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De l’observation à la photographie…
ou l’inverse ?

 

Vous êtes-vous parfois demandé ce qui vous poussait à prendre des photos d’un animal en général, ou d’un  oiseau en particulier ? Violer ainsi sa vie quotidienne et privée, le surprendre dans sa quête de nourriture pour survivre, pendant une parade nuptiale pour séduire sa belle, au cours d’un accouplement pour perpétuer l’espèce…

Notre curiosité nous incite à toujours chercher à percer les mystères de la nature ! Ils sont infinis, mais notre ténacité aussi ! C’est ainsi que nous redoublons d’ingéniosité pour approcher notre sujet, usant de ruses et de cachettes diverses pour mieux le voir, mais surtout, pour ne pas le déranger. Car notre but est d’abord d’observer et de préserver,  et ce n’est qu’ensuite que nous voulons fixer ces instants. Mais parfois, il est trop tard… l’oiseau s’est envolé !

Et nous voilà partis sur le terrain, l’allure décidée et le matériel en bandoulière, les jumelles à la main et l’œil aux aguets !
Le chemin serpente à travers la campagne, parmi les herbes folles et les buissons agités par le vent. Des bruissements nous font savoir que la nature vit intensément. Des cris étouffés, des frôlements, et cette lumière magnifique qui nous entoure ! Tout est propice à une belle séance de photo ! Encore faut-il trouver un sujet…

Chacun a sa façon d’aborder le problème. Pour certains, l’affût est indispensable. Un filet de camouflage, une construction légère, faite de toile et de bois, flottante ou pas suivant le lieu choisi, mais aussi la voiture qui ne dérange pas forcément l’oiseau tant que vous n’en bougez pas !

Personnellement, je n’utilise pas de cachette, à part la voiture ou un observatoire. Mais si je dois en sortir, c’est avec maintes précautions, en restant baissée, silencieuse et aussi discrète que possible. Après quelques minutes d’observation, si l’oiseau ne bouge pas, je me relève un peu de façon à pouvoir prendre des photos. Je reste calme, cherchant à faire partie du décor pour ne pas attirer l’attention de mon sujet. Si à ce moment-là, il n’a toujours pas bougé, la suite peut devenir prometteuse, mais il faut bien savoir que rien n’est jamais acquis !

Continuant ma progression, j’avance doucement, à couvert, et surtout  lorsque l’oiseau ne regarde pas de mon côté. Dès qu’il tourne la tête, je m’arrête et je tente la photo. Et là, la chance intervient aussi. Ou bien l’oiseau vous accepte, ce qui est relativement fréquent, ou bien, il s’envole car vous l’avez effrayé ! 

Mais il ne faut pas être déçu. Vous avez pu l’observer en pleine nature, à l’état sauvage, dans son environnement, et cela, c’est inestimable ! Dans quelques dizaines d’années, et même avant pour certaines espèces en danger, vous ne pourrez voir ces oiseaux que dans des cages, en captivité, s’ils ont survécu…

Et c’est là que l’on se rend compte que la photographie mène à l’observation. Si au début, nous ressentons le besoin impérieux de ramener à la maison une carte bien remplie de photos de toutes sortes, floues, trop sombres, trop cramées, mais aussi parfois bien belles, l’envie vient ensuite de profiter de l’instant et d’observer la nature sans la déranger, d’éviter les mouvements nécessaires à la préparation du matériel photo et de regarder, tout simplement, afin de fixer l’instant. Vous revenez à la maison avec des images plein la tête et l’appareil toujours en bandoulière, un peu comme le chasseur qui revient sans gibier, mais heureux d’avoir fait une splendide promenade avec son chien ! 

Ensuite, les souvenirs sont ce que nous en faisons. Ou bien ils restent dans notre mémoire et nous donnent envie de recommencer, ou bien, ils s’estompent, et nous nous promettons que la prochaine fois, nous ramènerons quelques cartes remplies de photos. Le plaisir de revivre ces moments d’observation de façon concrète sur notre écran d’ordinateur nous donnera envie d’en savoir plus, et la prochaine séance de photo sera accompagnée de grands moments d’observation. Les deux sont complémentaires, la différence, c’est que l’un viole l’oiseau, et que l’autre le laisse vivre en toute quiétude pour notre plus grand plaisir !    

Texte et photos de Nicole Bouglouan 

A partir d’observations personnelles sur le terrain.

 

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