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ERNEST ET SIFFLOTIN AU BORD DE LA MER

          Il ne l'abandonnerait pour rien au monde,
          Car un ami, c'est un magnifique trésor
          Qui aide, dans les moments les plus immondes,
          A retrouver l'espoir et qui nous rend plus forts.

          Ils repartiront encore, sans nul doute,
          Et se complèteront, partout où ils iront.
          Leur solidarité, où qu'aille la route,
          Fera toujours d'eux des vainqueurs sur tous les fronts!

 

Texte et illustrations de Nicole Bouglouan

 

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Sommaire contes

          Nos amis, depuis des mois, étaient très sages.
          Vous vous doutez que cela ne pouvait durer!
          Leur nouvelle idée? Aller à la plage!
          Voir enfin la mer, le sable, et se baigner...

          Leur matériel prêt, ils se mirent en route.
          Le soleil se levait, l'été s'annonçait bien.
          Heureux, le cœur léger, restant à l'écoute
          De "radio-météo", ils marchaient, pleins d'entrain.

          Ils s'arrêtaient le soir dans quelque pinède,
          Pour se reposer, se nourrir et puis dormir.
          Le matin, avant que l'air devienne tiède,
          Continuaient le long chemin à parcourir.

          Puis un jour, au loin, apparut un reflet bleu.
          Des paillettes d'argent scintillaient au soleil.
          Ernest et Sifflotin n'en croyaient pas leurs yeux.
          Le lieu était très beau, à nul autre pareil!

          Ils s'installèrent dans un coin de la plage,
          Sous un  pin parasol, à l'abri des rochers.
          Au début, la tête un peu dans les nuages,
          Enivrés d'embruns, ils se laissèrent griser.

          Le sable si fin et la brise légère
          Leur donnèrent envie de s'approcher de l'eau.
          Sifflotin voletait près de son compère
          Submergé par les vagues qui montaient trop haut.

          Naturellement, Ernest but une « tasse »
          Qui le fit suffoquer et il faillit couler.
          Sifflotin le tira fort vers la surface.
          Le hérisson toussa et put enfin souffler!

Après une longue nuit réparatrice,
Le jour se leva sur le dimanche matin.
Enduits jusqu’au cou de crème protectrice,
Nos amis profitèrent des rayons câlins.

          Soudain quelque chose éclata auprès d'eux.
          En sursautant ils se redressèrent en chœur.
          Ils virent un morceau de plastique hideux
          Et un petit garçon secoué par des pleurs...

          Ce n'était qu'un gros ballon multicolore
          Qui, au contact des piquants, avait explosé.
          Ernest, rendu sourd par ce réveil sonore,
          Avec quelques gestes, ne put que s'excuser!

          Dérangés ce jour-là par tant d'affluence,
          Ils partirent marcher vers les rochers voisins.
          Profitant alors de leur indépendance,
          Délaissant la foule, ils allèrent plus loin.

          Près de Sifflotin, une blanche mouette,
          Le regard étonné, contempla l'oiseau noir.
          Admirant aussi la douce silhouette,
          Il s'approcha un peu afin de mieux la voir.

          Ils parlèrent de leurs vies si différentes,
          Elle, volant au ras des flots, et des poissons
          Qu'elle rapportait à sa nichée hurlante,
          Quand le printemps voyait naître ses nourrissons.

          Le merle lui raconta ses aventures,
          Ses métamorphoses et la grande cité,
          Et tous ses beaux projets dans leur démesure.
          Ils parlèrent longtemps. Il serait bien resté...

          Mais Ernest avait disparu de sa vue.
          Sifflotin, angoissé, le chercha aussitôt.
          Il l'entendit crier d'une voix ténue,
          Et guidé par le son, le retrouva bientôt.

          Assis sur un rocher baignant dans l'eau claire,
          Ernest pleurnichait en se frottant le museau.
          Il souffrait beaucoup et ne savait que faire,
          Sa truffe saignait, comme taillée au couteau!

En voyant Sifflotin il fit de grands gestes
Et le pria de se poser un peu plus loin.
Heureusement le merle était assez leste
Pour éviter de se blesser… sur des oursins !

          Ernest avait cru trouver des congénères!
          Plus petits, certes, mais les voyant en boule,
          Pensant qu'ils avaient peur et croyant bien faire,
          Les poussa sur le rocher, loin de la houle ...

          Il regretta vraiment son initiative
          Car les piquants sur son nez faisaient vraiment mal.
          Il saurait plus tard rester sur le qui-vive,
          Et se renseignerait sur le monde animal!

          Sifflotin, du bec, arracha les épines,
          Se moquant de son copain toujours turbulent.
          Mais le pauvre Ernest gardait l'humeur chagrine,
          Préférant rentrer pour plier le campement.

          Les voilà donc repartis vers leur campagne.
          Sifflotin regrettait le blanc et bel oiseau
          Qu'il laissait là, dans ce pays de cocagne.
          Mais l'amitié d'Ernest était un tel cadeau!