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ERNEST ET SIFFLOTIN

SE BALADENT EN MONTAGNE

                   Il y avait longtemps  qu’Ernest et Sifflotin
                   Ne s’étaient éloignés de leur coin de campagne.
                   Ils décidèrent donc, par un très beau matin,
                   D’aller se promener là-haut dans la montagne.

                   Ils voulaient effacer le mauvais souvenir
                   De ce cuisant séjour où leurs grandes glissades
                   Virent le merle noir un sapin emboutir,
                   Et notre pauvre Ernest finir dans la cascade!

                   Mais là, c’était l’été, les versants verdoyants
                   Offraient aux grands troupeaux de très doux pâturages.
                   Deci delà des fleurs aux pastels chatoyants
                   Grisaient de leur parfum les grimpeurs de passage.

                   Ernest et Sifflotin progressaient lentement.
                   Le merle sautillait en petits bonds agiles
                   Auprès du hérisson qui marchait vaillamment,
                   Evitant les cailloux de ses pattes fragiles.

                   Ils s’arrêtaient souvent en longeant le torrent,
                   Se reposant un peu et buvant son eau fraîche.
                   En les éclaboussant, les flots couraient gaiement
                   Esquivant les rochers, fuyant entre les brèches.

                   Le paysage était un tel enchantement
                   Que nos deux compagnons flânaient sous les ombrages.
                   Mais le jour s’étirait, le soleil mollement
                   Enjambait les sommets, obscurcissant l’alpage.

                   Il leur fallait trouver refuge pour la nuit.
                   Montant le campement tout contre une falaise,
                   Allumèrent un feu crépitant à grand bruit,
                   Réchauffant leur repas au-dessus de la braise.

                   Ils restèrent longtemps dans la douceur du soir
                   A contempler le ciel tout constellé d’étoiles.
                   Et s’endormant enfin quand le décor fut noir,
                   Ne virent point la brume déployer son voile.

Texte et illustrations de Nicole Bouglouan

 

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                   Lorsqu’au petit matin un vent vif les surprit,
                   Ils sentirent près d’eux le poids d’une présence.
                   Se faisant très discrets sous leur léger abri,
                   Ils tremblèrent de peur en brûlant d’impatience!

                   Sur la toile à présent la clarté du levant
                   Dessinait les contours d’un imposant rapace
                   Venu s’installer là, juste pour un moment,
                   Afin de déguster le produit de sa chasse...      

                   Ils entendaient des bruits faisant froid dans le dos,
                   Sinistres craquements des os de la victime!
                   Le festin semblait long, jusqu’au dernier lambeau
                   L’animal s’empiffrait en dominant l’abîme.

                   Lorsque enfin rassasié il reprit son envol,
                   Nos deux amis glacés n’en menaient pas très large!
                   Risquant un œil dehors, en resserrant leur col,
                   Ils purent contempler les restes du carnage...

                   Pliant sans plus tarder leur frêle habitation,
                   Ils quittèrent les lieux sans regarder derrière.
                   Rejoignant le torrent, redoublant d’attention,
                   Se laissèrent tomber contre une lourde pierre.

                   Ils se firent face, choqués et haletants,
                   Bien conscients d’avoir eu énormément de chance!
                   Mais ils décidèrent, malgré l'événement,
                   De ne point renoncer à leurs belles vacances.

                   Alors avec ardeur, ils prirent le chemin
                   Qui serpentait là-haut, surplombant les prairies.
                   Ernest fut tout ému, voyant poindre soudain
                   Une étoile d’argent, magique féerie!

                   Emergeant des cailloux, la minuscule fleur
                   Au duvet cotonneux ravit nos deux esthètes. 
                   Se gardant d’y toucher, admirant sa douceur,
                   Ils mirent l'edelweiss dans un coin de leur tête!

                   Quand vint la mi-journée, ils choisirent l’endroit
                   Où pour se restaurer, ils feraient une pause.
                   Sur une pierre plate installant leurs plats froids,
                   Ils se sustentèrent face au site grandiose.

                   En regardant plus haut, l’arête des glaciers
                   Sur des pics orgueilleux brillait dans la lumière.
                   Quand un bref sifflement, un dur regard d’acier,
                   Surgirent d’en dessous, les jetant en arrière...

                   Venant des profondeurs, un museau allongé
                   Précédait les reflets d’une belle fourrure.
                   Deux yeux étincelants s’appliquaient à plonger
                   Dans ceux de nos héros cloués dans la verdure!

                   C’était une marmotte au pelage brillant.
                   Réveillée en sursaut, car vivant sous la «table»,
                   Elle ne savait pas qui étaient ces passants,
                   Et par son air furieux se voulait redoutable!

                   Elle se radoucit en voyant nos amis
                   Qui petit à petit retrouvaient leur courage.
                   S’établit un dialogue entre animaux polis,
                   Echangeant des avis sur ce beau paysage...

                   Ernest et Sifflotin reprirent le sentier
                   Qui devait les mener vers de belles cascades.
                   La marmotte faisait des signes d’amitié
                   Pour mieux les motiver dans leur longue balade.

                   En fin d’après-midi, ils perçurent au loin
                   Le murmure léger d’une source riante.
                   En se laissant guider par le son cristallin,
                   Ils furent bien surpris tout en haut de la pente.

Dans un décor de rêve où l’eau claire chantait
Rejoignant avec joie un beau lac de montagne,
Un magnifique isard sereinement buvait,
Arc-bouté sur un roc, à deux pas de l’Espagne!

                                                                                    
                   Ils étaient arrivés au bout de leur chemin,
                   Déambulant heureux sous un ciel d’opérette.
                   Partis depuis longtemps, le copain Sifflotin
                   Et notre ami Ernest avaient mal à la tête!

                   Mais à deux mille mètres, c’était bien normal.
                   Habitués à vivre au niveau de la plage,
                   Tout leur corps subissait un contrecoup banal!
                   Une nuit de sommeil s’imposait, c’était sage!

                   Et l’isard disparut, s’éloignant d’un seul bond.
                   Sous le soleil couchant, le lac était d’opale.
                   Dans la fraîcheur du soir, ils respiraient à fond
                   L’air chargé des parfums des fleurs aux vifs pétales.

                   Regagnant leur refuge, ils dormirent bientôt.
                   Leurs esprits perturbés se perdaient dans un rêve
                   Où un aigle royal venu de tout là-haut
                   Venait les menacer sans accorder de trêve!

                   Ils furent harcelés par un ours mal léché
                   Convoitant simplement un peu de nourriture!
                   Pour couronner le tout, un monstre empanaché
                   Sortit des eaux du lac, les prenant pour pâture...

                   Essoufflés et tremblants, Ernest et Sifflotin
                   Achevèrent leur nuit sans trop d’autres problèmes.
                   S’éveillant doucement dans le petit matin,
                   Ils rirent aux éclats devant leurs mines blêmes!

                   Maux de tête envolés, songes interceptés,
                   Ils firent leur toilette au pied de la cascade,
                   Et tout revigorés, choisirent de rester
                   Près du Lac d’Opale, but de leur promenade.

                   Au bout de quelques jours, repartant à regret,
                   Ils avaient à l’esprit des centaines d’images:
                   L’edelweiss, la marmotte et l’isard si discret,
                   Se fondaient à jamais sur les verts pâturages...