UN  VISITEUR  INATTENDU !

Je viens juste de constater
Qu’un petit mulot sympathique
Dans mon jardin voudrait rester,
Car il en aime la musique!

En arrivant par le fossé,
Il a creusé sous la clôture.
Sous la route il a dû passer
Afin d’atteindre la verdure.

Et de galerie en tunnel,
Il va investir mes parterres!
Pour les fleurs, c’est un jeu cruel,
Car ne connaîtront que la terre!

Mais il est tellement joyeux,
Montrant le bout de sa frimousse
Où brillent de doux poils soyeux,
Au milieu des mottes de mousse!

Parfois le matin je le vois,
Quand s’approchant de la coupelle,
Penché sur l’eau, prudent il boit,
Et repart courant de plus belle.

Bien sûr je vais avoir des trous,
Et des tas de sable grisâtre
Vont créer des reliefs si fous,
Niant mes efforts opiniâtres !

Car mon enclos était plaisant...
Partout des fleurs multicolores
Dispensaient un parfum grisant.
Auront-elles le droit d’éclore?

Ou bien ce vilain garnement
Va-t-il détruire leurs racines,
Quand au hasard d’un croisement,
Il va aiguiser ses canines?

Mais j’aime le voir gambader,
Puis se cacher sous une pierre
D’où sans crainte il peut regarder
S’en aller le chat de gouttière!

Osant avancer doucement,
Je vois poindre son nez tout rose;
Ses grands yeux noirs sont si brillants,
Il n’a vraiment pas l’air morose!

Et lorsqu’ayant bien saccagé
Massifs et autre passiflore,
Dans un tunnel va s’engager
Dès que va s’allumer l’aurore.

Un beau jour il va s’évader
Vers la pelouse au sol plus tendre
Dans le parc, de l’autre côté,
Où il doit faire bon s’étendre.

Y sera-t-il bien accepté
Quand pointeront ses monticules,
Ou sera-t-il intercepté
Quand rougira le crépuscule?

Cela nul ne peut le prévoir.
A mon avis tout est possible
Car sa tête peut émouvoir
L’être le plus irréductible !

Et je suis sûre que demain
J’apercevrai sa silhouette
Bondissant dans l’autre jardin,
Jouant avec les pâquerettes.

Je pourrai suivre son chemin
A l’aide de ses pyramides
S’éparpillant sous les grands pins,
Lorsque le ciel devient limpide...

A très bientôt, petit mulot!
Reviens me voir si tu t’égares.
Pour toi, j’entrouvre mon enclos,
Tu peux entrer sans crier gare!

 

Texte et illustrations de Nicole Bouglouan

 

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