs espèces restent au large pour prendre du poids avant la prochaine saison de reproduction.

Manchot royal

Aptenodytes patagonicus

Gorfou doré

Eudyptes chrysolophus

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Les espèces vivant dans les zones tropicales et subtropicales ne migrent pas et restent en général près de leurs colonies. Quelques dispersions sont observées, souvent en rapport avec les ressources alimentaires. Mais les espèces qui vivent sous des climats plus rudes ont tendance à se déplacer vers le nord et celles de l’Antarctique quittent la banquise. Mais ces déplacements nécessitent des études plus poussées.  
Les jeunes peuvent errer ou se disperser après avoir acquis leur indépendance. Cependant, ils retournent habituellement à leurs colonies pour muer, et plus tard, pour se reproduire.

Largement dû au fait qu’ils ne peuvent pas s’envoler, les manchots et les gorfous ont été une source de nourriture pour les humains, en particulier pour les baleiniers, les pêcheurs et les explorateurs au cours du 19ème siècle et au début du 20ème avec des effets dévastateurs sur les populations. La récolte des œufs aux Malouines n’a cessé qu’assez récemment, mais cette pratique continue encore aujourd’hui à une petite échelle avec le Manchot du Cap sur l’Ile de Dassen au large de l’Afrique du Sud, et cela en dépit de son interdiction en 1969.

Manchot du Cap

Spheniscus demersus

Les Sphéniscidés ont également souffert de l’extraction de leur huile. Ils étaient tués et bouillis au moment où ils étaient les plus gras, lorsqu’ils revenaient à terre pour muer. Ils étaient capturés sur les Iles Macquarie. Le Gorfou de Schlegel et le Manchot royal étaient tués en grands nombres, et ce dernier a d’ailleurs été exterminé aux Malouines. Mais à cause des protestations du grand public, cette industrie a cessé ses activités. La récolte du guano a aussi entrainé la destruction des aires de reproduction et le déclin des populations.

Gorfou de Schlegel

Eudyptes schlegeli

Les zoos ont pris un grand nombre d’oiseaux aussi, et bien qu’ils aient contribué à les rendre populaires, ce succès a permis d’attirer les touristes par le biais des voyages organisés. Les gens sont souvent trop près et font trop de bruit, générant des effets négatifs pour les colonies.  

Les Sphéniscidés sont dérangés par les bases scientifiques établies bien souvent dans les endroits où les colonies pourraient s’installer. Le trafic des hélicoptères et autres avions au-dessus des colonies sème la panique parmi les oiseaux. Tous les dérangements ont des effets très importants sur la reproduction. Les adultes quittent leurs nids et piétinent les poussins et les œufs. Les prédateurs sont attirés par les oiseaux blessés ou morts.

Manchot royal

Aptenodytes patagonicus

Poussin et Fulmar géant

Les prédateurs introduits par l’homme créent de grosses pertes. Les rats, les chiens, les chats et les porcs tuent les adultes et les poussins. Les moutons et les lapins détériorent l’habitat et détruisent les œufs par leurs piétinements.
Les prédateurs naturels tels que labbes, pétrels, chionis, léopards de mer et orques tuent de grands nombres d’adultes en mer et de jeunes à terre.

Manchot royal

Aptenodytes patagonicus

Adulte, Fulmars géants et

Petit Chionis

La pollution chimique détruit le plumage imperméable et la couche isolante, l’ingestion de plastique peut blesser ou tuer les oiseaux, la surpêche réduit les quantités de krill, les changements climatiques et les facteurs marins affectent les manchots et les gorfous en causant des variations de température entrainant la réduction des proies.

Toutes les espèces ont une distribution restreinte, et en dépit des colonies immenses, les nombres ne sont pas suffisants pour préserver ces oiseaux.

Manchot royal

Aptenodytes patagonicus

Presque toutes les espèces sont considérées comme étant En Danger d’Extinction, Presque Menacées ou Vulnérables. Seules deux d’entre elles ne sont pas menacées actuellement, le Manchot pygmée et le Manchot à jugulaire. Mais pour combien de temps…

Manchot Pygmée

Eudyptula minor

Manchot à jugulaire

Pygoscelis antarcticus

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