English version

Accueil

Présentation

Fiches

Dossiers

Voyages
 
Galeries

Poésie

Liens

Nouveautés

Contact

Mentions légales

Texte et photos de Nicole Bouglouan

Un grand merci à Stan, “Apiculteur passionné” qui a bien voulu apporter des précisions à cette page.  

Sources :

Biology Teaching and Learning Resources

Wikipedia, the free encyclopaedia

 

Accueil

Sommaire « Sur le vif ! »

 

L’Abeille européenne, encore appelée Avette ou Mouche à miel, est originaire d’Europe, d’Asie et d’Afrique. Introduite en Amérique du Nord dans les années 1600, cette espèce est aujourd’hui largement répandue aux Amériques.
Plusieurs races sont reconnues en fonction de la distribution géographique. 

Les abeilles sont des insectes grégaires qui vivent en colonies énormes comprenant la mère ou reine, et sa progéniture, c’est-à-dire plusieurs milliers d’insectes. La reine est plus grande avec un abdomen plus large. Elle peut pondre jusqu’à 1500 à 2000 œufs par jour.   
Le corps d’une abeille est composé de la tête, du thorax et de l’abdomen. On trouve six paires de pattes et deux paires d’ailes sur le thorax. Les ailes sont reliées entre elles par la base et bougent toutes en même temps pendant le vol.   

Abeilles et Frelons

 Asiatique et Européen : les prédateurs d'abeilles

Apis mellifera, Vespa velutina et Vespa crabro

Les ouvrières collectent le nectar des fleurs grâce à leur longue langue ou « labium ». Ce nectar est pompé et avalé pour être plus tard, régurgité à la ruche.

C’est ici que commence la fabrication du miel… Pour faire au plus simple, les ouvrières avalent le nectar et le mélangent avec des enzymes avant de le régurgiter dans les alvéoles. Afin de provoquer l’évaporation de l’eau, les abeilles pratiquent des mouvements d’ailes rapides afin de créer un courant d’air dans la ruche. Lorsque le miel est plus sec, elles ferment les alvéoles où il reste. Le nectar et le pollen sont conservés dans les sections hautes de la ruche, et c’est là que l’apiculteur pourra récupérer ce trésor.

Mais  expliquer ici ce travail magnifique et hautement organisé n’est pas mon but. De nombreux auteurs talentueux et plus expérimentés l’ont fait bien mieux que je ne saurais le faire.
Je souhaite simplement partager avec vous une extraordinaire expérience avec les abeilles. Nous avons eu la chance d’être présents au moment de la formation d’un essaim dans notre jardin en début d’après-midi, et de pouvoir assister au travail difficile, long mais si calme d’un apiculteur, afin d’enlever proprement l’essaim de l’arbre où il s’était posé, et de récupérer les abeilles en leur offrant une ruche. 

Les abeilles sont utiles et inestimables pour nous. Elles jouent un rôle important dans la pollinisation en nous donnant les fleurs et les fruits. Pour cette raison, sauver un essaim est la meilleure chose à faire. Il ne faut pas le détruire.
Cet essaim comprend la reine et des milliers d’ouvrières et autres divers grades. Ils quittent la ruche, souvent au printemps ou à l’été, et cherchent un endroit adapté pour se poser, une cavité dans une branche d’arbre, une cheminée ou toute autre place similaire. Auparavant, plusieurs abeilles jouent les éclaireurs et partent à la recherche d’un autre endroit adapté à une nouvelle installation. Lorsqu’elles l’ont trouvé, elles retournent à la ruche pour informer les autres abeilles. Ensuite, l’essaim au grand complet abandonne la ruche et se déplace jusqu’au lieu choisi.
C’est ce qui s’est produit dans notre jardin il y a quelques jours.   

Un bourdonnement insistant venant de la cime de l’arbousier (Arbutus unedo) nous incite à lever les yeux, et la surprise est de taille ! Un nuage d’abeilles bourdonnantes vole au-dessus de nos têtes. Un essaim est probablement en train de se former dans l’arbousier. En regardant par l’autre côté, nous pouvons effectivement voir une masse ovale d’environ 40/45 centimètres de hauteur autour d’une branche et partiellement caché par la végétation. Les abeilles arrivent on ne sait d’où et se rassemblent sur cette chose mouvante. Quelle belle structure!

Mais la seule chose à faire est d’appeler un apiculteur. Les abeilles sont tellement menacées dans le sud-ouest de la France, à la fois par le Frelon asiatique (Vespa velutina) et le Frelon européen (Vespa crabo), mais surtout par la race asiatique, que nous devons sauver cet essaim. 

Heureusement, un jeune apiculteur enthousiaste arrive rapidement, et après une observation attentive de la situation, commence à préparer ses outils. L’essaim est relativement gros avec une estimation de 50/60 000 abeilles.
D’abord, une échelle ! Il est situé à quelques cinq ou six mètres au-dessus du sol. Ensuite, enfiler une combinaison de protection complète contre les dards. Ceci est absolument indispensable car les abeilles peuvent devenir très agressives pendant de tels travaux. Il ajoute un casque équipé d’un fin grillage sur le visage mais qui permet de bien voir, et des gants épais qui complètent efficacement cet équipement de sécurité.

