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Vautours, troupeaux ... et chiens

 

Le but de ce rapport d’observation n’est pas d’alimenter la polémique déjà bien connue concernant les dommages endurés par les troupeaux  dus aux vautours et/ou aux chiens. Je souhaite simplement ajouter mon témoignage après avoir observé certains faits.

La scène se déroule en Estrémadure – Espagne, en Novembre.
De nombreux troupeaux de moutons paissent dans les plaines, et plusieurs femelles se nourrissent accompagnées de leurs agneaux nouveau-nés. Elles sont avec le troupeau, mais certaines s’en éloignent un peu tout en restant quand même à proximité.

Les moutons sont gardés par de grands chiens, souvent deux. Ces beaux animaux sont relativement agressifs envers les intrus, courant et aboyant fort le long des clôtures quand un véhicule passe sur la route, mais ils font leur travail et protègent le troupeau. Leur réaction est tout à fait normale.

En suivant la route qui traverse les plaines, nous nous arrêtons afin d’observer un Vautour fauve (Gyps fulvus). Il est seul et regarde intensément quelque chose que nous ne voyons pas, du moins pas encore.

Texte et photos de Nicole Bouglouan

Observation faite en Novembre 2010 en Estrémadure – Espagne.   

 

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Mais à quelques 70-80 mètres de là, nous voyons deux chiens, l’un couché tranquillement dans l’herbe, et l’autre en train de manger… Deux Pies bavardes (Pica pica) le harcèlent et il les repousse sans arrêt de manière agressive.

Et finalement, nous finissons par découvrir ce qu’il mange… C’est un agneau nouveau-né. La tête est très reconnaissable et il est impossible de s’y tromper. Le chien a probablement tué l’agneau, seul ou avec l’aide de l’autre chien, mais c’est le « travail » d’un mammifère et non d’un vautour qui est incapable physiquement de tuer de cette façon. Si l'agneau avait été mort-né, les vautours toujours présents dans le secteur auraient tout de suite partagé la carcasse.

Après quelques minutes, le vautour resté immobile s’envole sans la moindre tentative auprès de la carcasse.
Après avoir chassé les pies une fois de plus, le chien continue de dévorer l’agneau en tirant sur les entrailles, protégeant son bien entre ses pattes.

Je souhaite porter cette scène à votre attention car il est parfois trop évident d’accuser les vautours ou le chien du voisin. Ici, le coupable n’est autre que le gardien du troupeau lui-même. Son instinct naturel a pris le dessus et l’agneau nouveau-né était une proie aisée.

Il est très facile d’accuser les vautours dont les populations ont augmenté après avoir frôlé l’extinction. Mais les vautours sont essentiellement des charognards qui se nourrissent d’animaux morts. Cependant, ils peuvent être attirés par le sang quand les femelles, brebis ou vaches, mettent bas de jour ou de nuit et seules.

J’ai vu en Juin une brebis mettre bas au milieu du troupeau en fin d’après-midi. Les autres moutons ont continué leur progression dans les pâturages avec le berger, alors que la femelle est restée sur place avec son nouveau-né encore sanguinolent et une autre femelle. La scène se passait dans les Bardenas Reales en Espagne en Juin, sous les fenêtres d’un hôtel.

Je ne nie pas que les vautours soient capables d’attaquer un nouveau-né au moment de la naissance, attirés par le sang du placenta, mais les accuser sans preuves de tuer des moutons ou des agneaux plus âgés me semble trop facile.
Il est utile de considérer que les chiens de bergers eux-mêmes, les gardiens du troupeau, sont capables de tuer un agneau nouveau-né. Il n’est pas nécessaire d’avoir faim pour cela, mais l’instinct naturel en face d’une proie sans défense est souvent le plus fort !
Pensez-y…