English version

Accueil

Présentation

Fiches

Dossiers

Voyages
 
Galeries

Liens

Nouveautés

Contact

Mentions légales

 

ERNEST ET SIFFLOTIN VONT AU ZOO

C’était le printemps, une très belle journée!
Ernest et Sifflotin se laissèrent tenter
Par le grand dépliant vantant la renommée
Du zoo situé dans la ville à côté.

Ils pourraient apporter, par cette initiative,
Du réconfort à leurs amis emprisonnés,
Car leur légendaire bonté, si impulsive,
Aux cas difficiles les avait abonnés!

Le dernier en date, le beau paon bleu Altesse,
De temps en temps leur donnait bien quelques soucis.
Un peu têtu, mais toujours plein de gentillesse,
Son passé un peu flou le rendait indécis...

Ils partirent donc en début de matinée.
Sur le dos d’Altesse, Ernest et Sifflotin
Comptaient bien s’offrir une grasse matinée,
Bercés par la marche lente de leur copain.

Ils ne savaient pas que ce chenapan d’Altesse
Leur réservait un petit tour pas bien méchant
Qui les guérirait gentiment de leur paresse...
En attendant, ils cheminaient à travers champs.

Texte et illustrations de Nicole Bouglouan

 

Accueil

Sommaire contes

Arrivé à proximité de la rivière,
Le grand oiseau décida d’éviter le pont
Et de traverser d’une façon singulière:
Battant des ailes, il s’éleva d’un seul bond!

Sifflotin, le premier, réagit quand la brise
Souleva doucement les plumes de son corps.
S’étirant avec volupté, il lâcha prise
Pour s’en aller voler auprès du paon retors.

Et le pauvre Ernest, réveillé par les fous rires,
Fut frappé de stupeur en regardant en bas.
Se croyant un  instant le jouet d’un délire,
Il ferma les yeux, effaçant ce mauvais pas!

Il se sentit alors aspiré vers la terre,
Puis soudain, il remonta; c’était effrayant!
Ouvrant tout grand les yeux, il vit ses deux compères
Qui se moquaient de lui, tout en redescendant.

Altesse se posa enfin dans l’herbe tendre
Et alla voir Ernest en se tordant le cou.
Celui-ci déclara ne vouloir rien entendre,
Vexé d’avoir été raillé par ces deux fous!

Sifflotin à son tour fit une tentative,
Mais le front haut et fier, Ernest se détourna,
Les laissant assumer sous leurs mines fautives,
Toutes les suites possibles d’un tel coup bas!

Sifflotin et Altesse reprirent la marche
Suivis à distance par un Ernest buté.
Mais une idée leur vint, en ultime démarche
De réconciliation, car ils étaient futés...

S’envolant de concert, ils cueillirent des baies,
Surtout les plus belles, afin de s’excuser.
Une grande feuille venant de la futaie
Fut posée au sol devant Ernest médusé.

Puis les beaux fruits rouges installés en quinconce
Sur ce plateau ingénument imaginé,
Permirent d’obtenir la meilleure réponse:
Le hérisson acceptait de les pardonner!

Enfin réconciliés, ils reprirent la route
Et plus tard, ils aperçurent dans le lointain
Une arche géante : c’était sans aucun doute
L’entrée du parc. Ils s’activèrent, pleins d’entrain.

Achetant les billets, Sifflotin prit bien garde
Aux  mauvaises surprises pouvant s’y cacher.
Ils avancèrent en observant les pancartes
Afin de trouver ce que chacun recherchait.

Ernest s’arrêta auprès de ses congénères.
Aussitôt, plusieurs porcs-épics vinrent vers lui.
Sans plus réfléchir, il passa sous la barrière.
Altesse et Sifflotin poursuivirent sans lui.

Un peu plus loin, en passant tout près d’une cage,
Sifflotin reconnut ses  amis perroquets.
Ils arboraient tous de magnifiques plumages
Et donnaient toujours l’impression de se moquer!

Ils s’étaient connus au temps des «métamorphoses»,
Quand l’oiseau noir en arc-en-ciel s’était changé.
D’un commun accord, la discussion restait close,
Ce souvenir étant devenu étranger...

Afin de pouvoir bavarder tout à son aise,
Il se faufila donc au travers des barreaux.
Il aimait beaucoup s’offrir cette parenthèse
Qui le changeait un peu de sa vie au hameau.

Tout seul, Altesse partit donc à l’aventure
Contemplant un spectacle qui l’émerveillait.
Il vit soudain un oiseau de grande envergure
S’avancer vers lui… il en fut émoustillé!

La nouvelle venue, car c’était une dame,
Le trouvant beau, le regarda intensément.
Altesse, intimidé, mit toute son âme
Dans un sourire enjôleur et très séduisant!...

Ils engagèrent une conversation franche.
Leur étrange ressemblance les unissait.
Elle était au parc depuis un lointain dimanche,
Et l’arrivée d’Altesse la réjouissait.

En réalité, c’était une jolie paonne.
Son prénom, Princesse, lui allait comme un gant.
Et la même couronne, dressée sur leurs crânes,
Ajoutait à leur couple un air très élégant!

Aile-dessus, aile-dessous, la voix joyeuse,
Ils atteignirent l’enclos où elle vivait.
S’installant au soleil, Princesse était heureuse:
Elle allait vivre, là où elle survivait!

Hélas, l’après-midi passa un peu trop vite.
Ils parlèrent longtemps et firent des projets.
Le regard de Princesse était comme une invite.
Altesse s’y perdit... Il sut qu’il reviendrait!

Ayant dit au revoir à sa nouvelle amie,
Il partit rejoindre Ernest et Sifflotin.
Tous deux avaient une mine fort réjouie
Qui en disait long, avec leurs clins d’œil en coin!

Les conversations allaient bon train sur la route,
Chacun voulant raconter son après-midi.
Ils allaient donc s’organiser, coûte que coûte,
Pour retourner voir plus souvent leurs bons amis.

Chacun chez soi, se laissant bercer par le rêve,
Revécut en solo l’histoire de ce jour.
Ernest et Sifflotin connaissaient cette trêve
En habitués de ces visites d’un jour.

Mais Altesse vivait comme sur un nuage.
Qu’importe le passé! Regardons l’avenir!
Il se voyait entouré d’oisillons très sages
Aux côtés de Princesse qu’il voulait chérir...

Car l’obscurité planant sur ses origines
N’empêcherait plus la venue de jours nouveaux.
Ses amis lui avaient redonné des racines.
Désormais, il verrait sa vie comme un cadeau!