Une ruche posée au pied de l’arbre attend ses nouveaux locataires. Et finalement, le principal outil qui va permettre d’atteindre l’essaim et de récupérer les insectes petit à petit : la perche télescopique associée à un long sac tubulaire. Ce sac peut être fermé des deux côtés. Il est ouvert en haut pour y faire tomber les abeilles tandis que la base est fermée avec une ficelle.

Tous les outils et la combinaison sont blancs excepté le toit de la ruche. Ceci est un choix délibéré car le blanc n’attire pas les abeilles…                

Les diverses opérations pour la récupération des abeilles peuvent commencer. L’apiculteur grimpe tout en haut de l’échelle avec la perche et le grand sac blanc qu’il positionne juste à la base de l’essaim, et commence à secouer la branche où les insectes sont agglutinés. C’est alors qu’une partie de la structure tombe dans le sac.

Ensuite, l’apiculteur déplace les abeilles dans la ruche en secouant le sac juste au-dessus. Le but est de capturer la reine. Si celle-ci finit par arriver dans la ruche, toutes les abeilles la suivront petit à petit. Mais la première tentative n’est pas bonne, pas plus d’ailleurs que la seconde. Mais finalement, c’est la troisième qui permet de déplacer la reine, car les autres semblent rester à présent dans la ruche au lieu de remonter vers l’essaim. Ce travail sera répété plusieurs fois avant que presque toutes les abeilles restent autour ou dans la ruche.  

La quantité est impressionnante lorsque l’apiculteur guide les insectes vers l’entrée de la ruche. Il les pousse doucement avec les mains protégées par les gants épais. C’est fascinant !   

Il reste juste une grappe en suspend à la branche. Elles descendront plus tard. La ruche restera dans notre jardin une journée supplémentaire afin d’attendre les retardataires. Celles qui sont déjà dans leur nouvelle maison produisent des odeurs susceptibles d’attirer les autres.

Plusieurs heures plus tard, à la tombée de la nuit, tout est très calme. Il y a juste quelques abeilles à l’entrée de la ruche.
On verra demain !
Malheureusement, plusieurs dangers guettent ces insectes actifs…    

Le matin suivant, après une nuit calme, la ruche est bourdonnante et très occupée ! Les abeilles volent tout autour dans les arbres et parmi les fleurs. Plus aucune en revanche sur la branche, elles sont toutes ensemble maintenant.
Elles communiquent par le toucher et l’odorat, et sont capables d’identifier d’autres membres de leur colonie seulement par un toucher réciproque des antennes.  

Les ailes vibrantes sont une autre façon de communiquer entre elles. Elles dansent aussi, en suivant une figure en forme de 8 afin d’indiquer les bonnes sources de nectar aux autres. Leurs comportements sociaux par le biais de nombreux signaux sont impressionnants.

Mais la menace principale vient du frelon  asiatique (Vespa velutina). Ce grand frelon tue les abeilles à l’entrée de la ruche et emporte ensuite sa proie plus loin pour n’en dévorer que certaines parties.

Actuellement, nos abeilles ne savent pas se défendre. Cependant, nous avons observé quelques parades de menace avec les ailes droites, les antennes et les pattes avant levées vers le prédateur de façon agressive.

Elles se sont aussi regroupées pour former une masse compacte en face du frelon, comme le font certains petits poissons face à leurs grands prédateurs.   

Celui-ci est venu plusieurs fois, il a pris des abeilles à quelques reprises, mais il est souvent reparti bredouille ! Peut-être avons-nous assisté aux premières tentatives de défense contre ces géants…

Mais malheureusement, le Frelon Européen (Vespa crabo) représente aussi une menace pour les abeilles, bien qu’étant moins actif que le Frelon asiatique. Il est grand et lourd, mais plus maladroit.

Les abeilles adoptent une technique défensive différente face à celui-ci, peut-être moins agressive, avec juste quelques abeilles en position de défense.

Mais il en capture quelques-unes aussi, et les dévore de la même façon que le Frelon asiatique.  

Ces observations nous font espérer que finalement, les abeilles apprendront à se défendre contre ces tueurs géants.
Nous ne pouvons pas imaginer la nature sans abeilles ! Plus de fleurs ni de fruits, rien…
Nous devons les protéger en éloignant ces prédateurs aussi souvent que possible, afin de profiter d’une vraie nature avec ses couleurs, ses parfums et ses insectes bourdonnants !  

Toutes

les images

Frelon asiatique
Frelon européen
Ici, deux abeilles partagent de la nourriture. Cette action s'appelle la "trophallaxie".
La nourriture pré-digérée sert à nourrir d'autres abeilles.
C'est aussi une façon de transmettre des informations sur la source de cette nourriture.

Ici, l’abeille est face à la ruche avec l’abdomen arrondi et les ailes battantes. Sur son abdomen se trouve la glande de Nasanov qui produit des phéromones, des substances chimiques qui transmettent des messages entre les membres de la ruche. Elles ont certainement trouvé les substances déposées par l’apiculteur à l’entrée de la ruche afin de les attirer dans ce nouveau lieu et elles en font part aux autres.

Quand une abeille est capturée par un frelon, elle est “découpée” car le prédateur n’emporte que le jabot.
Une fois que la ruche a été décimée par les frelons, ils récupèrent les larves d’abeilles pour nourrir leur progéniture et consomment une partie du miel. Ensuite, ils s’attaquent à une autre ruche.

Un seul nid de frelons tue 4 à 5  colonies d’abeilles. Il peut aller chercher ses proies à plusieurs dizaines de kilomètres.