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PROTECTION / MENACES / STATUTS :         
La Sterne de Dougall est largement répandue mais reste très locale sur les côtes de six continents.
L’espèce est affectée par le piégeage des adultes et la collecte des œufs en Afrique de l’Est et aux Caraïbes, mais également dans certaines zones d’hivernage. De plus, l’augmentation des activités liées à la pêche à la palangre et la prédation ont aussi un impact significatif. Dans le nord de l’Europe, la perte de l’habitat a causé la disparition de quelques colonies.

La population globale est estimée à 200 000/220 000 individus. La tendance générale est incertaine, avec des populations qui augmentent, d’autres qui déclinent et encore d’autres qui semblent stables en fonction de la distribution.
Mais la Sterne de Dougall n’est pas considérée globalement menacée pour le moment.   

Fr: Sterne de Dougall
Ang: Roseate Tern
All: Rosenseeschwalbe
Esp: Charrán Rosado
Ita: Sterna di Dougall
Nd: Dougalls Stern
Sd: rosentärna

Photographes:

John Anderson
John Anderson Photo Galleries

Aurélien Audevard
OUESSANT DIGISCOPING

Texte de Nicole Bouglouan

Sources :

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 3 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334202

OISEAUX DE MER – Guide d’identification de Peter Harrison – Editions Broquet (Canada) – ISBN-10 : 2890004090 – ISBN-13 : 978-2890004092

Terns of Europe and North America Par Hans Larsson, Klaus Malling Olsen – Editeur: A&C Black, 2010 – ISBN: 1408131684, 9781408131688 – 224 pages

Avibase (Denis Lepage)

Birdlife International

Road to recovery for the Roseate Tern

Birds of the World

Audubon

Protecting the rarest breeding seabird in Europe

Roseate Tern breeding dispersal and fidelity: responses to two newly restored colony sites

American Bird Conservancy

speciesatrisk.ca

ANIMALIA

Wildlife Journal Junior  

Learn about roseate terns

What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)

Wikipedia, the free encyclopaedia

 

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Sommaire fiches

 

Sterne de Dougall
Sterna dougallii

Ordre des Charadriiformes – Famille des Laridés

INTRODUCTION :
La Sterne de Dougall est présente sur les côtes de six continents où elle est largement répandue mais localement. Elle se reproduit sur les îles couvertes de végétation épaisse dans les régions tempérées, mais elle préfère les ilots arides sous les tropiques.
Elle pêche dans les estuaires et au large des côtes. En dehors de la période de nidification, elles se reposent sur les bancs de sable ou sur les plages aux embouchures des fleuves, dans les estuaires ou sur le front de mer.
Elles se reproduisent en colonies et déposent leurs œufs dans une légère dépression sur le sol. Les deux adultes partagent les tâches liées à la reproduction.

La Sterne de Dougall est encore piégée dans certaines régions, et l’espèce est également affectée par l’augmentation de la pêche à la palangre, mais aussi par la prédation et la perte de l’habitat selon la distribution.
Au niveau de la population, la tendance est variable, avec des populations en augmentation, tandis que d’autres sont stables ou déclinent. Mais actuellement, la Sterne de Dougall ne semble pas globalement menacée.

Le nom de l’espèce rend hommage au physicien Ecossais, le Dr Peter McDougall (1777-1814). Le nom anglais « roseate » fait référence à la teinte rosée de la poitrine en plumage nuptial.

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 33-41 cm
Envergure : 72-80 cm
Poids : 95-130 gr

La Sterne de Dougall en plumage nuptial est uniformément blanche sur le corps, mais la tête et la nuque sont noires. Le manteau et les ailes sont gris pâle. Sur le dessus des ailes, les primaires externes paraissent plutôt noirâtres. La queue profondément fourchue présente de longues rectrices externes pouvant mesurer de 13 à 22 centimètres.
Les parties inférieures sont blanches avec une légère teinte rosâtre pâle sur la poitrine, au début de la saison nuptiale. Cette teinte rosée est difficile à voir en pleine lumière. Elle disparaît progressivement avec l’usure du plumage causée par l’incubation. De plus, elle est souvent cachée par les extrémités blanches des plumes.

Au tout début de la saison de reproduction, le bec est noir, mais sa couleur varie en fonction de la distribution, et quelques populations présentent un peu de rouge à la base vers la fin de l’incubation. Le bec devient plus rouge, jusqu’au tiers ou la moitié du bec lorsque les poussins s’envolent pour la première fois. Il redevient noir en août-septembre.
Les yeux sont brun noirâtre. Les pattes et les doigts palmés sont rouge orangé vif chez les adultes en plumage nuptial, mais ils sont noir brunâtre foncé pendant le reste de l’année.

