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Ang: Guanay Cormorant, Guanay, Guanay Shag, Gunay Cormorant
All: Guanoscharbe
Esp: Cormorán Guanay, Guanay, Guaynay
Ita: Cormorano del guano
Nd: Guanoskarv
Sd: Guanoskarv

Photographes:

Jean Michel Fenerole
Photos d’Oiseaux du monde

Patrick Ingremeau
TAMANDUA

Texte de Nicole Bouglouan

Sources

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105

L’ENCYCLOPEDIE MONDIALE DES OISEAUX - Dr Christopher M. Perrins -  BORDAS - ISBN: 2040185607

Avibase (Lepage Denis)

BirdLife International (BirdLife International)

HBW Alive

Neotropical Birds – Cornell Lab of Ornithology

Arthur Grosset's Birds (Arthur Grosset)

Wikipedia, the free encyclopaedia

 

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Page famille Phalacrocoracidés

Sommaire fiches

 

Cormoran de Bougainville
Leucocarbo bougainvillii

Ordre des Suliformes – Famille des Phalacrocoracidés

INTRODUCTION :
Le Cormoran de Bougainville, également nommé « l’oiseau le plus précieux du monde », était le plus grand producteur de guano au Pérou, entrainant dans son sillage des quantités d’argent phénoménales. Entre 1848 et 1875, ce sont plus de 20 millions de tonnes de guano qui ont été envoyées par bateau du Pérou vers l’Europe et l’Amérique du Nord.
Pendant un siècle, le guano a constitué la source principale des revenus nationaux du Pérou, mais l’absence de contrôles a conduit à la diminution des réserves. L’extraction continuelle du guano a causé de grands déclins au sein des populations de cormorans, avec l’échec de la reproduction, la destruction de l’habitat sur les aires de reproduction, la consommation d’œufs et d’adultes par les humains et les dérangements constants. L’espèce est aujourd’hui considérée comme étant Presque Menacée.

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :  
Longueur : 71-76 cm

L’adulte a un corps mince. La tête, le cou et les parties supérieures sont noirs avec des reflets bleu-vert. Le dessus des ailes est noirâtre avec un reflet vert bronze ou brun-vert olive. La queue est noirâtre.
Sur les parties inférieures, le plumage est blanc sur le milieu de la gorge, la partie basse sur le devant du cou, la poitrine et l’abdomen. Les cuisses et les couvertures sous-caudales sont noirâtres, tout comme le dessous des ailes et les axillaires.
La tête et le cou présentent quelques plumes ornementales courtes et blanches pendant la saison de reproduction, et on peut voir une crête érectile sur la calotte.
Le bec est gris ou couleur corne, avec le culmen plus noir et la mandibule inférieure plus claire. Les yeux sont brun foncé ou noirs, entourés d’un cercle extérieur étroit, indistinct et blanchâtre. Le cercle oculaire est plutôt jaunâtre ou verdâtre. La peau de la face est rouge, devenant plus foncée ou noirâtre sur les lores. La commissure, la base de la mandibule inférieure et la poche gulaire sont noires. Les pattes et les doigts palmés sont rose pâle teinté de gris.  

L’adulte en plumage d’hiver est plus terne, plutôt brun, sans crête ou du moins bien réduite. Les deux sexes sont semblables au niveau du plumage mais la femelle est légèrement plus petite que le mâle.
Le juvénile est plus brun que l’adulte non-nicheur. Les parties inférieures sont mouchetées de brun et le devant du cou est blanchâtre mais de façon variable. Il a les yeux grisâtres. La peau de la face est brunâtre terne, comme le bec. Les pattes et les doigts palmés sont plus gris.
L’immature a la peau de la face rose orangé terne et les yeux sombres. Le plumage montre encore une teinte brune sur les zones les plus sombres.

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Cormoran de Bougainville est une espèce monotypique. On le trouve le long des côtes du Pérou et du nord du Chili. Les populations les plus importantes se trouvent au large du centre du Pérou.
Il est également présent sur la côte au niveau du centre-sud de l’Argentine où subsiste une petite population établie vers la fin des années 1960, mais aujourd’hui presque disparue.

HABITAT :  
Le Cormoran de Bougainville est un oiseau marin. Il se nourrit en mer, dans les eaux froides du courant de Humboldt. Les aires de reproduction se trouvent sur des promontoires isolés sur la côte du continent et sur les iles au large du centre du Pérou, en général sur des pentes douces.

