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ERNEST ET SIFFLOTIN JOUENT LES CHAPERONS

Les débuts difficiles marquent une vie,
Nous rendant plus sensibles, mais aussi plus forts
En sachant réprimer nos nombreuses envies
Et privilégier le fruit de tous nos efforts.

Princesse et Altesse vont vivre leurs fiançailles
Sous la protection attendrie de leurs amis.
Mais très bientôt, nous fêterons leurs épousailles,
Car en tant que témoins, nous serons tous requis!

 

Texte et illustrations de Nicole Bouglouan

 

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Sommaire contes

 

 

 

Ernest et Sifflotin, et leur copain Altesse,
Coulaient des jours heureux sous leur coin de ciel bleu.
Ils accomplissaient bien toujours quelques prouesses,
Mais le cours de leur vie était très harmonieux

Ils retournaient souvent au zoo de la ville,
Guettés impatiemment par leurs très chers amis.
Ils leur apportaient la sérénité tranquille
Qui manquait à tous ceux devant vivre soumis.

Altesse rendait des visites régulières
A la belle Princesse qu’il aimait si fort.
Partant vite et en cachette de ses compères,
Il lui prodiguait un très précieux réconfort.

Les séparations chaque fois plus difficiles
Montraient nettement qu’ils étaient très amoureux.
Décidant de joindre à l’agréable l’utile,
Vint le moment pour le paon de jouer le jeu.

Lorsqu’un soir, bien plus triste qu’à l’accoutumée,
Il partit rejoindre Ernest et Sifflotin,
Il laissa échapper les larmes refoulées
Causées par la nouvelle apprise le matin...

Le parc voulait transférer la douce Princesse
Dans un zoo éloigné … il ne la verrait plus!
Il émanait de lui une telle détresse
Que le réconforter devenait superflu!

Il fallait donc agir, les prendre de vitesse,
Pour les empêcher de commettre un tel forfait.
Ernest et Sifflotin, accompagnés d’Altesse
Partirent tôt matin, avec un plan parfait...

Le merle et le hérisson, atteignant l’entrée,
Passant furtivement derrière le gardien,
Se rendirent tout droit, la démarche feutrée,
Vers l’enclos des fauves, toujours mine de rien...

Derrière ses barreaux dormait une lionne.
Ernest s’approcha, et dardant ses piquants,
En un grand coup de rein sur la truffe mignonne,
Arracha à la bête un long rugissement!

Et aussitôt, bien sûr, ce fut une débâcle!
C’était gagné, les grands félins se réveillaient,
Offrant aux alentours un étonnant spectacle,
Ameutant tous les gardes qui les surveillaient!

Au même moment, se dirigeant vers la cage
Où ses amis perroquets étaient isolés,
Sifflotin, profitant de son obscur plumage,
Libéra les oiseaux, les laissant s’envoler.

Mettant à profit cette panique naissante,
D’un violent coup de bec, il appuya à fond
Sur le bouton d’alarme, sonnerie stridente
Rassemblant le personnel au bureau du fond!

Pendant ce temps, Altesse rejoignit Princesse,
Triste et solitaire sur son bout de terrain.
Et la rassurant avec toute sa tendresse,
Il la prit par l’aile et l’entraîna au loin!

Les voyant s’envoler, nos deux autres compères
S’assurant que nul ne leur barrait le chemin,
S’échappèrent aussi, regagnant leur repaire,
Remerciant au passage leurs nombreux copains.

Plus tard, dans la journée, ils virent apparaître
Le couple de paons, des étoiles plein les yeux...
Intimidée, Princesse se sentait renaître
Auprès d’Altesse et de son beau regard joyeux!

Toute la nuit, ils se racontèrent leurs vies,
Remontant le chemin menant à l’éclosion.
Apparemment, tous deux ne devaient leur survie
Qu’au choix toujours judicieux de leurs décisions.

Tout petits, abandonnés, ils durent apprendre
A se débrouiller seuls afin de subsister.
Leurs destins parallèles leur faisaient comprendre
Qu’à présent, ensemble, ils pourraient exister.

Altesse, dont la beauté souvent reconnue
Faisait de lui le gros lot de nombreux concours,
Aurait pu, avec une taille plus menue,
Etre adopté et élevé avec amour.

Ernest et Sifflotin représentaient sa chance,
Car s’ils l’avaient renvoyé en le refusant,
Il aurait fini empaillé! Quelle indécence!
Tuer la nature, juste pour l’agrément...!

Princesse, quant à elle, avait pu de justesse
Partir et se cacher lorsque des braconniers
Avaient pris ses parents, la laissant en détresse,
Ne sachant ce qu’il adviendrait des prisonniers.

Plus tard, mise à son tour au parc zoologique,
Elle avait espéré pouvoir les retrouver.
Mais comprenant que l’idée était utopique,
Elle se résigna et cessa d’en rêver...

C’est à ce moment-là qu’elle connut Altesse,
Et que sa belle histoire vit enfin le jour,
Quand le prince charmant enleva sa Princesse
Afin de vraiment vivre un beau roman d’amour!

Ernest et Sifflotin, émus jusques aux larmes,
Comprenaient à présent leur désir d’oublier
Ce malheureux passé trop récent dans leurs âmes,
Pour se jeter dans l’avenir et s’y noyer!

Les regardant se diriger vers la prairie,
Décidant de les suivre pour veiller sur eux,
Ils crurent voir soudain un acte de féerie
Lorsque Princesse fit face à son amoureux!

Altesse était paré d’un éventail de plumes
Frémissant doucement en un long bruissement.
Ses couleurs chatoyantes enflammaient la brume
Qui flottait alentour en voiles caressants.

Dans ses plus beaux atours, cet oiseau magnifique
Montrait à sa belle l’ampleur de son amour.
Tout en faisant la roue, une immense supplique
Emanait de ses yeux, implorant un retour.

Princesse, hypnotisée, se sentait conquise,
Prête à unir sa vie à celle du paon bleu.
S’approchant d’Altesse, une force impulsive
Au fond de son regard... fiança les amoureux.

Ceux qui virent la scène furent unanimes,
Ce couple royal méritait un grand bonheur.
Plus jamais de malheur, même le plus infime,
Ne viendrait assombrir l’union de leurs deux cœurs!