En dehors de la période de reproduction, l’adulte a la queue plus courte à cause des rectrices externes. Sur la tête, le front est blanc, tandis que la couleur noire est restreinte à l’arrière de la tête. Les pattes et les doigts sont noirâtres.

Mâle et femelle ont le même plumage, mais la femelle est légèrement plus petite que le mâle.

Le juvénile a le manteau barré de noirâtre ou de brun, tandis que le dos et le croupion sont tachetés de gris brunâtre. Le bec, les pattes et les doigts sont noirâtres.
Le subadulte ressemble à l’adulte non nuptial, mais il a le front blanc et l’arrière du cou moucheté de brunâtre. Une marque brunâtre traverse la calotte et s’étend jusqu’au parotiques et à la nuque.

SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :                
La Sterne de Dougall a une distribution mondiale. Elle est présente depuis l’Europe jusqu’en Afrique et en Australie.
Les oiseaux sont plus petits en Australie, alors que les plus grands se trouvent dans l’Atlantique Nord.
 
La Sterne de Dougall a trois sous-espèces :
S.d. dougallii (décrite plus haut) se trouve depuis la Nouvelle Ecosse jusqu’à New York et la Floride, vers le sud dans le Golfe du Honduras et les Antilles jusqu’aux îles au large du Venezuela. Elle se reproduit au Mexique, mais aussi aux Açores, dans le nord-ouest de l’Europe, dans l’est et le sud de l’Afrique depuis le sud de la Somalie jusqu’en Tanzanie, et aussi dans l’ouest et l’est de la Province du Cap de Bonne Espérance.
Les populations américaines hivernent aux Caraïbes et le long des côtes du nord-est de l’Amérique du Sud.

S.d. gracilis

S.d. gracilis est présente depuis les Seychelles et vers le sud jusqu’à Madagascar, et vers l’est jusqu’à l’Ile Rodrigues. Elle est également présente en mer d’Oman, dans l’ouest et le sud-est de l’Inde, au Sri Lanka, aux Iles Andaman, aux Iles Mergui et aux Iles Cocos. Elle se trouve aussi dans les îles Ryūkyū au Japon, sur les côtes de Chine et de Taïwan vers le sud jusqu’aux Grandes Iles de la Sonde, aux Moluques et en Australie, ainsi que vers l’est jusqu’au sud de la Nouvelle Guinée, les Iles Salomon, la Nouvelle Calédonie (et peut-être Fidji, et vers l’est jusqu’aux Iles Tuamotu).         
Cette race a davantage de rouge sur le bec pendant la reproduction, et elle est plus petite. 

S.d. korustes se trouve au Sri Lanka, aux Iles Andaman et aux Iles Mergui.
Cette race a le manteau d’un gris plus foncé que la race « gracilis », et le bec est plus court.

HABITAT :
La Sterne de Dougall nidifie sur des îles rocheuses ou sableuses, ou sur des récifs coralliens où pousse une végétation basse. Elle se reproduit près des eaux peu profondes où elle pêche, souvent des baies ou des estuaires abrités. Elle se nourrit habituellement dans les eaux côtières, bien que parfois elle s’aventure bien au large, en particulier dans des eaux plus chaudes.
Elle préfère cependant les ilots arides sous les tropiques. 

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
La Sterne de Dougall a pour cris les plus courants un « keek » haut-perché  et un « kir-ik » plus bas.
Lorsqu’elle se sent menacée à la colonie, elle produit une série  de cris plus bas et plus durs « aaach » ou encore « kraak » de même tonalité. Ces cris sont émis au moment où l’oiseau harcèle un intrus trop près du nid ou un prédateur dans l’eau. 
Un autre cri d’alarme, un « kiu », est émis lorsque l’intrus s’approche du nid. La sterne émet aussi un « kyeep » plus fort.
En vol, elle lance un « keek » aigu tout en pêchant en groupe.
La Sterne de Dougall a un vaste répertoire de cris en fonction de chaque situation.

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :  
La Sterne de Dougall se nourrit principalement de poissons, surtout des petits comme les lançons et les harengs au large des côtes Est de l’Amérique du Nord. Mais elle capture aussi quelques mollusques et crustacés, ainsi qu’une variété de poissons comme les maquereaux et les anchois, et d’autres espèces.