CRIS ET CHANTS :
Le Cormoran de Bougainville, comme les autres cormorans, est habituellement silencieux en dehors de la période de reproduction. Il est bruyant aux colonies, mais les sons sont surtout associés aux comportements nuptiaux.
Les mâles sont plus bruyants que les femelles, et produisent des croassements, des grognements, des aboiements et des gargouillis. Les femelles émettent des sons plus doux et des sifflements.

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Cormoran de Bougainville se nourrit en mer, et consomme surtout des anchois (Engraulis ringens). Il dépend beaucoup de cette source de nourriture, et la taille des populations est étroitement associée aux quantités de ces poissons. La rareté des anchois à cause des cycles naturels ou de la surpêche a des répercussions rapides sur les populations de ce cormoran, ainsi que sur les autres oiseaux marins.

Le Cormoran de Bougainville se nourrit en poursuivant sa proie sous la surface. Il la capture avec le bec après une poursuite active. Il se propulse sous l’eau grâce à ses doigts entièrement palmés.

Les Cormorans de Bougainville pêchent soit en solitaire soit en grandes bandes mobiles. Ils sont posés sur l’eau, proches les uns des autres et déployés en éventail. Ils nagent vers l’avant en mouvements coordonnés, plongeant et nageant de manière synchronisée.

Le Cormoran de Bougainville se reproduit en colonies denses, à raison de trois nids au mètre carré. Pendant la saison de reproduction, la peau de la face devient rouge vif. Les comportements nuptiaux sont mal connus, mais comme les autres espèces de cormorans, le mâle parade sur le site du nid pour attirer une femelle. Beaucoup d’espèces pratiquent des mouvements d’ailes ondulants, et pointent le bec vers le ciel ou vers l’avant afin d’exposer la peau rouge vif de la face et la tache blanche de la gorge.
Lorsqu’une femelle est acceptée par le mâle, celui-ci effectue une parade d’accueil. La femelle reste alors sur le site du nid pour le garder, tandis que le mâle part collecter des matériaux. L’accouplement a lieu sur le site du nid.  
La couple défend une petite zone autour du nid, et des combats peuvent se produire entre mâles rivaux. Les intrus qui s’approchent du nid sont attaqués et reçoivent des coups de bec.

Le Cormoran de Bougainville migre vers le nord jusqu’en Equateur et vers le sud jusqu’au sud-centre du Chili après la reproduction. Ces dispersions sont liées aux sources de nourriture, elles-mêmes associées à l’arrivée des eaux chaudes d’El Niño. Quelques oiseaux errent en dehors de la distribution normale et peuvent atteindre le Panama et l’extrême sud de l’Amérique du Sud. D’autres suivent les fleuves vers l’intérieur des terres.  

Le Cormoran de Bougainville a un vol puissant avec des battements continus et réguliers, alternant parfois avec des glissés occasionnels. Au-dessus de l’eau, il vole en général bas, près de la surface, mais au-dessus des terres et au cours des vols plus longs, il vole à des hauteurs plus importantes. Les groupes volent en ligne ou en V.

REPRODUCTION DE L’ESPECE :
Le Cormoran de Bougainville peut se reproduire toute l’année, mais le pic de ponte se situe en novembre/décembre.
Il se reproduit en énormes colonies très denses, habituellement en compagnie du Pélican (brun) thage (P.o. thagus), et du Fou varié (S. variegata).
La colonie est établie sur des pentes douces ou des sols plats. Le nid est une pile d’excréments auxquels s’ajoutent des plumes et des débris.

La femelle dépose 2-3 œufs. L’incubation dure entre 22 et 26 jours. A la naissance, les poussins sont nus, mais ils se couvrent de duvet laineux gris-brun au bout d’une semaine. Les deux parents participent aux tâches liées à la nidification. Les jeunes quittent le nid au bout d’environ 28 jours.  
Des échecs de la reproduction peuvent se produire, en général liés à la rareté des sources de nourriture.

PROTECTION / MENACES / STATUTS :  
Le Cormoran de Bougainville a subi de grands déclins à cause de la surexploitation du guano et de la surpêche. La menace principale reste la consommation humaine d’environ 20 000 oiseaux chaque année dans le nord du Pérou. La prédation par les goélands est également un problème.
Des mesures de conservation sont en cours avec des zones marines protégées, mais actuellement, l’espèce est considérée comme Presque Menacée.