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ERNEST ET SIFFLOTIN REÇOIVENT LEURS AMIS

          Nos deux compères deviendraient-ils enfin sages?
          Leur expérience du camping au bord de l'eau
          A dû laisser quelques traces dans leurs cerveaux,
          Car leurs têtes planaient moins parmi les nuages!

          Leurs ambitions paraissaient bien plus raisonnables.
          Ils décidèrent donc, pour marquer leur retour,
          De recevoir chez eux leurs amis d'alentour,
          Et de leur offrir une fête mémorable.

          Ils habitaient tous deux dans une belle haie.
          Sous les plus basses branches, la maison d'Ernest,
          Et là-haut, résolument orienté vers l'Est,
          L'abri de Sifflotin, caché dans la futaie.

          Il ne faut jamais mépriser un adversaire,
          Mais entrer dans son jeu est le meilleur moyen
          Pour lui faire oublier le but de son larcin,
          Et pouvoir retourner contre lui son affaire!

          Pour plus de facilité, tous deux estimèrent
          Que le plus simple serait de rester au sol
          Afin d'y planter trois ou quatre parasols
          Qui feraient office de clôture éphémère.

          Ensemble, après avoir choisi une date,
          Ils dressèrent la liste des invitations,
          En prenant bien soin d'éviter les omissions
          Qui pourraient blesser des amis de longue date!

          Une fois achevée, vérifiée et relue,
          La colonne recouvrait quatre ou cinq feuillets.
          C'était réconfortant de voir sur le papier
          Que l'amitié se mesurait sans retenue.

          Ce travail terminé, ce fut le tour des courses.
          Au menu : salades, quiches, pizzas, gâteaux; 
          Pour les boissons : jus de fruits, limonade et eau.
          Parfait! Juste dans les limites de leur bourse!

          Le temps passa très vite pour nos deux compères.
          La veille du grand jour, Ernest et Sifflotin
          Se mirent au travail avec beaucoup d'entrain.
          A tous les deux, ils faisaient une sacrée paire!

          Sifflotin se chargea de préparer la pâte
          Des quiches et des pizzas à garnir plus tard.
          Vraiment créatif, Ernest jetait au hasard
          Les légumes des salades dans plusieurs jattes.
                                                                                             
          Puis arriva le tour de la pâtisserie.
          Nos deux cordons bleus s'amusaient comme des fous.
          Parfois, entre deux rires s'envolait un chou...
          Sifflotin se distinguait par ses pitreries!

          Le soir, le terrain était un champ de bataille!
          Il y avait de tout dans le moindre recoin.
          Ils nettoyèrent donc, pour que le lendemain, 
          La place soit bien nette pour les victuailles.

          Et ce fut le grand jour. Toute la matinée,
          Ernest et Sifflotin disposèrent les plats
          Sur une longue nappe tendue bien à plat
          Tout près de la haie, sous une basse ramée.

          Enfin, vers midi, les invités arrivèrent :
          Souris, lézards, lapins, écureuils et oiseaux
          Avaient tous revêtu leurs atours les plus beaux.
          Ils étaient tous là! Pas un seul retardataire!

            Après les salutations d'usage, les hôtes
          Invitèrent chacun à passer au buffet
          Dont la richesse fit vraiment beaucoup d'effet
          Sur toute l'assemblée, attisant les parlotes!

          C'était, pour sûr, une réception magnifique, 
          Mais au moment où la fête battait son plein,
          Sur le repas joyeux s'abattit un essaim...
          Les guêpes affamées semèrent la panique!

          Profitant de cette retraite générale,
          Le gros matou, écarté des invitations,
          En pleine débandade fit une irruption
          Pour tenter d'apaiser sa petite fringale!

          Coulant son cruel regard sur la foule entière,
          Sur une souris il jeta son dévolu.
          Mais Ernest, courageux, prit en charge l'intrus,
          Et, jouant son jeu, lui fit perdre ses repères...

Il lui proposa d’une façon très aimable
De s’approcher et de profiter du buffet.
Il choisit avec lui plusieurs sortes de mets
Pouvant plaire à un chat tout à fait convenable.

          Puis, tous deux s'avançant vers la pâtisserie,
          Ernest lui indiqua un superbe gâteau
          Rempli de bonne crème; c'était le plus beau!
          Le chat, gourmand, bavait devant les sucreries.

          Avec appétit, il mordit avec délices
          Dans le Saint Honoré que les guêpes occupaient...
          Sa surprise fut grande alors qu'il mastiquait,
          De sentir qu'il enflait! Il était au supplice!

          Il s'enfuit en courant, là-bas, dans la prairie,
          Entraînant à sa suite le bruyant essaim!
          Le calme revint dans l'évènement mondain.
          Chacun reprit sa place dans la sauterie.

          Très tard, dans la soirée, une douce musique,
          Baignait les invités d'une étrange langueur.
          Les émotions passées, après tant de frayeur,
          La fête s'achevait de façon sympathique.

          A la fois saluant et remerciant leurs hôtes,
          Tout ce petit monde s'égaya dans la nuit.
          Et parce qu'un peu d'imprévu jamais ne nuit,
          L'évènement fut commenté, plus que tout autre!

          Ernest et Sifflotin s'écroulaient de fatigue,
          Mais la fierté d'avoir fait fuir leur ennemi
          Les avait bien grandis aux yeux de leurs amis.
          Ils allèrent dormir, pleins de rêves ludiques.

Texte et illustrations de Nicole Bouglouan

 

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