Elle capture ses proies en plongeant depuis une hauteur qui va de un à six mètres, parfois même jusqu’à 10-12 mètres. Il lui arrive de disparaître complètement sous la surface.  
Elle pêche en patrouillant en vol au-dessus de l’eau, mais elle pratique moins le vol stationnaire que la plupart des autres sternes. La proie est prise avec le bec et remontée jusqu’à la surface. Le poisson est avalé la tête la première après avoir été retourné en le lançant en l’air. Ou bien elle le transporte en travers du bec jusqu’à la colonie pour nourrir ses poussins.  

En fonction de la distribution, la Sterne de Dougall pêche aussi sur l’eau en plongeant le bec sous la surface. Il lui arrive aussi de se nourrir en compagnie de Phalacrocoracidés, de Gaviidés et d’Alcidés, et elle suit aussi les bateaux de pêche dont elle récupère quelques débris. Elle vole aussi des proies aux autres oiseaux de mer.  

La Sterne de Dougall est monogame et les liens du couple durent longtemps. Elles nidifient en colonies sur des petites îles, souvent en compagnie d’autres sternes comme la Sterne pierregarin.  
Les sternes effectuent de magnifiques parades aériennes, une ascension rapide avec des battements actifs et saccadés, à des hauteurs de 30 à 300 mètres dans le ciel. Au point le plus haut, le mâle commence à se laisser glisser vers le bas avec le bec pointé vers le sol. La femelle glisse aussi près de lui mais au-dessus de lui avec le cou tendu et tordu sur le côté. Ensuite, les deux oiseaux descendent ensemble en glissant tandis que la femelle se balance d’un coté à l’autre, au-dessus et en avant du mâle.
Mais les Sternes de Dougall paradent aussi au sol avec la queue relevée et le cou arqué. Le mâle fait aussi des offrandes de nourriture à la femelle. Les deux adultes partagent toutes les tâches liées à la reproduction.

La Sterne de Dougall est un migrateur longue distance. Les oiseaux du nord-est migrent vers le sud fin août/début septembre, depuis le nord-est des Etats-Unis jusqu’aux eaux au large de Trinidad et du nord de l’Amérique du Sud, et le long des côtes nord et est de l’Amérique du Sud jusqu’à l’est du Brésil.
Dans l’Ancien Monde, les sternes de l’est de l’Afrique sont absentes entre novembre et mai, et se déplacent probablement vers l’Afrique du Sud.
De nombreux oiseaux non-nicheurs se trouvent en Australie, au sud de la Grande Barrière de corail. Après avoir recapturé des oiseaux marqués, il a été noté que ces sternes appartenaient à la population d’Asie, et quelques-unes d’entre elles à la population locale, les deux étant de la sous-espèce « gracilis ». Ceci montre de façon évidente que les oiseaux nicheurs asiatiques de cette sous-espèce passent l’hiver dans l’Hémisphère sud.

Comme les autres sternes et plus généralement l’ensemble des oiseaux de mer, la Sterne de Dougall est très agile en vol. Le vol est actif et gracieux, en particulier pendant les parades aériennes. Les battements sont assez raides, rapides et même presque hâtifs. 

S.d. gracilis

REPRODUCTION DE L’ESPECE :  
La saison de reproduction a lieu en avril dans l’ouest de l’Australie, en Inde, au Sri Lanka et à Madagascar, en mai-juin dans le nord-est des Etats-Unis et en Europe, en juin en Somalie, en juillet-août au Kenya et aux Seychelles, et en juin-octobre en Afrique du Sud. La ponte peut avoir lieu plus tôt si les ressources alimentaires sont abondantes.  
         
La Sterne de Dougall se reproduit habituellement en colonies mixtes, souvent avec la Sterne pierregarin, mais de grandes colonies monospécifiques existent aussi. Elles sont très denses, avec les nids espacés d’environ 40 centimètres.
Le site du nid se trouve sur le sol, souvent sous le couvert végétal composé d’herbes, de broussailles, ou aussi sur une corniche rocheuse ou à découvert sur le sable nu. Le nid est une dépression peu profonde construite par les deux adultes. Elle est souvent tapissée de quelques débris.

La femelle dépose généralement 1, 2 ou parfois 3 œufs couleur crème ou olive pâle avec des marques sombres. Les deux adultes incubent (mais surtout la femelle) pendant 22-26 jours.
A la naissance, les poussins sont tachetés de sombre. Les parties inférieures sont blanc chamoisé, mais le menton et la gorge sont gris foncé. Ils sont nourris par les parents. Ils quittent le nid très vite et se cachent aux alentours dans la végétation jusqu’à leur envol, à l’âge de 23-30 jours. Ils restent dans le groupe familial pendant au moins deux mois.